« À quoi servent les économistes , pourquoi n’ont-ils pas prévu la crise ? » : question posée par la Reine d’Angleterre à ses ministres, le 15 septembre 2008. La faillite de la Banque d’investissement Lehman Brothers à New York venait de paralyser tous les marchés financiers, la première crise économique véritablement mondiale. Mais en accuser les économistes reviendrait à tenir le médecin pour responsable de toutes vos maladies. Comme un médecin, un économiste ne peut que recommander des comportements qui favorisent la santé sans la garantir : dans le meilleur des cas, il saura guérir une maladie – ou abréger les crises – sans certitude d’y parvenir. Prophétiser, l’homme de science ne le peut pas , l’économiste en est incapable. Il est aussi réducteur de tenir « quelques centaines de spéculateurs « pour seuls coupables de la crise , ce qu’a déclaré Nicolas Sarkozy à l’Université Columbia à New-York, le 29 mars : cette désignation de boucs émissaires rappelle trop les accusations des années 1930 contre « Les deux cent familles ». La réalité est plus complexe , on commence tout juste à l’interpréter: voici les cause réelles de la crise mondiale, telles que les économistes dits classiques l’entendent en une sorte de consensus scientifique :
La raison première tient à la nature même de toute société industrielle. La croissance y est fondée sur l’innovation, scientifique, technique, marchande ou financière : la combinaison de ces innovations constitue la base du développement. Sans innovation, le développement n’existe pas. Mais toute innovation comporte un risque : pour un Thomas Edison ou un Steve Jobs à qui l’on doit l’alimentation électrique et le smartphone, combien d’échecs ! De cet échec, le marché décide. Il est impossible de départager par avance l’innovation qui conduit à la faillite de celle qui améliorera nos conditions de vie . Voici pourquoi les tentatives de planifier l’avenir ont toutes échoué au vingtième siècle: la croissance est aléatoire et accidentée par nature .
Le marché financier n’échappe pas à ce mariage instable entre risque et innovation : les « dérivés « financiers , au cœur de la crise mondiale –on ne sait plus quelle est la valeur réelle de ces papiers – avaient durant vingt-cinq ans, jusqu’en 2008, alimenté la croissance par un capital abondant et bon marché. Sans ces « dérivés » aujourd’hui diabolisés, nous n’aurions certainement pas connu, de 1983 à 2008, un développement mondial sans précédent historique . Fallait-il interdire cette innovation-là ? Les « dérivés » sont en fait , comparables à une médecine puissante qui guérit si on ne dépasse pas la dose prescrite. La dose a été dépassée, ce qui a conduit à la paralysie du crédit. À qui la faute ? Il est tentant d’incriminer les pharmaciens, je veux dire le banquier qui a distribué une surabondance de « dérivés » à une clientèle présumée innocente. Cette accusation est commode pour des politiciens et commentateurs en quête de coupables à désigner à la vindicte de l’opinion. Mais du point de vue de la science économique, cette réduction de la crise à un complot de banquiers, motivés par l’appât du gain, n’est pas une explication : on confond l’innovation avec l’excès . D’où vint cet abus ?
La plupart des économistes classiques s’accordent sur trois facteurs de risque objectifs :
Tout d’abord, la Banque centrale des Etats-Unis, à partir de 2003, a trop baissé ses taux d’intérêt, avec l’espoir excessif d’accélérer le taux de croissance mondiale. Cette accumulation de Dollars, à laquelle s’est ajoutée l’épargne chinoise en Dollars, a provoqué une bulle spéculative qui s’est investie dans l’immobilier : un mouvement de folie s’est emparé des investisseurs de tous les pays, pariant sur une hausse infinie aux Etats-Unis . Ce phénomène classique en économie relève de la psychologie des foules : beaucoup d’épargnants se sont enrichis tandis que ceux qui dénonçaient la bulle passaient pour des rabat-joie.
Une seconde cause a engendré la crise, trop négligée jusqu’ici : en 2007, le prix du pétrole et des matières premières doublait en raison de l’arrivée sur le marché de nouveaux acquéreurs, la Chine, accessoirement l’Inde, le Brésil . Ce « choc pétrolier » a cassé la croissance américaine : le prix de l’essence a entraîné une baisse des achats d’automobiles et des maisons éloignées des centres-villes, conduisant à un effondrement de l’immobilier. Cette récession qui a commencé en 2007 aux Etats –Unis , a produit la débâcle financière de 2008 et pas l’inverse.
Troisième cause , également Made in USA : l’abandon de Lehman Brothers par le gouvernement de George W. Bush . D’autres banques avaient été sauvées de la faillite : pourquoi pas cette société là ? Dés lors , la panique a paralysé toutes les banque du monde parce que le gouvernement américain ( et les autres en Europe qui l’imitèrent ) était devenu totalement imprévisible .
Voilà, sommairement analysés, les agents de la crise mondiale : une innovation qui tourne mal, la mauvaise gestion publique de la monnaie, des Etats soudain imprévisibles , la concurrence de l’Asie. Quelles leçons pour l’avenir ?
Les discours moralisateurs sur la « régulation du capitalisme » par les Etats sont peu utiles : les gouvernements ne sont pas plus moraux ni efficaces que les marchés ( la preuve par la Grèce ) . Réglementer encore plus un marché qui est déjà très réglementé, ( contrairement à ce que l’on en dit publiquement ) risque de bloquer l’innovation là où elle serait nécessaire , tout en luttant contre la spéculation d’hier sans voir arriver celle de demain. Mieux vaut laisser l’innovation se poursuivre mais absolument contraindre les banques à s’assurer contre les risques qu’elles prennent : ces risque devraient désormais être affichés comme une notice accompagne les médicaments . Mieux vaut aussi que les Banques centrales , à commencer par la Banque européenne, en reviennent aux règles de sagesse préconisées par les économistes classiques : gérer la monnaie avec pour seul objectif la stabilité des prix qui encourage l’investissement plutôt que la spéculation Cette sagesse vaut pour les Etats qui ont sur-réagi à la crise en s’endettant pour des « relances » inutiles : appelons cela la Tragédie Keynésienne ( théorie jamais prouvée qui laisse croire que le déficit crée des emplois ) dont il faut maintenant sortir . Enfin, et surtout , prenons en compte l’émergence de nouvelles puissances dévoreuses d’énergies et de matières premières. Cette concurrence stimulante nous invite à découvrir des futurs modes de production qui seront moins consommateurs d’énergies fossiles.
Conclura-t-on de cette crise que le capitalisme et la mondialisation sont indépassables ? Il est remarquable que la crise dans le capitalisme ne soit pas devenue une crise du capitalisme. Les pays d’Asie et d’Amérique latine représentés au G20 auront beaucoup contribué à cette stabilité du capitalisme : une nation qui émerge de la pauvreté sait mieux que les pays riches ce qu’elle doit à la mondialisation. Cette économie de marché , mondialisé , reste , malgré ses ratés , le seul moteur connu de développement : il est aussi imparfait que la nature humaine mais supérieur à toutes les utopies.
Dans les causes, j'aurais rajouté ( je sais ça fait 20 fois que je le dit )la trop grande facilité à l'accès aux crédits immobiliers, selon les lois anti-discrimination pour pour pouvoir obtenir ces crédits ou subprimes; le tout garanti par les fameuses institutions parapublics Fanny Mae et Freddy Mac.
D.J
Rédigé par : D.J | 01 avril 2010 à 13:54
Cet article de Maurice Allais a été publié dans LE FIGARO les 12, 19 et 26 octobre 1998.
Je dis bien : octobre 1998.
A l’époque, Maurice Allais n’a pas du tout été pris au sérieux par nos « élites » politiques, ni par nos « élites » médiatiques, ni par nos « économistes » bien-pensants.
Voici un court extrait de cet article prophétique :
« Une spéculation massive.
Depuis 1974, une spéculation massive s'est développée à l'échelle mondiale. La spéculation sur les monnaies et la spéculation sur les actions, les obligations et les produits dérivés en représentent deux illustrations significatives.
• La substitution, en mars 1973, du système des changes flottants au système des parités fixes, mais révisables, a accentué l'influence de la spéculation sur les changes alimentée par le crédit. Associé au système des changes flottants, le système du crédit tel qu'il fonctionne actuellement a puissamment contribué à l'instabilité profonde des taux de change depuis 1974. Pendant toute cette période, une spéculation effrénée s'est développée sur les taux de change relatifs des principales monnaies, le dollar, le deutschemark et le yen, chaque monnaie pouvant être achetée à crédit contre une autre, grâce au mécanisme du crédit.
• La spéculation sur les actions et les obligations a été tout aussi spectaculaire. À New York, et depuis 1983, se sont développés à un rythme exponentiel de gigantesques marchés sur les « stock-index futures », les « stock-index options », les « options on stock-index futures », puis les « hedge funds » et tous « les produits dérivés » présentés comme des panacées. Ces marchés à terme, où le coût des opérations est beaucoup plus réduit que sur les opérations au comptant et où pour l'essentiel les positions sont prises à crédit, ont permis une spéculation accrue et ont généré une très grande instabilité des cours. Ils ont été accompagnés d’un développement accéléré de fonds spéculatifs, les « hedge-funds ». En fait, sans la création de monnaie et de pouvoir d'achat ex nihilo que permet le système du crédit, jamais les hausses extraordinaires des cours de bourse que l'on constate avant les grandes crises ne seraient possibles, car à toute dépense consacrée à l'achat d'actions, par exemple, correspondrait quelque part une diminution d'un montant équivalent de certaines dépenses, et tout aussitôt se développeraient des mécanismes régulateurs tendant à enrayer toute spéculation injustifiée.
• Qu'il s'agisse de la spéculation sur les monnaies ou de la spéculation sur les actions, ou de la spéculation sur les produits dérivés, le monde est devenu un vaste casino, où les tables de jeu sont réparties sur toutes les longitudes et toutes les latitudes. Le jeu et les enchères, auxquelles participent des millions de joueurs, ne s'arrêtent jamais. Aux cotations américaines se succèdent les cotations à Tokyo et à Hongkong, puis à Londres, Francfort et Paris. Partout, la spéculation est favorisée par le crédit puisqu'on peut acheter sans payer et vendre sans détenir. On constate le plus souvent une dissociation entre les données de l'économie réelle et les cours nominaux déterminés par la spéculation. Sur toutes les places, cette spéculation, frénétique et fébrile, est permise, alimentée et amplifiée par le crédit. Jamais dans le passé elle n'avait atteint une telle ampleur.
Un système financier et monétaire fondamentalement instable.
L'économie mondiale tout entière repose aujourd'hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile. Jamais dans le passé une pareille accumulation de promesses de payer ne s'était constatée. Jamais sans doute il n'est devenu plus difficile d'y faire face. Jamais sans doute une telle instabilité potentielle n'était apparue avec une telle menace d'un effondrement général.
Rédigé par : BA | 01 avril 2010 à 16:27
Marrant, en effet, comme notre ami Sorman fait totalement l'impasse sur l'hyper-spéculation et sur la bulle financière non pas productive (investissements sur des entreprises), mais purement spéculative. Il est clair que les mouvements brutaux sur les prix, y-compris sur les matières premières, et notamment sur le pétrole, tiennent autant aux règles de l'offre et de la demande, qu'aux outils spéculatifs et à leur emploi.
On peut appeler cela de l'innovation financière, certes, mais toute innovation n'est pas bonne. On inove constamment dans la fabrication de virus informatiques, par exemple.
Prouvez nous, cher tôlier, que le développement économique n'aurait pas lieu sans le marché des futures ou les CDS.
Rédigé par : ETF | 01 avril 2010 à 17:37
" Voici pourquoi les tentatives de planifier l’avenir ont toutes échoué au vingtième siècle: la croissance est aléatoire et accidentée par nature . "
Et cette volonté de vouloir planifier l'avenir, s'appelle aujourd'hui " la Croissance durable ". Mais comme la prise de risques est liées intrinsèquement à la bonne marche du capitalisme; J'imagine très mal sur quoi se base les adeptes du durable en s'imaginant une économie sans crise.
Un terme qui est devenu le nouvel opium du peuple des anti-capitalistes.
D.J
Rédigé par : D.J | 01 avril 2010 à 17:39
Les causes de la crise : peut-êrte aussi l'emballement de la dette constaté aux USA depuis 30 ans. Raison : explosion des ingélités, précarité, fin du compromis fordiste et donc obligation pour les classes moyennes et populaires de s'endetter.
Rédigé par : Emmanuel | 01 avril 2010 à 18:03
Désolé pour ce petit hors sujet. mais le vat-en-guerre Obama vient de donner son feu vert pour la fabrication d'une nouvelle arme " LA BOMBE A NEUTRINOS " en représaille envers l'Iran qui veut se doter de la bombe A, Selon le New York Times.
Plus de détaille sur mon blog.
http://leblogdjetliberte.blog.tdg.ch/archive/2010/04/01/retour-a-la-course-aux-armements.html
D.J
Rédigé par : D.J | 01 avril 2010 à 18:05
@ Emmanuel,
L'explosion de la dette et du déficit aux USA est surtout l'une des conséquences de la crise du au plans de relance de l'état fédéral.
D.J
Rédigé par : D.J | 01 avril 2010 à 19:15
Décidemment Sarkosy cible toujours les mauvaises causes des crises.
Après avoir accuser comme unique fautif de la crise les spéculateurs, voilà qui l'accuse maintenant comme unique responsable de tout le terrorisme islamique dans le monde: la crise israëlo-palestinienne. Je ne peut que saluer le président français de son engagement militaire en Afghanistan; Mais sait-il vraiment pourquoi son armée se bat là-bas?
http://www.drzz.info/article-bouffonneries-sarkobamiques-a-propos-d-israel-47816873.html
D.J
Rédigé par : D.J | 01 avril 2010 à 19:34
@Emmanuel
Je ne vois pas le rapport entre l'explosion de l'endettement et les inégalités selon vous croissantes aux Etats Unis. L'endettement ne peut augmenter qu'avec l'augmentation de la masse monétaire dont l'évolution dépend des taux directeurs fixés par la FED.
Ensuite dire que "les inégalités, la précarité et la fin du compromis fordiste" forcent les gens à s'endetter est stupide, puisque cela coute beaucoup plus cher de consommer à crédit que de payer cash - surtout avec des taux de crédit à la consommation de 20%. Evidemment pour certains biens (voiture, logement), seul le crédit permet souvent d'acheter, mais quand on a peu de moyens, on est locataire et on roule en voiture d'occasion (on trouve parfois de veilles voitures pour une bouchée de pain aux US).
Rédigé par : Leonidas | 01 avril 2010 à 21:51
Juste le fait de payer avec sa carte de crédit et déjà un endettement. Ce qui est grave n'est pas le dette, c'est l'impossibilité de la rembourser.
Toute fois, d'après Beat Kappeler un économiste suisse, les ménages américains ne seraient pas plus endettés que les ménages suisses; pourtant réputés comme fourmis plutôt que cigales.
Malheureusement je ne trouve plus le lien dans le journal " Le Temps "
D.J
Rédigé par : D.J | 01 avril 2010 à 22:33
Ce n'est pas Kappeler, mais Bernard lambert. Voici le lien:
http://letemps.ch/Page/Uuid/993ac616-1f31-11df-9116-1e4f03ffc601/Endettement_des_ménages_cigale_américaine_et_fourmi_suisse
D.J
Rédigé par : D.J | 01 avril 2010 à 22:41
"L'écart se creuse avec les Français les plus riches"
Les inégalités se sont creusées entre Français les plus aisés et le reste de la population entre 2004 et 2007, les familles monoparentales, les ménages d'immigrés et les chômeurs restant très exposés à la pauvreté, relève l'Insee vendredi.
La moyenne des très hauts revenus a augmenté "plus rapidement que (celle) de l'ensemble de la population" contribuant ainsi à creuser les inégalités "par le haut", note l'étude 2010 de l'Insee intitulée "Les revenus et le patrimoine des ménages".
Alors qu'elles ne représentent qu'1% de la population, ces personnes à très hauts revenus perçoivent 5,5% des revenus d'activité, 32% des revenus du patrimoine et 48% des revenus exceptionnels déclarés (plus-values, levées d'options).
------
Si c'est cela que produit la mondialisation libérale, et c'est en partie cela, ça va mal finir.
Vraie cause et vraie piste d'une révolte populaire (quelque soit la forme qu'elle prendra). Et qu'on ne vienne pas nous dire ensuite "personne ne pouvait prévoir".
Rédigé par : ETF | 02 avril 2010 à 00:56
What's driving up oil prices again? Wall Street, of course
WASHINGTON — Oil consumption has fallen, demand from U.S. motorists for gasoline is flat at best and refiners that turn crude into fuel are operating well below capacity. Yet oil prices keep marching toward $90 a barrel, pushing gasoline toward $3 a gallon in many markets, and prompting American drivers to ask, "What gives?"
Blame it on the same folks who brought you $140 oil and $4 gasoline in 2008: Wall Street speculators.
Read more: http://www.mcclatchydc.com/2010/04/01/91487/whats-driving-up-oil-prices-again.html#ixzz0juBmdfWI
Et voilà le travail. Mais shhht! C'est de l'innovation.
Elle a bon dos, la tragédie Keynésienne. Des tragédies, il y en a bien d'autres, et il serait temps de s'y attaquer. Vous avez, cher tôlier, la tragédie sélective.
Rédigé par : ETF | 02 avril 2010 à 04:20
@DJ
"Juste le fait de payer avec sa carte de crédit et déjà un endettement"
Tout à fait, néanmoins, aux US, on a le plus souvent le choix d'utiliser sa carte comme carte de crédit ou carte de débit. Les américains ont malheureusement tendance à l'utiliser systématiquement en carte de crédit, ce qui au final leur coûte plus cher puisqu'ils paient des intérêts.
Sinon, merci pour le lien vers l'article du temps ; dommage que je n'ai accès qu'au résumé. Il est vrai que ces dernières années, les Suisses se sont beaucoup plus comportés en cigale. Néanmoins, à la lumière de la crise, il apparait que l'endettement des ménages et des entreprises suisses est beaucoup plus soutenable que celui des américains. A mettre sans doute au crédit de la BNS, qui a laissé la masse monétaire (M3) augmenter de 3.7% par an en moyenne de 2000 à 2006 contre 7.6% aux US (après 2006, ça a complètement dérapé, mais la FED a arrêté les statistiques sur M3). Ce qui explique une inflation très faible en suisse (entre 1 et 2%) et l'absence de bulle immobilière dans les années 2000 (même si je ne dis pas que l'immobilier est bon marché en suisse).
Rédigé par : Leonidas | 02 avril 2010 à 08:42
@ETF
Concernant les prix du pétrole, il faut garder en tête que les ressources ne sont pas infinies ; les prix relativement élevés malgré une demande atone reflètent une rareté avenir (n'oublions pas que spéculer veut dire anticiper) et d'autre part le coût de plus en plus élevé de l'exploration pétrolière et de l'extraction.
A cela s'ajoute le fait que les prix des matières premières sont souvent ceux qui réagissent le plus rapidement aux politiques monétaires inflationnistes. Si vous trouvez votre essence trop cher, rien à voir avec le libéralisme, remercier Hélicoptère Ben.
Rédigé par : Leonidas | 02 avril 2010 à 08:49
@D.J. et Léonidas
"cela coute beaucoup plus cher de consommer à crédit que de payer cash".
Oui, sauf que cela permet aux gens d'accéder à des biens de consommation (même si ces biens leur coûte plus cher en effet : après moi le déluge, peuc importe que ce calcul n'est pas rationnel).
"L'explosion de la dette et du déficit aux USA est surtout l'une des conséquences de la crise du au plans de relance de l'état fédéral".
Le problème est que l'explosion de la dette ne date pas des années 2000 et des politiques "laxistes" de Greenspan menées depuis cette date, c'est une tendance qui a décollé au début des années 80.
Quant à l'envolée des revenus des plus riches, c'est aussi une tendance observée depuis le début des années 80.
Je repose donc ma question : n'y aurait-il donc aucun un rapport entre l'augmentation des inégalités et la crise financière ?
Les politiques libérales ayant permis aux très riches de l'être encore plus, les moyens et les faibles ont eu recours à l'endettement pour vivre. De plus, cet endettement a été favorisé par l'argument suivant : puisque eux (les hyper-riches) consomment de façon insolente, il faut trouver un moyen pour que les moins nantis aient accès à une part du gâteau (ne serait-ce que pour faire avaler la pilule aux moins riches).
Problème : le surplus de richesse ayant été capté par les plus riches, comment permettre aux plus pauvres de consommer ? Réponse : endettement favorisé par les taux d'intérêt bas, l'augmentation de la masse monétaire et les réglementations pro-subprimes.
Si on suit ce raisonnement, la vraie cause de la crise financière réside bien dans l'augmentation des inégalités.
Voila en tous cas le raisonnement "anti-libéral" auquel il faut bien répondre.
Rédigé par : Emmanuel | 02 avril 2010 à 09:03
Leonidas
Le crédit: des gens sans (assez d') argent empruntent à des gens qui ont accumulés des capitaux.
Ce sont bien sur les plus pauvres qui empruntent aux plus riches et qui payent un loyer, les intérêts.
Ceux qui ne possèdent pas, travaillent, paient des intérêts, des loyers, admirent et s'excusent d'exister auprès de ceux qui possèdent.
Les gens qui empruntent et qui louent (c'est la même chose) ne le font pas par stupidité, mais parce que c'est le seul moyen pour eux d'accéder à un certain confort, qu'on leur vante à longueur de journée.
La liberté, l'illusion que l'on peut se permettre ce qui n'est pas dans nos moyens, telle qu'on nous la rabache aux États-Unis, est l'argument commercial d'un épicier averti.
En cas de crise, les pauvres s'endettent ; en cas de boom, les riches s'enrichissent.
Cette loi économique a été découverte par un Saint catholique. Je ne me rappelle plus lequel. J'espère que ce n'était pas Saint-Simon.
Si je ne me trompe pas, Karl Marx était bien inspiré de commencer le capital par une citation de Saint Paul et l'église catholique est une vieille pratique dialectique.
Rédigé par : Jeo | 02 avril 2010 à 09:52
@Jeo
"Le crédit: des gens sans (assez d') argent empruntent à des gens qui ont accumulés des capitaux"
Faux. Dans un système bancaire à réserve fractionnaire, les banques prêtent leur dépôt (comptes courants, comptes épargnes) lorsqu'elles accordent un crédit. En quelque sorte, elles prêtent aux gens (riches ou pauvres) leur propre argent. A noter que lors d'un prêt bancaire, la banque crédite le compte de l'emprunteur et ne débite pas les comptes avec l'argent desquels elle prête, d'où une augmentation de la masse monétaire lors d'un prêt (l'évolution de la masse monétaire étant censée être contrôlée par la banque centrale)
Sinon, je constate que le mythe selon lequel le libéralisme favorise les inégalités est largement répandu sur ce blog. Ce mythe ne résiste cependant pas à un examen sérieux. Si on regarde les pays émergents, une petite dose de libéralisme a permis à beaucoup de sortir de la pauvreté en Indes ou en Chine, mais dans ces pays, qui restent socialistes ou en tout cas extrêmement interventionnistes, les inégalités explosent. Si on compare avec le développement des pays d'Europe de l'est qui sont sortis du moyen âge il y a 20 ans et ont largement opté pour des solutions libérales, le développement est beaucoup égalitaire et a largement profité à l'ensemble de la population. A titre d'exemple, le pays d'europe avec le plus bas taux de pauvreté est la république Tchèque. Si on regarde la situation dans les pays d'europe de l'ouest dont la majorité est fortement marquée par des politiques de type social-démocrate/keynésienne, aujourd'hui ceux qui deviennent riches ou accroissent considérablement leur richesses ont quasiment toujours des liens très forts (voire incestueux) avec l'état.
Rédigé par : Leonidas | 02 avril 2010 à 10:54
@Leonidas
Où situez-vous les USA, où le rapport salaire ouvrier / salaire patronal a décroché (au bénéfice du second) depuis 30 ans ? Je n'ai pas les chiffres en tête, mais ils trainent dans les livres "anti-libéraux" (voir Lordon, Larrouturou).
Ces auteurs sont évidemment suspects à vos yeux mais ça ne veut pas dire que leurs chiffres sont faux.
On peut dire que les USA sont un pays dominé par la social-démocratie comme le pensent les libertariens mais il faut être sérieux : c'est bien le libéralisme qui est à l'origine de cette montée des inégalités.
On dira que ce qui importe, c'est que les pauvres soient moins pauvres, pas que les riches soient plus riches. Sauf que, parrallèlement à cet enrichissement des riches, la pauvreté n'a guère reculé.
L'idée que le libéralisme est supérieur car il sort les pauvres de la pauvreté est donc juste jusqu'à un certain point seulement. C'est vrai à condition que l'on fixe une limite, et c'est le rôle, entre autres, de la fiscalité.
Rédigé par : Emmanuel | 02 avril 2010 à 11:24
Inégalités croissantes aux US : ne pas oublier de prendre en compte l'entrée chaque année de un million d'immigrants légaux , plus un demi million d'illégaux, le plus souvent pauvres . Cet apport de population contribue , en moyennes statistiques , à l'inégalité et à la mortalité infantile , anormalement élevée pour un pays développé. Par ailleurs , il n'est pas niable que la Prime aux diplômes ne cesse de progresser aux US , en Europe , en Corée , au Japon : les écarts de revenus entre diplômés et non diplômé s'accroît partout . La solution passe par l'éducation, pas par la fiscalité ou les dénonciations. Me semble-t-il.
Rédigé par : guy sorman | 02 avril 2010 à 11:36
L'éducation et les diplômes
Dénoncer n'arrange rien. Je suis bien d'accord.
Mais cela permet tout de même d'éviter que les riches ne s'érigent en classe morale qui déverserait sur la tête des classes dangereuses le "sirop de l'économisme".
Bon, la solution, c'est l'éducation.
Eh bien, parlons d'éducation.
http://www.ihes.fr/~lafforgue/
Vers plus d'équité à l'école ?
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/573469/les-enfants-a-l-ecole-des-trois-ans.html
Rédigé par : Jeo | 02 avril 2010 à 12:03
"débacle de l'école". Je connais une école primaire qui vient d'interdire qux enfants d'amener des cartes (y compris le jeu des 7 familles).
Motif : les élèves de 8 - 9 ans se les vendaient, tout un trafic s'est mis en place.
Il n'est jamais trop tôt pour apprendre la loi de l'offre et de la demande...
Rédigé par : Emmanuel | 02 avril 2010 à 12:15
@Emmanuel
"On peut dire que les USA sont un pays dominé par la social-démocratie comme le pensent les libertariens mais il faut être sérieux : c'est bien le libéralisme qui est à l'origine de cette montée des inégalités."
Si on regarde le niveau de dépense public (+ de 40%), les US sont social-démocrates ; à 15%, comme Hong Kong ou Singapour, on peut considérer que c'est libéral. Ensuite, cela dépend des états. La californie est clairement socialiste alors que le Texas, par exemple, est beaucoup plus libertarien sur le plan socio-économique.
Pour en évaluer les effets, je vous conseille la lecture de cet artcile du blog de V Bénard : http://www.objectifliberte.fr/2008/12/houston-dallas-les-grandes-villes-libres-sontelles-des-enfers-urbains-.html
Passage particulièrement éloquent : "La Brookings Institution, think tank de centre gauche, reconnaît presque à contrecœur que les familles des grandes cités texanes comptent plus de diplômés de l'enseignement supérieur parmi leurs jeunes que les cités des côtes est et Ouest, car le coût des études y est plus facile à financer, et que les poches de grande pauvreté y sont plus rares."
Rédigé par : Leonidas | 02 avril 2010 à 12:55
Nous voici enfin éclairés, après une angoissante indécision quant aux causes de la crise.
Guy Sorman et les économistes sérieux ont tout compris, ce ne sont pas les banques qui sont responsables de tout ce gâchis et de ces millions de chômeurs un peu partout dans le monde. Les vilains sont la Fed, trop prodigue, les chinois et les indiens, trop acheteurs de pétrole, et Bush qui n'a pas sauvé Lehman...
Et nous, ignares que nous sommes qui mettions tout sur le dos de ces pauvres banquiers...
Il va nous falloir faire amende honorable...
Rédigé par : El Oso | 02 avril 2010 à 12:59
"La solution passe par l'éducation, pas par la fiscalité ou les dénonciations. Me semble-t-il."
NON. Me semble-t-il.
- L'échelle des revenus est pyramidale. Mais depuis une 30aine, on est passé de Cheops à la Tour Eiffel. FACT, comme dirait l'inspecteur Clouseau (en VO. Peter Sellers, non le pauvre clown du remake).
- Education? Si tout le monde a un MBA, le MBA ne vaut plus rien. C'est le syndrome du BAC. Donc le mantra éducatif a ses limites.
- Par ailleurs, la mobilité sociale, comme on l'a montré chiffre à l'appui, aus US notamment, n'existe pour ainsi dire plus.
- Enfin, la mondialisation permet aux multinationales (financières et autres) d'augmenter leurs marchés, leurs revenus, et donc, pour la toute petite minorité qui y est investie en action ou autres, un retour sur investissement jamais vu. Bien entendu, les "innovations" dans la finance, les effets de levier, les paris (futures), et les multiples ponzi schemes légaux (genre CDS), ont eu l'effet que l'on sait. Et on est d'ailleurs reparti comme en 90.
Cher tôlier, cela me navre de le dire, mais la solution passe par la fiscalité. Si on ne fait rien, la partie haute de Tour-Eiffel continuera de croître, jusqu'à la rupture, soit pour cause structurelle, soit provoquée par 'le bas'.
Et Sorman nous dira... Personne n'avait prévu, on ne pouvait pas... les causes sont hyper-compliquées... c'est de la faute de l'état... encore un coup des Grecs... l'ergonomie ne ment pas....
Rédigé par : ETF | 02 avril 2010 à 13:10
On parle depuis un certain moment des riches et des pauvres comme si la société était uniquement composés de ces deux classes sociales.
Aujourd'hui, la vache à lait de l'état providence ne sont pas les pauvres qui ne payent presque ou pas d'impôt et peu de charges et qui touchent le plus d'aides public mais la classe moyenne et les entreprises surtout les PME qui composent la majorité du tissu économique.
Les augmentations des charges sociales depuis plus de 20 ans et des prix de ventes restés quasi pareil pour les PME ( ici je parle du secteur du bâtiment en Suisse que je connais )et les salaires bruts qui ont presque doublés depuis les années 80; sans pour autant être pareil pour le salaire net; montre bien que de vouloir restreindre les inégalités par la formation professionnel n'augmente pas forcément le pouvoir d'achat.
Mais il est vrai, qu'aujourd'hui en Suisse le nombre de propriétaires de son logement à bien augmenté ( la Suisse est un pays de locataires ) et il faut dire qu'au début des années 80, on avait ni téléphone portable, ni ordinateur et ni internet, ni les offres de la télé numérique et que les gens partait beaucoup moins loin en vacances etc..etc...
Comme quoi, on gueule tout en menant la grande vie.
D.J
PS: mon billet sur Obama et la bombe à neutrinos, était bien sur un petit poisson d'avril.
Rédigé par : D.J | 02 avril 2010 à 13:28
@Leonidas
L'article de Bénard est dense est intéressant, comme d'habitude. Mais cet exemple est-il généralisable ?
Dans mon quartier, la mixité sociale a été instaurée par la volonté "socialiste" de la municipalité. Résultat : des villas très cossus, des maisons pour classes moyennes supérieures, des immeubles pour classes moyennes inférieures, mais aussi un H.L.M. pour classes populaires.
Ce quartier étant très prisé dans une ville chère, si on appliquait la liberté totale du foncier et si on renoncait à toute politique urbanistique, il est évident que les gens aux faibles revenus qui y habitent devraient partir, loi du marché oblige.
Or cette mixité fonctionne bien : pas de trafic de drogue, pas (ou peu) de vols ou voitures brûlées, des gens qui cohabitent en bonne intelligence, malgré leurs origines sociales disparates.
Sans la loi S.R.U., sans les logements sociaux ou autres aides au logement, je ne vois pas comment cette mixité pourrait exister.
Rédigé par : Emmanuel | 02 avril 2010 à 15:29
Bombe à merinos/électroménagerie
La Belgique est un pays de propriétaire. Chez nous, les pauvres sont écrasés d'impôts et les chômeurs le restent sur plusieurs génération.
La mixité sociale à l'école a été décrétée, il y a 4-5 ans, sur le modèle français.
Résultat : les parents font la file devant les écoles, on procède à des tirages au sort, les parents s'épuisent en trajets insensés, les enfants et les parents n'ont plus le choix de l'école (sauf si ils sont pauvres comme Job ou fils d'enseignants). Le niveau des élèves chute (pas celui des enseignants ; il pourrait difficilement être plus bas). Les programmes sont constamment revus à la baisse. De toute façon, ils constituent des objectifs qui ne sont jamais atteints. Les cours à domicile prospèrent ; mais, pas de chèque éducation, ni d'exonération : le système belge ne se laisse pas corrompre aussi facilement que le français.
Dans les années 80, une telle réforme aurait sucité une bronca chez les parents de l'enseignement libre(catho et gratuit). Aujourd'hui, les gens sont découragés et prêts à subir n'importe quelle règle. Il faut dire qu'auparavant, le ministère de l'éducation avait abaissé les enseignants du libre en les forçants à suivre des cours de morale laïque (écrasons l'infâme) pour les mettre au niveau de leur collègues de l'enseignement public. Aucune mise à niveau des enseignants du public dans leur matière respective n'était au programme.
Ici aussi, c'est le cancre qui fait la loi.
Ce genre d'humiliation, des enseignants, des parents d'élèves et des élèves est sciemment orchestrée par le politique.
Humilié par son incompétence, son incurie, sa corruption et son incapacité à défendre les droits des citoyens francophones, il rappelle qu'il est le maître et se donne des preuves de son existence.
L'écologie "citoyenne" participe à la même logique.
Paradoxallement, alors que le pouvoir politique n'a jamais été aussi discrédité, il n'a jamais été aussi présent et coercitif.
Rédigé par : Jeo | 02 avril 2010 à 16:14
Sans rapport, mais intéressant de voir les constructeurs auto coréens mettre une raclée aux japonnais qui semblaient indétrônables. Hyundai, Kia and Co sont en train de devenir les Apple de l'automobile: innovation, qualité, esthétique futuriste, rapport qualité-prix imbatable. Reste juste à imposer la marque, ce qui se fait rapidement.
Leur haut-de gamme (Hyundai Genesis) a remporté tout un tas de prix l'an dernier, et égale les Lexus et consorts à bien moindre prix.
Bref, impressionante raclée Coréenne en cours.
Voir le salon de l'auto ouvert ce jour à New York, avec l'annonce de modèles Hyundai Sonata hybride, turbo, 4 cylindres exclusivement.
C'est la fin de la passion américains pour les grosses cylindrées, prix du baril oblige. Et Hyundai a flairé le coup. Chapeau bas, amis coréens!
Rédigé par : ETF | 02 avril 2010 à 16:15
La mixité sociale dont je vante les mérites pour le logement, ça ne marche pas à l'école en France, par contre.
Aujourd'hui, les parents pauvres et musulmans n'ont qu'un rêve : que leurs enfants intégrent des écoles privées catholiques. Et celles-ci, trop contentes de "faire du chiffre", les accueillent à bras ouvert.
Le "collège unique" est une merveilleuse invention de Giscard, et ça ne marche pas.
Pour autant, c'est comme pour le reste : si on n'aide pas les plus faibles, je ne vois pas comment ils s'en sortiront.
Rédigé par : Emmanuel | 02 avril 2010 à 17:07
Emmanuel
Mais l'enseignement catholique était gratuit et ouvert à tous en Belgique.
Il s'agit de mixité forcée entre des enfants dont les parents feront tout ce qu'ils pourront pour qu'ils réussissent et des enfants qui n'en ont rien à faire, de l'école.
Comme les disparités augmentent, on s'alligne sur le minimum pour ne pas dévoiler les conséquences désastreuses de cette politique et les parents sont bons pour éduquer leurs enfants après le travail.
Le homeschooling a de beaux jours devant lui.
Rédigé par : Jeo | 02 avril 2010 à 17:14
L'enseignement catholique est toujours gratuit et ouvert à tous, en Belgique.
La faute à Napoléon.
Rédigé par : Jeo | 02 avril 2010 à 17:16
ETF
Maintenant que vous êtes faché à mort avec les catholiques, vous allez draguer du côté du matin calme.
Kim, ne vous laissez pas approcher ! Dieu seul sait quelles sont ses intentions.
Il n'y a pas que dans l'automobile.
Cowon produit des lecteurs multimédia portables (PMP) nettement mieux cotés par les sites spécialisés que ceux d'Apple, Samsung produit des netbook leader sur leur segment, des ultraportables élégants mais un peu trop cher.
Il me semble qu'en mettant la main sur le marché des AMOLED (plus rapides, plus fidèles, plus lumineux et jusqu'à trois fois moins consommateur d'énergie, ce qui est crucial pour les écrans reliés à une batterie), la Corée et Taiwan ont fait main basse sur le marché des "écrans" (smartphones inclus). Il sera intéressant de comparer les performances de l'iphone 4G (rumeur de sortie en juin) et celui de Nexus One, déjà commercialisé par HTC pour google.
Depuis que Guy Sorman est consultant en Corée, plus rien ne m'étonne.
Kim : plus de 50% des asiatiques décendent Gengis Khan*.
* Et 90% des irlandais descendent du premier roi d'Irlande ; penser que les Pepys, les Swift et les Tackeray se sont moqués des irlandais qui se prétendaient descendants des rois d'Irlande pendant des siècles.
Rédigé par : Jeo | 02 avril 2010 à 17:22
J'ai un Nexus One. Très bien. Mais pour les non-technophiles, l'iphone est mieux.
Il y a une grosse différence entre Apple et tous ses concurrents: Apple est en train de truster la chaîne, du hardware au software (hyper facile à utiliser) au contenu (via des accords). Et là, mêmes les Coréens vont avoir du mal à rivaliser. Apple est en train de devenir un empire qu'il sera difficile de venir déloger. Ce qui a failli tuer Apple (software et hardware propriétaires) est devenu un fantastique avantage. La folie de l'Ipad a commencé. Et comme d'habitude, les grincheux (dont je suis) auront eu tort, et Steve Jobs, raison.
Bon, je vais aller faire un tour au salon de l'auto, voir sur place de quoi il retourne...
Rédigé par : ETF | 02 avril 2010 à 18:09
Internet of things
D'accord avec vous. Le modèle d'Apple, très rentable, tient le client captif. Mais il y a un moment où le cochon payeur se révolte et se tourne vers la concurrence.
Rappelons-nous du succès des premiers MAC et de sa déroute en rase campagne face au PC.
Ipad ?
Les Coréens sont les rois de l'AMOLED ; les européens, des polymères.
Ici aussi, il faut voir si le QUE sera le plus beau plantage de l'histoire ou si il va riguardiser les autres ebook.
Plastic Logic est une spin-off de Cambridge university qui produit à Dresde.
Les européens seront présents sur le secteur du Hardware ! Et pas seulement dans les périphériques, avec les suisses de chez Logitech.
Avec l'automatisation de la production des composants, qui a fait des bonds en avant grâce à Apple. On peut même envisager que l'électronique soit produite et assemblée sur le vieux continent.
Rédigé par : Jeo | 02 avril 2010 à 18:26
Reprise de l'emplois aux Etats-unis?
Voici les chiffres que BA ne publiera pas.
http://www.24heures.ch/emploi-redresse-etats-unis-2010-04-02
D.J
Rédigé par : D.J | 03 avril 2010 à 16:56
Hé oui, cher DJ, quand le gouvernement embauche 800.000 personnes pour le recensement (dont 50.000 en Mars), ça aide... Mais le recensement ne dure que quelques mois. Donc pas de quoi pavoiser. Les problème structurels demeurent (l'Ipad, c'est surtout du boulot pour l'Asie) et ne seront pas facilement résolus.
Rédigé par : ETF | 03 avril 2010 à 17:38
48'000 embauches pour le recensement en mars; pour,( toujours en mars ) 168'000 création d'emplois au total.
Cela fait quand même 120'000 emplois créés par le privé pour 1 seul mois.
Peut-être faut-il pas pavoiser; mais il faut un début à tout.
D.J
Rédigé par : D.J | 03 avril 2010 à 18:31
Aah, le Graäl de la régulation!
C'est amusant de constater d'ailleurs à quel point les juristes ne sont pas associés aux débats médiatico-politiques sur le sujet. Résultat sans doute d'un manque de pédagogie de leur part ou d'un cantonnement de simples exécutants de positions élaborées par les politiques ou les économistes beaucoup plus écoutés.
Sans faire ici le concours immature et improductif de disciplines "scientifiques" les plus légitimes, il est cependant indéniable que la force d'abstraction du droit est largement sous-exploitée.
On parle et débat de la régulation du capitalisme bien souvent sans connaître les ressorts juridiques disponibles. C'est dommage pour l'élaboration de solutions de régulations équilibrées. Les outils (la matière première juridique) sont tous là devant nous. La gamme disponible allant du soft law au hard law est infinie. Il faut faire preuve de rigueur, d'imagination, d'audace, de pragmatisme et trouver les "complices" de projets de recherches appliqués significatifs. Au travail!
Pour illustrer mon propos, vous trouverez sur ce lien un document très court (4 pages) qui dresse les contours du concept de Contrat Durable :
http://www.business-humanrights.org/Links/Repository/185581
Il s'agit de faire évoluer les pratiques contractuelles par une meilleure conciliation des aspects économiques, sociaux et environnementaux. Le contrat constituant un élément fondamental dans l'adn de la vie économique, les effets de levier potentiels sont structurels. Et s'agissant d'un concept à développer par les praticiens, la crainte d'une norme imposée aux acteurs économiques est dissipée.
De nature essentiellement juridique, son développement devrait impliquer une large palette de disciplines, à l'image des défis à relever (économétrie, sociologie, psychologie, etc).
Des travaux de recherches appliquées sont en cours avec un fleuron du CAC 40, des discussions engagées au niveau français et international pour structurer la démarche...
Toutes les réactions et contributions sont les bienvenues.
Yann Q.
Rédigé par : Yann Q | 04 avril 2010 à 10:21
Si mon anglais est quelque peu rouillé pour comprendre le lien que vous avez envoyé sur le "contrat durable", il me semble effectivement pertinent de ne pas exclure le droit international des débats sur la régulation de l'économie.
Rédigé par : Hubert | 04 avril 2010 à 14:31
Merci de ce retour Hubert.
Pour information le document est disponible sur le lien en version française aussi ;)
Rédigé par : Yann Q | 04 avril 2010 à 15:06
Pour être encore plus précis :
FR : http://www.reports-and-materials.org/Contrat-durable-Sherpa-janvier-2010.pdf
EN : http://www.reports-and-materials.org/Sherpa-on-sustainable-contracts-Jan-2010.pdf
Rédigé par : Yann Q | 04 avril 2010 à 15:11
Autre phénomene : le fait que sont appelés économistes des non économistes.
Rédigé par : Le Parisien Liberal | 06 avril 2010 à 13:09
Mardi 6 avril 2010 :
A 18H00, le taux de l'obligation d'Etat grecque à 10 ans était à 6,976 %, contre 6,529 % jeudi soir. Il est passé au-dessus des 7 % en cours de séance. Le différentiel entre l'emprunt grec et le Bund 10 ans, l'emprunt allemand qui est la référence sur le marché obligataire européen, a atteint 391 points de base, soit un plus haut depuis fin janvier.
http://www.romandie.com/infos/News2/201004061830051AWP.asp
Lundi 29 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,289 %.
Mardi 30 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,434 %.
Mercredi 31 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,522 %.
Jeudi 1er avril : l'obligation grecque à 10 ans était à 6,529 %.
Mardi 6 avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,976 %.
Rédigé par : BA | 06 avril 2010 à 20:59
Vraies causes et fausses pistes... Dites donc, Soler, notre petite-frappe-devenue-parrain a la rancune tenace, comme il se doit. Étonnant qu'il n'ait pas encore demandé Besson de renvoyer Rachida au pays... Bien mieux que la télé-réalité, les soap operas, dans la grande tradition française du théâtre de boulevard. Cororiccccouac!
Rédigé par : ETF | 07 avril 2010 à 11:00
Mercredi 7 avril 2010 :
A 18H00, le taux de l'obligation d'Etat grecque à 10 ans était à 7,161 %, contre 6,976 % la veille à la même heure.
http://www.romandie.com/infos/news/201004071834230AWP.asp
Lundi 29 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,289 %.
Mardi 30 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,434 %.
Mercredi 31 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,522 %.
Jeudi 1er avril : l'obligation grecque à 10 ans était à 6,529 %.
Mardi 6 avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,976 %.
Mercredi 7 avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 7,161 %.
La Grèce ne peut pas emprunter à des taux d’intérêt aussi exorbitants.
La Grèce ne peut pas emprunter en versant 7,161 % d’intérêt à ses créanciers.
Cet hyper-endettement ne peut finir que d’une seule façon : la Grèce va se déclarer en défaut de paiement.
Rédigé par : BA | 07 avril 2010 à 19:03
Très bon article à un bémol près : ce n'est pas le non sauvetage de Lehman qui a amplifié la crise mais l'annonce de sa faillite virtuelle. Les investisseurs se sont alors dits que si Lehman en était là c'est que çà allait vraiment mal dans le monde bancaire et financier contrairement à ce que l'on nous racontait jusque là! Le fait que l'Etat puisse se porter au secours des entreprises qui vont mal n'est pas vraiment rassurant car l'on sait que ses moyens sont limités et que c'est l'économie réelle qui finit toujours par payer!
Rédigé par : lionel | 07 avril 2010 à 20:51
Article bienvenu, une petite correction toutefois, la hausse du pétrole et des matières première n'est pas exogène à la politique de la banque centrale.
Les bulles sur ces biens sont une conséquence de l'afflux massif de crédits en dollars sur les marchés à termes.
La science éco explique très bien la corrélation entre la hausse du pétrole et les taux bas des Banques Centrales au jour le jour.
http://eur.news1.yimg.com/eur.yimg.com/xp/afpji/20080629/newsmlmmd.a1d160a4487db34acc8ed689dfaa6de4.1211_evolution-du-prix-du-petrole-depuis-1972--au-27-jub.jpg
Rédigé par : l'ami du laissez-faire | 08 avril 2010 à 08:44
Jeudi 25 mars 2010, tous les dirigeants européens ont joué la comédie. Tous les dirigeants européens ont signé un accord complètement pipeau qui prévoit que les Etats européens prêteront des dizaines de milliards d’euros à la Grèce !
Mais avec quel argent ?
Où trouveront-ils ces dizaines de milliards d’euros ?
Je rappelle quelques chiffres.
D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB ?
La dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.
La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.
La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.
La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.
La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.
La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB.
C’est à la page 30 :
http://www.imf.org/external/pubs/ft/spn/2009/spn0921.pdf
Conséquence : les Etats européens sont eux-mêmes surendettés, et donc ils ne pourront pas prêter 54 milliards d’euros à la Grèce.
Et encore, je ne parle même pas des Etats européens qui NE VEULENT PAS prêter un seul euro à la Grèce (Allemagne, Pays-Bas, Autriche, etc.)
Que reste-t-il comme prêteur pour prêter 54 milliards d’euros à la Grèce ?
Réponse : il reste le FMI.
Les équipes du FMI viennent juste de s’installer en Grèce.
Elles ont du travail.
Une dernière chose : le gouvernement grec va devoir avouer que le déficit budgétaire est encore plus élevé que prévu (entre 14 % et 14,5 % du PIB).
Pourtant, tous les dirigeants européens, la Banque Centrale Européenne, la Commission européenne, etc, ont applaudi le gouvernement grec quand il a annoncé que le déficit budgétaire serait réduit à 2,8 % du PIB en 2012 !
Vous avez bien lu : seulement 2,8 % du PIB en 2012 !
Et tous les dirigeants politiques européens ont fait semblant de le croire !
Alors qu’ils savent tous qu’il est IMPOSSIBLE de passer d’un déficit budgétaire de 14 % du PIB à 2,8 % du PIB en 2012.
C’est tout simplement impossible.
Ils nous prennent pour des cons.
Aujourd’hui encore, ils nous prennent pour des cons.
Mais les marchés internationaux ne sont pas dupes. Les marchés internationaux ont parfaitement compris que les dirigeants européens mentaient.
Lundi 29 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,289 %.
Mardi 30 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,434 %.
Mercredi 31 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,522 %.
Jeudi 1er avril : l'obligation grecque à 10 ans était à 6,529 %.
Mardi 6 avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,976 %.
Mercredi 7 avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 7,161 %.
Rédigé par : BA | 08 avril 2010 à 08:56
Jeudi 8 avril 2010 :
Grèce : les Grecs au guichet pour retirer leur argent.
La situation de la Grèce angoisse ses habitants, qui auraient déjà retiré auprès des quatre principales banques environ 10 milliards d'euros. Les banques grecques demandent à l'Etat de les aider, au moment où les taux obligataires sont au plus haut.
Sur les seuls deux premiers mois de l'année, les Grecs ont retiré de leurs comptes bancaires environ 4,5 % du total de l'argent dans le système bancaire du pays, d'après la Banque centrale grecque.
Les quatre plus grosses banques grecques - National Bank of Greece, EFG Eurobank, Alpha Bank et Piraeus Bank - déplorent l'évaporation d'environ 10 milliards d'euros des comptes de dépôts, et implorent le gouvernement de les aider, rapporte le Financial Times dans son édition de jeudi.
George Papaconstantinou, le ministre des Finances, a indiqué mercredi que l'ensemble des banques avaient demandé les 28 milliards d'euros restants du plan de soutien financier apporté par l'Etat aux banques au plus fort de la crise en 2008.
Ces appels au secours interviennent alors que les taux d'intérêts grecs ont battu des records cette semaine. Ce jeudi, le rendement (taux) de l'obligation grecque à 10 ans a atteint 7,31 %. Un record historique.
Les rendements grecs s'éloignent ainsi du taux de référence, le Bund allemand, le fossé entre les deux se creusant à plus de 400 points de base (4 points de pourcentage).
Les marchés ont réagi au jugement d'Athènes, selon lequel les mesures proposées par le FMI sont trop sévères. «C'est une des raisons, mais il y en a d'autres, comme des investisseurs qui se trouvent forcés de vendre parce que les taux sont maintenant trop élevés», explique Jean-François Robin, analyste chez Natixis.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/04/08/04016-20100408ARTFIG00381-les-grecs-au-guichet-pour-retirer-leur-argent-.php
Rédigé par : BA | 08 avril 2010 à 15:50