Pas impressioné par la popularité d'Obama et sceptique sur l'effet de la relance par le déficit public , le vieux challenger a égrené au Sénat des Etats Unis quelques unes des dépenses supposées ranimer l'économie : 1 million pour la recheche des odeurs chez le cochon en Iowa , 200 000 pour un programme d 'éffaçage des tatouages chez les gangsters repentis , 80 000 pour la recherche sur le génome du poisson chat en Louisiane, 2 millions pour la promotion de l'astronomie à Hawai , etc...Le vice président , Joe Biden , est chargé de veiller au bon emploi de la relance : il faudra interroger les poissons chats et les cohons. Chez nous , Biden, c'est Devedjian : aura-t-il autant d'imagination que ses collégues américains?
Vous-vous trompez, GS. Les dépenses votées (et contre lesquelles McCain rugit) n'ont rien à voir avec la relance et le "Stimulus Plan".
Vous faites ici un amalgame digne d'un dentiste Cubain. Aie!
Rédigé par : ETF | 04 mars 2009 à 18:33
"Donc , les relances , ne servent à rien de documenté en économie globale mais rendent bien des services à quelques uns et aux poissons chats . C'est toujours ça de pris."
C'est aussi l'avis de Jacques Marseille,économiste et historien."Les plans de relance n'ont jamais marché"Il évoque une certaine exeption avec celui d'Hitler.
Sur l'odeur des cochons et du génome du poisson chat,j'éviterais de faire des conclusions trop hatives.
Un jour je me suis demender a quoi pouvait bien servir,le fait que des chercheurs aient réussi a faire pousser des dents à une poule,jusqu'au jour ou j'ai apris qu'il s'agissait de la recherche fondamental,pour permettre aux enfant qui naissent sans dents(ce qui veut dire qu'il n'auront jamais de dent naturel dans leurs vie)car chez les oiseaux,comme chez l'humain,les deux ont dans leurs patrimoines génétiques le petit trucs qui fait pousser les dents( les oiseaux à une époques très très lointains avaient des dent)
Je ne sais pas si pour le poisson chat,c'est pour les bébés qui naissent sans moustache?
D.J
Rédigé par : D.J | 04 mars 2009 à 19:09
"80 000 pour la recherche sur le génome du poisson chat en Louisiane, 2 millions pour la promotion de l'astronomie à Hawai , etc..."
Guy Sorman, vous savez qu'avec un petit peu de mauvaise foi, n'importe quel thèse ou article scientifique en mathématiques, physique, informatique, ou biologie peut être tourné en ridicule et appelée "inutile" n'est-ce pas?
Connaissez vous une raison particulière pour que la recherche en génétique ne s'intéresse pas aux poissons chats?
"LES SOURIS OUI! LES POISSONS CHATS NON!"
Mc Cain va fonder un commité de défense halieuphile?
Sur Hawaï, vous savez que c'est un endroit stratégique pour la recherche en astronomie n'est-ce pas?
Vous savez qu'y est implantée l'un des observatoires les plus importants au monde.
Non?
L'espace... oui, mais pas à Hawaï! Est-ce bien sérieux?
"L'observatoire du Mauna Kea est une collection d'observatoires astronomiques indépendants, comptant les télescopes parmi les plus grands et les plus puissants du monde et situés au sommet du volcan Mauna Kea sur l'île d'Hawaii."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Observatoires_du_Mauna_Kea
Rédigé par : Gatien | 04 mars 2009 à 19:27
@ Gatien,
Je ne crois pas que Sorman est contre la recherche ( voir son ouvrage"Le progrès et ses ennemis")Son billet fait réfèrence sur des dépenses censés ramener l'économie en crise sur les rails. Je doute aussi que la découverte d'exoplanètes soient la solution à la crise bancaire.
D.J
Rédigé par : D.J | 04 mars 2009 à 19:38
M.Sorman, vous êtes la patience et la persévérance personnifiées.
Chaque fois que vous écrivez quelque chose, l'un ou l'autre des blogueurs, quand ce ne sont pas les blogueurs réunis, vous prouvent que vous avez tort, parfois avec véhémence.
je me demande parfois si vous n'avez pas un goût pervers pour la provocation ;-)
Il n'en reste pas moins que de tout ce que vous avez publié ces derniers temps, je retiens l'interview d'Anna Schwartz, que j'ai trouvé superbe.
Au fait, c'est bien vous qui l'avez interviewée? ;-)
Rédigé par : El Oso | 04 mars 2009 à 19:45
@ El Oso,
Vous oubliez Yannick Gagné,Avidadollar,Frank Boizard,PFR,vous même,Drzz quand il passe dire bon jour,ou bien moi même.
D.J
Rédigé par : D.J | 04 mars 2009 à 19:54
El Oso,
Désolé, mais (sur ce coup là au moins) je sais de quoi je parle. Ces dépenses votées faisaient partie des dépenses prévues par le congrès en fin de mandat de Bush et n'ont absolument rien à voir avec les nouvelles "dépenses supposer ranimer l'économie", ou "Stimulus Package".
Donc, il ne faut pas tout mélanger, ni défendre Sorman quand ni vous ni lui ne savez de quoi vous parlez.
Pas sérieux, mais c'est une habitude.
Rédigé par : ETF | 04 mars 2009 à 20:18
"Chaque fois que vous écrivez quelque chose, l'un ou l'autre des blogueurs, quand ce ne sont pas les blogueurs réunis, vous prouvent que vous avez tort"
Il m'arrive de me faire la même réflexion.
C'est une loi du genre je suppose.
Si tout le monde était d'accord avec l'auteur, ce serait ennuyeux.
Et puis, je crois que Guy Sorman n'est pas trop susceptible.
Dans le cas présent, ne voyez rien d'autre que du corporatisme dans ma réaction.
J'ai simplement l'habitude d'entendre ce genre de dérision facile à propos de la recherche.
Accolez les mots "génétique" et "poisson chat" : les gens retiennent "poisson chat".
Associez "astronomie" et "Hawaï" : les gens comprennent "chemise".
Venant de parfaits ignorants, çà fait sourire.
Venant de quelqu'un qui évoque le "progrès" et l'"innovation", en lien avec la recherche, comme le souligne DJ, ça fait carrément rigoler.
Rédigé par : Gatien | 04 mars 2009 à 21:04
Les dépenses en question, ou "pork" sont une grande tradition au congrès américain. Il s'agit pour les élus d'ajouter au "corps" d'une proposition budgétaire, toute une ribambelle de petits ou gros projets qui concernent leurs électeurs (et généreux donateurs), genre le célèbre "bridge to nowhere" en Alaska. McCain est depuis longtemps opposé à ces dépenses de copinage et Obama avait promis qu'il y mettrait fin. On peut donc reprocher à Obama une dose d'hypocrisie (d'autres diront, de réalisme) sur le sujet. Mais en aucun cas il n'est question ici du "stimulus". GS a donc choisi un mauvais angle d'attaque. Mais ce doit être pour "stimuler" le débat.
Rédigé par : ETF | 04 mars 2009 à 21:47
En France, on ne mange pas de ce pain-là. On ne repeint pas les plafonds des églises, on ne jette pas 300 millions en pâture à la Poste pour compenser leur productivité d'une faiblesse record pour rien. Si ?
Rédigé par : Aurelien | 05 mars 2009 à 00:14
Le poisson-chat (catfish) est un poisson d'élevage en Louisiane, avec l'écrevisse.
Rédigé par : Cultilandes | 05 mars 2009 à 00:25
Le boss a sifflé la récréation!
La relance américaine de John McCain
Hawaï aux mœurs légères
Etoile au cœur du pacifique
Futés, les quarks accélèrent
Les dollars étoilés de la bannière ! John coupe la parabole hystérique !
Fruit adultérin de Félix le chat
Evolution darwinienne de Némo
Les poissons-chats font débat
Ce génome Biden veut la démo ! Et zou vidée des bayous cette promo!
Si effacer la gloire militaire
La peau nue comme un ver
Les Marines au tatou voyou
Que nenni repentis, restez vulgaires ! Gardez-les précieusement sur vous!
John, maverick sans complexe
Trône sur les bancs du Sénat
Vert, Biden respire sous son kleenex
Son odeur de cochon et de tabac ! Une stratégie pour écarter les scélérats !
Alain
Rédigé par : Alain Soler | 05 mars 2009 à 10:59
Le poisson-chat, de la famille des siluridés, a une chair assez fine.
Comme l'anguille, il a la capacité de pouvoir vivre plusieurs heures hors de l'eau (des gènes particuliers?).
Les pêcheurs francais le connaissent bien car ce poisson orginaire d'Amérique du nord a été introduit en France par quelques idiots qui croyaient tenir une bonne idée.
Il pulule depuis au détriment d'espèces locales, qu'il fait disparaitre de certains étangs. Il résiste mieux à la pollution, mange les alevins des autres espèces, et a moins de prédateurs que dans son environnement d'origine.
Nuisible, à tel point que si un pêcheur en attrape un, la loi lui interdit de le remettre à l'eau.
Le rapport avec la crise? Je vous laisse chercher.
Rédigé par : Gatien | 05 mars 2009 à 14:27
@ Gatien,
Vous n'avez pas compris le sens du billet de Guy Sorman.
Il ne s'oppose pas à la recherche,il dénonce des dépenses sur la recherche censés relencer l'économie.Ce n'est pas le génome du poisson chat ou la découverte de galaxies qui va nous sortire de la crise financière.Même si la technologie de l'astronomie va jusqu'à avoire des applications médicales par exemple.
Mais bon,ETF semble n'être pas d'accord sur le but de ces dépenses.Il serait bien que Guy réponde à ETF sur ce qu'il avance.
D.J
Rédigé par : D.J | 05 mars 2009 à 17:37
DJ, lisez vous même, si vous ne me croyez pas. Des vieux trucs de l'année dernière. Tout à voir avec comment les élus truffent les budgets de projets perso ("Pork"), mais
rien à voir avec le stimulus.
http://www.cqpolitics.com/wmspage.cfm?parm1=5&docID=cqmidday-000003066261
"The bill contains nine spending bills left over from last year that would fund domestic agencies and the State Department until Sept. 30. Democratic leaders hope to pass it in time for President Obama to sign it by Friday, when a stopgap funding measure expires."
Rédigé par : ETF | 05 mars 2009 à 19:02
@ ETF,
Je lis trop mal l'anglais,ce qui ne veut pas dire que je ne vous croit pas.Je ne peut que vous croire sur parole,tout comme pour Guy.J'aurai aimé une réponse a vos dires de la part de Sorman.Histoire de relancer un peut le débat.
D.J
Rédigé par : D.J | 05 mars 2009 à 19:08
Enfin, tout ça c'est des cacahuettes par rapport aux sommes astronomiques englouties dans le sauvetage des institutions financières. La mutualisation des pertes de Wall Street bat son plein. Triomphe absolu du socialisme à l'envers.
Quelques membres de la nomenklatura vont toute de même devoir s'expliquer sur les conditions dans lesquelles on leur a attibué des bonus de plus de 10 Millions de dollars par personne, alors que leur société coulait à pic (Merrill Lynch).
Ils vont se faire Lyncher cinq minutes, mais ce n'est qu'une diversion pour le petit peuple. Le holdup est déjà largement réussi et le magot à l'abri.
Rédigé par : ETF | 05 mars 2009 à 19:15
@D.J.
Ne vous inquiétez pas, j'ai compris. J'ergote sur un détail.
Quoique.
Quitte à lancer de l'argent par les fenêtres, vaut-il mieux mieux le lancer dans la recherche fondamentale, ou dans le financement de banques/constructeurs automobiles privés?
Financer la recherche peut créer autant d'emplois que financer l'industrie. C'est juste beaucoup plus intelligent pour le long terme, et plus logique en terme d'utilisation des fonds publiques (intérêt collectif vs. intérêts privés...).
Rédigé par : Gatien | 05 mars 2009 à 20:10
"Quelques membres de la nomenklatura vont toute de même devoir s'expliquer sur les conditions dans lesquelles on leur a attibué des bonus de plus de 10 Millions de dollars par personne, alors que leur société coulait à pic (Merrill Lynch)."
C'est bien là le problème de mélanger l'état avec le privé.Le gouvernement sauve les entreprises en faillite,ce qui à chaques décisons des administrateurs qui ne plait pas,devient un affaire politique et juridique à n'en plus finir.C'est le cas de l'UBS en Suisse qui est devenu prisonnier de la classe politique un vrai Watergate.
La destruction créative à au moins l'avantage d'être claire.C'est salut à jamais
Guy Sorman à raison.Avec toute ces histoires de faillites nationalisés doublé de scandales de bonus et autre salaires indécents,les banques ne se font plus confiances entre elles à cause de l'insolvabilité d'une partie d'entre elles.Donc l'argent ne circule plus et les crédits à l'investissement non plus.
Si le remède et pire que le mal,je ne voit pas ou est l'aventage de renflouer les banques et autres instituts financiers par l'état.
D.J
Rédigé par : D.J | 05 mars 2009 à 20:23
Quand je lis un texte, j'essaye, contrairement à d'autres, de le faire dans le sens le plus avantageux qui se puisse trouver pour celui qui l'a écrit. Du coup, quand je lis «Pas impression[n]é par la popularité d'Obama et sceptique sur l'effet de la relance par le déficit public , le vieux challenger a égrené au Sénat des Etats Unis quelques unes des dépenses supposées ranimer l'économie » , je me trouve obligé de m'attacher au fond du propos: un déficit est un déficit. Qu'il fasse partie du machin spécial crise ou qu'il ait pour origine le fonctionnement « normal » de l'Etat, quelle différence? Ne nous renseigne-t-il pas de la même façon sur la sagesse des décideurs? Que de passion étalée ici pour 80 000 dollars! Espérons que la vigilance du bon peuple américain quant à l'usage de 700 milliards soit au moins comparable. Quand il est fait mention de « détournements de fonds » pour obliger ceux pour qui la vertu semble avoir quitté le privé pour élire domicile dans les différentes administrations publiques, on a un peu envie de sourire dans le contexte actuel, mais à la lumière de ce qui semble devoir être la politique des États-Unis dans les mois qui viennent, on a vraiment l'impression que rien n'est prévu pour traiter les racines du Mal... Qu'est-ce qui au fond a mis le monde à genoux? Des profiteurs ou des tricheurs? Aux profiteurs de nouvelles règles et aux tricheurs l'application des règles existantes: dans les deux cas, les États pourront nous montrer toutes leurs vertus sans dépenses gigantesques et sans prolonger cette situation angoissante où tous les vrais décideurs regardent leurs voisins et l'avenir avec angoisse.
Rédigé par : PaulNizan | 05 mars 2009 à 21:46
à El OSO ? Ai-je bien interviewé moi-même Anna Schwartz ? Oui , évidemment.
Rédigé par : guy sorman | 05 mars 2009 à 23:15
Merci pour cette précision, M. Sorman. Quel dommage qu'Anna Schwartz soit si peu écoutée par ceux qui nous gouvernent...
Rédigé par : El Oso | 06 mars 2009 à 00:33
effectivement le poisson-chat transgénique est une solution innovante pour nourrir les futurs ex-salariés et retraités de GM. bruler des milliards de cash, destruction créatrice, abandon du marché US aux japonais, pour Obama l'heure de vérité approche, idem pour McCain s'il ambitionne d'être à nouveau candidat en 2012.
Rédigé par : PFR | 06 mars 2009 à 09:38
Les idées aussi vieillissent. Derrière les banques qui tombent une à une et l'extraordinaire chute de l'activité qui frappe tous les pays du monde en même temps se dissimule une révolution idéologique qui clôt un cycle de plusieurs décennies de libéralisme. La plupart des penseurs et des acteurs de l'économie ont cru, jusqu'à il y a encore six mois, qu'une sorte d'évolution inéluctable allait nous conduire dans un monde de plus en plus libéral. Le marché ne pouvait que progresser face à l'Etat, comme la lumière de la raison face aux obscurantismes de naguère.
Mais cette crise a tout changé. Partout sur la planète, l'Etat qu'on disait moribond reprend des couleurs. C'est lui qui sauve les banques en les nationalisant, qui ranime l'activité grâce à ses déficits, qui limite autoritairement les salaires déments des banquiers, qui invoque la "régulation" à tout propos.
Comme si le libéralisme n'avait été qu'une forme d'organisation contingente et mortelle. Une étape idéologique, un temps novatrice, un moment en phase avec la société, puis conservatrice et de plus en plus en décalage avec l'humeur générale, avant de finir dans l'oubli.
Curieusement, la naissance, l'essor et la disparition du libéralisme moderne sont rythmés par les "années en neuf", de 1969 à 2009.
C'est dans les années 1960 que naît la pulsion libérale. Elle apparaît dans la société, et non dans l'économie, et se manifeste avec un mouvement de rébellion contre l'ordre, contre la génération précédente, contre son mode de vie et ses valeurs. Un seul slogan, pour les innombrables mouvements de jeunes qui s'expriment dans le monde entier en 1968-1969 : liberté. Il s'agit d'une vague individualiste très puissante. Elle perce même dans le monde communiste, avec le printemps de Prague et le suicide, en janvier 1969, de Ian Palach, qui s'immole sur la place Wenceslas pour protester contre la répression. En août 1969, une gigantesque fête libérale se déroule dans une petite ville américaine, à Woodstock. C'est aussi en 1969 que le premier message est envoyé sur Arpanet, l'ancêtre d'Internet. Dès leur naissance, libéralisme, individualisme et technologies de l'information sont étroitement liés.
Dix ans plus tard, la liberté investit le terrain de l'économie. En octobre 1979, Margaret Thatcher devient Premier ministre britannique et remet sur pied une Angleterre épuisée avec un programme très libéral. L'année suivante, c'est Ronald Reagan qui est élu à Washington, avec un plan d'action quasi similaire. Tout au long des années 1970, les "Chicago boys", ces économistes formés par Milton Friedman, avaient mis en œuvre la révolution en Amérique latine, au Chili en particulier. En Asie aussi, le marché gagne. A la fin de décembre 1978, Deng Xiaoping initie les réformes économiques qui vont réintroduire le capitalisme en Chine.
Une décennie après, l'année 1989 est le théâtre d'un événement considérable, libertaire par nature, la chute du mur de Berlin, le 9 novembre. Le désir de liberté s'exalte alors. Là encore, les technologies de l'information ont joué un rôle clé. Dès lors que les citoyens de l'Est ont pu voir et savoir ce qui se passait de l'autre côté du mur grâce à la télévision, ils ont renversé leurs régimes. C'est le circuit intégré qui a fait tomber le communisme. L'économie de marché n'a plus de rivale et s'étend à tous les pays de la planète. La déréglementation et le retrait de l'État sont universels, la mondialisation s'ébauche, les entreprises profitent de ces nouveaux espaces offerts à leur activité. Elles investissent massivement dans les nouveaux territoires.
Encore un bond de dix ans et nous voici au seuil du siècle, où les choses commencent à se gâter. 1999 est l'année du laisser-faire et de la démesure. La "nouvelle économie" fait dire beaucoup de bêtises, les valeurs Internet voient leurs cours exploser, tout comme le salaire des patrons. La croissance redouble, et les meilleurs experts expliquent que c'en est fini des cycles, grâce à la mondialisation et aux technologies... Les entreprises fusionnent à tour de bras, aveuglées par une conjoncture éblouissante. Time Warner épouse AOL, Vivendi, Universal, et l'allemand Daimler, l'américain Chrysler. Trois mariages catastrophiques qui se solderont par des dizaines de milliards de pertes. Mais déjà, la société, toujours en avance sur l'économie, est fatiguée de ce monde libéral. À Seattle, de violentes manifestations se déroulent contre la mondialisation.
On connaît la suite. Trois événements nous rappellent à la réalité : le krach Internet, en mai 2000. Les attentats du 11 septembre 2001. Et la faillite frauduleuse d'Enron. Le monde frôle la crise financière. Mais le "sorcier" Alan Greenspan, patron de la Réserve fédérale, gère magistralement le ralentissement, et la spéculation reprend à vive allure à compter de 2004, jusqu'à l'automne de 2008, avec la faillite de Lehman Brothers et l'explosion du système bancaire mondial.
En 2009, le libéralisme est à l'agonie, tué par ses propres excès. Les Etats ont repris la main et pratiquent, partout sur la planète, la politique des trois "r" : relance massive, à coup de centaines de milliards de dollars, régulation tous azimuts, et repentance généralisée.
La crise financière actuelle est donc la lointaine fille des événements de mai 1968. Et la fin de ce cycle de plusieurs décennies marque probablement le début d'un autre, qui sera marqué par le retour de la règle et de la solidarité, parce qu'il naît de l'échec libéral.
Cycle qui pourrait bien être, à son tour, victime de ses excès, comme il l'avait été dans les années 1960 et 1970. Il donnerait alors naissance à une nouvelle onde libertaire. Nos petits-enfants organiseront peut-être Woodstock 2. En 2049.
François Lenglet, rédacteur en chef "Economie, politique, international" à La Tribune.
Rédigé par : BA | 06 mars 2009 à 17:15
François Lenglet oublie de dire que c'est grâce à la croissance des richesses par l'économie de marché que les états ont pus financer les instututions bancaires,soit par les excédents budjétaires ou soit par l'emprunt,sachant qu'ils seront remboursés,en comptant sur la croissance économique post crise.
L'intervention public,c'est fait déjà un,de façon unilatéral en prenant l'initiative sous prétexte que ce serait la seul solution,n'ont pas à un retout au socialisme,mais pour remettre sur les rails l'économie de marché.aucun gouvernements interventionnistes ne remet en cause le libéralisme.
Lenglet en mettant l'échec du libéralisme sur cette crise oublie un peu vite,la responsabilité de l'état dans la crise des subprime,en garantissant les crédits à risques et en obligeant pas aux institution financière d'avoir l'obligation d'écrire les effet indésirable sur la notice explicative.
La crise est dû à la finance des prêts immobilier et non au principe libéral.Dans le bâtiments,dans le commerce de détail,dans les échanges commerciaux etc...si il y a un ralentissement notoire,tout ces marché que j'ai cité,continu de se battre pour faire face à leurs concurrents.Les futures entrepreneurs peuvent toujours avoir la liberté d'entreprendre,une condition siné qua non d'une société libéral.
Ce journaliste prend ses désires pour la réalité.Il n'y a aucune autre solution que le libéralisme capitalisme pour créer de la richesse et de la croissance.
Il ferait mieux de laisser la rubrique économique à ceux qui maîtrise la science économique.
D.J
Rédigé par : D.J | 06 mars 2009 à 19:21
Mort du libéralisme , etc?
S'il est indéniable que la crise oblige à s'interroger sur les failles de l'économie de marché, il n'existe toujours pas d'alternative connue au marché. Quant à prétendre que les interventions de l'Etat vont rétablir la croissance , on le souhaiterait mais plus les gouvernements interviennent ( en particulier aux US ) plus la situation se détériore. Chaque initiative d'Obama coincide avec une baisse de la Bourse et de l'investissement. Ce n'est peut-être que coincidence mais , jusqu'à plus ample informé, la dépense publique ne relance rien du tout . Ce qui est certain est l'amplification des dettes qui seront remboursées non par nos petits-enfants , comme on entend souvent ( je n'en ai pas, ils ne rembourseront rien ) mais par nous , sous forme d'impôts plus lourds ou par l'inflation qui réduira notre pouvoir d'achat.
Rédigé par : guy sorman | 06 mars 2009 à 23:25
"Plus les gouvernements interviennent ( en particulier aux US ) plus la situation se détériore. Chaque initiative d'Obama coïncide avec une baisse de la Bourse et de l'investissement"
Corrélation et non causation. Ce n'est certainement pas Obama et son administration, en place depuis moins de 100 jours, qui sont responsables du marasme mondial actuel. La dégradation de l'emploi et la baisse de l'immobilier (et de la bourse) n’ont strictement rien à voir avec de quelconques mesurettes gouvernementales. La disparition boursière des banques non-plus. Nous faisons face à un tsunami né d’une bulle financière et du crédit qui rendent les gouvernements inopérants, parce que minuscules et impuissants.
Par ailleurs, la dépense publique n'est pas là pour relancer, mais pour tenter d'atténuer le choc tout en préparant le pays à l’avenir (infrastructure, éducation, healthcare).
Les critiques auront toujours beau jeu, puisque leurs propres théories, dans cette situation inédite, sont infalsifiables. Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’ils se sont lourdement trompés, et qu’ils portent donc une part non négligeable du désastre actuel. Désastre annoncé d’ailleurs, par ceux dont on se moquait hier, Attali, entre autres. Les a-t-on entendu des dernières années, alors que le déficit budgétaire US et celui de la balance commerciale trouaient le plafond, pendant que la bulle financière atteignait une taille 100 fois supérieure (et plus) à "l'économie réelle"? Non. Au lieu de critiquer les quelques pauvres mesures actuelles, tirons un bilan et les enseignements du passé. C’est plus douloureux pour l’orgueil, mais certainement plus utile et plus constructif.
Rédigé par : ETF | 07 mars 2009 à 02:50
Ce Obama est vraiment dangereux, c' est la marionette de Zbigniew Brzezinski.L' ennemi des USA n' est pas le monde islamique, mais bien la Russie et la Chine: http://www.dailymotion.com/video/x7ye2z_interview-de-webster-g-tarpley-sur_news http://www.dailymotion.com/video/x7yir8_interview-de-webster-g-tarpley-sur_news http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=12533 Pour sortir de la dépression, les US vont sans doute atomiser une partie du monde. Les USAs possèdent 10000 têtes nucléaires et vont un jour au moins utiliser une partie. Le développement du MSBS russe Bulava ne va peut être pas aboutir. Les USAs auront assez peu de mal pour atomiser leur principal concurrent stratégique, la Russie. Par contre atomiser la Chine et le Japon risque de n' être qu' un jeu d' enfant.
Rédigé par : Kim Jong Ilien | 07 mars 2009 à 06:52
Cher GS,
Ce sont encore 651 000 emplois détruits en février, soit trois mois consécutifs au rythme mensuel de plus de 650 000 pertes pour atteindre un taux de chômage officiel de 8.1%.
Voilà ce que je postais le 19 novembre 2008 :
« Rédigé par: Alain Soler | 19 novembre 2008 at 17:12 L’audition de la commission du Sénat dirigée par le sénateur Chris Dodd en présence des trois CEOs de Ford, Chrysler et GM était des plus intéressantes et des plus effrayantes, même en relativisant les propos des auto-makers.
J’avoue que les informations transmises font froid dans le dos, la situation aux US est littéralement dramatique […]
L’économie américaine (et probablement mondiale) au bord du gouffre et benoîtement on s’alloue deux mois de temporisation !
J’interrogeais, y a t il un pilote dans l’avion ? Et le copilote, que fait le copilote ? Presque Rien, tout est calme et tranquille, apparemment tout ce petit monde est aux abonnés économiques absents ; qui va prendre le risque de les réveiller pour enfin prendre la mesure de ce qui nous pend au nez ?
Nos prévisionnistes pour 2009 nous amusent avec une croissance molle, flat, enfin au pire une modeste récession de 0.6 à 1% ! Mon œil après les banques, le domino automobile, l’acier, les pneumatiques, l’électronique embarquée, les produits pétroliers, le verre ; comment éviter une récession de 5 % ?
Que dit GS aujourd’hui, chiche on continue la destruction-créatrice ?
Alain »
Après le repli de 6% du taux de croissance pour Q4 de 2008, la situation dramatique que je percevais à l’écoute du marché et des acteurs économiques auditionnés par le sénat américain, cette énorme Cata est bien là (après deux mois d’absence d’exécutif américain).
Alain
Rédigé par : Alain Soler | 07 mars 2009 à 11:22
" Ce qui est certain est l'amplification des dettes qui seront remboursées non par nos petits-enfants , comme on entend souvent ( je n'en ai pas, ils ne rembourseront rien ) mais par nous , sous forme d'impôts plus lourds ou par l'inflation qui réduira notre pouvoir d'achat."
Peut-être pas totalement,vu qu'ils s'agit le plus souvant de prêts à taux d'intêrets ou d'achats d'actions qui pourront-être revendu également à des taux meilleurs.Espérons que tout les gouvernements prêteurs compterons plus sur une prochaines croissance économique soutenu
pour récupérer les prêts perdus par tel ou tel faillites bancaires ou autres.En espérant ainsi à épargner le contribuable et inciter à la consommation.
"Nos prévisionnistes pour 2009 nous amusent avec une croissance molle, flat, enfin au pire une modeste récession de 0.6 à 1% ! Mon œil après les banques, le domino automobile, l’acier, les pneumatiques, l’électronique embarquée, les produits pétroliers, le verre ; comment éviter une récession de 5 % ? "
Mais somme nous sur,que toutes les banques et industries automobiles sont elles dans le besoin d'une aide publics et que ces prêts pour l'automobile ne sont pas une forme de protectionnisme,dans le but de ne pas laisser le marché indigène aux mains de firme étrangères?
Je revient une fois de plus sur L'UBS première banque de Suisse a bénéficié également d'une aide public sous forme de prêt et d'achat d'actions par la confédération.Le gouvernement le dit lui même,que ce prêt et un principe de précaution,en cas d'une éventuel faillite,faillite qui n'est pas encore à l'ordre du jour qui malgré ses pertes collossaux detient encore beaucoup d'actif.
Je me pose alors la question? combien de banques,d'industries automobiles etc...qui sont soutenu sans vraiment en avoir besoin? mais plutôt par un principe de précaution d'une hypothétique faillite à venir?
D.J
Rédigé par : D.J | 07 mars 2009 à 17:38
() DJ, votre premier commentaire sur les dettes cumulées d’un Etat, celles émanant du déficit budgétaires 2008 sont des pertes réelles qu’aucun artifice ne pourra rembourser hors la création monétaire.
Que les garanties de crédits ne soient pas utilisées effectivement ou que les provisions pour dépréciation puissent être revalorisées en cours d’année fiscale auront éventuellement un impact favorable sur les déficits et bilans à venir.
Pour passer du déficit qui creuse la dette à l’excédent budgétaire susceptible de la réduire, l’impôt est toujours une option !
() La récession de -6% du dernier trimestre 2008 aux Etats Unis, les -1.2% en France ou les -2.1% en Allemagne sont bien réels entrainant en France un déficit budgétaire sur l’année de 3.4% du Pib. Les pertes d’emplois aussi, trois mois consécutifs aux US à plus de 650 000 pertes sont bien réelles !
Par contre les garantis de crédits susceptibles d’être octroyées ne sont pas cumulées sur le budget donc sur la dette (les intérêts des crédits octroyés oui, s’ils ne sont pas compensés). En France ils sont compensés, les prêts consentis aux banques ou aux industriels le sont au taux de 8%.
S’il s’avère que ces crédits octroyés aux banques ne peuvent être remboursés, la prise de contrôle (nationalisation) devient inévitable comme la prise de contrôle de 65% de la Lloyds LBG en UK, pesant alors sur le budget en attendant une hypothétique privatisation future si la situation s’améliore.
Si GM ou Chrysler fait faillite les prêts fédéraux consentis risquent d’être consommés inutilement (il y a je pense une clause de protection pour l’état), pesant alors sur le budget et la dette cumulée.
() Une réalité, l'Europe et les US vont voire leurs déficits explosés en 2009, 5% pour l'UE, 10% aux US, l'addition de la dette va être lourde.
Alain
Rédigé par : Alain Soler | 07 mars 2009 à 20:03
En vérité , personne ne comprend rien au déroulé de cette crise :aucune explication n'est convaincante , aucune solution non plus . Mais le pire est l'incertitude : Raymond Barre disait " Mieux vaut une mauvaise politique qui dure qu'une bonne qui ne dure pas" . Obama ne semble pas ou pas encore, s'inscrire dans la durée et les Européens attendent que les US disent où ils vont dans le domaine bancaire ? Tout ceci mérite le temps de la réflexion et un gros livre . Le blog permet de tester des idées et de construire cette réflexion, je crois.Par-delà la macro économie , il faudra s'interroger sur la dictature des modéles mathématiques et sur la taille des entreprises , ingèrables passé un certain seuil , donc abandonnées aux informaticiens.
NB : on me cite Attali qui annonce une guerre mondiale aprés laquelle, enfin , nous aurions un gouvernement mondial. Mais , cher Jacques , ni l'un ni l'autre ne sont désirables . Un gouvernement mondial ne serai pas démocratique.
Rédigé par : guy sorman | 07 mars 2009 à 23:56
Cher GS,
Je ne suis pas certain que les causes de cette crises soient si ésotériques. Je crois surtout que ça arrange beaucoup de monde de le prétendre.
Les ingrédients sont connus, et la recette probablement assez facile à recomposer. Nombreux ceux qui tiraient la sonnette d’alarme depuis longtemps (moi ici, très modestement, parce qu’il était évident que le recours massif des ménages US au crédit hypothécaire, s’il sur-stimulait un temps la demande de manière artificielle, engendrerait nécessairement un puissant retour de manivelle).
La solution, en revanche, est une toute autre paire de manche: car elle échappe en réalité à la puissance publique. De même qu'on ne peut pas fait grand chose face à un Tsunami. La FED regarde, absolument impuissante, Citigroup, la première banque américaine et mondiale, devenir un penny stock et se désintégrer. Elle constate, médusée, qu'AIG, l'assureur de papa, a assuré à travers le monde et sans contrepartie des Milliards de milliards de dollars de produits dérivés auxquels personne ne comprenait rien. Et qu'il faut maintenant payer ces engagements rubis sur l'ongle à grands coups de deniers publics, sous peine de voir s'effondrer les plus grandes banques dans le monde. De plus, à travers AIG, c'est la crédibilité des USA en tant que première puissance financière, qui est en jeu.
La leçon est pourtant claire: le capitalisme mondialisé, et notamment le capitalisme financier, est incapable de s'autoréguler. Il est totalement irresponsable, avide et égoïste, à la recherche de la gratification immédiate, et donc facilement corruptible. Il ne pourra fonctionner de manière plus stable que si des règles du jeu sont redéfinies au niveau mondial, et imposées par de puissantes instances internationales indépendantes. C'est comme ça. Il faut des flics dans la cité, il faut des règles, il faut des lois, il en va de même pour le capitalisme mondial.
Mais la prochaine crise, c'est plus globalement celle des vieux pays industrialisés et de leur dette. Les USA en tête, curieusement. Jusqu'à quand le pays pourra-t-il vivre avec un tel déficit budgétaire (ça, ça peut se résoudre relativement facilement) mais surtout, commercial? Comment les USA peuvent-ils redevenir une puissance exportatrice excédentaire? C'est pour tenter de s'attaquer à ce grave problème structurel qu'Obama tente, entre autres, de stimuler le développement d'industries nouvelles, les industries dites "vertes".
Plus généralement, comment des pays atteints par le vieillissement de la population et la stagnation, voire la décroissance démographiques, endettés jusqu’aux oreilles vont-ils se sortir d’affaire? Certainement pas par la croissance. Les 5% pendant 20 ans, c’est fini. Alors quoi?
La seule chose qui puisse ramener une forte croissance, c’est une «forte guerre». Une forte destruction obligeant à reconstruire. C’est probablement ce dont parle Attali. Pourra-t-on l’éviter, who knows? C’est peut-être ça qui nous arrive. Il y a trop longtemps que nous vivons en paix. C’est tout nouveau, et on ne sait pas bien faire…
Rédigé par : ETF | 08 mars 2009 à 03:33
Je ne pense pas non plus que les causes de la "Krise" soient noyées dans une brume épaisse et multifactorielle, qu'elles soient impossibles à déterminer en pratique, voire ésotériques par nature puisque touchant au domaine de la finance internationale.
Il me semble que les tentatives réussies de régulation étatique sur le parc immobilier américain et le jeu pervers de Greenspan et Bernanke expliquent de façon très convaincante le départ du phénomène.
Il me paraît certain que la cause première est donc non pas celle d'un libéralisme débridé mais celle du capitalisme étatique qui tente de réguler en mêlant des objectifs à courte vue (faire plaisir aux pauvres, donner du crédit) et en essayant de satisfaire les aspirations profondes en chaque américain (devenir propriétaire de sa maison).
Rédigé par : lucotte | 08 mars 2009 à 10:22
Je suis surpris, et ravi, par ce soudain accès de modestie de Guy Sorman, qui depuis des années nous assène ses certitudes.
Tout à coup, il avoue ne rien comprendre aux causes de cette crise et, pire encore, ne plus savoir quoi préconiser pour sa solution.
Du coup, ETF abandonne ses critiques véhémentes et commence à réfléchir posément.
Bref, un instant de grâce sur ce blog, où soudain tout devient possible. On repart à zéro.
Alors je vais y aller, moi aussi, de quelques réflexions.
Tout d'abord, grâce à un lien fourni par Avidadollars, qu'il m'autorisera certainement à reproduire ici, on savait dès 1999
que les crédits hypothécaires "subprime" recélaient de grands dangers.
http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9C0DE7DB153EF933A0575AC0A96F958260&sec=&spon=&pagewanted=print
Ensuite, nous savons, Anna Schwartz le disait à GS, que l'abondance de liquidités a favorisé la spéculation.Le "carry trade" a permis aux hedge funds, en particulier, de se livrer à une spéculation effrénée sur indices, matières premières, âge du capitaine and what not. Fiorentno, qui est à l'origine un trader, et qui a bien connu le milieu, n'hésite pas à parler de
"grand casino".Ce n'est pas Besancenot qui le dit...
Ensuite, l'importance prise par les produits dérivés et autres "produits structurés", qui ont atteint des volumes insensés.
Ensuite, la spéculation a tiré les prix du pétrole et des matières à des niveaux déraisonnables. Pire, et là ça devient criminel, le prix des produits agricoles a lui aussi atteint des niveaux insupportables.Toujours à cause des hedge funds qui, la main sur le coeur, disaient défendre les intérêts des retraités américains!
Le sommet du n'importe quoi!
Et pourtant, personne n'a eu un comportement criminel, à l'exception d'enfoirés comme Madoff. Chacun s'est autorisé de ce que la règlementation permettait.
Si les causes sont à peu près compréhensibles, il n'en reste pas moins que nos gouvernements sont dans la panade et que les plans de relance risquent fort d'être des emplâtres sur une jambe de bois.
Anna Schwartz propose une "bad bank" pour assainir le secteur bancaire et une augmentation des taux d'"intérêt pour ne pas retomber dans la tentation spéculative. Fiorentino le disait, un trader sera toujours un trader. A la première occasion, il recommencera à spéculer de plus belle...
Qui a mieux à proposer?
Je suis tout ouïe...
Rédigé par : El Oso | 08 mars 2009 à 11:58
J'ajoute un lien qui illustre par un graphique la structure de la "global liquidity" en 2008.
http://www.leap2020.eu/Six-mois-decisifs-pour-eviter-une-recession-mondiale-Cinq-conseils-strategiques-pour-les-banques-centrales,_a2164.html
Rédigé par : El Oso | 08 mars 2009 à 12:55
Intéressant comme GS semble (depuis longtemps) blâmer les équations et les mathématiciens pour le désastre. C'est une piste originale, mais qui ne doit pas, à mon avis, être suivie à l'exclusion des autres. Sinon, je vais devoir ressortir ma mitrailleuse.
[
Désolé, El Oso, mais GS est trop souvent exaspérant, aveuglé par l'idéologie et tout simplement, pas sérieux. Si Sorman c'était Rush Limbaugh, on s'en ficherait. Mais c'est un homme charmant (pour le peu que j'en connais) cultivé et intelligent. Donc, il fait réagir. On se demande "mais comment peut-il écrire une chose pareille?". Je ne dresse pas la liste. Trop long et déjà fait.
]Fin de parenthèse
Un bon gros gateau n'a pas qu'un ingrédient. Qu"est-ce que les équations ont à voir, par exemple, avec le fait que 10 types chez Merrill se soient attribués 10M$ + par tête de pipe, alors que la boîte était en faillite (tout petit example)? Qu'est-ce que les équations ont à voir avec la nature humaine?
El Oso dit que personne n'a eu un comportement criminel. Tout dépend, bien entendu, ce qu'on entend par "ciminel". Des crimes, il y en a eu à la pelle, de l'américain moyen s'achetant une nouvelle bagnole rutilante et des vacances à Aruba sur un crédit hypothécaire (je recevais toutes les semaines des offres de "cash-out refinancing" auxquelles j'ai résolument résisté, mais je ne suis pas né ici),
aux faux-génies de la finance, pétris d'arrogance (on le comprend, vu les sommes astronomiques qu'ils empochaient, sans commune mesure avec leur valeur réelle) et aveuglés par l'appat du gain. Tout le monde s'est ennivré, euphorique, sur le Titanic. Maintenant, on est tout penaud, gelé, dans les barques fournies par le gouvernement.
Va falloir remettre de l'ordre dans tout ça, séparer les activités des banques, imposer des pourcentages réalistes en fonds propres, limiter la tailles des institutions financières, refonder les agences de notation pour les rendre indépendantes de ceux qu'elles notent (ce qui n'est pas le cas! Vous vous souvenez d'Arthur Andersen/Enron?), faire revenir à la lumière réglementaire le "shadow banking system", Hedge Funds anc co, réformer le mode de rémunération dans la finance (moins de primes en cash, plus d'actions, ne pouvant être levées que sur le long terme), etc, etc, etc...
Attali à en partie raison, seule une gouvernance mondiale (pas un gouvernement mondial) peut édicter les règles et la supervision d'un système devenu entièrement transnational. Et il faudra aussi faire sauter les paradis fiscaux. Désolé, cher DJ, mais la Suisse a du souci à se faire. Le capitalisme, le libéralisme, y'a pas mieux. Mais il faut que la règle du jeu soit la même pour tout le monde.
Rédigé par : ETF | 08 mars 2009 à 13:29
Au Royaume-Uni, les banques sont mortes. Au Royaume-Uni, les banques sont en faillite. Gordon Brown nationalise les banques pour les sauver de la faillite. Royal Bank of Scotland est détenue à près de 70 % par l’Etat. La Lloyds est maintenant détenue à 65 % par l’Etat.
Et en France ?
En France, c’est pareil : les banques françaises sont en faillite. Sarkozy va les nationaliser.
Il s'agit de revenir à des principes politiques de base.
Quels sont ces principes politiques ?
- la banque, le crédit, la monnaie sont des services publics ;
- la banque, le crédit, la monnaie doivent être placés en-dehors du marché ;
- la banque, le crédit, la monnaie doivent remplir une mission de service public ;
- la banque, le crédit, la monnaie ne doivent pas chercher à faire des bénéfices ;
- la banque, le crédit, la monnaie doivent être nationalisés.
Rédigé par : BA | 08 mars 2009 à 13:35
Ajoutons bien entendu à la liste des responsables, les politiques et la puissance publique.
Je faisais remarquer ici il y a quelques mois qu'on avait apparament rien appris, puisque les "FHA" ont pris le relais de Fanny et Freddie et nous font du subprime à la pelle garanti par l'état.
Article, ce jour dans le Washington Post.
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/03/07/AR2009030702257.html?hpid=topnews
"Once again, thousands of borrowers are getting loans they do not stand a chance of repaying. Only now, unlike in the subprime meltdown, Congress would have to bail out the lenders if the FHA cannot make good on guarantees from its existing reserves. And those once-robust reserves are showing signs of stress, raising the possibility that taxpayers may have to pick up the tab for the first time since the agency was established in 1934."
Vraiment, les bras vous en tombent.
Rédigé par : ETF | 08 mars 2009 à 13:53
Hé BA! Comment va?
Probablement terrorisés par votre récente prédiction, les dirigeants de BNPP sont sur le point de bouffer le Belge Fortis...
Alors, pour quand la faillite?
C'est grâce à vos explications que je comprends qu'il ne s'agit que d'un baroud d'honneur et qu'au fond, la future 1ère banque européenne en terme de dépôts (€540 milliards) ne fait que repousser l'inévitable.
Rédigé par : PaulNizan | 08 mars 2009 à 14:19
@BA
Croyez-vous sérieusement que les banques nationaliseés soient une panacée? Vous avez entendu parler du Crédit Lyonnais?
Rédigé par : El Oso | 08 mars 2009 à 16:30
@ BA
Autre chose.
La monnaie nationalisée, kézaco?
Rédigé par : El Oso | 08 mars 2009 à 16:33
@ ETF qui écrit : "Le capitalisme, le libéralisme, y'a pas mieux. Mais il faut que la règle du jeu soit la même pour tout le monde."
D'abord on peut être capitaliste sans être libéral (c'est le cas le plus fréquent), ensuite on peut être libéral sans être capitaliste (exemple : un moine franciscain)
Ensuite, le libéralisme n'impose absolument pas que les règles soient les mêmes pour tous. C'est un contresens énorme que de penser cela. Les penseurs libéraux entendent seulement que chacun soit libre de contracter. Mais il est bien évident que toutes sortes de communautés peuvent se mettre en place avec toutes sortes de règles, attractives pour une catégorie de personnes, répulsives pour une autre catégorie. Libre à chacun de choisir.
Enfin en ce qui me concerne, je préfère les paradis fiscaux aux enfers fiscaux, question de principes...
Rédigé par : lucotte | 08 mars 2009 à 16:39
Le dernier commentaire de Guy Sorman, c'est du lourd, non?
"Par-delà la macro économie , il faudra s'interroger sur la dictature des modéles mathématiques et sur la taille des entreprises , ingèrables passé un certain seuil , donc abandonnées aux informaticiens."
Etonnant. Ca ressemble à de la littérature situationiste, à sa critique de la spécialistion (l'ultime catastrophe nucléaire étant déclenchée par les prises de décisions anodines d'une série de spécialistes n'en ayant pas conscience).
Pensez vous que l'utilisation de modèles mathématiques a pu influencé les chiffres qu'ils étaient censé prévoir, de sorte que l'économie aurait menti?
Prophéties auto-réalisatrices et autres trucs tordus?
Ca semble plausible. D'autant plus plausible qu'on sait très bien "expliquer" ce type de situation, avec des modèles mathématiques...
Ce que je perçois mal, c'est à quel point, et comment, ces modèles ont pu être (mal) utilisés par les banquiers.
"Un gouvernement mondial ne serai pas démocratique."
Pourquoi pas au moins une justice internationale, alors?
Je ne ne comprends pas pourquoi les libéraux ne demandent pas qu'à la mondialisation de l'économie soit associée une mondialisation du droit. Ca me semblerait tout à fait logique.
Jusqu'ici, la plupart des libéraux semblaient préférer à la loi internationale, la loi du plus fort, américain.
Et le plus fort, lui, n'avait aucune envie de loi supranationale.
Rédigé par : Gatien | 08 mars 2009 à 17:37
El Oso écrit : " Croyez-vous sérieusement que les banques nationaliseés soient une panacée? Vous avez entendu parler du Crédit Lyonnais? "
C'est justement ce que je dis : les banques doivent avoir une mission de service public. Le Crédit Lyonnais ne s'est pas comporté comme un service public. Le Crédit Lyonnais s'est comporté comme une banque privée.
" La monnaie nationalisée, kézaco? "
La monnaie nationalisée, c'est la monnaie de la nation. La monnaie nationalisée, c'est la monnaie créée par la Banque de France, Banque de France qui doit être aux ordres du pouvoir politique français.
Rédigé par : BA | 08 mars 2009 à 18:23
Paul Nizan,
je vais citer un économiste partisan du libéralisme économique, Jean-Pierre Chevallier.
Voici ce qu'écrivait Jean-Pierre Chevallier il y a quelques jours :
" BNP : BNPotemkine 2008.
Les dirigeants de la BNP sont un peu moins malhonnêtes que ceux de la Société Générale : ils publient leurs comptes 2008 complets, ce qui permet de les analyser…
Le ratio le plus important pour une banque, depuis que les banques existent, c’est-à-dire depuis plus de 5 000 ans, c’est le ratio (µ) de ses dettes totales sur le montant de ses capitaux propres, dixit Alan Greenspan.
Ce ratio (µ) devrait être maintenant inférieur à 10, toujours d’après le maître en la matière (le total des dettes d’une banque ne doit pas dépasser 10 fois le montant de ses capitaux propres), or il est de 34 pour la BNP au 31 décembre 2008 !
La situation a tendance à se dégrader depuis 2006 (µ augmente de plusieurs points par semestre).
Ce ratio est très important car, lorsqu’il n’est pas respecté, rien ne peut fonctionner normalement. C’est ce qui se passe à la BNP où µ n’a jamais pu descendre durablement dans les normes depuis 1999, chiffres les plus anciens publiés par la BNP
Les dirigeants de la BNP annoncent un ratio Tier à 7,8 % proche de la norme de 8 %, alors qu’il est en réalité de 2,9 % (c’est l’inverse de µ en pourcentage).
Comme les Pieds Nickelés de la BNP avaient déjà annoncé qu’ils utiliseraient la possibilité qui leur a été donnée de ne pas comptabiliser certains titres à leur juste valeur de marché, il est certain que les comptes publiés ne donnent pas une image fidèle de la réalité, ce qui est grave.
Par ailleurs, le total des dettes de la BNP dépasse maintenant le PIB de la France ! Ce qui est particulièrement dangereux car il est impossible de sauver la situation en cas de faillite.
La BNP et la France ressemblent de plus en plus à ces villages Potemkine qui donnent l’impression que tout va bien (le patron de la BNP répète que ses fonds propres sont largement suffisants).
Ces deux ratios d’endettement (par rapport aux capitaux propres et au PIB) sont fondamentaux.
À partir du moment où ils sont respectés, il est alors possible d’examiner les autres critères d’évaluation qui sont alors significatifs.
Si ce n’est pas le cas, rien ne va plus, et tout peut se produire brusquement d’un jour à l’autre comme on l’a constaté avec la faillite de grandes banques centenaires.
Toutes les banques des États-Unis respectent ces deux ratios d’endettement.
http://www.jpchevallier.com/article-28114182.html
Rédigé par : BA | 08 mars 2009 à 18:28
Article, ce jour dans le FT, dont la conclusion est la suivante:
"On June 19 2007, I concluded an article on the “new capitalism” with the observation that it remained “untested”. The test has come: it failed. The era of financial liberalisation has ended. Yet, unlike in the 1930s, no credible alternative to the market economy exists and the habits of international co-operation are deep."
http://www.ft.com/cms/s/0/c6c5bd36-0c0c-11de-b87d-0000779fd2ac.html
Chers cousins, nous ne sommes pas sortis de l'auberge, et les ramifications de ce tsunami sont encore difficiles à évaluer. Elles peuvent être très graves ici, où les filets sociaux sont moindres, où l'on a peu ou pas d'argent de côté, et où ceux qui en ont (retraîte par capitalisation) voient fondre leurs économies à vue d'oeil et ne pourront plus prendre leur retraite comme prévu.
Bon article aussi, sur AIG.
"AIG Told U.S. Failure Would Cripple World’s Banks, Money Funds"
http://bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=a72q7hFPu5Cs&refer=home
Notons que plusieurs voix républicaines, dont John McCain, se prononcent maintenant pour laisser les grandes banques et AIG faire faillite. Et que certains démocrates ne veulent plus donner d'argent aux banques (ce qui revient au même). La dépression n'est pas exclue. Accrochez vous.
Rédigé par : ETF | 09 mars 2009 à 13:11
Une note optimiste inattendue (par la prudence habituelle de son auteur), qui pourrait faire basculer la défiance : porte parole des dix banques centrales du G10, Jean-Claude Trichet estime ce lundi 9 mars à Bâle que l’économie mondiale se rapproche du moment de la reprise. Alain.
[La croissance mondiale devrait être proche de zéro en 2009, avec une "reprise" en 2010, a précisé Jean-Claude Trichet, par ailleurs président de la Banque centrale européenne.
Les éléments "positifs" --les mesures prises par les différents gouvernements pour contrer la crise économique et la baisse du prix du pétrole-- "n'ont pas totalement été pris en compte" pour l'heure, a-t-il poursuivi.
"Il y a un très fort engagement des autorités, des gouvernements à ne pas laisser sombrer des institutions d'importance systémique", ce qui représente "un très fort engagement qui n'a pas été totalement pris en compte par les marchés", selon Jean-Claude Trichet.]
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/la_crise_financiere/20090309.OBS7956/trichet__leconomie_mondiale_se_rapproche_du_moment_de_l.html
Nouvel Obs
Rédigé par : Alain Soler | 09 mars 2009 à 15:10
ETF dit,
"La leçon est pourtant claire: le capitalisme mondialisé, et notamment le capitalisme financier, est incapable de s'autoréguler."
Vous en savez quoi? Les états ont préfèrer intervenir tout de suite,que d'expérimenter l'autorégulation.Vos dires ne sont que pur spéculation.
Par contre l'on sait depuis le début de l'économie moderne,que les plans de relance n'ont jamais fonctionnés.
"Et il faudra aussi faire sauter les paradis fiscaux. Désolé, cher DJ, mais la Suisse a du souci à se faire."
La Suisse selon les critères del'OCDE,n'est pas un paradis fiscal et ne figure non plus sur la liste noir du G20.En revenche c'est son secret bancaire qui est attaqué de partout.
D.J
Rédigé par : D.J | 09 mars 2009 à 17:02
J'ose penser qu'un homme dans la situation de M. Trichet sait que les grandes banques américaines sont toujours minées par les actifs toxiques. Les fonds qui y sont injectés ne serviront pas à grand chose tant qu'ils viendront pallier de nouvelles dépréciations.
J'en conclus donc que ses récentes déclarations poursuivent un but purement psychologique, vu que techniquement c'est l'impasse.
Faudra-t-il un nouveau tsunami de type Lehman Brothers pour ramener nos dirigeants à la réalité, en particulier M.Obama?
Rédigé par : El Oso | 09 mars 2009 à 18:55