Un an aprés le séisme qui a ravagé Haïti, un million de personnes restent sans abri: les travaux de déblaiement n'ont pas commencé. On meurt tous les jours du choléra, faute d'eau potable. Mais 3000 ONG sont sur place: la plupart de ces experts en catastrophe sont payés avec des salaires de niveau international. Ajoutez la présence de 17000 soldats et fonctionnaires de l'ONU, également bien rémunérés. Haïti est à la fois un désastre et pour certains, une aubaine. La Croix Rouge américaine accusée de n'avoir rien dépensé sur place des milliards reçus par ses appels, explique qu'elle prépare des "bons projets" plutôt que de gaspiller les fonds. Cette pseudo aide humanitaire est "coordonnée " par Bill Clinton qui a tenu sur le sujet, deux réunions en un an.
Une seule nouvelle prometteuse, ce jour, l'annonce par un groupe textile sud coréen ( Sae-A) de la création d'une zone industrielle qui pourrait recruter 20 000 employés. Les Haïtiens onr besoin d'entreprises - 80% sont au chômage- plus que d'une colonisation par les ONG.
Rappelons , pour achever de rétablir les faits, complexes, qu'en 1986 juste avant l'éviction de Baby Doc Duvalier par les Américains et les Français réunis, le revenu par habitant était de 800 $ contre 400 aujourd'hui, avec un taux de chômage inférieur de moitié à ce qu'il est devenu: Haïti promettait alors de devenir un fournisseur de textile essentiel pour les Etats-Unis. Mais Baby Doc qui n'était pas un criminel avait le tort de porter le même nom que son pére Duvlalier qui fut un dictateur sanguinaire.
Le "démocrate " qui succéda à la dynastie Duvalier, le père Aristide , transforma Haïti en une plaque tournante du traffic de drogues entre Amérique latine et Etats-Unis. Haïti est une victime exemplaire , expiatoire , des bons sentiments ( les ONG, l'ONU, la démocratie d'abord): il est significatif qu'une entreprise coréenne, sans états d'âme ni mauvaise conscience coloniale, apporte enfin des solutions concrètes .
Paraphrasons Gordon Gecko : "Greed, you mark my words, will not only save Haiti, but that other malfunctioning corporation called the world. Thank you very much". Plaisanterie mise à part, c'est bien en s'appuyant sur deux jambes, celles du business et celles de l'humanitaire, qu'Haiti va se relever. Est il illogique que les ONG soient prudentes, dans un pays corrompu ?
Rédigé par : Le Parisien Liberal | 11 janvier 2011 à 14:43
Finistère
Haiti, entre autre choses, manque d'infirmières. Je crois que les ONG recrutent, difficilement.
Chez MSF, les médecins sont payés un minimum. Les cadres aussi.
Je sais aussi que pour le tourisme s'est rappé. Les rares bateaux de plaisance qui mouillaient dans les eaux haïtiennes (avant la catastrophe) se faisaient systématiquement abordés et les équipages étaient souvent envoyés ad patres.
Les fils qui valent mieux que les pères, mais qui ne reçoivent pas beaucoup d'aide :http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2010/12/07/entretien-exclusif-avec-kabila-chef-de-chantier/
Rédigé par : Jeo | 11 janvier 2011 à 22:05
* trafic
Rédigé par : t | 11 janvier 2011 à 22:49
Le 6 décembre dernier je postais en cri de douleur :
Europe, USA...le monde n’est-il pas myope?
Haïti martyrisée : sans reconstruction, sous le joug de ses multiples oppresseurs ; des éléments et de sa candeur – la communauté internationale myope ne devrait-elle pas mettre ce pays sous tutelle et faire cesser ces folies d’un pays sans structures sans Etat.
La démocratie doit survivre aux drames cependant n’est-ce pas une nouvelle folie que de faire procéder au milieu des milliers de victimes du tremblement de terre et du choléra à l’élection d’un nouveau dictateur !
La Perle du bout des fous
Bon peuple Haïtien
Humble plébéien
Révolté frondeur
Peuple des arts, joueur-rieur
Ci-git dans quel Etat
Ce peuple grand-enfant
Ce peuple agonisant
Triste destin fière Hispaniola
Rédigé par : Alain Soler | 12 janvier 2011 à 15:51
Sous un titre équivoque : « L’imposture des Nations Unis en Haïti »,
Jean-Philippe Belleau, professeur à l'université du Massachusetts à Boston signe un article pertinent dans Le Monde du 31 décembre dernier.
En Haïti avant le tremblement de terre l’Etat n’était pas au travail, il fait le constat que dans l’effondrement de treize ministères d’un pays pourtant en crise depuis de nombreuses années, on dénombrera moins d’une dizaine de victimes:
"On ne peut que se réjouir que l'effondrement de treize ministères et du palais présidentiel ait fait moins d'une dizaine de morts.
Il faut aussi avoir le courage de constater que dans un pays qui était déjà en crise, l'Etat n'était pas au travail."
L’Etat n’était pas au travail et les autorités onusiennes maintiennent l’illusion d’un Etat Haïtien sans prendre leurs responsabilités :
« Le fiasco le plus récent, l'épidémie de choléra, est aussi le fruit de cette alliance entre un Etat qui n'existe plus, si ce n'est par des têtes parlantes, et des institutions internationales qui n'assument pas leur mainmise,
aboutissant à un pays de onze millions d'âmes sans véritable structure exécutive. »
Il poursuit : « Qui croît donc qu'il peut y avoir une quelconque sortie de la pauvreté extrême, du naufrage, sans Etat, sans institutions, sans infrastructures ? Il manque la plus importante des infrastructures, un Etat. »
Oui en Haïti après deux siècles d’errances postcoloniales, il faut se rendre à l’évidence, ce pays n’aura pas su se doter des institutions et des infrastructures cohérentes, d’un véritable Etat.
Jean-Philippe Belleau conclut : « Le premier des droits de l'homme ne serait-il pas le droit d'avoir un Etat ? »
Après deux siècles d’expérience, je ne suis pas sûr d’approuver sa conclusion; sous prétexte démocratique l’ONU s’attache à ne pas vouloir assumer l’exécutif d’une situation dramatique;
faudrait-il attendre le futur Président-Dictateur pour enfin entamer la reconstruction ? http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/12/31/l-imposture-des-nations-unies-en-haiti_1459294_3232.html
Rédigé par : Alain Soler | 12 janvier 2011 à 15:57
Sur-réaliste magique
"La Perle du bout des fous
Bon peuple Haïtien
Humble plébéien
Révolté frondeur
Peuple des arts, joueur-rieur"
Là-dessus, j'ai entendu un écrivain haitien dire que si l'irrationnel avait une telle présence dans la vie des Haitiens, c'était pour la rendre supportable.
"Ci-git dans quel Etat
Ce peuple grand-enfant
Ce peuple agonisant
Triste destin fière Hispaniola"
Rédigé par : Jeo | 12 janvier 2011 à 16:16
"Là-dessus, j'ai entendu un écrivain haitien dire que si l'irrationnel avait une telle présence dans la vie des Haitiens, c'était pour la rendre supportable."
L'irrationnel est la cause principal de la pauvreté et de la misère. Nous sommes en face d'un cercle vicieux. L'occident n'est surement pas responsable de la misère à Haïti. Ni de celle de l'Afrique, ni de celle du Pakistan, ni de celle de l'Inde, et encore moins de n'importe quelle autre partie de ce qu'on appel le tiers-monde. En fait, l'occident est responsable d'une seul chose: De sa propre richesse...
Cessons de nous auto-flageller pour les fautes des autres.
Rédigé par : G.M. | 12 janvier 2011 à 16:43
Une reflexion sur l'ecchec des ONGs
http://fabricemorisseau.blogspot.com/2011/01/idf-international-donation-fund.html
Rédigé par : Fabrice Morisseau | 13 janvier 2011 à 02:57
Morisseau: ce que vous proposez n'est rien d'autre que la spoliation des biens des ONG. Si des fonctionnaires prennent le contrôle de l'argent des ONG (une fraude), ils la gaspilleront entre eux et manipuleront les opinions publiques comme ils ont l'habitude de le faire avec l'argent de nos taxes. Les ONG ne sont pas parfaite mais prétendre que des agences gouvernementales ferait mieux qu'eux est rien d'autre qu'un autre mensonge gauchiste...
Rédigé par : G.M. | 13 janvier 2011 à 03:06
Récemment sur la chaîne Histoire ont été montrés des films sur l’Allemagne d’après 1945. La plupart des villes étaient au moins aussi détruites que Port-au-Prince aujourd’hui. Mais les Allemands (surtout les femmes, d’ailleurs) se sont vite mis au travail, sans attendre les “secours” ni le retour d’un Etat quelconque. Et les villes ont été déblayées en quelques mois. Avec des pelles et des brouettes. Et les briques ont été récupérées et nettoyées pour resservir aussitôt. Les villes allemandes ont ensuite été reconstruites dans la foulée. Aide-toi, le ciel t’aidera.
Les Haïtiens attendent manifestement que d’autres le fassent pour eux. Vivre au milieu des gravats ne semble pas les incommoder. Ils se contentent de consommer sous leur tente l’aide alimentaire et médicale apportée au jour le jour par les ONG. Depuis un an, 5% à peine des gravats ont été déblayés. Et pas une maison n’a été reconstruite.
Après la catastrophe naturelle, celle de l’assistanat !
Rédigé par : Cyrano34 | 13 janvier 2011 à 19:50