À Copenhague, nous l’avons tous échappé belle : un accord contraignant sur l’énergie nous aurait plongés dans le noir. Mais au bord de l’abîme, le bon sens l’a emporté contre l’idéologie réchauffiste. Les circonstances de l’échec arrangent la plupart des participants : les Occidentaux peuvent tenir la Chine et l’Inde pour coupables, ce qui exonère les gouvernements de toute responsabilité. En leur for intérieur, bien des dirigeants américains et européens doivent se réjouir de ce non accord : car tous ne croient pas au réchauffement et un accord contraignant aurait été pour l’Occident une sorte de suicide industriel. Et les Indiens et les Chinois pourront continuer leur développement qui exige, en l’état actuel de leurs ressources, la consommation de carbone. Rappelons que, sans le charbon, l’humanité en serait encore à l’âge de pierre.
Qui sont les perdants de Copenhague ? L’immense bureaucratie qui s’est greffée sur l’idéologie réchauffiste verra ses crédits réduits : dommage pour elle qui rêvait d’une ONU de l’environnement, pourvoyeuse de prébendes. Autre victime : le camp des idéologues et activistes anticapitalistes qui s’étaient recyclés dans l’écologisme profond. Ces anciens Rouges masqués en Verts ont manqué leur coup d’Etat. Une occasion manquée aussi pour les chefs d’Etat kleptocrates qui réclamaient des compensations financières au nom de la Justice climatique : le Tiers mondisme a tenté, à Copenhague, de se recycler en réchauffisme de la même manière que les anticapitalistes s’étaient recyclés en amis de la Nature. Double échec pour une double imposture.
Mais la Nature, notre mère la Terre survivront-elles à l’échec de Copenhague ? Cette réunion de chefs d’Etat ne devait-elle pas sauver la Planète ? N’était-ce pas l’ultime limite à la folie des hommes ? Léguerons-nous à nos générations futures « une boule de feu » ? Revenons-en plutôt sur le terrain de la connaissance et de la Morale.
La Morale d’abord : les civilisations sont fondées sur la maîtrise de la Nature au service de l’Homme et pas le contraire. L’idéologie réchauffiste poussée à l’extrême est une subversion de l’ordre occidental, une négation de l’héritage gréco-romain et judéo-chrétien : un néo-paganisme dont les écologistes seraient les prêtres. On comprend que des chefs d’Etat se laissent tentés par ce discours qui leur permettrait de dicter les bons comportements et la juste Morale : il est plus confortable de servir la Nature qui ne dit rien que les peuples exigeants. L’échec de Copenhague est donc une aubaine pour la démocratie. Une aubaine aussi pour la Science.
Jusqu’à Copenhague, en effet, il fallait croire que règnait un consensus sur le réchauffement climatique : mais qu’est-ce qu’un consensus que les Chinois ou les Indiens ne partagent pas ? Les chercheurs occidentaux sont en vérité tout aussi perplexes : le Climategate en aura témoigné, juste avant Copenhague. Rappelons que la divulgation des mails émis par les climatologues du Chinate Research Unit de West Anglia avait révélé comment les réchauffistes manipulaient leurs preuves et empêchaient sceptiques et dissidents de publier leurs travaux. Il apparaît soudain en pleine lumière que le GIEC, l’organisation de l’ONU, qui porte l’idéologie réchauffiste, est moins l’expression d’un consensus scientifique que d’un complot politique pour faire croire au consensus. Dans ce complot, les gouvernements des pays pauvres, parce qu’ils ont le nombre pour eux, ont su jouer de la permanente mauvaise conscience occidentale : l’Afrique, victime de l’impérialisme, le serait maintenant du réchauffement ! Il faudrait donc l’indemniser plutôt que de la développer : un raisonnement dont les peuples africains sont, depuis cinquante ans, les victimes.
Les tréteaux démontés, le spectacle terminé (on l’espère), revenons-en au principe de réalité : distinguons, dans la controverse, ce que l’on sait de ce que l’on ignore et on en déduira une bonne conduite, une vraie science et une bonne économie.
Il n’est tout d’abord pas douteux que le climat se réchauffe, lentement ,comme cela s’est produit à plusieurs reprises dans l’histoire contemporaine. Mais on ne sait pas de manière certaine si l’industrialisation et le dioxyde de carbone déterminent ou non ce réchauffement . L’hypothèse du réchauffement par le CO2 n’est pas – contrairement à ce que veulent faire croire les idéologues réchauffistes – étayée par des faits mesurés : elle ne l’est que par des modèles théoriques. Si réchauffement il devait y avoir, il entraînerait comme par le passé des bénéfices pour l’humanité (agricoles en particulier) et des désavantages (maladies tropicales, inondations). Il convient donc de se demander s’il vaut mieux contenir le réchauffement ou, dans l’avenir, lutter contre ses conséquences ? En clair, devrait-on ralentir la croissance industrielle au nom d’un risque aléatoire ou lointain ? Ou poursuivre la croissance, en se dotant de moyens supplémentaires pour, éventuellement, contrecarrer les inconvénients du réchauffement ?
Avant Copenhague, nous n’entendions que le discours dominant de l’école catastrophiste. Après Copenhague, il faut souhaiter un rééquilibrage des discours et des politique au profit des progressistes : eux disent oui au développement pour mieux affronter les risques éventuels. Dans cette école progressiste, il faut distinguer entre les négationnistes et les sceptiques. Les négationniste nient le réchauffement en bloc ou estiment qu’il sera toujours temps de s’en occuper lorsqu’il sera effectivement constaté. Le progressiste sceptique – mouvance dans laquelle je me reconnais – est partisan d’une voie moyenne et du principe de précaution. On envisagera donc que le dioxyde de carbone, même si on n’en est pas certain, peut contribuer au réchauffement et que celui-ci pourrait déboucher sur des périls nouveaux que l’on ne saurait pas nécessairement maîtriser (pandémie virale, par exemple). Par conséquent, au nom du progressisme, la diversification des sources d’énergie est en soi une démarche souhaitable : elle présenterait aussi des avantages stratégiques en réduisant la dépendance envers des sources instables.
Pour favoriser cette diversification des sources d’énergie, il existe un véritable consensus entre économistes en faveur d’ une taxe sur le carbone : à condition qu’elle reste modeste, qu’elle remplace les autres impôts sur la production et qu’elle soit universelle. Le risque inhérent à cette taxe est qu’elle soit utilisée par certains gouvernements pour interdire les importations de pays qui ne la prélèvent pas. Il conviendrait donc de définir le juste équilibre entre le libre échange qui profite à tous et la diversification des sources d’énergie également bénéficiaire pour tous si l’on croit au réchauffement. Il conviendrait aussi de ne pas fausser la recherche d’énergies nouvelles par des subventions absurdes à des tocades écologiques sans grand avenir du type moulin à vent.
Sur ces bases véritablement objectives, il serait possible et souhaitable d’engager des dialogues dans les nations et entre elles, pour conduire à des stratégies et des accords viables. Voici qui est moins clinquant que Sauver la Planète, mais qui pourrait, au moins, améliorer la condition humaine.
Pour les réchauffistes , il n'y a pas de progressistes sceptiques , tant que les réchauffistes n'admettront pas que les travaux de chercheurs sur le climat qui donnent des résultats contraire à l'hypothèse dominante , pourraient être justes .
Claude Allègre parlait lui de...changement climatique . ça se réchauffe à tel endroit et ça se refroidi à tel autre .Ce qui me parait plus juste .
Si cela dépendrait de moi , j'aurais organisé un sommet tel que celui de Copenhague,mais pour l'eau . Qui est à mon avis bien plus important que celui du climat . Surtout en ce qui concerne l'accès à l'eau potable . Il n'est pas normal qu'un milliard de personne n'ait pas accès à cet or bleu sur une planète recouverte à plus de 75% .
D.J
Rédigé par : D.J | 21 décembre 2009 à 19:44
"Rappelons que, sans le charbon, l’humanité en serait encore à l’âge de pierre."
Sans doute, et cet or noir a fait la fortune de mon petit pays : pendant une courte période de sa courte histoire, la Belgique a eu le troisième PNB mondial.
Un bref voyage à Charleroi vous fera comprendre comment à l'âge de fer a succédé l'âge lunaire.
Rédigé par : Jeo | 21 décembre 2009 à 21:04
La Belgique a dépassé l'âge du charbon, comme la France , et s'en sort bien : le centre de gravité s'est seulement déplacé vers Anvers
Rédigé par : guy sorman | 21 décembre 2009 à 21:20
Dois-je répondre ? ;)
Rédigé par : Jeo | 21 décembre 2009 à 21:36
Cher Guy,
je voudrai rajouter
une chose à votre magnéfique destruction du thése rechaufiste.
supposons que la théori du rechauffement est veritablement du au CO² que pouvons nous faire?
Rappelez vous Biosphère II sur 3 hectares de serre avec 6 ingenieurs mâles et femelles vouloir faire une chose pareille sur la terre entière est vouloir prendre la place de Dieu et nous savons tous comment ça a terminé.
Rédigé par : wijngaards | 21 décembre 2009 à 22:43
c'est pratiquemement le seul sujet où je suis en désaccord avec vous Mr Sorman. Non pas pour la définition des néo socialistes déguisés en vert (qu'on appelle dans mon pays les pastèques écolos (vert à l'extérieur, rouge à l'intérieur)et qui veulent profiter de l'écologie pour mettre à mal le libéralisme mais par rapport au réchauffement climatique du au Co2.
Il me semble que les 95 % des études le démontrent clairement mais là on se mettra pas d'accord ;)
Sinon même si çà n'intéresse à mon avis pas trop les blogeurs français; un petit article sur mon pays la Belgique ferait plaisir. Car à partir de là, vous pourriez clairement démontrer le désastre d'un pouvoir absolu socialiste en wallonie et à Bruxelles. Depuis 1964, les flamands nous ont bouffé tout cru car eux ont cru et appliqué un libéralisme social chrétien. (d'ailleurs le président de la flandre est l'ancien président du medef flamand).
NB: La nouvelle présidente d'écolo (3° partie en belgique FRancophone avec 20% des voix !!!) est une ancienne d'Oxfam et parlant Fr, anglais et arabe (et pas un mot de néerlandais), une vrai gauchiste qui ferait passer votre besancenot, pour un vrai trader de la Société générale!!
Wallonie et Bruxelles: 20 % de chomage !!!! (impôt sur le revenu en belgique 48 % pour les revenu au dessus de 21000 euros annuel argh
désolé pour ce petit mot de belgique, demain j'essaierai d'être plus complet sur copenhague !
Rédigé par : jeremy | 21 décembre 2009 à 23:20
Le réchauffement climatique n'a plus rien avoir avec la science mais avec l'idéologie. Il n'y a pas besoin d'être un génie en science pour comprendre que le réchauffement a sûrement plus de cotés positifs que négatifs. Or qu'est-ce qu'on entend jour et nuit de la part des réchauffistes? La fin du monde est proche! Et le GIEC n'est pas meilleur : je suis entrain de lire le rapport de synthèse, et à part quelques exceptions le GIEC nous prévoit pratiquement que des catastrophes!
L'autre manœuvre malhonnête des réchauffistes c'est de nous dire que nous n'avons jamais connu un réchauffement pareil. Mais de nombreuses études au moyen-âge montrent pour la plupart que les températures étaient très certainement plus élevées que pendant notre période moderne:
http://pages.science-skeptical.de/MWP/MedievalWarmPeriod.html
Monsieur Sorman comme vous êtes un libéral, je vous conseille de lire les articles de Vincent Bernard sur ce sujet:
http://www.objectifliberte.fr/dossier-rechauffement-climatique.html
Ils sont très bien écrits et documentés.
Rédigé par : Philippe | 21 décembre 2009 à 23:41
@Jeremy
Mais le PS wallon ne fait plus que 30% ; le vrai scandale, c'est qu'il arrive à se maintenir au pouvoir grâce au système clienteliste qu'il a mis en place (ne passez jamais à la proportionnelle).
Les deux premiers clients étant les pastèques (90% en faveur d'une alliance avec le PS lors d'un congrès post-élection) et les démocrates chrétiens francophones(humanistes depuis peu) qui ne sont plus qu'un parti croupion.
Rédigé par : Jeo | 22 décembre 2009 à 00:12
J'ai beaucoup apprécié votre intervention dans l'émission 'les dérapages de l’info' ou vous avez défendu l'internet et la démocratisation de l'information. Je trouvais assez ironique de voir les représentants des médias traditionnels nous parler de leur éthique alors qu'ils font pratiquement tous dans le catastrophisme et le sensationnel.
Internet est le seul espace de liberté où toutes les voies peuvent s'exprimer. Cela fait longtemps que je n'achète plus les journaux traditionnels et que je ne regarde plus la télé, car ils nous présentent toujours que leur point de vue. Il n'y a qu'à regarder la présentation des médias sur le réchauffement climatique où tous les personnes qui osent douter sont systématiquement stigmatisées en étant accusées d'être à la solde des lobbies pétroliers et 'ultra-néo-conservateurs'.
Grâce à internet j'ai accès à tous les points de vue, et je peux essayer de faire la part des choses. Quelle révolution!
Rédigé par : Philippe | 22 décembre 2009 à 00:14
Je suis sidéré de la pauvreté de l'esprit critique de la télé française symbolisée par l'émission d'Yves Calvi, C dans l'air, diffusée hier soir lundi.
http://bit.ly/79SY6N
Aucun intervenant sceptique n'a été invité pour contrebalancer le réchauffiste français du GIEC, Jean Jouzel et la négociatrice française, spécialiste juridique du climat, Laurence Tubiana.
Ces deux personnages fort dépités me faisaient penser au personnage de la fable, Perette et le pot au lait. Adieu voyages, congrès, symposium, et promotions au sein du futur ordre écologique mondial de la planète.
Il est aussi, intéressant de rappeler le voyage de Fillon en Chine pour chercher quelques contrats et réparer les déclarations accusatrices de Jouanno sur le rôle de la Chine dans l'échec de Copenhague.
Il est amusant de constater que Sarkozy le nouveau twitteur en direct des sommets, après avoir joué les révolutionnaires du Climat à la tribune de Copenhague, est aux abonnés absents, comme c'est son habitude, après une rodomontade.
Alors que nous allons payer la taxe carbone en 2010 dont la gestion va certainement être épinglée par la Cour des comptes dans les années à venir, il semblerait que les filières photovoltaïques et éoliennes soient menacées par de nouveaux décrets qui viendraient minimiser les aides gouvernementales et le rachat à tarif préférentiel des Kw produits, en renchérissant la TP de ces fournisseurs d'énergies vertes.
La France et l’Europe, ont montré leurs limites dans cette négociation, qui n’était en fait qu’une partie de poker menteur et un Woodstock écologiste d'ONG vivant grassement sur le dos du CO2.
Il faut espérer maintenant que les enquêtes sur le CRU et les données climatiques sur lesquelles s’appuient le GIEC, aboutissent aux USA et en Grande Bretagne.
Il est souhaitable que Pachauri, Président de cet office de l’ONU, démissionne de son poste après les révélations sur ses activités multiples dans la finance carbonée, incompatibles avec son poste.
Et vive Internet qui permet de débusquer les informations qui dérangent et évitent l'anesthésie de la pensée unique.
Rédigé par : Blanc Cassis | 22 décembre 2009 à 05:40
ou est la vérité !
chez les réchauffistes (ou autres déguisés comme vous les appelez ) ou dans les théses libérales du capitalisme qu'exprime guy sorman et son cortège de destruction !
l'age de pierre a bon dos !
querelle de discours sans fin pour se donner bonne conscience d'être dans la bonne voie et imposer aux autres ses choix.
l'homme et ses idées de croissance et de grandeur
quelle poisse !
Rédigé par : daniel | 22 décembre 2009 à 07:51
Le Sommet de Copenhague a établi un Gouvernement Mondial: http://r-sistons.over-blog.com/article-copenhague-mascarade-pour-preparer-le-nom-la-chine-en-vedette-41605764.html
Rédigé par : Kim Jong Ilien | 22 décembre 2009 à 08:00
Quand un scientifique est obligé d'être accompagné par la police pour pouvoir faire son exposé :
http://bit.ly/7ntTqE
Rédigé par : Blanc Cassis | 22 décembre 2009 à 08:20
merci monsieur sorman pour ce magnifique billet!le nouveau collectivisme a la rechauffiste a subit une defaite et on peut que s'en rejouir. ce que je pense in english.
http://zelibertyronin.blogspot.com/2009/12/copenhagen-failed-but-it-is-not-end-of.html
joueyx noel et bonne annee du japon.
bien a vous
Rédigé par : sophie | 22 décembre 2009 à 10:36
Avant la dictature était représenté par des personnes en uniforme qui hurlaient leur propagande. C'était visible, on pouvait fuir.
Aujourd'hui c'est plus pervers. La dictature est représenté par une jolie journaliste avec du rouge à lèvres, drôle et sympathique. Elle vous suggère la propagande à coup de messages subliminaux. Et là vous ne lutter plus, vous vous faite avoir. Car tous les jours en vous dit que vous être libre de penser, libre de vous exprimer, que vous êtres dans une démocraties où la pluralité des opinions est la règle.
Et vous vous apercevez que cette pluralité des opinions n'est qu'une mascarade et que nous sommes dans une pays à la pensée unique, la pensée officielle, la pensée des médias, la pensée de l'Etat...
Que cela passe en France, passe encore. Mais à Copenhague, là c'était de passer cette pensée unique à l'échelle de la planète !
Le communisme en avait rêvé, et eux ont failli y arriver...
Rédigé par : Quimboiseur | 22 décembre 2009 à 11:55
Friedman a raison. La dictature chinoise fait des meilleurs choix stratégiques en termes d'économie, qu'une démocratie bancale et corrompue par les "special interests" comme les USA aujourd'hui. La polarisation politique extrême et le fonctionnement du sénat américain, notamment, sont devenus des boulets pour le pays, chaque vote, surtout les derniers votes critiques, étant chèrement acheté au prix de l'efficacité de l'ensemble. C'est très, très souvent du n'importe quoi (voir les concessions faites à Ben Nelson), et le n'importe quoi, ça finit par peser. Mais que faire...
http://www.msnbc.msn.com/id/26315908//vp/34517503#34517503
Rédigé par : ETF | 22 décembre 2009 à 13:36
A ce sommet , Evo Morales le président de Bolivie , a critiqué et fustigé Obama pour sa politique ; cela me rassure qu'il y a encore un monde entre la gauche Moralochavez et la gauche américaine .
D.J
Rédigé par : D.J | 22 décembre 2009 à 14:33
Ce qui me frappe, M. sorman, c'est que vous répétez presque mot à mot les commentaires de M. Strossel, un nouvel animateur au réseau Fox News et un habitué du réseau raeson Tv au États-Unis. Au États-Unis, il y a encore un gros débat télévisuel sur la pertinence de combattre le réchauffement climatique par coercission étatique ou de simplement laissez la nature des marché (i.e.: le système capitaliste) la combattre grâce au développement économique et au progrès que ce dernier suscite. Chose qu'on ne voit pas ailleur dans le monde.
Rédigé par : G.M. | 22 décembre 2009 à 14:49
"A ce sommet , Evo Morales le président de Bolivie , a critiqué et fustigé Obama pour sa politique ; cela me rassure qu'il y a encore un monde entre la gauche Moralochavez et la gauche américaine ."
D.J.
Moralez et les autres tarés gauchiste se foutent éperdument de qui dirige les États-unis d'amérique. Ils ont besoin d'un bouc émissaire pour justifier leur incompétence économique et l'Amérique ainsi que l'occident est leur cible favorite. Ça leur permet de canaliser la haine de leur population sous éduquer vers l'étranger plutot que vers leur gouvernance pourrie...
Rédigé par : G.M. | 22 décembre 2009 à 14:53
Bonjour M Sorman,
Comme bien souvent je partage vos idées, ici encore votre article ne fait pas exception (sauf que je suis peut être un peu plus que vous "négationniste"...écrire ceci me fait sourie parce que pour moi les négationnistes sont plutôt les Hulot? Bertrand et Reeves...). Il y a cependant une comparaison que vous auriez pu faire concernant les "rechauffistes". Ils me font en effet penser à ces "scientifiques" (certain étaient réellement des mathématiciens)qui prétendaient pouvoir modéliser la finance mondiale....Si si "ils" l'avaient modélisée... Depuis on a vu le résultat. Un certain Nassim Taleb doit bien rire sous cape... Effectivement seule la croissance (mais certainement differente) permettra à l'humanité de progresser. Et si il y a reellement un rechauffement climatique d'origine naturelle ou humaine de toute façon nous ne pourrons guere changer quoi que se soit.... Et si la nature s'en sortait toute seule....
Rédigé par : Franck Carrelli | 22 décembre 2009 à 16:45
Nassim Taleb , pour info, n'a fait que plagier les recherches de Benoit Mandelbrot ( cf Wonderful World , Fayard 2009)
Rédigé par : Guy Sorman | 22 décembre 2009 à 21:17
Face à face inéressant des deux côtés entre Sorman et Eric Revel . Dommage de la coupure de la fin . Ce face à face est aussi à lire dans le Figmag .
http://www.lefigaro.fr/editos/2009/12/19/01031-20091219ARTFIG00089--les-etats-peuvent-ils-faire-faillite-.php
D.J
Rédigé par : D.J | 22 décembre 2009 à 21:45
Cher GS,
On cherchera en vain dans ce billet une quelconque référence à l’Accord de Copenhague signé finalement par tous les dirigeants des grands pays de la planète!
Billet politique digne de l’auberge espagnole où le moins que l’on puisse dire c’est que vos prophéties et arguments brillent du même intégrisme dans vos accusations des attitudes écologiques: « [catastrophisme]... [Ultime limite] … [Avant la boule de feu] », Que dans vos conclusions: « Un accord contraignant sur l’énergie nous aurait plongés dans le noir. » « …une sorte de suicide industriel. »
GS : « Jusqu’à Copenhague, en effet, il fallait croire que régnait un consensus sur le réchauffement climatique : mais qu’est-ce qu’un consensus que les Chinois ou les Indiens ne partagent pas ? »
Ni Boule de feu, ni Suicides et pourtant un constat celui unanime de l’Accord dans la reconnaissance des effets des GES, Chinois & Indiens inclus, pour en limiter l’élévation de température à 2°C et des engagements forts tant en objectifs globaux de réduction des rejets de carbone (avant les nationaux en janvier, analysés contradictoirement), qu’en objectifs financiers de lutte contre la déforestation et de l’aide à l’Afrique pour l’innovation (engagements de financement 30 Mds/3 ans puis 100Mds$/an).
Selon Obama, Copenhague accord: “a meaningful and an unprecedented breakthrough »!
Ce n'est pas la fin de l'histoire
Alain
Rédigé par : Alain Soler | 22 décembre 2009 à 23:53
Alain Soler est bien diplomate : mais "engagement fort " en sabir international signifie que l'on est en accord sur rien. Par ailleurs , je renvoie à mes propres conclusions sur le principe de précaution et la taxe carbone qui permettraient une évolution sans suicide économique.
Rédigé par : Guy Sorman | 23 décembre 2009 à 09:45
En langage politique et diplomatique cet Accord international "écrit" et approuvé par les plus hauts dirigeants de la communauté mondiale contient des engagements forts parfaitement identifiables tant en termes techniques, politiques que juridiques, rien à voir avec le langage sabir des communiqués de chancelleries.
On a pu apercevoir (de tous cotés) la résurgence du langage sabir pour revendiquer la paternité de l’accord ou bien pour dénoncer les mauvais camarades; il s’agit là des palabres habituelles et non du contenu approuvé de l’Accord international.
Certains ont pu regretter l’absence d’une autorité de supervision supranationale de l’écologie sous l’égide de l’ONU.
Projet trop ambitieux, trop inquisiteur ou trop naïf? Qui pouvait sérieusement imaginer que la Chine communiste voire les Etats Unis allaient s’y plier de bon gré ? L'Europe comptait sur l'aide de pays comme le Brésil, cette aide lui fut précieuse pour d'autres aspects de la négociation!
A la forme juridique d’un traité a été substitué une formulation d’engagements politiques similaires au mode opératoire des décisions du G20, les résultats des derniers sommets, en particulier celui de Londres ont prouvé que la méthode pouvait être non seulement efficace mais à effet immédiat où les progrès de chacune des mesure furent soigneusement évalués par les partis nationaux et les anticapitalistes du monde entier.
Pouvant être rapidement mise en œuvre, cette méthode, qui n’était pas celle prônée initialement par l’Union européenne, présente l’avantage d’inclure tous les grands acteurs dans le processus post Kyoto, avant de pouvoir, si affinités, pousser les feux vers un cadre plus formel.
Alain
Rédigé par : Alain Soler | 23 décembre 2009 à 19:06
Accord de Copenhague
Extraits:
Item 2: reconnaissance formelle du problème “…We agree that deep cuts in global emissions are required according to science, and as documented by the IPCC Fourth Assessment Report with a view to reduce global emissions so as to hold the increase in global temperature below 2 degrees Celsius, and take action to meet this objective consistent with science and on the basis of equity”
Les items 3 & 4 définissent les engagements de réduction de carbone (consolidation fin janvier 2010)
L’Item 5 définit le mode de verification: “…every two years…these supported nationally appropriate mitigation actions will be subject to international measurement, reporting and verification in accordance with guidelines adopted by the Conference of the Parties.”
L'item 8, engagement financier immédiat:" …The collective commitment by developed countries is to provide new and additional resources, including forestry and investments through international institutions, approaching USD 30 billion for the period 2010 . 2012 with balanced allocation between adaptation and mitigation"
Item 10 création d’un fond climat: “We decide that the Copenhagen Green Climate Fund shall be established as an operating entity of the financial mechanism of the Convention to support projects, programme, policies and other activities…”
Items 11 & 12 décrivent les mécanismes de transfert de technologie et d’évaluations futures.
http://unfccc.int/files/meetings/cop_15/application/pdf/cop15_cph_auv.pdf
Rédigé par : Alain Soler | 23 décembre 2009 à 19:17
L'esprit de Copenhague ! Il est effrayant que des dirigeants politiques décrètent de ce qui est scientifique et ne l'est pas : au mieux , c'est de l'opportunisme politique , au pire c'est une dérive totalitaire.
Rédigé par : Guy Sorman | 23 décembre 2009 à 22:59
Monsieur Sorman
A propos du réchauffement climatique, je vous rejoints au moins sur un point: le fait que la dénonciation du réchauffement climatique et l'anticapitalisme se rejoignent très souvent même si c'est moins net que dans la question des OGM.
Rédigé par : Erchinoald | 24 décembre 2009 à 13:45
Ne faisons pas l’âne ! Les dirigeants s’appuient sur leurs communautés scientifiques !
Personne ne prétend détenir "la vérité" telle qu’elle apparaitra peut être un jour, pour autant si la très large majorité scientifique (il se dit 90% des scientifiques) considère une hypothèse ce n’est pas pour les politiques la certitude d’avoir raison mais bien de s’appuyer sur une conscience scientifique homogène depuis une vingtaine d’années.
Parler d’opportunisme ou de totalitarisme vis-à-vis de prise de conscience mondiale s’appuyant sur un tel consensus scientifique c’est prolonger l’intégrisme du laisser-faire : la boule de feu, la plongée dans le noir et le suicide… !
L’effrayant ce serait que des politiques s’appuient sur les 10% de scientifiques qui contestent le réchauffement et ses origines pour ne rien faire !
Alain
Rédigé par : Alain Soler | 24 décembre 2009 à 14:06
Encore un texte à l’emporte pièce… Vos TOCs intellectuels rongent votre esprit critique… Vous êtes en pleine crise… pour preuve ? quelques perles sélectionnées çà et là : « …un accord contraignant sur l’énergie nous aurait plongés dans le noir. Mais au bord de l’abîme, le bon sens l’a emporté contre l’idéologie réchauffiste » : le noir… ! l’abîme… ! pourquoi pas l’apocalypse… ! …un autre morceau d’anthologie : «Si réchauffement il devait y avoir, il entraînerait comme par le passé des bénéfices pour l’humanité (agricoles en particulier) et des désavantages (maladies tropicales, inondations). » Il est plus facile de pérorer, les pieds au sec à Boulogne ou à New York… qu’au Bangladesch dans quelques années… pour les millions d’autres réfugiés climatiques… « Il convient donc de se demander s’il vaut mieux contenir le réchauffement ou, dans l’avenir, lutter contre ses conséquences ? » Quel était l’objet de Copenhague sinon de contenir le réchauffement !!! Croyez-vous qu’on commande le climat d’un claquement de doigt ?... Il met en œuvre des phénomènes bouclés complexes présentant des inerties qui peuvent atteindre des dizaines d’années… Tout est tellement facile devant un traitement de texte… Saluons l’artiste qui jongle avec les « yaka » et les « faucon »…Un autre fragment abscons et pompeux : « La Morale d’abord : les civilisations sont fondées sur la maîtrise de la Nature au service de l’Homme et pas le contraire. L’idéologie réchauffiste poussée à l’extrême est une subversion de l’ordre occidental, une négation de l’héritage gréco-romain et judéo-chrétien : un néo-paganisme dont les écologistes seraient les prêtres »… En ingurgitant toute cette logorrhée indigne d’un homme clairvoyant, un leader d’opinion… Je m’aperçois que je me suis lourdement trompé sur votre compte… Au lieu de commentaires éclairés et constructifs même si vous n’êtes pas d’accord, je ne lis ici qu’un procès digne de l’inquisition au 16eme siècle… Il faut contre tout excès raison garder… Le naturel négatif revient au galop quand vous écrivez : « Il conviendrait aussi de ne pas fausser la recherche d’énergies nouvelles par des subventions absurdes à des tocades écologiques sans grand avenir du type moulin à vent ». Avez-vous des préjugés contre les moulins, qu’ils soient à vent ou à eau ? Ils ont rendu pendant des siècles d’inestimables services… notamment pour la farine du pain, base de l’alimentation humaine. Ils ne polluent pas et fournissent de l’énergie disponible gratuitement… Vous en êtes resté au temps de maître Cornille… Evoluez GS… ! Les révolutions technologiques ont quelque peu modifié cette vision archaïque. De nombreux « moulins » à eau dans les Alpes, et ailleurs, permettent une autonomie énergétique et même sont couplés au réseau en fournissant de l’électricité sans 1 gramme de CO2… Dans quelques années, il ne faudra pas faire la fine bouche devant la pénurie d’énergie qui se prépare… Les alternatives aux énergies non renouvelables ? Parlons-en… Il faudrait plusieurs centaines de lignes pour bien expliquer… Très (très !) schématiquement, retenons que l’énergie terrestre provient pratiquement du soleil. Soit sous forme stockée durant des millions d’années comme le pétrole, le gaz naturel… soit sous forme de flux… rayonnement qui permet l’évaporation des océans, qui créée la pluie qui vient se déposer sur terre, formant les cours d’eau dont on peut récupérer l’énergie par des barrages ; moulins, etc… Il génère aussi des différences de températures entre couches d’air, provoquant le vent que l’on peut aussi exploiter pour faire de l’énergie… Que vaut-il mieux ? : une imposante centrale nucléaire qui utilise du combustible couteux, avec les problèmes de sureté bien connus (emballement, tremblement de terre, terrorisme etc…), qui crée des déchets dangereux dont la durée de vie peut atteindre plusieurs milliers d’années… ou bien la même énergie disponible sur place (sans transport par lignes HT inesthétiques, coûteuses à installer et à entretenir) répartie, fournie par plusieurs milliers de petits moulins, sûrs, non polluants, qui s’intègrent parfaitement dans leur environnement ? Cela pourrait donner naissance avec les économies d’échelle attendues, à une industrie qui permettrait, de créer des emplois… Finalement, l’idée du moulin « façon 21ième siècle » n’est pas si méprisable que cela !!!. Remarquons quand même quelques éclairs de lucidité que j’ai noté ci-dessous : « Rappelons que, sans le charbon, l’humanité en serait encore à l’âge de pierre » Je me réjouis que vous reveniez à des réalités plus concrètes… Dans cette lapalissade vous reconnaissez le rôle du charbon pour le progrès de l’Humanité. Vous rejoignez ainsi mon discours sur le rôle prépondérant dans la croissance économique durant les 2 derniers siècles des énergies non renouvelables… Hélas… cette vérité est énoncée dans le contexte du développement de la Chine notamment la justification par son recours aux centrales au charbon… Autre extrait : « …Le progressiste sceptique – mouvance dans laquelle je me reconnais – est partisan d’une voie moyenne et du principe de précaution (…) au nom du progressisme, la diversification des sources d’énergie est en soi une démarche souhaitable : elle présenterait aussi des avantages stratégiques en réduisant la dépendance envers des sources instables » : Vous devenez déjà plus sympathique quand vous reconnaissez votre ignorance avec humilité, en évoquant le principe de précaution. Vous parlez de diversification des sources d’énergies… Ah… enfin un argument constructif !... Mais patatras !... cette dernière n’est évoquée que dans le contexte du pétrole dont l’approvisionnement dépend de pays peu « fiables »… pas dans celui de l’avènement du pic de Hubbert, signal d’alarme du commencement de la pénurie, que j’ai décrit dans un autre post.
Conclusion de l’analyse de votre texte : En utilisant la terminologie de la théorie de l’information : peu de « signal utile » (arguments constructifs, faits porteurs d’avenir… etc), mais noyé, étouffé dans beaucoup de « bruit » (au sens figuré… comme au sens propre !). Monsieur Sorman, vous méritez un zéro pointé…
Rédigé par : William T MacBrown | 26 décembre 2009 à 21:32
Négationnisme : négation de la destruction des juifs d'Europe et des moyens utilisés pour appliquer la solution finale. Rien à voir avec des scientifiques ou pas d'ailleurs qui remettent en cause les conclusions du Giec et le réchauffemnet global. La notion la plus absurde qui soit au regard de la climatologie et de la physique.Par ailleurs, les scénarios du giec basés sur des modèles informatiques continuent irrémédiablement à nous raconter n'importe quoi, mais maintenant grâce au climat gate on sait pourquoi. Enfin je vous serais très reconnaissant de respecter la mémoire des morts en évitant de pervertir le sens des mots.
Rédigé par : Gopa8 | 26 décembre 2009 à 21:39
Tout à fait d'accord sur le fond, notamment sur les écologistes présentés comme appartenant à "un néopaganisme", mais la forme, bon sang, qui écrit ces posts ? :
"On comprend que des chefs d’Etat se laissent tentés"
Se laissent tenter, infinitif, sacrebleu. On dirait, inversé, du "Omar m'a tuer"...
Rédigé par : ML | 01 janvier 2010 à 18:01
ML sacrebleu, et la politesse des voeux? Merci pour eux!
Rédigé par : Alain Soler | 01 janvier 2010 à 18:28
Désolé, vous avez raison, meilleurs voeux à tous !
Rédigé par : ML | 01 janvier 2010 à 19:29
Baba Gaia, fée russo-sino-soudanaise
Dans le documentaire de canal plus, le représentant du Soudan à la conférence de Copenhage qui interpelle l'occident sur son égoisme.
Ils n'ont pas d'autres trucs plus urgents à traiter au Soudan ?
Rédigé par : Jeo | 14 janvier 2010 à 00:06
M.Sorman, voici le texte intégral d’un article de Claude Alégre dans : « lepoint.fr (à comparer avec le votre…):
«
LA SAGESSE DU SUD L'A EMPORTE SUR LA FAUSSE NAÏVETE IMPERIALISTE DU NORD, QUI N'ARRIVE PAS A FAIRE LE DEUIL DE LA FIN DE SA SUPREMATIE.
Par Claude Allègre, Http://www.lepoint.fr/
•
• Copenhague a été un échec, comme - avec quelques autres - je l'avais prévu. Cet échec ne sera pas réparé, parce que les idées qui ont présidé à cette réunion sont fondamentalement erronées et que les intentions, sous-jacentes, n'étaient pas exemptés d'arrière-pensées.
Car l'idée centrale qui, naturellement, n'était pas affichée comme telle était de faire contrôler le développement des pays du Sud (Chine, Inde, Brésil, Indonésie, Afrique du Sud) par les pays du Nord. Sous le prétexte qu'il faut éviter qu'ils polluent - « notre » planète -, on voudrait leur imposer des quotas et avoir le droit de contrôler la manière dont ceux-ci sont respectés, et par conséquent le rythme de développement de ces pays dits émergents. Bien sûr, ils ne l'accepteront jamais. Si ce n'était pas la volonté de contrôler le développement du Sud - c'est-à-dire l'avenir de la planète -, pourquoi avoir impliqué dans la conférence de Copenhague 192 pays dont 90 % ne dégagent à eux tous que moins du millième des émissions de CO2 ?
Pourquoi ne pas avoir choisi le sommet de la FAO à Rome pour confronter les chefs d'Etat au fléau de la malnutrition ? Leur détermination à aider la planète aurait été plus crédible !
De quel droit le Nord pourrait-il dicter au Sud la manière de se développer en obéissant au résultat d'un bilan carbone ? Cette ambition n'est pas nouvelle, elle était déjà présente à Kyoto avec le fameux système des droits à polluer, du marché carbone, qui ne sont rien de plus que l'ancien système des indulgences, instauré par l'Eglise catholique pour racheter ses péchés sous certaines conditions.
Les pollueurs peuvent continuer à le faire en rachetant leurs droits à polluer aux pays pauvres. Certes, ces derniers reçoivent un prix pour cela, mais ce prix correspond à l'assurance d'un non-développement. Comme le disait avec force un chef d'Etat africain : « Vous nous offrez de nous développer avec des voitures électriques et du photovoltaïque, mais c'est plus cher et moins fiable que les sources d'énergie que vous utilisez vous-même dans les pays du Nord. »
Naturellement, ce marché n'était pas distinct des excès coupables de la planète fric et du système des produits dérivés qui nous ont conduits à la crise. La banque américaine Lehman Brothers, qui nous a si promptement entraînés vers le désastre, n'avait-elle pas mis en route un programme joliment nommé Business of Climate Change, avec comme conseillers - excusez du peu - Al Gore et l'alarmiste scientifique en chef Hansson ?
L'un des anciens numéros deux de l'Onu, homme clé dans cette affaire, qui fut à l'origine des sommets de Rio et de Kyoto, Maurice Strong, et qui fut aussi obligé de quitter l'Onu après des micmacs en Irak dans la première guerre du golfe, ne siège-t-il pas dans le Chicago Climate Exchange, l'un des centres du business carbone ? Et, avec un esprit d'entreprise aussi audacieux que naïf, ne se proposait-il pas d'en installer un en Asie pour organiser un marché carbone chinois ?
Tout ce merveilleux Meccano est fondé, comme dans le cas des banques, sur un modèle informatique de prédiction du climat que l'on sait désormais plus qu'incertain, et probablement faux. Mais, en filigrane, derrière cette organisation il y a aussi la volonté de faire gouverner le monde par une escouade de fonctionnaires internationaux choisissant les comités d'experts, décidant de ce qui est bon pour le monde et manoeuvrant comme à la parade les chefs d'Etat, aussi heureux de se retrouver ensemble autour du magnifique projet de sauver la planète qu'incapables de hiérarchiser les enjeux. Patatras ! Le bon sens des pays du Sud l'a emporté, jetant bas tous les beaux projets.
L'Amérique, qui n'est pas prête à sacrifier son économie à des chimères, fussent-elles baptisées scientifiques, accompagne ce mouvement. Témoin la rencontre d'Obama à huis clos avec la Chine, l'Inde, le Brésil, mais sans l'Europe. L'Europe, elle aussi animée par une troupe de technocrates anonymes qui rêvaient d'un grand marché carbone européen dans lequel certains se seraient sans nul doute investis, continue à faire des moulinets. Elle devrait réaliser qu'elle devient le seul espace au monde où la décroissance est désormais une réalité durable. La sagesse du Sud l'a emporté sur la fausse naïveté impérialiste du Nord, qui n'arrive pas à faire le deuil de la fin de sa suprématie ! Il reste que des problèmes gigantesques et urgents se posent à la planète. Ainsi la pénurie d'eau et de nourriture qui, dès aujourd'hui, détruit chaque jour des milliers de vies, et notamment celles d'enfants. La démographie galopante de certains pays pauvres, qui va induire des migrations humaines qu'aucune politique restrictive des pays d'accueil ne pourra contrôler. Dans les pays et entre les pays, les inégalités s'accroissent et ne pourront éternellement être tolérées avec ce spectre désormais mondialisé qui s'appelle chômage et pauvreté.
Le monde ne pourra retrouver une nouvelle croissance plus harmonieuse que par l'innovation et l'adaptation aux changements climatiques, par la création de richesses et une meilleure distribution de ces dernières. Mais pas par des quotas, des taxes, des interdictions et encore moins par la décroissance !
Messieurs les chefs d'Etat, réveillez-vous, sortez du monde virtuel, des projections séculaires. Occupez-vous des peuples, de leurs besoins immédiats, des questions urgentes car, par-delà la planète qu'il faut certes « gérer », il y a l'homme. L'homme, quand en sera-t-il question ?
»
Claude Alègre se réjouit, comme vous, de l’échec du Sommet de Copenhague… Bien que je ne partage pas entièrement ses thèses, je suis bien plus en accord avec ses réflexions… qui sont plus conformes et plus représentatives de la réalité, notamment concernant les désaccords Nord Sud. Dans ce texte : aucun anathème contre une soit disant idéologie réchauffiste… Rien qu’une analyse concrète avec des arguments étayés…Avec quelques idées sur l’avenir… On peut être d’accord ou non mais cette présentation est bien plus objective et me met personnellement bien moins mal à l’aise… Démonstratiion qu’il existe une autre manière d’analyser Copenhague bien plus constructive… Mais Claude Alègre est un vrai scientifique, lui !…
Rédigé par : William T MacBrown | 28 janvier 2010 à 04:58
Le terme générique de scientifique pour légitimer des positions politiques est trompeur : Allégre est géologue et je suis économiste , deux sciences étrangères à la climatologie . En revanche , nous sommes formés à l'analyse des données , l'un et l'autre .
Rédigé par : Guy Sorman | 28 janvier 2010 à 05:23
Merci de votre réponse… qui mérite une réflexion qu’il faudrait pouvoir développer plus longuement... Pour chaque paragraphe ci-dessous !….
Rien à redire sur la phrase : « Le terme générique de scientifique pour légitimer des positions politiques est trompeur ». Les exemples sont innombrables… Prenons–en 2, totalement antagonistes, choisis à la même époque de l’Histoire. Le 1er : Les scientifiques nazis qui ont légitimé les théories raciales responsables du génocide des juifs et des tziganes... Le 2eme : La lettre d’Einstein au président Roosevelt le prévenant de l’avance des allemands en physique nucléaire qui pouvait déboucher à terme sur leur maîtrise de l’arme atomique. En accomplissant ce geste politique, l’illustre savant a bien utilisé sa notoriété scientifique pour emporter la décision à l’origine du projet Manhattan qui devait doter les USA de la bombe atomique, 4 ans plus tard…
Dans la 2eme phrase : « Allégre est géologue et je suis économiste, deux sciences étrangères à la climatologie. En revanche, nous sommes formés à l'analyse des données, l'un et l’autre ». Voulez-vous mettre en évidence le « cloisonnement » des savoirs entre les 3 spécialités, laissant supposer que ni Allègre, ni vous-même, n’étant compétents en climatologie… ne pouvez émettre un jugement valide sur le réchauffement climatique, donc sur l’objet de Copenhague ?
Vous reconnaissez que l’analyse des données est un exercice commun à vos disciplines respectives… mais c’est le cas pour toutes puisque l’analyse des données constitue la phase principale de la 1ére étape de la démarche scientifique. Cette démarche est justement mon propos ci-dessous :
J’ai acquis ma déontologie de scientifique depuis de nombreuses années auprès de mon maître à penser : Jean Fourastié, économiste qu’on ne présente plus, tant ses livres sont devenus des références : « les 30 glorieuses », « le grand espoir du 20eme siècle », « idées majeures », etc... Il a permis de reconnaître le rôle majeur du progrès dans la croissance… bien avant vous… qui parler d’innovation technologique et de destruction créatrice en citant Schumpeter … Fourastié, en plus des ouvrages économiques cités, a écrit un opuscule moins connu sur « les conditions de l’esprit scientifique », en termes simples mais convaincants… Une remarque préliminaire : dans tous ses écrits : point d’autosatisfaction narcissique, point d’affirmation dogmatique… toujours le respect de la vérité, la recherche permanente dans la perception, l’interprétation, l’élaboration de théories, l’expérimentation en adéquation avec les observations du réel. Cette attitude est d’autant plus méritoire que les économistes dont vous faites partie ne sont pas souvent parmi les plus humbles devant la réalité du terrain. L’économie est affaire de « gourous » qui interprètent, prédisent, échafaudent des théories, tirent des conclusions qui s’avèrent souvent, avec le temps, ne pas être en accord avec la réalité… tant que les conséquences ne soient pas trop fâcheuses !… Il en est tout autrement pour ceux qui, comme les ingénieurs dont je fais partie, font de la physique au quotidien. Pour eux, la sanction de l’erreur dans la perception, l’interprétation, la conception ou l’action est l’échec immédiat. Cela les habitue très vite à une certaine humilité devant les lois de la nature…. A vous lire, j’éprouve un certain malaise devant vos affirmations péremptoires, vos anathèmes répétés »,
Ainsi, contrairement à vos certitudes, Fourastié insistait sur la situation de l’ignorance généralisée, qu’elle soit banale ou savante, déplorant la distorsion dramatique entre ce qu’il serait souhaitable pour l’Humanité de connaître et ce qu’elle connaît, peut ou pourra connaître effectivement. Son discours reste d’actualité dans ses fondamentaux, même si, heureusement, la situation a bien évolué dans le sens qu’il avait souhaité… Il définissait les obstacles à la perception du réel : omissions, déformations, erreurs d’interprétation, mais aussi ceux liés aux limitations de l’esprit humain : unicité de la pensée claire, routine, préjugé, peur de la remise en cause, incertitude devant la complexité, l’étrangeté de la réalité observée et son interprétation particulièrement abstraite ou déroutante : (relativité (Einstein), quanta d’énergie (Planck), dualité onde/particule (De Broglie), principe d’incertitude (Heisenberg) en physique atomique au 20eme siècle). Suivent ensuite les difficultés, voire les impasses à l’élaboration d’hypothèses quand l’observation n’est pas ou difficilement possible... ou dont l’expérimentation n’est pas ou difficilement réalisable !... Un bon scientifique doit être observateur, exhaustif, imaginatif en évitant l’autocensure inhibitrice de la pensée mais restant rigoureux et objectif, exigeant sur le contrôle permanent du produit de sa pensée par rapport au réel… Il reconnaissait la difficulté d’avoir une démarche véritablement scientifique, mettant en garde contre les pièges dans lesquels il est souvent facile de tomber en toute bonne foi… Samuelson (prix Nobel d’économie) illustrait cela au début de son traité d’économie, en montrant une image qui pouvait être interprétée de 2 manières objectivement aussi valide l’une que l’autre… pour illustrer ce genre de « piège ».
En économie, plus que dans toute autre discipline, les qualités intellectuelles citées sont nécessaires pour appréhender la complexité de la réalité observée. Cette complexité entraine la difficulté à embrasser l’ensemble du champs d’observation, notamment la prise en compte exhaustive des « bonnes » données à analyser : encore faudrait-il pouvoir les sélectionner toutes, notamment avoir conscience de ne pas ignorer de bonne foi des données dont l’existence est connue… mais aussi malheureusement avoir conscience de devoir ignorer de bonne foi celles dont l’existence est inconnue (que Fourastié qualifie d’ignorance « savante ») dont le résultat est l’occultation de données « utiles » sans que l’honnêteté intellectuelle ne puisse être mise en cause… Ces lacunes du savoir et le manque d’exhaustivité en perception du réel est l’un des goulots d’étranglement de la science économique… plus encore que dans d’autres disciplines… C’est pourquoi la science économique progresse lentement par rapport aux sciences exactes et que les économistes devraient être circonspects en publiant des résultats qui peuvent se révéler « contestables » plus tard… Le progrès est un pur produit de la recherche scientifique expérimentale. Peu à peu, grâce à lui, les immenses « territoires » d’ignorance du temps de Fourastié se réduisent aujourd’hui en ilots… Cependant, une thèse, un mémoire, un écrit, un post, qui se veut « scientifique », mais qui occulte la réalité ou la déguise en toute bonne foi, telle que l’honnêteté intellectuelle du rédacteur n’est pas mise en cause, même bien écrit, n’est qu’un morceau de « littérature », un beau texte dont l’ « information utile » est limitée…, mais qui, parmi des millions d’autres, se comporte en « bruit » (information parasite) en prélevant du temps et consommant de l’énergie inutilement lors de sa recherche et sa consultation… C’est la dure leçon tirée de l’enseignement de Fourastié…
Aujourd’hui, les outils d’investigation, d’analyse et de synthèse mis à la disposition des économistes actuels et le recours à des équipes pluridisciplinaires ont permis d’améliorer sensiblement la situation par rapport à l’époque de Fourastié… Cependant, il apparaît de plus en plus évident que, de même que l’observation du réel à l’échelle atomique a conduit les physiciens à la révolution quantique relativiste au 20eme siècle, les économistes sont déja ou seront conduits à faire leur « révolution » environnementaliste… avec la prise en compte de l’influence globale croissante de l’Homme sur la planète (population, ressources etc). C’est un sujet important qui nécessiterait qu’on lui consacre aussi plusieurs centaines de lignes…
Des tentatives ont déjà été faites, notamment avec le rapport Meadows du club de Rome en 1972… L’économiste Georgescu-Roegen a montré le rôle de l’entropie dans l’économie. Même si leurs conclusions sont rejetées aujourd’hui, elles ont le mérite d’avoir lancé le débat. La notion d’entropie, généralisée, nécessiterait à elle seule quelques centaines de lignes pour en définir les conséquences à TOUS les niveaux !... L’esprit scientifique selon « Fourastié » ne censure pas ces travaux qui ont, en leur temps, suscités bien des polémiques… Il oriente vers une observation de plus en plus exhaustive de la réalité pour valider (ou invalider !) leurs hypothèses. Souhaitons que cet esprit triomphera enfin…
Rédigé par : William T MacBrown | 15 février 2010 à 21:40
«Rappelons que, sans le charbon, l’humanité en serait encore à l’âge de pierre.» Pas tout à fait quand même, Monsieur Sorman, le Moyen Âge passe encore mais cela faisait longtemps que l'homme était sorti des cavernes quand il eut l'idée d'utiliser la houille: le capitalisme qui vous est si cher existait déjà... Un bon scientifique reverrait ses données. Ou peut-être voulez-vous dire «age de pierre énergétique», un sorte de métaphore?
Rédigé par : Rosalie | 12 décembre 2010 à 16:35
"Rappelons que, sans le charbon, l’humanité en serait encore à l’âge de pierre.» Pas tout à fait quand même, Monsieur Sorman, le Moyen Âge passe encore mais cela faisait longtemps que l'homme était sorti des cavernes quand il eut l'idée d'utiliser la houille: le capitalisme qui vous est si cher existait déjà... Un bon scientifique reverrait ses données. Ou peut-être voulez-vous dire «age de pierre énergétique», un sorte de métaphore?"
Le capitaliste, qui régit aussi la nature, a été découvert par observation de la réalité sur le terrain. L'idée que la libre compétition entre les hommes engendre le progrès (par l'innovation technologique) est vielle comme le monde. De gens comme Adam Smith, Frédéric Bastiat, Guy Sorman et tant d'autres ne font part que d'observations qu'ils ont constatés sur le terrain, et ce avec le moins de préjugés possible. Et pour la métaphore sur l'âge de pierre, je crois que vous vous prenez les pieds dans des détails insignifiants. Peu importe à quel moment l'humanité à commencé à utiliser le charbon, l'idée est que le charbon a été et est toujours une grande source de progrès pour l'humanité entière.
Rédigé par : G.M. | 12 décembre 2010 à 20:35
La seule question qui compte est de savoir si le capitalisme parviendra à se passer du charbon, du pétrole et du gaz (puisqu'il est certain que ces ressources vont disparaitre dans un avenir proche).
Les écolos disent non, les libéraux disent "on arrivera bien à s'adapter".
Cette question mérite en tous cas mieux que le mépris. S'interroger sur la planète est au moins aussi important qu'essayer de sauver les démocrates chinois.
Rédigé par : Emmanuel | 13 décembre 2010 à 08:58
"Les écolos disent non, les libéraux disent "on arrivera bien à s'adapter". "
Ce qui est certain, c'est que les écolos nous feront vivre une dictature et qu'ils bloqueront toute initiative qui égratignerait leur monopole du pouvoir.
Les self-rightous khmers verts vont nous contraindre de milles façons jusque dans les détails les plus infimes de notre vie quotidienne : la technique et la propagande ne serviraient plus que leur main-mise sur leur société, au service de leur morale, elle-même au service du pouvoir de leur secte de "purs".
Rédigé par : Jeo | 13 décembre 2010 à 12:34
La dictature écolo ? Mais l'écologie, c'est l'auberge espagnole. Cohn-Bendit roule pour DSK, d'autres sont proches de l'extrème gauche.
Eva Joly se drape derrière son aura de juge qui s'est attaqué aux puissants, mais elle ne connait pas les dossiers.
On peut effectivement parier sur l'inventivité des hommes, et leur extraordinaire faculté à s'adapter à tout, comme des grands.
Pari risqué cependant.
Rédigé par : Emmanuel | 13 décembre 2010 à 12:51