Il est au sommet de Copenhague, à peu près impossible de démêler la science et la politique, la raison et la foi, l’économie et l’idéologie, l’à peu près vrai du totalement faux. Essayons tout de même de fixer quelques repères.
Le climat se réchauffe depuis la fin du XIXe siècle ainsi qu’en témoignent les historiens du climat : pareil cycle n’est pas neuf dans l’histoire de la planète. Celui-ci coïncide avec l’industrialisation mais une coïncidence n’est pas nécessairement une cause.
Admettons que le dioxyde de carbone, le moteur du développement économique depuis un siècle, contribue au réchauffement climatique. Mais dans quelle proportion, on l’ignore. On s’intéresse à lui avant tout parce qu’on pourrait le maîtriser ; on laisse hors du raisonnement ce que l’on ne maîtrise pas comme les nuages ou le soleil qui agissent tout autant sur la température. Et rien ne prouve – hormis des modèles théoriques - qu’une réduction de CO2 inverserait la tendance de fond au réchauffement. Il est certain, en revanche, que toute réduction contrainte de l’émission de CO2 aurait des conséquences négatives sur la croissance économique : Paul Krugman est un des rares économistes à l’admettre honnêtement, tout en se déclarant favorable à une réduction et de la croissance et de la température. Lui estime que moins de croissance est le prix à payer pour « sauver la planète ». On comprend pourquoi les pays pauvres sont plus hostiles que les pays riches au freinage de la croissance.
« Sauver la planète » est un terme très excessif puisque la Terre fut par le passé aussi chaude qu’elle pourrait le redevenir sans que la civilisation naguère fut menacée. Le réchauffement ne ferait que redistribuer les conditions climatiques avec des effets heureux et malheureux. Parmi les conséquences positives : une augmentation de la production de céréales dans l’hémisphère Nord, moins de victimes des vagues de froid (les vagues de chaud tuent peu). Conséquences négatives : expansion de certaines maladies tropicales et montée des eaux menaçant des zones peuplées, en particulier la Louisiane, la Floride et moins peuplées comme les Maldives.
Serait-il plus rationnel de réduire le CO2 tout en réduisant la croissance que d’utiliser les profits de la croissance afin de lutter contre les effets néfastes du réchauffement ? Par exemple, protéger les peuples de la malaria ou construire des digues seraient-ils ou non des meilleurs choix que de combattre le réchauffement en soi ? Pour s’exprimer en « générations futures », nouvelle unité de compte à la mode, convient-il léguer une Terre plus chaude et plus prospère, ou moins chaude et plus pauvre ?
La lutte contre le réchauffement est pour certains un combat politique, écologique, moral, mystique : les arguments scientifiques habillent souvent des intentions inavouées. Exemple : « le sauvetage de la planète » permet à l’homme d’Etat de retrouver une légitimité et une autorité que la politique ordinaire et la mondialisation économique lui ont retirées. Les anticapitalistes et les utopistes retrouvent une cause dont le ralliement mondial à l’économie de marché les avait privés. Les mystiques transfèrent leur désir d’absolu sur de nouvelles idoles païennes, Gaïa, la Terre, la Nature. Des entrepreneurs en énergie alternative dissimulent leur profit derrière un discours moralisateur, le rêve de tout capitaliste. Les victimes de ce nouveau discours dominant, moralisateur et autoritaire, sont les sceptiques, les individualistes et les progressistes classiques. Par progressistes, on entend ceux qui considèrent que la liberté individuelle, associée à l’économie de marché, a jusqu’ici relevé les défis naturels (climat, maladie, misère), mieux que les régimes autoritaires moralisateurs. Il est donc à redouter que n’émerge de Copenhague, une idéologie autoritaire : celle-ci, drapée dans la science mais appliquée par l’Etat, réduirait la liberté personnelle au nom du Sauvetage de la Planète. Cette perspective totalitaire est effrayante. S’y opposer n’est pas tout nier en bloc mais proposer une voie moyenne : une taxe carbone, si elle est mondialisée et à un taux bas, permettrait de diversifier les sources d’énergie (une bonne chose en soi, climat ou pas) de réduire les incertitudes climatiques sans briser l’élan créateur du capitalisme, sans asservir l’Homme au flicage écologique.
"perspective totalitaire"
Après les attentats terroristes et autre catastrophes économiques prévus en Suisse, nous voici confrontés au totalitarisme vert.
Dites, cher tôlier, vous seriez pas un peu de Marseille, tendance apocalypse, des fois?
Sorman a plus peur du pseudo "totalitarisme vert" que des conséquences du réchauffement. Dont acte.
Pour ma part, je vois avec satisfaction se développer à grands pas l'économie "verte". Moins de pétrodollars pour les dictatures Islamiques (ou gauchistes), moins de pollution dans les villes, plus d'autonomie (à mesure que le solaire se développe, et que l'on produit sa propre énergie) et de liberté.
Où vous voyez le totalitarisme, je vois un accélérateur de la modernisation et un changement positif. Les états, ça fait parfois des choses très bien. Orienter le développement vers le "sustainable" en fait partie.
Rédigé par : ETF | 08 décembre 2009 à 13:58
Bonjour M. Sorman,
Le problème de toute cette supercherie, c'est qu'on ne sait rien! Les vrais scientifiques sérieux vous l'expliqueront bien mieux que je ne saurais le faire - pour s'en faire une idée, il suffit d'aller par exemple sur le site de pensée-unique!
Je rappelle que supposer n'est pas prouver et que l'affaire du climat-gate en cours montre combien il serait imprudent et peu sage de se précipiter... qui dit prendre des mesures qui ne repose sur aucune certitude, signifie investir des sommes de plus en plus considérables qui feront défaut le moment venu quand il s'agira de prendre d'autres mesures fondées, elles!, sur de vraies preuves scientifiques...
Mais le plus effrayant comme vous le faites remarquer, c'est l'état d'endoctrinement et de refus de toute contestation même avisée: c'est le début d'une mise sous le joug d'un nouveau totalitarisme à n'en pas douter...
P.S. petit rappel utile: depuis environ 10 ans, nous sommes entrés dans une vague de refroidissement selon les dernières analyses... et le fameux CO2 n'est pas LA cause mais LA conséquence comme cela a été abondamment démontré!
Au fait, pourquoi vouloir cacher les données, empêcher les scientifiques considérés comme "sceptiques" d'y accéder si l'on est sûr de soi et que l'on estime ses propres conclusions inattaquables?!
Bizarre, vous avez dit bizarre...
Rédigé par : daredevil2007 | 08 décembre 2009 à 14:03
Merci a Guy pour ce concentre de bon sens sur un sujet qui en a grand besoin.
Rédigé par : Avidadollars | 08 décembre 2009 à 14:47
Moi qui ai été si souvent critique à l'égard de notre hôte ces derniers temps, je suis heureux de dire que j'ai beaucoup apprécié ce post.
ETF, le totalitarisme? Les rouges repeints en vert qui font alliance avec les étatistes professionnels...;-)
Rédigé par : El oso | 08 décembre 2009 à 15:28
J'ajoute que Claude Allègre s'est rallié à la lutte contre le Co2, non pas à cause de son influence sur le réchauffement climatique, mais parce qu'il acidifierait les océans.
N'étant pas compétent sur le sujet, je me contente de verser cette pièce au dossier.
Rédigé par : El oso | 08 décembre 2009 à 15:34
Une taxe carbone est un début. La question se pose sur sa perception efficace à l’échelle mondiale. L’administration existante au sein des pays, est-elle suffisante ? A-t-on confiance dans les régimes fiscaux en place ou va-t-on créer une nouvelle bureaucratie internationale ?
« perspective totalitaire »
GS a tout à fait raison. Mettons la Suisse de coté. La liberté est facile à perdre, beaucoup plus difficile à reconquérir. On pense au « moment d’octobre » 1917, puis un « moment de mars » 1933 … de ne parler des années Vichy.
« L’économie verte » est toute bonne si elle est le choix collective alors … le choix libre et pas l’imposition des intérêts particuliers dont nous explique de manière éloquente GS.
Rédigé par : K Bledowski | 08 décembre 2009 à 15:58
Bonjour, un excellent article de la première chaine d'info belge sur le business du CO2 et le double jeu d'Arcelor mittal et Al Gore! excellent
http://blogs.rtlinfo.be/econoblog/le-business-du-co2/#more-189
Rédigé par : jeremy | 08 décembre 2009 à 16:35
La moraline verte : pas de grosse voiture; villes sans voitures; centres urbains où l'on ne fait que passer; trier à chaque instant; toilette sèche; habitat concentré sur un espace réduit, isolation maximum, aération minimum, avec comme corolaire une hygiène contraignante
Le jeune vert : pas d'haricot en hiver, pas de viande le lundi (le vendredi, cela serait suspect), pas de fayot, gare au méthane
Frugalité et fécalité.
L'incohérence de la morale verte : les panneaux solaire qui sont écologiques quand le gouvernement peut les subsidier ; leur bilan carbone n'est pas bon quand il ne le peut plus.
Une façon insidieuse de s'insinuer dans tous nos comportements quotidiens, à chaque instant.
Tout système qui repose sur une morale intériorisée est dangereux pour les libertés individuelles.
Derrière cette injonction à l'intériorité vertueuse, il y a toujours l'ombre des censeurs qui se profile sur le pas de la porte des domiciles privés, des bonnes âmes qui veillent au grain.
En Belgique, les écologistes ont déjà été élus ; jusqu'ici, ils n'ont jamais été reconduits. Leur agenda politique est de loin le plus lourd et le plus contraignant pour les citoyens.
La cité selon les écologistes : des villes réduites à des shopping malls, des villages réduits à des zones pavillonaires.
La politique selon les écologistes : coercitions et subsides.
Un parfait mix des pires aspects du capitalisme et du socialisme.
Rédigé par : Jeo | 08 décembre 2009 à 16:37
La climatologie est-elle une science exacte ?
Pourquoi est-on capable de lier le CO2 avec le climat, alors que d'autres paramètres très importants ne sont pas pris en compte (mers, nuages, activités volcaniquesn,courants marins et aériens...) ?
Pourquoi est-on incapable de donner la température à plus de 3 à 5 jours ?
Pourquoi les réchauffistes traitent les sceptiques de négationnistes alors que ces derniers avancent des arguments scientifiques mesurables et rendent accessibles leurs données et méthodes de calcul ?
Comment cette jeune science s'appuie t-elle sur un argument "démocratique" pour justifier ses dires ? Galilée n'avait-il pas raison alors que l'Eglise était contre lui à 100 % Que signifie donc ce fameux 90 % de scientifiques soutiennent que le CO2 serait majeur ?
Pourquoi des scientifiques ont vu leurs publications refusées, rejetées et censurées ?
Pourquoi dans les années 70, certains, dont le conseiller climat du Président Obama annonçaient la glaciation de la planète ?
Pourquoi la bourse carbone de Chicago, créée par Al Gore & Co, dont l'activité est actuellement décevante, a dans son board, M Pachauri, le président du GIEC ?
Pourquoi les réchauffistes accusent-ils les climato-sceptiques d'être financés par les pétroliers alors que le CRU, lui-même reçoit des subsides d'EXXON et autres ?
Pourquoi des millions de $ sont actuellement dépensés en marketing par des ONG qui pourraient utiliser ces dons et subsides pour équiper en installations solaires, éoliennes et hydrauliques les pays d'Afrique ?
Pourquoi utilise t-on des arguments apocalyptiques pour convaincre le quidam tels que :
- températures pouvant aller jusqu'à 10 °C au lieu des fameux 2°C étatiques.
- développement de la malaria en Belgique annoncé par le président de Greenpeace de ce pays ?
Pourquoi les Etats parlent de quota, de pourcentage de réduction invérifiables techniquement alors que personne n'ose demander l'interdiction des centrales à énergies fossiles dans un délai de 20 ans par exemple ?
Pourquoi ce grand raout à Copenhague alors qu'aucun chef d'état digne de ce nom ne s'est rendu aux dernières conférences sur l'eau et la faim ?
Pourquoi nos média n'approfondissent-ils pas le débat scientifique en cours ?
A quand la bulle du CO2
Rédigé par : Blanc Cassis | 08 décembre 2009 à 16:52
"Pourquoi dans les années 70, certains, dont le conseiller climat du Président Obama annonçaient la glaciation de la planète ?"
"Parmi les conséquences positives : une augmentation de la production de céréales dans l’hémisphère Nord, moins de victimes des vagues de froid (les vagues de chaud tuent peu)."
Ce qui nous pend au nez en Europe, c'est plutôt un renversement du Gulf Stream qui ne tient qu'à une différence de quelques degrés et qui serait une conséquence paradoxale du réchaufement climatique.
Auquel cas, les neiges d'antan ne seront plus une légende et le business de la doudoune connaîtra un boom.
Rédigé par : Jeo | 08 décembre 2009 à 17:02
Une explication de ce phénomène possible :
http://mykwan.free.fr/gulfstream/index.php
Rédigé par : Jeo | 08 décembre 2009 à 17:11
Le réchauffement climatique anthropique et ses causes pour l'avenir , ne tiennent que sur des modèles , vu qu'il n'éxiste aucun précédent dans l'histoire de sociétés industrieles qui auraient réchauffés la Terre à coup de Co2 .
Ici par contre je met en lien quelque chose qui interessera ceux qui depuis le début on suspecté les climatologues réchauffistes lié au GIEC , de censurer les travaux d'autres chercheurs mettant en doutes l'hypothèse dominante du global warming .
http://leblogdjetliberte.blog.tdg.ch/archive/2009/11/25/rechauffement-climatique-explosion-d-une-bombe-dans-le-lande.html
D.J
Rédigé par : D.J | 08 décembre 2009 à 17:44
très bon billet que j'ai immédiatement publié sur mon blog
D.J
http://leblogdjetliberte.blog.tdg.ch/
Rédigé par : D.J | 08 décembre 2009 à 21:56
Messieurs, s'il vous plait ! Redescendez sur terre ! Il est un fait que les ressources en pétrole vont en s'amenuisant.
Dans ces conditions, il n'est pas absurde de proner la frugalité et l'économie sur la consommation de pétrole.
Et favoriser des sources d'energies alternatives, ce n'est pas absurde non plus !
Désolé, sur ce coup là, je ne vous suis pas du tout !
Oui il faut limiter la consommation de carbone, et donc les rejets de dechets carbonnés !
Car c'est du gaspillage ! Et la planète ne peut plus supporter de telles quantités de gaspillage !
Rédigé par : Quimboiseur | 08 décembre 2009 à 22:52
Votre billet est très étonant, Guy Sorman!
"et rien ne prouve – hormis des modèles théoriques"
La science prouve peu de choses autrement que grâce à des modèles théoriques. Autant dire que "rien ne prouve à part ce que nous savons". Le plus drôle, c'est qu'immédiatement après çà :
"il est certain, en revanche, que toute réduction contrainte..."
Vous pouvez nous démontrer çà sans modèle théorique?
La pirouette suivante est encore plus forte. Je pense que vous ne contesterez pas que la lutte contre le réchauffement et la lutte contre ses effets ont toutes les deux un coût. Or, partant de ce principe, la formulation de votre question est tout à fait bizzare.
"Serait-il plus rationnel de réduire le CO2 tout en réduisant la croissance que d’utiliser les profits de la croissance afin de lutter contre les effets néfastes du réchauffement ?"
Quelle est la différence entre "réduire la croissance" et "utiliser les profits de la croissance"?
Auncune! Alors on veut être optimiste et se dire que ce n'est que la formulation maladroite d'une question honnête : des deux, qu'est ce qui coûte le plus cher?
Mais non! :
"convient-il léguer une Terre plus chaude et plus prospère, ou moins chaude et plus pauvre ?"
Vous partez du principe que lutter contre les effets est forcément moins cher. Et on peut vous faire confiance : vous n'utilisez aucun modèle théorique!
Après ces surprise, le dernier paragraphe est un dénouement :
"La lutte contre le réchauffement est pour certains un combat politique, écologique, moral, mystique"
La seule approximation est dans le fait que vous ne semblez pas vous inclure dans les "certains".
Et tout çà pour finalement admettre l'intérêt d'une taxe carbone? Vu les détours, ce devait être un aveu douloureux.
Je suis intrigué : quel genre de chose plus dictatorial qu'une taxe carbone pourrait sortir de Copenhague selon vous?
Rédigé par : Gatien | 09 décembre 2009 à 00:51
Bonsoir à tous,
A propos de la fin du pétrole, je vous conseille la lecture de l'article sur le pétrole sur le site de 3w karmapolis point be (je ne parviens pas à mettre l'adresse exacte , ce fichu site m'en empêche!)
Rédigé par : daredevil2007 | 09 décembre 2009 à 01:49
« La science prouve peu de choses autrement que grâce à des modèles théoriques »
Non, toute la science a besoin aussi de vérifications empiriques. Les modèles théoriques ne servent à riens s’ils ne peuvent être vérifiés – marchent ils dans la vie pratique ou pas ?
Rédigé par : K. Bledowski | 09 décembre 2009 à 01:50
Il est admis que certaines activités industrielles sont très polluantes, d'autres moins,d'autres pas du tout. Or le marché ne prend pas en compte ces "externalités" (le coût de la pollution.)
Comment "internaliser" ces "externalités" en respectant la liberté de chacun (et donc sans porter atteinte à une économie libre) ? Y a -t-il une autre solution que les taxes et réglementations ?
Rédigé par : emmanuel | 09 décembre 2009 à 08:16
à Gatien : je me permets de vous renvoyer aux "oeuvres complètes" , dans L' Economie ne ment pas ou Wonderful World ( Fayard ) : mes propos y sont développés ce qu'un blog ne permet pas.
Rédigé par : Guy Sorman | 09 décembre 2009 à 10:21
A Emmanuel:
L' impôt est le prix à payer 1 / pour vivre en société et
2 / il permet aussi de gérer les externalités .
Mais de Copenhague on peut craindre des plafonds obligatoires , ce qui serait d'une autre nature que des impôts , la différence entre le socialisme et le libéralisme.
Rédigé par : Guy Sorman | 09 décembre 2009 à 10:24
Excellent texte synthétique qui résume bien les incertitudes et les contradictions d'un sujet qui est présenté pourtant quotidiennement avec de nombreuses contre-vérités et beaucoup de manichéisme.
Sur ce sujet comme pour d'autres, le terrorisme intellectuel règne, et je ne serais pas surpris si des Etats dits démocratiques introduisent prochainement dans leur législation un délit de contestation du réchauffement climatique.
Il est entre autres très juste d'expliquer que si les évolutions du climat sont rapportées souvent uniquement aux évolutions de la concentration de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone et le méthane, en négligeant d'autres paramètres au moins aussi déterminants comme les courants océaniques, les flux (anti)cycloniques ou encore l'activité solaire voire la vapeur d'eau (un autre gaz à effet de serre!), c'est que les évolutions et leurs conséquences pour les permiers facteurs cités sont plus faciles à appréhender. Par ailleurs, l'analyse de forages dans les calottes glaciaires où sont piégées des bulles d'air permet d'estimer finement les concentrations de CO2 et de CH4 à telle ou telle époque, tandis que déterminer de nos jours comme étaient par exemple l'orientation et la température des courants marins il y a mettons 20.000 ans est impossible. Finalement, c'est le syndrome du gars qui a perdu un objet dans une rue la nuit, et qui le recherche uniquement sous le lampadaire, non pas parce-qu'il se trouve forcément à cet endroit, mais parce-que c'est le seul endroit où il puisse rechercher l'objet perdu.
Je reste aussi dubitatif quand j'entends des affirmations du type "la température moyenne de la surface de la planète a augmenté de 1,3 degrés depuis 100 ans". Comment pourrait'on parvenir à une telle précision alors que:
- Les mesures de température étaient loin de couvrir tout le globe il y a un siècle?;
- Les phénomènes de développement urbain et industriel créent de nos jours des halos de chaleur qui faussent significativement des mesures faites en ville ou à leur proximité?
Je suis heureux de dire que l'ouvrage qui le premier m'avait éclairé sur cette question est de Guy Sorman: "Le progrès et ses ennemis".
Rédigé par : KarlJohan | 09 décembre 2009 à 19:55
Avec Michael Moore, Noam Chomsky The Corporation est un documentaire canadien, basé sur le livre The corporation, the pathological pursuit of profit and power (Les Multinationales, la recherche pathologique du profit et du pouvoir) de Joel Bakan. Le film est divisé en trois parties, reprenant les trois parties du titre du livre.
Si l'entreprise a, légalement, les mêmes droits qu'un individu, pourquoi se conduit-elle de façon si peu humaine ? Ce documentaire montre que le comportement de l'entreprise correspond en tous points à celui d'un psychopathe : égoïste, menteur, se moquant totalement du bien-être et du respect d'autrui... L'entreprise est-elle un monstre indomptable ?
http://www.megaupload.com/?d=RSO0EEGE
http://www.megaupload.com/?d=QSX7B4NV
ou en streaming
http://video.google.fr/videoplay?docid= ... 1440&hl=fr
Rédigé par : Kim Jong Ilien | 10 décembre 2009 à 02:48
Tiens, Trichet s'en prend à son tour aux banquiers...
http://www.ft.com/cms/s/0/283f8b14-e65f-11de-bcbe-00144feab49a.html
"Awarding big bonuses to bankers could help sow the seeds of a future financial crisis", Jean-Claude Trichet, European Central Bank president, has warned. Mr Trichet said financial institutions should be using higher profits to strengthen their capital bases rather than paying out “unwarranted levels of compensation or bonuses. A culture of excessive financial rewards for individuals encouraged “self-referential” and “self-serving” banking, Mr Trichet warned in a speech in London."
Belle faillite morale du capitalisme, et pour l'instant, l'ami Obama, derrière ses discours moralisateurs (qui deviennent un peu pénibles) y a amplement contribué, derrière son équipe de pros de Wall Street.
Tartufferie que tout cela. La taxation des bonus pour cette année est une goutte d'eau (mieux que rien) dans un océan de cynisme. La crise n'aura fait qu'empirer le moral hazard et préparer la prochaine, qui risque d'être bien plus grave (les finances publiques étant anémiées).
Le véritable scandale n'est évidemment pas à Copenhague.
Rédigé par : ETF | 11 décembre 2009 à 21:58
Un débat intéressant entre le philosophe Yves Roucaute et l’historienne Nicole Bacharan, tous deux politologues, sur le thème : Barack Obama est-il au niveau ?
Vidéo & texte sur le lien :
http://www.lefigaro.fr/international/2009/12/12/01003-20091212ARTFIG00093--barack-obama-est-il-au-niveau-.php
Rédigé par : Alain Soler | 12 décembre 2009 à 12:25
Roucaute donne dans l'anti-Obama primaire. C'est bourré de poncifs et de contre-vérités. De la mauvaise caricature et de la mauvaise propagande.
On s'en fout. Ce que dit Roucaute n'a strictement aucune incidence sur quoi que ce soit.
Nous, on jugera sur résultats.
Rédigé par : ETF | 12 décembre 2009 à 15:44
@ ETF
Je suis toujours étonné de voir que l'on ne tire pas les enseignements de l'histoire. Ne point voir dans ses agitations autour du développement durable et du mantra "sauvons la planète" comme l'un des ingrédients, insuffisant en soi certes, d'une pensée totalitaire, est navrant. Lisez ou relisez "Comment finissent les démocraties" de Jean-François Revel et vous serez surpris des ressemblances avec aujourd'hui, quand des scientifiques et politiques s'écharpent et s'endrappent autour d'une utopie nouvelle, que ce soit l'"homme nouveau" ou le "meilleur des mondes".
Rédigé par : maluot | 12 décembre 2009 à 16:35
Cher Maluot, à mon avis, d'une part, vous surestimez le pouvoir du politique sur l'économique. D'autre part, vous surestimez "l'agitation" actuelle. Enfin, vous sous-estimez probablement la réelle "agitation" qui naîtrait de catastrophes liées au réchauffement (j'entends par catastrophes, non l'engloutissement soudain de NY, mais les scénarios sur lesquels travaillent actuellement les militaires).
Tout juste la science et l'industrie vont-elles recevoir un bon coup de pied au derrière (ou des subsides) pour nous pondre des solutions indispensables au problème des énergies renouvelables et non-polluantes. Vraiment pas de quoi se mettre dans tous ses états.
Le danger, je le redis, ce n'est pas Copenhague. Ce sont les excès et l'atrophie du capitalisme financier essentiellement spéculateur, l'accélération ahurissante des disparités de revenus entre la petite "super-classe" et le bon peuple, la corruption, aux US notamment, du politique par l'économique, et le violent ressentiment que tout ceci peut engendrer, et les problèmes d'endettement structurels de certaines grandes puissances. Cerise sur le gateau, le récente socialisation des pertes des institutions financières, et le cynisme de tous les rescapés d'hier qui sont repartis de plus belle (pour ceci, je vous renvoie au commentaire de Jean-Claude Trichet.)
C'est là que se trouve le vrai scandale et le vrai danger.
Rédigé par : ETF | 12 décembre 2009 à 18:49