Nos ancêtres ne s'appellent plus les Gaulois . A Vercingétorix et Jeanne d'Arc , Henri Guaino , le confesseur de Sarkozy, a substitué Guy Môquet : lecture en classe , obligatoire . Libéral ce Guaino , il rappelle aux enseignants qu'étant payés par l'Etat , ils doivent s'en tenir à ce que le gouvernement leur instruit de faire . Guaino veut donc refaire l'unité de la France autour de ce jeune martyr .
Espérons que notre jeunesse multiculturelle s'y retrouvera .
Et Guaino ne dit pas s'il sera permis d'évoquer en supplèment gratuit , le pére de Guy Moquet ? Député communiste , il fut incarcéré en 1940 par le gouvernement républicain parce qu'il soutenait le pacte germano -soviétique .L'époque était compliquée comme la France reste compliquée . Bienheureux Guaino qui croit aux idées simples.
NB : le même Guaino est à l'origine des attaques rhétoriques de Sarkozy contre l'Euro fort , cause unique de nos malheurs économiques . En 1995 , plumitif pour Jacques Chirac, Guaino, lui déja, s'en prenait au Franc fort , cause de nos malheurs...
La question la plus intéressante est de savoir comment donner, au XXIe siècle, à des générations qui, fait unique dans l’histoire de l’humanité, n'ont pas connu la guerre et les privations et qui bénéficient de “droits” que d'autres, bien avant eux, se sont battus pour obtenir, comment faire émerger en elles un sentiment de gratitude et leur faire comprendre la valeur de ce qui leur est donné.
Il ne s’agit au fond, ni du parti communiste, ni de la patrie, mais de l’histoire universelle d’un jeune homme qui aurait bien aimé vivre (qui est allé à la mort avec un courage assez ahurissant à notre époque de coqs en pâte), et nous appelle, par ses mots simples, à ne pas gâcher notre propre vie. Quel mal y a t-il à cela?
Certes, on aurait pu choisir d’autres histoires, celles, par exemple, de tous ces enfants malades qui savent qu’ils n’atteindront jamais l’âge adulte. Pas besoin, en effet, de remonter si loin dans l’histoire, et de mêler le politique, le patriotique, à ce qui est tout simplement une question humaine.
Que Guaino soit fou, ses violentes incantations (via Sarko) sur Mai 68 pendant la campagne (cf ce blog, à l’époque) m’avaient déjà entièrement convaincu de la chose.
Rédigé par : ETF | 20 octobre 2007 à 18:42
Le cas de ce Guaino est intéressant : voici quelqu'un qui, d'après ceux qui l'ont approché, est d'un abord sympathique.
Or, ce monsieur professe des idées hautement antipathiques, qui, à mes yeux, ne passent même pas le test élémentaire de la morale la plus simple.
Par exemple, il y a quelques années, il a écrit un article dans Les Echos (circonstance aggravante : c'est cet article qui l'a, parait-il, fait remarquer par N. Sarkozy).
Il y expliquait que les déficits et dettes publics français sont sans importance, puisque les Français, eux, épargnent.
Comme j'exclus l'imbécilité, la seule interprétation qui me reste pour expliquer cette mise en équivalence entre argent public et argent privé, c'est une mentalité de voleur dissimulée sous les atours de la technocratie.
A l'annonce, en pleine campagne électorale, de son élévation à la dignité de "nègre", j'ai commencé à perdre le peu d'illusions que j'avais sur l'intelligence politique, au-delà du don électoraliste, de N. Sarkozy.
En France, nous avons un talent certain pour mettre au poste suprême des gens sans idées justes pour gouverner.
Je sais bien que nous avons les politiciens que nous méritons, mais, quelquefois, c'est dur de mériter si peu.
Rédigé par : Franck Boizard | 20 octobre 2007 à 19:08
@GS,
Vous qui connaissez bien l'envers du décor, quelle est la fonction exacte d'un type comme Guaino, et pourquoi Sarko a-t-il fait appel à lui, (sur ce coup-là, point de rupture!)
Quelles sont donc les qualités qui le rendent si indispensable? Et comment sont rédigés les discours de Sarko, qui expriment tout de même à l'intérieur, la voix du président, et à l'extérieur, celle de la France.
Quel est le pouvoir réel de Guaino?
Rédigé par : ETF | 21 octobre 2007 à 13:43
Le mystère Guaino.
Sans fonction précise , rémunéré comme fonctionnaire de l'Etat par ailleurs , il occupe un bureau à l'Elysée , comme Régis Debray au temps de Mitterrand . Esprit cultivé et créatif mais déconnecté de la société et des temps modernes , Guaino rêve la France et ne pense pas comme tout le monde . Sarkozy est sensible à son lyrisme et estime que Guaino peut réinventer un modèle français original qui ne serait pas à l'image exacte du libéralisme et de la mondialisation. Dire que Guaino croit en l'Etat comme inventeur de la société serait ecnore en-dessous de la vérité . Il croit plus encore en une France éternelle et chrétienne , éclaireur de l'Occident . D'où le côté Charles Péguy de ses discours ( " le manteau d'églises qui voile la France" , repris par Sarkozy) .
Chirac , une fois élu en 1995 , s'était vite débarassé de Guaino qu'il jugeait peu responsable ; il l'avait nommé commissaire au Plan pour le remercier et le neutraliser.Alain Juppé refusait de le recevoir bien qu'il fut son ministre de tutelle .
Il revient à Philippe Séguin d'avoir réintroduit Guaino dans le circuit Sarkozyste.
L'entourage de Sarkozy est ainsi composé d'esprits originaux , outre Guaino , Alain Minc qui relit les discours du Président et Jacques Attali. La ligne stratégique qui s'en dégage fait dans le génie plus que dans la clarté.
Rédigé par : guy sorman | 21 octobre 2007 à 15:32
Merci de cet éclairage. Je viens de lire ici
http://notre.republique.free.fr/GUAINO99RPF.htm
un discours personnel de Guaino datant de 1999 et qui éclaire bien la pensé du personnage. Que chacun juge sur pièce. Extraits:
“ Depuis vingt ans tous les gouvernements font la politique économique et sociale de Laval en 1935 - la déflation plutôt que la dévaluation, le capital contre le travail, la rente contre l'effort et contre le mérite, la précarité contre la cohésion sociale -. Et l'on continue de parler d'alternance, de socialisme, de gaullisme et de République ! De qui se moque-t-on?”
ou encore:
“Sous prétexte qu'il faut être moderne, c'est-à-dire exactement semblable à tous les autres - vous connaissez le slogan : "la France ne peut pas avoir raison contre le monde entier" - on démantèle l'Etat, la défense nationale, l'éducation nationale, le Service Public, la sécurité sociale, l'assurance maladie, le droit du travail, la retraite par répartition, la médecine libérale, on supprime le franc, on crée des zones de non-droit, on creuse la fracture sociale, on abaisse la Loi, on met les préfets en prison, on signe la charte des langues régionales et minoritaires, on institue la parité, on instaure un pouvoir judiciaire qui n'a plus de compte à rendre à personne… Bref, on vide la France de l'intérieur tout autant que de l'extérieur. On s'attaque au socle, c'est-à-dire à l'unité…"
Je comprends Alain Juppé qui refusait de recevoir le personnage (j’aime décidément de plus en plus Juppé). Et je m’inquiète de Sarkozy qui, n’étant pas un intellectuel, se laisse subjuguer par les propos fiévreux et profondément réactionnaires (et peut-être par le personnage) de Guaino. Il est effectivement impossible, entre Lagarde et Guaino, que ce gouvernement arrive à parler d’une seule voix et à défendre une vision cohérente. Le principal problème de Sarko, maintenant que ce n’est plus Cécilia, c’est probablement Guaino. Mais Sarko ne le sait pas encore. Cela finira-t-il par un divorce ? On peut l’espérer.
Rédigé par : ETF | 21 octobre 2007 à 16:14
Merci pour cette référence ETF. Décidément, il m'est de plus en plus antipathique, ce Guaino.
Nous ne vivons vraiment pas dans le même monde, et j'ai l'orgueil de croire que mon monde, où j'ai travaillé dans des PMEs, dans des grosses boites, dans les services et dans l'industrie, est plus proche de monde qui compte et qui avance que celui des palais de la République que fréquente Henri G., ravagé jusqu'à la bêtise par le syndrome de la tour d'ivoire.
Il est talentueux pour jongler avec les images et les références, mais qu'y a-t-il comme idées derrière ?
Toujours "l'exception française" qui nous mène au déclin depuis 30 ans, car, au fond, cette "exception française", c'est une manière de dire que les lois de l'économie ne s'appliquent pas chez nous et que toutes les réformes qui ont marché chez les autres ne sont pas pour nous.
Bref, "l'exception française", dans ce contexte, est une lâcheté permettant la fuite devant les efforts à faire.
Que tous ces gens se réclament plus ou moins du gaullisme a un coté profondément comique : Charles de Gaulle ne rechignait pas aux décisions difficiles et les envolées lyriques n'empêchaient pas une analyse rigoureuse de la situation.
Je ne suis pas sûr que Mongénéral aurait envisagé avec autant de désinvolture que Guaino 30 ans de déficits accumulés.
Je m'arrête là : il est présomptueux de faire parler les morts.
Quant à Guaino, si un jour l'Etat français fait banqueroute, j'espère qu'il y aura des gens pour lui rappeler ses discours passés et l'empêcher de nier ses responsabilités.
Rédigé par : Franck Boizard | 21 octobre 2007 à 17:24
J'apporterai un bémol : on peut contester à la fois la politique monétariste, du franc dit fort à l'euro présenté comme tel, et la jonglerie "avec les images et les références" du tandem Sarko-Guaino, dont Franck relève à juste titre la faible parenté avec le gaullisme.
Rédigé par : François Delpla | 21 octobre 2007 à 20:38
A propos de Môquet maintenant : je me bats dans mon milieu d'enseignants pour qu'on se saisisse de l'encouragement enfin prodigué, peut-être à son insu, par le pouvoir exécutif, à parler du nazisme et de la SGM conmme d'une affaire complexe, en raison notamment de l'habileté de Hitler à brouiller les cartes. Bien sûr, Guy, qu'il faut parler du pacte germano-soviétique, et aussi, sur le même plan, de Munich, bref, de l'habileté de certains totalitarismes à diviser leurs victimes, dont l'union les balayerait.
cf. http://www.delpla.org/forum/viewtopic.php?t=193
Rédigé par : François Delpla | 21 octobre 2007 à 20:46
Je suis en train de relire La France de Vichy, de Paxton.
Charles de Gaulle apparait plus cohérent parce qu'il envisage le problème dans sa globalité ("cette guerre est une guerre mondiale").
Malgré des contacts avec les Etats-Unis, l'horizon d'analyse de Vichy semblait plus étriqué, se limitant à l'Europe (" de l'Atlantique à l'Oural" !!)
Je pense que les partisans de "l'autre politique" (dont il n'ose même pas dire clairement quelle est est) font la même erreur.
Il faut dire aussi qu'ils ner se donnent même pas la peine de remettre en cause leur sacralisation de l'Etat, qui est pourtant le fond du problème : il ne me semble pas que la Suède, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou l'Irlande soient devenues des enfers parce que la place de l'Etat y a diminué. Mais, bien entendu, je suis aveuglé par l'idéologie du "néo-libéralisme sauvage et prédateur".
Rédigé par : Franck Boizard | 22 octobre 2007 à 09:03
"a mon avis, Franck Boizard,si nous avions des élus immaginatifs,"lucides ", créatifs,libre ,impartiaux ,et tout cela a la vue des citoyens ,comment voulez vous qu'ils fassent le jeu combinard des" finaciers", des "industriels intèrnationaux " ,des "économistes",alors que cet exèrcise se fait par des tours de passe passe(magouilles,injustices ,passe droit ,vues a long tèrme ) incohérants aux yeux des citoyens nez-lècteurs(kontribuables )?
ils font ce que tous les invisibles font, c'est a dire le mort clinique ?"
"toujours pour F B de 17H 24',qui pèrçoit lui aussi des choses graves dans la conduite de cet etat d'exèption,je me demandes , donc si ce n'est pas le système intèrne qui empoisone la réalité économique intèrne ,pour prélever encore du fric a ceux qui bossent comme des nigauds ,pour sèrvir les gens qui sont infiltrés ,mais qui ne sèrvent peut etre pas vraiment durablement le citoyen,(bien qu'ils en donnent l'impression )mais qui présèrvent la structure de cet etat(qui dispense les postes privilégiers ) ?
ainsi le sieur juppé ne serait qu'un croyant qui s'est fait blouser par ceux qu'il croyait sûr ?"
"François Delpta,j'adores que la complicité "bourgeoise Européenne de l'époque nazie " soit revue ,comme un complot contre les travailleur ,et les géneurs de l'époque.
Voir un complot intèrnational financier ?
si les jolies lois de l'époque collabo, si bandantes pour les privilégiers de la France pèrdurent , chèrchez l'erreure :->
ces gugus, ont de la suite dans les idées?:-(
Rédigé par : un ch | 22 octobre 2007 à 09:20
Au fait, n'ayant pas la même volonté de ménager la chèvre (ou le chou ?) enseignante, j'ai une opinion plus saignante concernant les professeurs qui refusent de lire la lettre de Guy Moquet.
Mais sur le fond, je rejoins FD : il y a une manière plus subtile que l'opposition frontale (que je trouve dans le cas présent digne d'adolescents attardés), c'est tout simplement, une mise dans le contexte (présent et passé, d'ailleurs), une explication, et pour le coup, les profs jouissent d'une grande liberté.
A moins, bien entendu, que les élèves soient incapables de comprendre les situations à plus de deux personnages (je plaisante).
Rédigé par : Franck Boizard | 22 octobre 2007 à 09:20
pourquoi je ne dis pas que peut etre" des gens "chèrchent a éviter la guerre ,en s'introduisant dans le coeur du système ?
tout n'est peut etre pas noir d'un bout a l'autre .
Rédigé par : un ch | 22 octobre 2007 à 11:12
***"François Delpta,j'adores que la complicité "bourgeoise Européenne de l'époque nazie " soit revue ,comme un complot contre les travailleur ,et les géneurs de l'époque.
Voir un complot intèrnational financier ?
si les jolies lois de l'époque collabo, si bandantes pour les privilégiers de la France pèrdurent , chèrchez l'erreure :->
ces gugus, ont de la suite dans les idées?:-(***
traduction svp ?
(au passage, essayez de recopier mon nom correctement)
Rédigé par : François Delpla | 22 octobre 2007 à 12:19
si vous écriviez votre nom en caractères plus petits,je n'aurais meme pas pris la peine de les recopier .
pour vous donner une idée de ma position, il n'est pas nécessaire d'aller bien loin ,il suffit de lire par ci par là de tout et des riens .
ainsi je ne vois que mon intéret et jusqu'a aujourd'hui ,j'ai eu le sentiment d'etre un alien, si non un exclus de toutes ces grimaces légales que sont les "institutions ".
pour y accéder, encore fait'il pouvoir savoir ou chèrcher , ce qui ne semble pas etre la qualité prenmière de ce fatra d'embrouilles ésotériques dèstinées a tromper les gens simples du bas généralement .
les gens du bas, savent parfois lire et comprènent parfois que tout ce bazard, n'est pas(surtout ) du tout fait pour eux .
Rédigé par : un ch | 22 octobre 2007 à 14:10
Une alternative ?
Le cas Guaino est un cas d'école. Une sorte de fatalité francaise. Je m'explique : imaginons une alternative à Guaino, c'est à dire imaginons Segolène Royal Présidente. Nous aurions alors en lieu et place du Sieur Guaino, trés probablement, un BHL, précieusement ridicule, à sa place.
Alternative tout aussi crédible dans le lyrisme, et l'inéfficacité. La France actuelle en somme.
Rédigé par : robespierre | 24 octobre 2007 à 10:46
je n'ose imaginer la place qu'aurait réservé à Guaino un Raymond Barre Président...
Rédigé par : PFR | 24 octobre 2007 à 11:02