Paradoxe : les grèves et autres protestations s’opposent non pas à des réformes profondes mais à un discours réformateur. Si on veut bien regarder le contenu de la loi sur l’autonomie des universités ou les intentions sur les retraites, on aurait du mal à y déceler une révolution libérale. Il ne s’agit que de modestes ajustements qui ne remettent pas fondamentalement en cause les avantages acquis : on reste dans une France à deux vitesses où tout ce qui est privé est exposé au vent de la mondialisation et tout ce qui est public, à l’abri. Nos universités continueront à être peu sélectives, gratuites mais peu compétitives ; le service public à la française, que l’on en pense du bien ou du mal, n’est pas renversé par le Sarkozysme. Les transports publics ont échappé à une véritable obligation de service minimum : après les grèves, les usagers seront peut-être tentés de le souhaiter plus fortement qu’avant !
On ne comprend donc ni le Sarkozysme, un discours réformateur sans véritable réforme (le budget de l’Etat en 2008 ressemblera à celui de 2007 à s’y méprendre), ni les manifestants qui interdisent que l’on parle de réforme même lorsqu’il n’y en a pas.
Ces stratégies suicidaires, de part et d’autre, ne font que des victimes ; baisse de valeur des diplômes, moins d’emplois qualifiés, moins d’investissement et évidemment moins de croissance. Il nous faudrait un vrai gouvernement d’union nationale ou de salut public.
Guy Sorman
"On ne comprend donc ni le Sarkozysme, un discours réformateur sans véritable réforme (le budget de l’Etat en 2008 ressemblera à celui de 2007 à s’y méprendre), ni les manifestants qui interdisent que l’on parle de réforme même lorsqu’il n’y en a pas."
Mais si, on comprend très bien. Comme vous l'aviez pointé ici durant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy n'a pas les idées claires en matières économiques, donc pas de ligne politique.
Quant aux syndicats, ils font comme d'habitude : de la défense d'intérêts catégoriels compris dans le sens le plus étroit possible.
"Il nous faudrait un vrai gouvernement d’union nationale ou de salut public."
Non, simplement un gouvernement libéral. Mais comme les politiciens libéraux ne sont même pas assez nombreux pour former un gouvernement, ce n'est pas demain la veille.
Rédigé par : Franck Boizard | 14 novembre 2007 à 12:02
Voyons, cher GS, mais la France a déjà un gouvernement d'union nationale! Car non seulement les principales stars PS ont été Sarkozyfiées, mais en plus, la politique menée par le président Guaino est tout à fait consensuelle. D’ailleurs, le PS, qui fut un temps dans l’opposition, n’ayant rien à quoi s’opposer, fait plutôt dans l’a-position. En France, comme toujours, on s’enivre de beaux discours et on joue les caïds de la réforme. La nuit, en rêve, Sarko se voit en Reagan, mâchant du foin tout en roucoulant du Elvis. Mais comme le savent très bien Brown et Merkel, (les vrais adultes), il n’est que la énième incarnation d’un personnage bien Français: grande gueule, petits actes.
Vous l’avez, donc, votre gouvernement d’union nationale. Et il met en oeuvre la politique « de grande gueule, petites mesures » que veulent les Français. D’ailleurs, les responsables de cet immobilisme, comme dans toute démocratie, ce sont les Français eux-mêmes. Nous l’avions remarqué à maintes reprises (chiffres à l’appui) pendant l’élection, Sarko n’a jamais été élu sur un désir libéral, mais sur un désir sécuritaire (immigration, délinquance, emploi, retraites, etc). Aucune surprise de ce côté-là.
Enjoy your strikes;)
Rédigé par : ETF | 14 novembre 2007 à 13:04
Vous avez ri avec "Sarkozy au Fouquet's", vous avez rêvé avec "Sarkozy en vacances", vous avez aimé "Sarkozy et les pêcheurs" et vous avez été fiers de "Sarkozy en Amerique" alors vous adorerez:
"Sarkozy devant le parlement Européen":
" J'ai engagé une politique de réformes qui n'a pas de précédent depuis 1958. Ces réformes, je les mènerai jusqu'au bout. Rien ne me détournera de mon objectif. "
A suivre...
Rédigé par : PaulNizan | 14 novembre 2007 à 13:28
Excellent, cher Nizan. Y-a-t-il un menu de ces réformes, quelque part, que l’on puisse consulter en attendant le métro? Pour ma part et dans la même ligne (toujours de métro) que mon président bien-aimé, je, je, JE, JE-JE-JE, MOI, MOI, MOI, JE m’engage solennellement, devant vous à réformer… la manière dont je gare ma voiture le mardi matin. Chaque mardi, je vais me garer "à l'Américaine", train avant en premier!
Ce sera une réforme radicale, qui n'a pas de précédent depuis un peu après 1958, et dont rien ne me détournera.
C’est pas de la réforme ? C’est pas de l’atlantisme, ça ?
Rédigé par : ETF | 14 novembre 2007 à 13:51
GS, vous avez raison, mais pensez vous serieusement qu'il n'y a pas de strategie derriere tout cela?
La France a besoin de reformes et de reformes bien plus profondes que celles proposees jusqu'ici par Sarko. On est bien d'accord la dessus. Mais la France a aussi cette reputation d'etre "inreformable" avec greves a gogo etc... L'ecueil ici etant les syndicats. Il faut "casser" ces syndicats.
La strategie ici n'est-elle pas de les affaiblir d'abord pour pouvoir ensuite enfin travailler?
Pour ce faire, on propose des reformettes a deux francs cinquante, les syndicats et autres etudiants attardes ne manqueront pas de s'elever contre, mais la mayo ne prendra pas, on aura donc la main haute et les syndicats finiront "gros jean comme devant"... Thibault de la CGT l'a bien compris et il espere avec sa nouvelle proposition eviter le long conflit qu'il ne peut pas se permettre de perdre et qui ne prenait pas exactement l'allure d'une marche victorieuse...
Une fois les syndicats affaiblis et la preuve faite que le gouvernement peut "passer" des reformes, le terrain sera plus ouvert pour les grands chantiers tels que retraites en general (plus seulement les regimes speciaux), contrat de travail, etc....
Mais je reve peut etre... Ca n'est peut-etre que du wishfull thinking... Mais il faut bien se raccrocher a quelquechose, parce qu'il est bien evident que les reformes telles qu'on les a jusqu'a present, sont tout a fait insuffisantes.
Rédigé par : Avidadollars | 14 novembre 2007 à 14:28
Il y a une autre question à se poser une nouvelle fois avec tout ce que l'on voit.
Les français peuvent-ils être gouvernés par une démocratie ? Pour mériter une démocratie il faut d'abord en respecter les règles et cela individuellement. Quand même avec l'expression d'un suffrage populaire majoritaire, les gouvernants français reçoivent mandat de réformer, ils n'en font rien quand une petite minorité agissante (battue largement lors de ces élections) descend dans la rue ou simplement menace de le faire.
La politique en France passe d'abord par "mater" la rue. Et cela on le fait avec de la légitimité démocratique, mais tout autant par un despotisme policier fort. Alors à quoi bon cet habillage "démocratique" pour ne rien faire, il faudra que la France en passe par un despotisme éclairé. Comment penser le contraire.
Rédigé par : Liberalisateur | 14 novembre 2007 à 17:46
Guy Sorman,
Bien que sociétaire du PS, j'approuve votre analyse de la situation et suis tout à fait d'accord avec Frank BOISSARD.
La FRANCE semble être le seul pays à la surface de la planète dont les élites médiatiques n'ont pas encore compris que l'économie n'est ni de gauche, ni de droite; qu'elle est simplement bonne ou mauvaise.
La bullocratie française reste isolée dans la galaxie pour ne pas saisir qu'avec une bonne économie et une bonne relance on peut alors avoir les moyens d'une bonne politique sociale.... plus ou moins sociale selon qu'on est de droite ou de gauche.
Seule la pensée unique des élites médiatiques française (y compris "Marianne") empêche cette prise de conscience:
La Blogosphère ou les "Milieux autorisés": Deux paradis de la pensée Unique ?
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/11/la-blogosphre-o.html#comments
Rédigé par : Ozenfant | 14 novembre 2007 à 17:54
jusqu'à présent personne n'a évoqué le référendum populaire. Puisque apparemment les gouvernements ont de la peine à faire passer les réformes et s'écrasent trop souvent devant la colère de la rue ou des grévistes, je pense qu'il serait plus difficile de contester une majorité populaire qui se conterait sur plusieurs millions de personnes.
D.J
Rédigé par : D.J | 14 novembre 2007 à 18:18
"jusqu'à présent personne n'a évoqué le référendum populaire"
La referendum, (populaire ? Kesako ?)est une défausse des responsabilités. Nous avons déjà voté il n'y a pas plus de six mois.
Que ceux que nous avons élu à cette occasion se débrouillent.
Et si ils n'ont pas les idées claires, ce n'est pas un referendum qui les leur éclaircira. Nous n'avions qu'à pas voter pour eux.
Rédigé par : Franck Boizard | 14 novembre 2007 à 21:14
Eh bien pour une fois nous sommes tous d'accord pour constater que les réformes à la Sarkozy font penser à cet officier romain qui croit avoir bu de la potion magique et qui essaie de soulever des pierres bien trop grosses et qui crie "je suis un surhomme" en soulevant enfin un petit caillou....
Rédigé par : El Oso | 15 novembre 2007 à 00:58
Vous verrez que lorsque les régimes spéciaux seront passés à quarante ans de cotisation,les accords d'entreprise permettront à ces salariés de gagner à la retraite plus tout en cotisant encore moins.
Grâce à différentes astuces comme la pénibilité, de nouvelles primes dites de productivité, des réductions d'horaires transformées en crédit d'heures cumulables,ils n'auront que 35 années à faire pour toucher une retraite qui sera de 100% leur dernier salaire.
Sarko aura montré ses muscles comme Thibaud et dans l'arrière cuisine de l'Elysée ils auront conclu un accord sur le dos des cocus du privé qui seront obligés d'avoir 42 puis 45 annuités pour espérer de toucher le SMIG.
Sarko,c'est Chirac sans la tête de veau !
Rédigé par : Blanc Cassis | 15 novembre 2007 à 05:02
"jusqu'à présent personne n'a évoqué le référendum populaire"
Bien sûr puisque tout les peuples Européen sondés, le veulent !
On va quand même pas se laisser faire par ces petites mauvaises idées démocratiques !
C'est du passé la démocratie !
Nous sommes en Financiarocratie depuis la Chute du Mur de Berlin et fin de la guerre froide en 1989 , que diable !
Rédigé par : Ozenfant | 15 novembre 2007 à 17:53
"Le Financial Times donne un bonnet d’âne à Lagarde. Elle arrive bonne dernière du classement des performances des ministres de l’Economie de la zone euro, établi par le quotidien économique."
http://www.lefigaro.fr/actualites/2007/11/15/01001-20071115ARTFIG00212-le-financial-times-donne-un-bonnet-dane-a-lagarde.php
L'original:
http://www.ft.com/cms/s/0/adb0a7cc-9320-11dc-ad39-0000779fd2ac.html
Voilà qui confirme le sentiment exprimé largement sur ce blog. Comme quoi, nous ne sommes pas fous, ni totalement cyniques.
Rédigé par : ETF | 15 novembre 2007 à 18:24
Christine Lagaffe, ou "la grande courge, alias "Miss Boubourde" ou encore "Marquise de mes deux pédales"....
dixit MARIANNE.
Rédigé par : Ozenfant | 16 novembre 2007 à 10:45
Un peu facile de charger Lagarde dans les circonstances qui sont celles de la France de 2007.
Il lui a été demandé il y a quelques mois de venir servir son pays: comment refuser? Même des socialistes ont accepté cette offre... La carrière de cette femme nous montre un individu décidé aux idées claires, ce qui est parfois le cas des "victimes" de suicides collectifs -le sujet de ce post...- avant qu'ils ne commettent l'irréparable. La secte de notre gourou national semble foncer droit dans le mur avec ce tragique qui caractérise ceux qui renoncent à être pour suivre un individu charismatique... Il y a du Mitterrand chez cet homme là et je pense que la France ne méritait pas ça.
Rédigé par : PaulNizan | 16 novembre 2007 à 11:58
Remarquable entretien avec Mme Pécresse ce matin dans Le Figaro ; en gros, elle explique que dans sa loi sur l'autonomie des Universités , il n' y a rien et que les crédits publics vont augmenter. La médiocrité des Universités tient, dit -elle , au manque de ressources.
Rédigé par : guy sorman | 16 novembre 2007 à 12:05
merci pour cette définition
à la fois drôle et pertinente du sarkozisme; mot que j'entends ici ou là sans que personne ne s'attache à lui donner un contenu
Rédigé par : equinox | 16 novembre 2007 à 14:09
A propos du "Il y a du Mitterrand chez cet homme-là, la France ne méritait pas cela" de Paul Nizan, aurait-il fallu voter Ségolène Royal? Ou s'abstenir, comme je l'ai fait? Force est de reconnaître que Sarkozy constituait une promesse très tentante. Et qui aurait été souhaitable pour la France à votre avis? En dehors de Guy Sorman? ;-)
Rédigé par : El Oso | 16 novembre 2007 à 15:27
Vous êtes dur avec Madame Lagarde. L'ancien PDG de Baker McKenzie ne peut pas être une imbécile. Cependant, une fois à Bercy, les libéraux deviennent les toutous dociles du Pouvoir. On l'a vu avec Breton, on le revoit avec Lagarde.
Rédigé par : Paul Johnson | 16 novembre 2007 à 17:07
L'interview de Pecresse est effectivement hallucinante.
Florilège:
" Les étudiants ont peur que l’État se désengage. Mais c’est tout le contraire ! Le président de la République a promis un investissement historique : on va passer de 10 à 15 milliards d’euros de crédits budgétaires en cinq ans, soit une augmentation de 50 %. C’est une marque de confiance dans l’université."
"Dans la loi, il n’y a pas de sélection, pas d’augmentation des frais d’inscription dans les universités. Le cadre des diplômes reste évidemment national. La carte des formations reste fixée par l’État. Aucune université ne peut supprimer seule une filière. Il n’y a pas davantage de privatisation de l’université."
Je comprends pourquoi Chavez va être reçu en grande pompe. Ce n'est pas que pour ses infos sur Bétancourt (justifient-t-elles d'ailleurs qu'on accueille ainsi un dictateur-in-the-making?). C'est parce qu'il veut des infos sur le plan Sarko-Universités pour pouvoir l’appliquer en l’état au nouveau Venezuela!
Rédigé par : ETF | 16 novembre 2007 à 17:13
"pas d’augmentation des frais d’inscription dans les universités"
Cela rappelle les propos de Fillon sur la non-augmentation des impôts. On croirait rêver. Soit ils sont très c... (Pécresse et Fillon), soit ils sont très intelligents et très sournois. Je pense qu'ils sont très c...
Rédigé par : Paul Johnson | 16 novembre 2007 à 17:24
je cite GS : "Il nous faudrait un vrai gouvernement d’union nationale ou de salut public.", il nous faudrait surtout des hommes d'Etat capables de dire aux français sans haine et sans idéologie que la retraite à 60 ans c'est fini, que nous n'en avons plus les moyens financiers, que même si nous avions ces moyens financiers à terme l'allongement de la durée de vie rend impossible le status quo, et donc qu'il faut s'aligner sur nos voisins allemands et se préparer à la retraite vers 65/67 ans, voir 72 ans comme s'y préparent les anglais. sinon, c'est la faillite du système de répartition, et en plus la révolte des jeunes qui refuseront de payer la retraite pour des générations totalement égoistes et irresponsables, avec exil volontaire de la matière grise et des plus fortunés, donc nouvel appauvrissement du pays. connaissez-vous quelqu'un capable de regarder la france dans les yeux et de lui annoncer la retraite à 67 ans ? sauf à augmenter les cotisations ou d'euthanasier les vieux, quelqu'un a-t-il d'autres solutions à proposer ? ou alors sommes-nous tous d'accord pour la retraite à 55 ans, mais avec 99 euros de pension mensuelle ?
Rédigé par : PFR | 16 novembre 2007 à 18:12
Nous arrivons à un carrefour intéressant. GS affirme souvent que les Français sont en avance sur leur gouvernement, qu'ils sont, en quelques sortes, davantage entrés dans la mondialisation, on pourrait dire, plus libéraux. Mais est-ce bien le cas? Le problème ne vient-il pas tout autant des électeurs que de leurs gouvernants? Même si un président sérieux expliquait, sans esbroufe, et sans parti-pris politicien, ce qu’il en est aux Français, serait-il entendu? Peu, à mon avis. Les Français tiennent trop à leur modèle, à leurs « acquis sociaux ». Les Français sont « autre-mondialistes »: ils vivent un peu dans un autre monde (il y a bien entendu des exceptions). Ils dansent sur le Titanic jusqu’à la dernière seconde. Ils nous refont « la drôle de guerre ». Les Français sont des trouillards, des autruches, et ça fait un bon moment que ça dure.
La France est une démocratie. La responsabilité des choix politiques et économiques revient donc essentiellement aux Français eux-mêmes. Sarko n’est qu’un accessoire.
Rédigé par : ETF | 16 novembre 2007 à 18:27
@El Oso
Tout est relatif effectivement... Mais à force de relativiser et d'essayer en quelque sorte d'obtenir la vérité "par triangulation" (je ne veux pas de lui ni d'elle donc ce sera lui car quelque part c'est le moins pire...) on perd espoir, ce qui n'est pas ma nature. Soyons clairs: je pense que toute cette histoire manque de courage et de détermination et que ces qualités ne peuvent être portées que par des dirigeants qui savent avec précision vers où ils vont et qui sont prêts à l'expliquer au pays.
Autre chose: je ne crois pas aux gourous mais je crois à l'honnêteté, je ne crois pas aux hommes mais aux idées, mais puisque vous me posez la question, avec le recul, Bayrou aurait peut-être mieux fait l'affaire que L'eMPEREUR... (Un Bayrou dont vous avez pu remarquer qu'il n'a pas passionné GS pendant l'élection).
Cordialement...
Farid
Rédigé par : PaulNizan | 16 novembre 2007 à 18:57
pour ETF, hello my friend, je n'ai jamais entendu un homme politique français déclarer publiquement qu'il fallait inévitablement se préparer à la retraite à 67 ans. d'accord, les français sont des veaux, mais les bergers qui les mènent à l'abattoir sont des sons of bitches pour ne pas dire plus. l'offre politique étant d'une médiocrité consternante, la demande ne peut qu'être du même niveau.
Rédigé par : PFR | 16 novembre 2007 à 19:40
@pfr
"l'offre politique étant d'une médiocrité consternante, la demande ne peut qu'être du même niveau"
Voilà une manière un peu Française (sorry) de mettre sur le dos d'autrui la responsabilité du problème. Je pense, à l'inverse, que la France (comme d'autres nations) a les politiques et les élus qu'elle mérite. Encore une fois, lisez les études d'opinion pré-électorales, elles sont navrantes. Pas d'excuse.
Rédigé par : ETF | 16 novembre 2007 à 19:54
Lorsqu'Alternative Libérale, modeste petit parti né en 2006 d'une génération ouverte sur le monde, a vu en Sarkozy un Chirac en plus jeune, beaucoup de monde nous a ri au nez. Il ne fallait pas gêner Nicolas Sarkozy, il ne fallait pas d'aiguillon pour le rappeler à l'ordre. Les "réformateurs" se sont tus pendant la campagne, Emmanuelle Mignon n'a rien fait et Henri Guaino s'est imposé dans un vide philosophique criant.
Aujourd'hui, nous accueillons le reflux des déçus qui espèrent que notre formation saura grandir et devenir, avec de la patience et du talent, cet aiguillon dont le pouvoir a besoin.
Guy, avec nous !
Rédigé par : Aurel | 19 novembre 2007 à 16:33
LE MONDE | 19.11.07 | 14h30
Depuis le début du mouvement étudiant contre la loi réformant les universités, dite loi Pécresse, il est frappant de constater à quel point est massivement présente, dans les témoignages recueillis par les journalistes, la parole des présidents d'université. Etant admis qu'une communauté universitaire comprend pour l'essentiel trois composantes (étudiants, enseignants et personnels administratifs), tout se passe comme si, pour connaître l'avis des deux dernières catégories, le seul avis des présidents d'université suffisait.
Certes, ceux-ci sont élus parmi leurs pairs enseignants, mais la légitimité de l'élection n'en fait pas pour autant les uniques représentants des centaines d'enseignants et de membres du personnel de chaque université. Et ce, d'autant moins que la loi en question est un curieux hybride d'idéologie néolibérale et d'aspirations dominantes au sein de la Conférence des présidents d'université (CPU), qui ne datent pas de l'élection de Nicolas Sarkozy et qui sont partagées par des présidents de bords politiques différents, la fonction tendant à transformer la personne.
Or, au-delà de tous les risques déjà dénoncés (paupérisation de certaines universités, désengagement financier de l'Etat, remise en cause des statuts de certains personnels par l'extension du domaine de la contractualisation, etc.), la nouvelle loi conduit à un renforcement sans limite des prérogatives des présidents, que ceux-ci se gardent bien de contester.
Assez curieusement ceux-là même qui se plaisent à rappeler à tout instant - y compris dans l'étonnant éditorial du Monde du 14 novembre - l'approbation de la nouvelle loi par la CPU se gardent bien de la mettre en rapport avec les nouveaux pouvoirs conférés aux présidents par la loi Pécresse. Pour comprendre les enjeux de cette affaire, il vaudrait mieux d'ailleurs éviter de postuler un conflit caricatural opposant les modernes et dynamiques partisans de la réforme aux opposants archaïques, empêtrés dans l'immobilisme.
Or, il convient de rappeler que la nouvelle loi ne se justifie en rien par la nécessité de dépasser un régime d'assemblée anarchique, qui interdirait les décisions claires. Avant même son vote, les institutions des universités françaises étaient déjà affectées par un fort tropisme "présidentialiste". A titre indicatif, le président n'était en rien responsable devant les conseils centraux de l'université et, en cas de conflit sérieux, la seule arme qui demeurait au conseil d'administration était de refuser de voter le budget annuel (faisant ainsi courir à la communauté le risque d'une administration rectorale directe). Si le conflit ne trouvait pas de solution, le seul espoir était une démission présidentielle, puisque aucun type de vote de défiance ou de mise en minorité ne pouvait conduire à une remise en cause du pouvoir attribué le jour de l'élection. Les seules limites à ce pouvoir tenaient à ce qu'il allait de soi qu'un certain nombre de domaines ne relevaient pas du champ d'action du président, notamment pour le recrutement des enseignants, et que la responsabilité de la politique scientifique de l'établissement était largement partagée avec le conseil scientifique.
Ces fragiles garde-fous disparaissent avec la nouvelle loi : le conseil d'administration perd toute possibilité de refuser le budget et le champ des prérogatives présidentielles s'accroît considérablement (y compris pour les recrutements d'enseignants), comme si l'hyperprésidence sarkozyste constituait un nouveau modèle pour toutes les hiérarchies sociales et pour toutes les formes de gouvernance.
Cette loi rend possible - tout dépendra de la personne appelée à occuper ces fonctions - une forme de despotisme présidentiel dont on peut craindre qu'il ne soit pas toujours éclairé. Ce faisant, se développeront symétriquement, à des degrés inconnus jusqu'alors, une concentration de tous les pouvoirs entre les mains d'un nombre de personnes extrêmement limité et, partant, d'inévitables pratiques de clientélisme.
La politique scientifique des établissements risque d'en être profondément affectée, car nous aurons alors affaire à une nouvelle université où la possibilité d'un développement de tous les types de recherches sera soumise aux décisions des mêmes individus, pour le plus grand malheur de la pensée critique.
Il est fondamental que les universitaires affirment que ce combat contre la loi votée en août dans la précipitation est aussi le leur. Il est urgent que les organes de direction prennent clairement position contre elle, comme l'ont fait à plusieurs reprises le président et les instances élues de l'Université Paris-VIII à laquelle nous appartenons. Il serait bon que les rares présidents qui ne veulent pas de ce surcroît de prérogatives et en mesurent les dangers le disent clairement. Il faut enfin que les enseignants et les membres du personnel s'organisent pour faire entendre leur voix et pour dire que les déclarations des présidents d'université et les communiqués de la CPU ne traduisent pas ce que beaucoup d'entre nous pensent de cette loi. Bref, il faut faire savoir que certains ne parlent pas et ne parleront pas en notre nom.
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Pierre Bayard, Denis Bertrand, Alain Brossat, Martine Créac'h, Françoise Crémoux, Jean-Louis Déotte, Jean-Louis Fournel, Bertrand Guillarme, Serban Ionescu, Tiphaine Samoyault, Mireille Séguysont enseignants de l'université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis.
Article paru dans l'édition du 20.11.07.
Rédigé par : Les présidents d'université ne parlent pas en notre nom | 19 novembre 2007 à 22:00
Oh ouiiiiii…. les émissions de gaz à effet de serres ont atteint un record nous dit le GIEC, jamais en panne d'idées romanesques…
Autre record, passé inaperçu : celui des chutes de neige.
Vous avez dit réchauffement climatique ?
“Il est impossible de prévoir le climat au-delà d’une dizaine de jours. Prévoir un trimestre ça n’a, évidemment, aucune valeur. Alors prévoir le climat dans cinquante ou cent ans, c’est carrément de l’astrologie”
Marcel Leroux, professeur émérite en climatologie à l’Université Jean Moulin - Lyon III, directeur du Laboratoire de climatologie, risques et environnement.
http://leblogdrzz.over-blog.com/article-13716857.html
VRAIES SOURCES sur l’environnement :
http://leblogdrzz.over-blog.com/article-6351612.html
S’il vous reste un peu d’intelligence, lisez-donc ces documents
Rédigé par : drzz | 20 novembre 2007 à 15:07
ceux qui sont nés en pèriode glacière n'ont pas du avoir le choix:-D ?
Rédigé par : un chouka | 22 novembre 2007 à 13:49
Essayer de trouver un soupçon de libéralisme dans
la politique de Sarkozy, cela me fait penser à la chasse au dahut. En fait,
aucun parti politique français ne se réfère aux principes libéraux. L'anti-libéralisme ou l'exception culturelle française....
Que donnerait, Monsieur Sorman, un gouvernement de s
Rédigé par : El Oso | 24 novembre 2007 à 12:10
Tiens, tiens, une partie de mon message a disparu!
Je reprends donc:
Que donnerait, Monsieur Sorman, un gouvernement de salut public, alors que tant nos politiciens que l'opinion publique ne veulent du libéralisme?
Rédigé par : El Oso | 24 novembre 2007 à 12:14