Pour l’Amérique latine, le Chili reste un laboratoire d’expériences économiques et sociales, un pionnier que le continent observe avec attention. Ce statut remonte étrangement à la présidence du Général Pinochet (1973-1989), moins en raison de Pinochet que de son entourage inattendu. Lui-même ignorant de l’économie, confronté à l’inflation et à une production en panne à la suite des nationalisations des entreprises par le socialiste Allende, Pinochet s’adressa aux économistes de l’Université la plus réputée du Chili, l’Université catholique de Santiago ; il se trouve que ces économistes, à la suite d’un accord ancien passé avec l’Université de Chicago, avaient tous, à des degrés divers, été inspirés par les théories de Milton Friedman. C’est ainsi qu’ils entrèrent dans l’histoire de leur pays d’abord, puis dans la chronique universelle de l’histoire économique sous le nom de Chicago boys. Ils appliquèrent au Chili, comme ils auraient pu le faire sur une page blanche ou un tableau noir, les principes de l’économie libérale : les entreprises furent privatisées, la monnaie stabilisée par une banque centrale indépendante, les marchés déréglementés et les frontières ouvertes. Mais l’extraction du cuivre, qui représente toujours la moitié des exportations du Chili, échappa à la thérapie de choc, sans doute parce que l’armée préférait conserver le contrôle de cette ressource : aujourd’hui encore, bien que la démocratie ait été rétablie depuis 1990, 10% de la vente du cuivre est attribuésdirectement aux militaires pour, en principe, acheter des armes, contre un ennemi imaginaire. Cette exception mise à part, et après quelques soubresauts dans l’exécution de ce libéralisme intégral, le Chili est le pays d’Amérique latine qui croît le plus rapidement et où la pauvreté s’est le plus rapidement résorbée ; le libre échange a été particulièrement efficace, permettant aux Chiliens de consommer à bas prix sur le marché mondial et incitant leurs entreprises d’exporter vers le monde entier des productions à valeur ajoutée croissante, tels le vin, le poisson, les fruits. Les Chicago boys , pour la plupart d’entre eux , sont retourné enseigner à l’Université catholique après le départ de Pinochet . Mais aucun des gouvernements démocratiques qui a suivi, démocrates-chrétiens et socialistes, n’a remis en cause l’économie libérale. Cette continuité économique aura bénéficié au pays et également inspiré ses voisins, en particulier le Pérou et le Brésil.
Mais ce n’est plus la libéralisation de l’économie, devenue la règle générale dans la nouvelle Amérique latine ( hors Vénezuela et Bolivie ) , qui constitue l’originalité du Chili. Ce qui fut accompli en économie , observe l’un des Chicago boys, l’économiste Rolf Ludders, était banal : la seule singularité , ou aberration, fut l’alliance inattendue entre Pinochet et des économistes libéraux. La véritable innovation, celle qui aujourd’hui encore conserve au Chili son rôle de pionnier, est la politique sociale. La croissance chilienne a élevé le niveau de vie général, a réduit la pauvreté, mais n’a pas résorbé les inégalités ; la réussite économique des plus éduqués ne fait que souligner le retard des moins éduqués. La revendication de justice sociale n’est donc pas moins vive au Chili que dans le reste du continent ; mais elle porte sur la redistribution plus que sur la pauvreté. Mais , comment redistribuer sans briser, par un excès de dépenses publiques, l’ascension économique des entreprises ? Par l’application généralisée de la théorie de Milton Friedman sur les vouchers ( un bon public ) : en soutenant la demande des individus plutôt que l’offre de services publics .
En pratique , dans le domaine scolaire, chaque famille nécessiteuse ( à partir d’une carte précise des besoins réels pour éviter les fraudes) , reçoit un voucher qui permet de choisir l’école privée ou publique de son choix. La formule, en principe juste et égalitaire, marche mal ( même Ludders l’admet ) parce que le montant du voucher est insuffisant pour accéder aux écoles privées mais aussi parce que les écoles publiques refusent de publier leurs résultats : le choix des familles est donc illusoire. La méthode s’avère plus efficace pour l’accès au logement social : une garantie apportée par l’Etat aux plus humbles, permet d’accéder à des crédits hypothécaires et d’acquérir un logement sur le marché privé. L’Etat ne construit donc pas des logements sociaux , il n’en attribue pas, ( pas de clientélisme ) , il n’alourdit pas la dépense publique, il n’est pas bâtisseur. Et, c’est avant tout pour les régimes de retraite que la méthode chilienne est la plus prisée, alliant justice sociale et efficacité économique.
Les Chiliens ont le choix entre l’adhésion à un régime de retraite public minimum ou une retraite privée par capitalisation . Chacun doit donc adhérer à un régime: 10% des salaires au minimum , sont affectés aux retraites et plus si on le désire Les retraites privées par capitalisation sont gérées par des compagnies d’assurance agréées par l’Etat , en concurrence entre elles. Les fonds collectés sont pour l'essentiel investis dans l'éconmie chilienne .La logique du système est comparable à celle des vouchers scolaires : il ne s’agit pas d’une privatisation totale, ni des écoles, ni du logement, ni des retraites puisque l’Etat garantit l’accès aux uns et aux autres, apportant une aide publique aux plus pauvres. Mais il revient au secteur privé de gérer ces services publics, de l’enseignement, de la santé, du logement ou des retraites. La méthode chilienne en principe, ni socialiste, ni libérale associe, en pratique solidarité et efficacité, sans trop porter atteinte au dynamisme économique. La gauche chilienne , au pouvoir, en dénonce les imperfections, ( qui sont incontestables ) , mais elle ne remet pas en cause la méthode Made in Chicago : voici un étrange pays où l’idéologie libérale fonctionne.
Santiago du Chili , 15 novembre 2007
"Mais , comment redistribuer sans briser, par un excès de dépenses publiques, l’ascension économique des entreprises". Vous citez les vouchers. C’est très minime. C’est trois fois rien.
La question de l’accroissement des inégalités est posée au niveau mondial. Si les politiques libérales ont généré une immense richesse, elles sont, par essence, très inégalitaires. Comment y remédier. Il faut d’abord s’accorder sur ce fait, et vouloir un meilleur partage de la richesse.
Ensuite, ce ne sont pas les entreprises qui doivent être imposées plus lourdement sur leurs bénéfices, mais les revenus financiers: les dividendes, les plus-values en actions, etc. Cela doit permettre de réduire les impôts sur les revenus "du travail", permettant à plus de consommer ou d’épargner. Bref, il faut un rééquilibrage capital/travail. Que les plus riches s'enrichissent un peu moins, pour qu'un plus grand nombre récolte les bienfaits de la croissance. Existe-t-il des études chiffrées à ce propos? Qu'en diraient les "Chicago Boys?"
Rédigé par : ETF | 16 novembre 2007 à 18:57
@ETF : En France, lorsque le "rééquilibrage" que vous appelez de vos voeux entre capital/travail a eu lieu en France à la fin des années 70, c'est à dire quand la part de la masse salariale dans la VA a atteint jusqu'à 68%, ça a correspondu à l'une des pires périodes de faillites d'entreprises en France, avec un chômage passé d'environ 400 000 en 1976 à 1,6 M en 1981, et tengeantant les 3M avant 86.
Puis la part de la MS dans la VA est retournée durablement autour de 63%. Et les choses vont moins mal.
Le seul moyen de réduire les impôts est de réduire les dépenses. pas d'en augmenter d'autres.
Rédigé par : Vincent | 16 novembre 2007 à 23:17
@Vincent:
Corrélation ne veut pas dire causation. Il faut tenir compte de tous les paramètres et ce genre de questions ne se résout pas en une phrase.
Une phrase importante pour l’avenir, en revanche (même si hors-sujet) et qui vient contredire les jolis rêves de croissance infinie: La production d'or noir n'augmentera plus, selon l'ex-n°2 du pétrole saoudien…
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-979167@51-963558,0.html
Rédigé par : ETF | 17 novembre 2007 à 03:08
"Comment y remédier"
Non, la vraie question qui précède celle ci et que tout le monde refuse de considérer est "pourquoi y remédier?"
Tant que les pauvres s'enrichissent et que l'inflation est contenue, pourquoi diable s'alarmer du fait que les entrepreneurs s'enrichissent encore plus vite? Ceux sont eux qui créent cette richesse qui profite à tous à des degrés divers. Qu'ils s'enrichissent plus, même beaucoup plus, que les autres n'est que justice.
Rédigé par : Nono | 17 novembre 2007 à 09:33
La découverte de pétrole au Brésil permettra sans doute de fournir le monde pour 50 ans de plus ; jusque 2170 , nous ne manquerons pas d'or noir
Rédigé par : guy sorman | 17 novembre 2007 à 11:20
Intéressantes ces informations sur le Chili.
"La découverte de pétrole au Brésil permettra sans doute de fournir le monde pour 50 ans de plus ; jusque 2170 , nous ne manquerons pas d'or noir"
Caramba, que bien ! Me voy a comprar un "Hummer" !
Quand aux taxes sur les bénéfices des entreprises et sur les produits financiers...
Des milliers de chefs d'entreprises ont déjà pesé le pour et le contre.
Mais ils sont tous d'accord sur une chose: c'est la pénalisation des salaires (la plus élevée au monde), qui fait de la France le pays industrialisé au plus fort taux d'inactifs.
Rédigé par : Ozenfant | 17 novembre 2007 à 11:46
Article tres interessant de GS. Tout le monde sait en Amerique Latine que le Chili est un pays qui fonctionne. Avec des problemes bien sur, mais ca fonctionne mieux qu'ailleurs en Amerique Latine... Le probleme c'est que la reussite de ce pays est completement identifiee au regime de Pinochet.
Beaucoup de gens rejetent en bloc cette reussite et la nient car ils ne supportent pas la moindre mention de quoi que ce soit de positif ayant eu lieu sous le regime pinochetiste.
D'autres, plus pragmatiques, reconnaissent bien volontiers la situation de fait d'un Chili beaucoup plus prospere et developpe que ses voisins latinos, mais ils mitigent ce succes en se demandant si la fin justifie les moyens: le Chili est plus avance oui, mais a quel prix? Combien de morts? de disparus? de tortures? etc...
Enfin, tres peu reussissent a faire la difference entre politique liberale et dictature de Pinochet. Comme vous l'ecrivez, l'un peut tres bien aller sans l'autre.
Il est tres difficile aujourd'hui en amerique Latine (et ailleurs, je pense a l'Europe nottamment) de dire que le Chili est un pays prospere qui est sur le chemin de la reussite, sans se faire taxer de fasciste.
GS, il faut continuer ce travail d'information ou vous expliquez que ce n'est pas une dictature qui a fait la reussite du Chili mais bien ces politiques liberales. Et que ces politiques liberales n'ont absolument pas ete abrogees sous les gouvernements suivants (democratiques) de centre gauche pour la plupart. Trop de gens disent "il nous faut un dictateur ici pour remettre de l'ordre" (je sais, tres cafe du commerce ou chauffeur de taxi, mais tout ces gens votent...), et trop de gens disent aussi "ca n'est pas vrai que le Chili est prospere, Pinochet etait un salaud!", sans ni les uns ni les autres aller plus loin dans l'analyse.
Merci.
Rédigé par : Avidadollars | 17 novembre 2007 à 11:53
ETF, vous ecrivez: "La question de l’accroissement des inégalités est posée au niveau mondial."
En quoi cela est-il un probleme? Dans la mesure ou les plus pauvres sont moins pauvres qu'avant, pourquoi l'accroissement des inegalites est-elle un probleme? La question n'est-elle pas de sortir le plus de gens possible de la pauvrete?
L'Inde, la Chine et beaucoup d'autres pays, le Chili inclu, ont sorti de la pauvrete absolue des dizaines (des centaines?) de millions de personnes sur les 25 dernieres annees. C'est un phenomene majeur. Que les mega-riches de ces pays soient plus riches qu'avant, quel est le probleme?
Rédigé par : Avidadollars | 17 novembre 2007 à 11:59
Chacun sa vision du monde.
Comme l'explique GS: "la revendication de justice sociale n’est pas moins vive au Chili que dans le reste du continent". Elle existe aussi dans le reste du monde. On peut l’ignorer, mais on risque alors de se retrouver avec pas mal de « Chavez » au pouvoir.
Greenspan l’a résumé en une phrase : “income inequality is where the capitalist system is most vulnerable. You can’t have the capitalist system if an increasing number of people think it is unjust.”
Mon propos se concentrait sur un phénomène que je ne comprends pas: au nom de quels principes moraux et/ou économiques est-il décidé d’imposer plus fortement les revenus financiers que les revenus du travail? Pourquoi les dividendes ou plus-values sont-elles imposées à 15% et les salaires jusqu’à 50%+ (aux US) ? Ce simple fait contribue fortement à cet accroissement des inégalités. Et potentiellement, au sentiment d'injustice.
Pour ce qui est du pétrole, tant mieux si le Brésil se substitue à l’Arabie Saoudite. Nous allons voir. Je n’ai pas vu de statistiques à ce sujet. Vous en avez? Je préfère voir rouler les voitures à l’or noir qu’à l’éthanol, si coûteux en eau et en terres cultivables.
Rédigé par : ETF | 17 novembre 2007 à 14:24
le dernier paragraphe du billet de G.S. montre une fois de plus l'efficacité économique dans une société où l'état est garant au lieu d'être gérant.
Quand au concept "de justice sociale" évoqué dans l'article qu'entend-on par définition ?. Selon F.A. Hayek l'application de la "justice sociale" est une perversion du socialisme où la réussite de certains feront bénéficier la paresse des autres.
D.J
Rédigé par : D.J | 17 novembre 2007 à 16:49
le libéralisme n'est pas une idéologie : voir "la grande parade" de Revel page 63. Le libéralisme est au constructivisme ce que la chimie est à l'alchimie.
Rédigé par : pere ubu | 17 novembre 2007 à 18:23
Pour les ecoles, le "charter school" [http://en.wikipedia.org/wiki/Charter_school] essaye aux US semble etre une solution prometteuse. Mr Bloomberg l'a inroduite avec Mr Klein a NY avec un certain succes.
@etf: Votre comparatif est faux sur l'asymetrie fiscale entre le capital et le travail car vous assumez que les entreprises ne sont pas taxees sur leurs revenus. D'apres cet article sur Wikipedia [http://en.wikipedia.org/wiki/Tax]
aux US, les entreprises payent en moyenne un peu moins de 40% d'impot, alors que les particuliers sont taxes, toujours en moyenne, sous les 30%.
La situation est inverse en France. Chercher l'erreur !
Rédigé par : HdF | 18 novembre 2007 à 01:27
@Hdf,
Mon comparatif sur l'asymétrie fiscale est juste, j'en fais moi-même l'expérience chaque année. Je ne parle pas de l'impôt sur les sociétés. Je parle de l'impôt sur les revenus financiers dont bénéficient les particuliers, plus-values en actions, dividendes, etc. Au nom de quelle logique dois-je payer le double ou le triple d'impôts sur mon salaire (ou autres revenus du travail) que sur mes investissements? Ce différentiel contribue à accroître les inégalités, car les plus riches sont aussi les plus investis sur les marchés. Warren Buffet se plaint chaque année, à juste titre, du fait qu’il ne paie que 17% d’impôts.
http://business.timesonline.co.uk/tol/business/money/tax/article1996735.ece
"Mr Buffett said that he was taxed at 17.7 per cent on the $46 million he made last year, without trying to avoid paying higher taxes, while his secretary, who earned $60,000, was taxed at 30 per cent."
Rédigé par : ETF | 18 novembre 2007 à 05:58
Un socialiste au pays du capitalisme, c'est savoureux. Vous devez souffrir le martyr, pourquoi ne rentrez-vous pas chez nous ?
Quant à la taxation accrue des revenus financiers, il faut être un fou ou un rêveur éveillé pour en envisager la possibilité. Je ne suis pas économiste, monsieur, mais j'ai assez de jugeotte pour comprendre que cela tarirait les sources d'investissement pour les entreprises, et qu'un apauvrissement généralisé s'en suivrait.
Que voulez-vous, le capitalisme est effectivement inégalitaire par nature, mais c'est aussi le système le plus efficace pour créer de la richesse, et celui qui correspond le plus au fonctionnement humain de base. Le socialisme est de ce point de vue totalement contre-nature et ne peut aboutir qu'à des strtégies de contournement ou de fuite des capitaux.
Rédigé par : Doc38 | 18 novembre 2007 à 10:53
Cher Doc38, je déduis de vos propos que Warren Buffet est un horrible socialiste et qu'Allan Greenspan devrait tourner dans des films à l'eau de rose. Désolé qu’il soit impossible de débattre d’un sujet sans tomber immédiatement dans la caricature et le manichéisme. Zéro pointé.
Rédigé par : ETF | 18 novembre 2007 à 12:06
1 / La mondialisation dicte la fiscalité : les capitaux sont plus mobiles que les hommes . Si les US augmentaient l'impot sur les profits financiers , Warren Buffet perdait tous ses clients. Ses déclarations sont donc politiquement correctes et sans conséquences.
2 / Contre les inégalités , l'éducation qui réduit le pool des non qualifiés, est plus efficace que l'impôt .
3/
À suivre en Pologne : Tusk parviendra-t-il à faire passer le taux unique de l'impôt sur le revenu comme dans les pays baltes et ...en Russie?
Rédigé par : guy sorman | 18 novembre 2007 à 12:15
1/ Pensez-vous vraiment que remonter quelque peu l'impôt sur les profits financiers, tout en diminuant l'impôt sur les revenus du travail de manière à équilibrer le + et le - ferait fuir les américains à l'étranger? I don’t think so.
2/ L'éducation, bien entendu, mais le système restera toujours pyramidal, qu'au bas de la pyramide on soit illettré, ou peut-être, demain, ingénieur. Et je préfère, de toute façon (en caricaturant), qu’on impose moins le salaire de l’ingénieur et plus celui du rentier.
3/ Flat-tax? Le da-da (très Russe, effectivement) de Forbes? Elle s’applique aussi aux revenus financiers? Si Buffet paye 18%, et sa secrétaire aussi, alors OK. Pour l’instant, c’est cette progressivité à l’envers qui pose problème. Bien entendu, il faut voir comment les sociétés qui ont appliqué la « flat tax » fonctionnent. Et là, j'avoue être aussi ignorant que Doc38.
Rédigé par : ETF | 18 novembre 2007 à 12:51
@etf:
Je mainstiens que la comparaison est faussee par le simple faite que vous ignorez l'impot paye en amont de votre propre fiscalite. Si je suivais ce raisonnement, la TVA ne serait pas un impot puisqu'en France elle est generalement integree dans le prix.
Pour discuter de la justesse d'un systeme fiscal, il ne faut donc pas simplement regarder sa propre declaration fiscale, mais aussi le "big picture" , d'ou ma reference aux chiffres de l'OCDE.
Sur le cas Buffet, vous donnez raison a Milton Friedman qui soutient depuis longtemps qu'un "flat rate tax system" est plus juste car impermeable aux plus malins. J'avoue trouver ce raisonnement un peu extreme, mais quand on voit l'inegalite fiscale patrimoniale en France par exemple entre les nantis conseilles et le francais moyen, il y a de quoi etre sensible a cet argument.
Je suis aujourd'hui convaincu que la complexite fiscale genere l'inegalite.
La fiscalite est un sujet eminament complexe. Le traiter sous l'angle des regles est a mon sens impossible dans un forum comme celui-ci car le "devil is in the details".
Vous melangez par exemple fiscalite sur la plus-value et les dividendes, ignorant du coup le risque lie a la source de revenus. Hors vous le savez, il est essentiel que des risques soient pris pour que le systeme fonctionne. Si vous taxez aussi lourdement le salaire et des stock-options, vos employes vont vous dire: donnez-moi plus de salaire et moins de stock options.
Rédigé par : HdF | 18 novembre 2007 à 17:56
@Hdf:
"mais quand on voit l'inegalite fiscale patrimoniale en France par exemple entre les nantis conseilles et le francais moyen, il y a de quoi etre sensible a cet argument."
Je vois que nous sommes d'accord. Notez que Buffet a payé 18% sans chercher (selon ses termes) à faire mieux. Je n’ai pas assez étudié la question, mais je préfère de loin le principe d’une flat tax à 20% (moins si possible), que de voir une secrétaire imposée 35% ou plus, et crésus (ou son fils) 15%, voire beaucoup moins. Et pour en revenir à l’origine de cette discussion, cette disparité devant l’impôt (progressivité inversée) contribue à accroître les inégalités et le sentiment d’injustice, deux choses qui sont dangereuses pour le capitalisme lui-même. Mais si flat-tax il y a, elle doit être incontournable, sinon, c’est retour à la case départ.
Pour ce qui est du « big picture », regardons, regardons, mais permettez-moi de considérer que the « small picture », c’est à dire l’imposition des particuliers vaut aussi qu’on s’y arrête.
Pour ce qui est des plus-values et des dividendes, le risque existe dans les deux cas, puisque dans les deux cas, il faut détenir des actions. Sans compter que les dividendes peuvent être réduits ou augmentés à tout moment (nous n’entrerons pas dans les détails).
Pour ce qui est des stock-options, qu’elles soient imposées ou non, les montants qu’elles sont susceptibles de rapporter si l’entreprise se développe sont bien plus alléchants que n’importe quelle augmentation de salaires. Je suis un fan des stock-options, car elles sont un excellent moyen de stimuler et de rémunérer les salariés à moindres coûts, et de partager la richesse engendrée par l’entreprise. Si la SNCF était une entreprise cotée et que ses cheminots avaient un petit pécule virtuel en stock-options, il n’y aurait pas eu la moindre grève, croyez-moi. Par contre, il faut que les SO soient imposées comme un salaire, ni plus, ni moins.
(Au passage, vouloir interdire les stock-options, comme quelques luminaires du PS l’ont suggéré récemment, est du plus haut comique).
Rédigé par : ETF | 18 novembre 2007 à 18:55
@Hdf:
"mais quand on voit l'inegalite fiscale patrimoniale en France par exemple entre les nantis conseilles et le francais moyen, il y a de quoi etre sensible a cet argument."
Je vois que nous sommes d'accord. Notez que Buffet a payé 18% sans chercher (selon ses termes) à faire mieux. Je n’ai pas assez étudié la question, mais je préfère de loin le principe d’une flat tax à 20% (moins si possible), que de voir une secrétaire imposée 35% ou plus, et crésus (ou son fils) 15%, voire beaucoup moins. Et pour en revenir à l’origine de cette discussion, cette disparité devant l’impôt (progressivité inversée) contribue à accroître les inégalités et le sentiment d’injustice, deux choses qui sont dangereuses pour le capitalisme lui-même. Mais si flat-tax il y a, elle doit être incontournable, sinon, c’est retour à la case départ.
Pour ce qui est du « big picture », regardons, regardons, mais permettez-moi de considérer que the « small picture », c’est à dire l’imposition des particuliers vaut aussi qu’on s’y arrête.
Pour ce qui est des plus-values et des dividendes, le risque existe dans les deux cas, puisque dans les deux cas, il faut détenir des actions. Sans compter que les dividendes peuvent être réduits ou augmentés à tout moment (nous n’entrerons pas dans les détails).
Pour ce qui est des stock-options, qu’elles soient imposées ou non, les montants qu’elles sont susceptibles de rapporter si l’entreprise se développe sont bien plus alléchants que n’importe quelle augmentation de salaires. Je suis un fan des stock-options, car elles sont un excellent moyen de stimuler et de rémunérer les salariés à moindres coûts, et de partager la richesse engendrée par l’entreprise. Si la SNCF était une entreprise cotée et que ses cheminots avaient un petit pécule virtuel en stock-options, il n’y aurait pas eu la moindre grève, croyez-moi. Par contre, il faut que les SO soient imposées comme un salaire, ni plus, ni moins.
(Au passage, vouloir interdire les stock-options, comme quelques luminaires du PS l’ont suggéré récemment, est du plus haut comique).
Rédigé par : ETF | 18 novembre 2007 à 18:55
@etf:
Oui, nous sommes d'accord pour dire que l'impot ne peut pas etre un facteur agravant d'inegalite. C'est le minimum syndicale.
PV/Dividendes: Si vous investissez un peu, vous savez que les dividendes sont en generale (je dis bien en generale) moins volatiles que les valeurs d'action (c.f. value versus growth investment). A fiscalite et rendement egals, je prefere la securite, c'est sur.
SO: Vous tenez ce raisonnnement parce que vous avez cotoye ou vecu un "happy end" avec ce type de revenu. J'ai travaille dans une entreprise ou les SO des seniors ne valaient rien. Celles des juniors ont finalement genere un rendement car elles ont ete donnees plus tard (quand le cours etait vraiment bas). Croyez-moi, dans ce cas votre perspective sur les SO change radicalement. La logique du SO, c'est le partage du risque. Si il n'y plus de risque, alors le SO n'a plus de sens. Et taxer un revenu risque au meme titre qu'un salaire (qui ne supporte quasiment aucun risque), ce n'est pas encourager la prise de risque.
La SNCF est un cas vraiment a part difficilement comparable: entreprise monopolistique (rappelons-nous que le transport interurbain en car est interdit en France), subventionnee par l'etat a hauteur de 12 milliards d'euros / an ( recettes annuelles de 9 milliards !), garantissant l'emploi a vie de ses salaries. Evoquez les SO dans un tel context et les stups vous tombent dessus pour consommation de champignon hallucinogene.
Pour parler d'autre chose et remettre un peu de bome au coeur, en feuilletant mon Time sur les inventions de l'annee je me suis rendu compte qu'au milieu d'une trentaine de references, deux initiatives francaises apparaissaient:
http://www.venturi.fr/
et
http://www.theaircar.com/
(boite francaise qui vient de signer un accord avec Tata Motors)
Rédigé par : HdF | 18 novembre 2007 à 22:14
«justice sociale» : c'est un point philosophique fondamental qui différencie socialistes et libéraux.
En quoi l'Etat est-il légitime à décider que Untel gagne trop et Telautre pas assez ?
A mes yeux, en rien. C'est pourquoi je suis pour le taux d'imposition unique.
L'intervention de l'Etat au nom de la «justice sociale» donne des situations grotesques : le RMI, d'environ 12 000 €/an pour un couple avec deux enfants, est l'équivalent d'un capital de 360 000 € placé à 3 % sans impots.
Et c'est sans compter les diverses gratuités qui vont avec le RMI qui porteraient plutôt cette somme vers 500 000 € (c'est variable en fonction d'aides locales).
Combien de temps faut-il à un couple de smicards, qui, eux, par leur travail, contribuent à la société, pour amasser un tel capital ?
La «justice sociale» a des rapports avec la justice fort étranges.
Rédigé par : Franck Boizard | 19 novembre 2007 à 13:37
Ayant reçu Jose Pinera à la maison lors de sa venue récente à Paris pour expliquer sa mise en oeuvre des réformes, la question morale a vite été posée par mes invités.
Il nous a toutefois expliqués que la dictature réprimait essentiellement l'opposition politique, pas syndicale. Si cette réponse me parait légère, son récit et ses explications détaillées n'en ont pas moins été passionnants.
Et il faut reconnaître que le parcours économique et social du Chili est remarquable depuis la fin de la dictature. Hélas, le sujet reste éminemment tabou en France.
http://aurel.hautetfort.com/archive/2007/09/19/comment-jose-pinera-imposa-la-reforme-des-retraites-au-chili.html
Rédigé par : Aurel | 19 novembre 2007 à 16:19
"et il faut reconnaître que le parcours économique et social du Chili est remarquable depuis la fin de la dictature. Hélas, le sujet reste emminemment tabou en France". C'est parce qu'en France comme en Suisse la gauche préfère le modèle Allende dont ce dernier est devenu un culte sachant qu'il fût renversé un fameux 11 septembre.
Pour la flat-taxe le canton d'Obwald en Suisse vient de l'introduire. C'est l'avantage de la concurrence fiscale à l'intérieur d'un pays. C'est l'expérience et l'initiative individuelles (qui est chère également à la société américaine), qui permet d'adopter ce qui paraît être la meilleure solution.
D.J
Rédigé par : D.J | 19 novembre 2007 à 19:09
On serait très déçu, cher Guy, d'apprendre que tu n'as pas signé la superbe pétition du jour, publiée dans "Libération" (qui pour une fois ne se trompe pas de combat), aux côtés de messieurs Finkielkraut, Taguieff et Lévy, c'est-à-dire des plus étincelantes sommités intellectuelles françaises, contre l'ignoble dictateur Chavez, dont on sait qu'il n'a aucune légitimité, qu'il n'a jamais été élu démocratiquement, qu'il ne bénéficie d'aucun soutien populaire et, de plus, qu'il vient d'augmenter son salaire de 172%!! Sans parler de son antiaméricanisme primaire qui confine à l'antisémitisme pur et simple.
Le fan club d'Une journée en France
Rédigé par : Le fan club d'Une journée en France | 19 novembre 2007 à 22:05
"En quoi l'Etat est-il légitime à décider que Untel gagne trop et Telautre pas assez ?"
Bien dit, Franck Boizard! C'est d'ailleurs pourquoi je suis bien en peine, en tant que libéral, d'en vouloir aux grévistes : en quoi l'Etat est-il légitime pour prétendre qu'ils travaillent moins que les autres?
Rédigé par : Emile | 19 novembre 2007 à 22:09
Emile, en tant que libéral, tu devrais aussi te demander s'il est légitime que les cheminots vivent des cotisations de tous les secteurs d'activité en France en ayant très peu participé à cet effort solidaire. Ils touchent largement en ayant peu cotisé.
Moi, cette forme de détournement me perturbe.
Rédigé par : Aurel | 19 novembre 2007 à 23:29
Quelle légitimité as-tu pour décider qui vit des cotisations, qui cotise peu ou pas, qui fait des efforts et qui n'en fait pas, quelle est la mesure de l'effort, qui doit ou pas payer l'ISF ou tout autre impôt, qui est riche et qui est pauvre, quels sont les besoins économiques de la France, qui du gréviste ou de l'exilé Johnny Hallyday plombe le plus l'économie française, Aurel? Il faut refuser de juger les autres, comme font tous ces bureaucrates gaullo-socialistes. En tant que libéral, moi je dis : laissons faire, c'est-à-dire laissons les grévistes agir comme bon leur semble. Le rapport de forces est naturel et remédiera à nos soucis. Vive le libéralisme!
Rédigé par : Emile | 19 novembre 2007 à 23:44
Aux fans d'Une belle journée en France , je n'ai pas signé la pétition anti- Chavez parce que j'en ignorais l'existence . Mais je suis allé à Caracas , soutenir la Fondation Libertad qui lutte sur place contre Chavez . Je n'ai rien contre les pétitions , mais on peut mieux faire . Dans les années 1980 -90 , je me suis rendu chaque année à Santiago du Chili pour parler des droits de l'homme dans les lieux où c'était possible , en particulier à l'Université catholique. Dés cette époque , javais oublié de signer la pétition du jour . J'ajoute , que je me rends réguliérement à Pékin comme le savent mes lecteurs , pour y soutenir les dissidents et que la semaine prochaine , avec Marie Holzman, tandis que Sarkozy sera en Chine , nous manifesterons à Paris ( Marie ne peut pas se rendre en Chine ) pour que notre Président ne se couche pas comme d 'autres , pour vendre trois Airbus. Bon , mais à chacun son boulot
Rédigé par : guy sorman | 19 novembre 2007 à 23:48
Et puis il y a autre chose : combien y a-t-il en France de propriétaires qui ponctionnent chaque mois le tiers voire la moitié des revenus de leurs locataires, d'héritiers vivant sans travailler sur la rente que leur ont laissé leurs parents, de capitaines d'industrie qui ne gagnet des millions que parce que leurs salariés travaillent à faire marcher leur entreprise?
Je ne dis pas ça pour critiquer, puisque je suis libéral! Seulement, il faut bien avouer que le combat des cheminots n'est pas spécialement égoïste, contrairement à ce que disent les bureaucrates de droite et les médias, et d'autant moins qu'une de leurs revendications, c'est l'égalité pour tous des années de cotisations : tous à 37 1/2!
Rédigé par : Emile | 19 novembre 2007 à 23:51
Je ne sais pas ce qu'est cette Belle Journée en France, mais leurs arguments fleurent bon l’outrance. En quoi Chavez n'a-t-il pas été élu? En quoi ne bénéficie-t-il d'aucun soutien populaire? En quoi n'a-t-il aucune légitimité? Augmentation de salaire? Est-ce une référence à Sarko?
Au point qu'on ne sait pas si ce post doit être pris au premier degré ou s'il s'agit d'une satire. Lutter contre Chavez en usant de caricatures pareillement grossières n'aidera sans doute pas la cause des démocrates. IMHO, vous avez bien fait de ne pas signer cette pétition.
Rédigé par : ETF | 20 novembre 2007 à 02:43
Une belle journée en France est le titre de l'un de mes livres qui est une satire , de même qu'est une satire , le commentaire ainsi paraphé sur Chavez . D'où les 172% d'augmentation du salaire de Chavez . Quant aux pétitions en général , elles n'ont souvent pas d'autre but que le confort et la notoriété des signataires.
Il est une pétition annuelle qui revient avec les hirondelles , lancée par Elle et le Nouvel Observateur qui réclame l'abolition de la peine de mort aux USA ; je demande que l'on ajoute la Chine , ce qui m'est toujours refusé , donc je la signe pas plus.
Rédigé par : guy sorman | 20 novembre 2007 à 09:52
Non!? Une pétition lancée par “Elle” et « Le Nouvel Obs” contre la peine de mort aux US, et la cour suprême n’a pas tremblée? Scalia ne s’est pas senti défaillir, Alito, soudain, torturé par une horrible crise de conscience? Mais dans quel monde vivons-nous?! Chine ou pas, voilà de toute évidence une pétition «Pipole-hexagonale-j’me-fais-plaisir-m’as-tu-vu-vilains-américains» que vous faites bien de ne pas signer. Elle ne vaut même pas le prix du papier sur lequel elle est imprimée.
Rédigé par : ETF | 20 novembre 2007 à 15:08
Une pétition contre Chavez ou la peine de mort en Chine serait, par contre, la preuve d'un courage exemplaire...
Rédigé par : Harry | 20 novembre 2007 à 16:40
Courage, signons? Serions-nous donc sous la menace de représailles de la part des agents de Chavez? Le PC Chinois torture-t-il les pétitionnaires Français? Non, le courage, c’est vraiment autre chose. Depuis votre France ramolie et paralysée, trouvez un autre terme qui dévalorise moins cette vertu.
Rédigé par : ETF | 20 novembre 2007 à 17:11
Notre président est un lâche et un traître!
PARIS, 20 novembre (Reuters) - Les cheminots, les employés
de la RATP, les électriciens et les gaziers "ne sont pas des
privilégiés", a déclaré mardi Nicolas Sarkozy au septième jour
de grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.
"Je n'aime pas la façon dont on parle d'eux et des
fonctionnaires un peu facilement dans notre pays", a dit le chef
de l'Etat dans un discours devant le congrès des maires.
Rédigé par : François-Xavier | 20 novembre 2007 à 17:41
Je n'en peux plus de ces insupportables minorités de gauchistes qui font la loi!
PARIS, 20 nov 2007 (AFP) - Les enseignants ont massivement débrayé mardi,
journée d'actions des fonctionnaires, avec des chiffres de grévistes entre 40 et 60%, pour exprimer dans les rues leur "exaspération" et leurs "attentes" en
terme de conditions de travail et de pouvoir d'achat.
Le ministère de l'Education a comptabilisé 46,75% d'enseignants en grève dans le primaire, 42,15% dans les collèges, 37,43% dans les lycées généraux et 33,64% dans les lycées professionnels, auxquels s'ajoutent 23,42% de grévistes non-enseignants. Il en a tiré "une moyenne pondérée de 38,98%" de grévistes.
Côté syndicats, le SNUipp-FSU (majoritaire) a comptabilisé "65% en moyenne" de grévistes en primaire et le Snes-FSU (majoritaire) "58% de grévistes en moyenne" dans les collèges-lycées ("entre 63% et 65%" dans les collèges).
Rédigé par : François-Xavier | 20 novembre 2007 à 19:14
Et ces crétins de conducteurs de train qui nous font marcher pendant une semaine pour éviter de travailler trois ans de plus! Rhâââ...
Rédigé par : FX | 20 novembre 2007 à 19:19
"Selon le ministère de la Fonction publique, 30,12% des fonctionnaires étaient en grève mardi"
La preuve qu'ils sont minoritaires! C'est 1 fonctionnaire sur 3! Ils ne représentent qu'eux-mêmes! Ils sont ignobles! Ils mettent la France à genoux!
Rédigé par : Jeanne Calamité | 20 novembre 2007 à 20:49
j'ai bien du mal a comprendre .
si un pays souffre d'un manque de dynamisme ,qui est imputable a une mavaise gèstion, ou un" manque d'anticipation" ,il me parait clair que les budjets disponibles pour que la paix sociale ,vont etre en surcharge ,puisque les créateurs de richesses vont diminuer entrainant un effondrement des autres sècteurs?
de ce point de vue, c'est "la mondialisation" qui en est la conséquence ?
en gaule, le "mal etre ", est de mon point de vue, arrivé par les achats extèrieurs (la fabrication intèrne est allée a l'étranger,donc ce sont des pèrtes pour l'état,ou la population locale ?)
si "nous " voulons payer le pétrole par exemple moins chère, nous devons devenir les "propriétaires "(gèstionaires )des terrains pétrolifères ?
si l'état "social" est une réalité:-),il faut que celui ci ait une main puissate sur les entrées de valeurs ?
de plus,un état puissant a besoin de s'entourer de forces de coèrcision loyales pour gider les activités , et là, je ne suis pas sur que ce soit le cas depuis quelques temps ici?
cela fait resortir une intention délibérée de la part des "zélus" depuis 1975 ?
cet état a vécu sur ses acquis depuis cette date , et se trouves maintenant débordé par les comptes (calculette ?
l'état social, ne peut se faire qu'avec la participation des membres du groupe bénéficiaire ?
or, il semble que les partenaires a la population se sont exonérés de leurs engagements en libérant leurs avois finaciers acquis avec cet etat ?
ce fut donc qu'une quèstion de législation qui pèrmis cette démolition ?
qui donc a pèrmis cette débandade de se produir ,puisque les effets etaient prévisibles par les "zélites" ?
cèrtainement pas des nationeaux qui chèrchaient a présèrver les retoùbées finacières de cet ordre social ?
la source a fric est donc ayeur ?
cet etat est donc battu par la finance .
c'est un peu ce que je penses ,mais le sujet est vaste pour un ignard.
Rédigé par : un ch | 21 novembre 2007 à 13:37
j'ai bien du mal a comprendre .
si un pays souffre d'un manque de dynamisme ,qui est imputable a une mauvaise gèstion, ou un" manque d'anticipation" ,il me parait clair que les budjets disponibles pour que la paix sociale ,vont etre en surcharge ,puisque les créateurs de richesses vont diminuer entrainant un effondrement des autres sècteurs?
de ce point de vue, c'est "la mondialisation" qui en est la conséquence ?
en gaule, le "mal etre ", est de mon point de vue, arrivé par les achats extèrieurs,pour payer moins chère (la fabrication intèrne est allée a l'étranger,donc ce sont des pèrtes pour l'état,ou la population locale ?)
si "nous " voulons payer le pétrole (par exemple) moins chère, nous devons devenir les "propriétaires "(gèstionaires )des terrains pétrolifères ?
si l'état "social" est une réalité:-),il faut que celui ci(gouvèrnement,rèsponsables ) aient une main puissante sur les entrées de valeurs ?
de plus,un état puissant a besoin de s'entourer de forces de coèrcision loyales pour guider les activités , et là, je ne suis pas sûr que ce soit le cas depuis quelques temps ici?
cela fait resortir une intention délibérée,mais cachée aux yeux des" gens du bas " de l'intention des "zélus" depuis 1975 a changer de cap ?
cet état a vécu sur ses acquis depuis cette date , et se trouves maintenant débordé par ses comptes (calculette ?
l'état social, ne peut se faire qu'avec la participation de ses membres du groupe bénéficiaire ?
or, il semble que les partenaires a la population"du bas " se sont exonérés de leurs engagements finaciers en libérant leurs avoirs finaciers acquis avec cet etat ?(consensus )
ce ne fut donc qu'une quèstion de législation qui pèrmis cette démolition ?
qui donc a pèrmis cette débandade de se produir ?puisque les effets etaient prévisibles par les nombreuses "zélites" a la solde ?
cèrtainement pas des nationeaux qui chèrchaient a présèrver les retoùbées finacières de cet ordre social ?
il y a donc désunion au sein de cet état?
la source a fric est donc maintenant ayeur ?
cet etat est donc battu(ruiné) par la finance .
c'est un peu ce que je penses ,mais le sujet est vaste pour un ignard.:-(
Rédigé par : un ch | 21 novembre 2007 à 13:47
Quelques commentaires sur la note de Guy, que je lis depuis le Chili ou je vis:
- le systeme de retraites par capitalisation chilien, que l'on m'a présenté comme le modele a suivre quand j'étudiais en france il y a quelques années, ne marche pas si bien que ca. Nombreux sont les retraités qui voient arriver des primes bien plus maigres que ce qu'ils pouvaient toucher dans l'ancien systeme. Je ne connais pas tres bien ce sujet, mais grosso modo d'apres ce que je sais les 15 compagnies de capitalisation offrent aux cotisants le choix de leur retraite sur un fonds assuré (mais a faible taux) ou un fond a risque (a forts revenus potentiels). De nombreux cotisants ont choisi la deuxieme option, assuré par les entreprises qu'ils ne craignaient rien. Hors ces entreprises, si elles fonctionnent légalement, parviennent artificiellement a diminuer leur résultat comptable, ce qui leur permet de diminuer d'autant les primes de retraites. Quoi qu'il en soit, le probleme est dans la mise en oeuvre du systeme, pas dans son idée de départ;
- sur les revenus du cuivre : les 10% réservés a l'armée sont ponctionnés sur le résultat avant impot de CODELCO, l'entreprise publique du cuivre, qui représente environ 35% de la production au Chili, le reste étant privé et particulierement libéralisé (au point que l'état ne ponctionne en réalité qu'une tres faible part des importants revenus du cuivre).
- a mon humble avis, la vraie poudre magique du CHili permettant la durabilité de son succes économique est la 'regle du superavit structurel' (je ne sais comment traduire superavit): cette regle impose a l'état une politique financiere contracyclique. Selon des calculs portant sur l'evolution du PIB a moyen et long terme, et de maniere indépendante des cycles et revenus extras (type cuivre), soit les revenus de l'état sont ponctionnés d'1% pour réserve lorsque l'état est en croissance (le cas depuis plusieurs années) soit un déficit des finances publiques d'1% est permis, sur la base des ces memes reserves, en période de stagnation. Bref, c'est la stabilité macroéconomique assurée par la loi et les mathématiques, ce qui solidifie la monnaie et encourage les investisseurs.
Rédigé par : olivdub | 21 novembre 2007 à 21:28
A propos du Chili, vous oubliez un avantage très important du système des "vouchers", c'est son caractère réversible: si ça ne marche pas, on peut facilement faire marche arrière, et essayer autre chose. Alors que lorsqu'un secteur, par exemple l'enseignement, a été complètement étatisé, il est quasi impossible de revenir en arrière. C'est ce qui se passe en France, par exemple avec l'Education nationale. La progression par essai et erreur: on n'a jamais rien trouvé de mieux.
Rédigé par : Jules | 01 décembre 2007 à 16:27
La plupart des Chicago Boyzz et cercles de réflexion miltonfriedmaniens ont profité de l'afflux d'argent vers certaines universités PUBLIQUES ET D'ÉTAT (HEC/Business Ad) pour faire avaler leur soupe. Tout le pognon est allé là.
Les autres sont allés dans d'autres écoles, notamment des universités de lettres ou d'histoire, affamées par les friedmaniens.
Rédigé par : BOGGIO | 29 octobre 2008 à 02:47