Ben Laden est mort deux fois : il a été tué par des soldats américains ( sur un scénario des frères Coen , genre True grit ) , au Pakistan, le 1er mai, mais l'avait déjà été, symboliquement, le 15 janvier au Caire.
Que nous avaient signifié alors les rebelles de la Place Tahrir ? La révolution égyptienne, comme la révolution tunisienne avant elle, annonçaient aux Arabes et au monde que, dans leur longue quête de la dignité et de la modernité, les Arabes ne souhaitaient pas restaurer le Califat, ni revenir à la Charia. Entre le retour au Temps du Prophète préconisé par Ben Laden, par la violence, et l'entrée dans le monde de la démocratie libérale, par le pacifisme, le 15 janvier, les Arabes avaient choisi. Tous les autres peuples musulmans, qui vivent encore en tyrannie, n'aspirent eux aussi qu'à cette "Fin de l'histoire" que leur paraît être la démocratie libérale.
Ben Laden, qui avait donc perdu la croisade pour l'avenir musulman, conservait une certaine utilité, locale, pour les militaires pakistanais : ceux qui le protégeaient. Le Pakistan, en effet, est un pays qui n'existe pas, mais une vague confédération de peuples à peine réunis par l'islam : un Pakistanais est avant tout un Sindhi, un Pendjabi, un Baloutche, ensuite musulman et, à la rigueur, citoyen du Pakistan. Le seuls vrais Pakistanais sont les militaires et les services secrets (généralement Pendjabi), dont la seule raison d'être est la guerre contre l'Inde, le frère ennemi séparé à la naissance, la Partition de 1947.
Sans Inde, plus de Pakistan et surtout plus d'armée pakistanaise. Celle-ci recourt à toutes les armes possibles, du nucléaire au soutien aux Talibans et au terrorisme. Ben Laden était capable de déclencher une attaque terroriste en Inde-même, où vivent plus de musulmans qu'au Pakistan : à plusieurs reprises, l'Inde a été déstabilisée par des attentats à caractère islamiste. Ben Laden, devenu un pion pakistanais, permettait aussi de tenir en échec l'armée américaine, en la clouant au sol en Afghanistan. Ben Laden était enfin une bombe à retardement dans les mains des Services secrets pakistanais. Dans l'hypothèse où les Etats-Unis se rapprocheraient trop de l'Inde, au détriment du Pakistan, il était possible d'activer le réseau Ben Laden : ce Ben Laden valait plusieurs bombes atomiques.
Le pion a été capturé, mais l'armée pakistanaise ne l'est pas : la partie continue. On se demande soudain si celle-ci se joue bien en Afghanistan. Ne s'est-on pas trompé de terrain , trompé de guerre et trompé d'ennemis? Lutter contre les Talibans , créature de l'armée pakistanaise avec le mol soutien de celle-ci , apparaît comme une erreur stratégique. La disparition de Ben Laden , hôte et otage de l'armée pakistanaise , invite à regarder l' échiquier dans on son ensemble et à se rappeler que le jeu d'échec a été inventé dans la région.
Ne pas trop attendre des révolutions arabes
Recep Tayyip Erdoğan vient de faire démolir le monument qui célébrait la cohabitation pluri-séculaires entre le peuple turc et le peuple arménien. Voilà pour les islamistes modérés et pro-européens. Ce monument, qui évitait de dénoncer le génocide, a été déclaré "obscène" par Erdoğan.
En Égypte, les frères musulmans fondent leur parti.
En Tunisie, les islamistes se positionnent pour récupérer le mouvement d'émancipation.
G.S. nous présentait l'islamisme soudanais des années 80 comme un particularisme folklorique local sans conséquences, du fait de l'ambiance nonchalante africaine.
On aurait dit Sartre dissertant sur l'atmosphère de la révolution cubaine, ou Sollers, sur l'esprit immortel du peuple chinois.
Rédigé par : Jeo | 02 mai 2011 à 18:32
Toute religion est un projet politique, et vice-versa.
Encore pire : seule les religions survivent, comme projet politique.
Rédigé par : Jeo | 02 mai 2011 à 18:34
Nietzsche ou Hegel
Le temps linéaire ou le temps circulaire ? La lumière au bout du tunnel de cauchemar dont nous essayerions de nous réveiller ou "plus cela change, moins cela change" ?
Mais cette sortie de l'histoire, cette fin de l'histoire n'est-elle pas une forme de messianisme, d'avènement d'un temps idéal ?
Ce qui est sûr pour Nietzsche, comme pour Hegel, c'est que la religion est la grammaire du pouvoir. La religion est la langue qui permet d'exprimer le souhait commun, l'espérance collective et ancestrale.
L'opposition entre l'Islam et le Christianisme dépasse la simple opposition religieuse. Ces religions sont l'expression d'un antagonisme plus profond et plus ancien qu'elles.
Rédigé par : Jeo | 02 mai 2011 à 18:51
Obama remonte dans mon estime depuis quelques temps. Avec bien sur le coup contre Ben Laden, mais aussi sur Guantanamo qui ne fermera pas et son recentrage à droite en économie.
D.J
Rédigé par : D.J | 02 mai 2011 à 19:13
Mais dites-moi, Monsieur Sorman, si ce que vous dites était vrai, à savoir que “tous les peuples musulmans n'aspirent eux aussi qu'à cette "Fin de l'histoire" que leur paraît être la démocratie libérale”, et qu’ils ont déjà “tué symboliquement Ben Laden”, alors à l’annonce de sa mort réelle ils devraient manifester leur joie, sortir dans les rues en dansant, n’est-ce-pas ?
Comment se fait-il qu’on ne voie rien ? pas la moindre manifestation de rue ? pas le moindre rassemblement, de Dunkerque à Tamanrasset ? Pourtant avec Facebook, c’est facile d’en improviser un ...
Cette histoire de “l’immense majorité des musulmans” qui seraient des modérés exécrant les fondamentalistes, ce serait donc une fable ?
Pour l’instant c’est plutôt l’Arlésienne : on en parle beaucoup, on ne les voit jamais.
Et les bombes continuent d’exploser : quinze morts à Marrakech la semaine dernière.
Tiens, là non plus pas de manifestation de protestation dans les rues marocaines ni ailleurs.
Rédigé par : Cyrano34 | 02 mai 2011 à 21:06
Sorman est optimiste. Peut-être a t-il tort, mais l'histoire le dira. Je n'ai pas vu non plus de manifestations de joie en Russie et franchement, pas grand chose ici aux US. Donc pas très juste d'accuser "les musulmans" (ce qui ne veut pas dire grand chose) de ne pas danser dans les rues. Pas plus qu'ils n'ont dansé (à part les fanatiques usuels) lors de 9/11.
Par contre, que la mosquée de paris ou d'ailleurs ne nous les brise pas avec leur indignation sur la sépulture aquatique de Ben Laden. Comme si le Vatican s'était indigné qu'on ne mette pas Hitler dans une sépulture fleurie et marquée d'un beau monument.
Il y a, au coeur de l'Islam, un obscurantisme latent, que l'on trouve dans tout système de pensée qui privilégie (soi-disant) l'au-delà à l'ici et maintenant.
Et s'il n'y a pas décollage économique rapide des nouvelles démocraties arabes, il y a fort à parier que l'expérience tournera au profit des frères musulmans et similaires.
Rédigé par : ETF | 02 mai 2011 à 21:29
GS : « Sans Inde, plus de Pakistan »
Sans Chine, plus de Taiwan
Sans Europe, plus de Belgique
Cela sent la réflexion Jeo-politique fruit gâté d’un nihilisme avancé
Rédigé par : Alain Soler | 02 mai 2011 à 22:04
" Comme si le Vatican s'était indigné qu'on ne mette pas Hitler dans une sépulture fleurie et marquée d'un beau monument. "
ETF,
Comme catholique, on a déjà connu mieux qu'Hitler. Hitler était athée ; Ben Laden, Musulman.
Vous êtes gentil, mais Hitler, vous pouvez le garder dans le camp "laîc et républicain".
Si en plus, vous êtes végétarien et que vous aimez les bergers allemands, je vous plains.
"Cela sent la réflexion Jeo-politique fruit gâté d’un nihilisme avancé"
Nihilisme, non. Mais folichon, non plus. Le désespoir est une forme d'optimisme intolérable. Comme si on pouvait se le permettre.
Rédigé par : Jeo | 03 mai 2011 à 00:39
Nietzsche critiquait les religions dans le sens qu' elles niaient la terre pour un au delà qui n' existe pas. L' éternel retour, c' est vivre des moments dans la vie tels qu' on veut les revivre une éternité de fois. Je préfère le pessimisme schopenhauerien qui a été systématisée dans son oeuvre Le monde comme volonté et représentation. Il y explique la chose en soi, la philosophie de Kant, ...
Rédigé par : Kim Jong Ilien | 03 mai 2011 à 00:49
Hitler, laïc et républicain... on aura tout lu. Vous aimez les mythes, cher Jeo, surtout lorsqu'ils vous arrangent. Humain... trop humain.
Débat parfaitement inutile, mais c'est le but même du Café du Commerce, donc:
“The folkish-minded man, in particular, has the sacred duty, each in his own denomination, of making people stop just talking superficially of God's will, and actually fulfill God's will, and not let God's word be desecrated. For God's will gave men their form, their essence and their abilities. Anyone who destroys His work is declaring war on the Lord's creation, the divine will.”
( Adolf Hitler, Mein Kampf, Ralph Mannheim, ed., New York: Mariner Books, 1999, p. 562. )
Vous en voulez d'autre?
“My feeling as a Christian points me to my Lord and Savior as a fighter... "
http://ahquotes.tripod.com/
Rédigé par : ETF | 03 mai 2011 à 00:51
Le Pakistan est à la fois armés par les USAs (F16) et la Chine.Durant la guerre en Afghanistan contre les soviétiques, les USAs ont soutenus Ben Laden et la Chine financée par l' Arabie Saoudite a aidé le programme nucléaire pakistanais pour faire un sale coup à leur ennemi de l' époque : l' URSS. En 1962, l' APL a largement battu l' armée indienne mais en 1971, le Pakistan a largement perdu en moins de 2 semaines, du point de vue conventionel, l' armée pakistanaise ne fait pas le poids: http://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_guerre_indo-pakistanaise
Rédigé par : Kim Jong Ilien | 03 mai 2011 à 00:54
Dans Mein Kampf, il se donne deux grands modèles
Luther : "le grand rénovateur de toutes choses allemandes"
et Frédéric II
Comme catholiques, on peut difficilement trouver pire.
"The folkish-minded man, in particular, has the sacred duty, each in his own denomination, of making people stop just talking superficially of God's will, and actually fulfill God's will, and not let God's word be desecrated. For God's will gave men their form, their essence and their abilities."
Cela sent son Hegel. Chez Hegel, Dieu, ou la partie visible, appréhendée de Dieu, c'est la volonté collective, l'essence du peuple. Le Dieu d'Hegel, c'est le nationalisme, les génies nationaux, au premier rang desquels le génie allemand.
Hegel n'a jamais été aussi populaire qu'aujourd'hui. Et, alors que, selon moi, il représente la quintessence de l'esprit de protestantisme (nationalisme), je me dois de dire qu'il n'a jamais eu aussi bonne réputation chez les cathos qui sont en train de l'adopter. On verra ce que cela donne, mais je crains le pire.
Rédigé par : Jeo | 03 mai 2011 à 01:23
Protestants, Catholiques, je vous laisse vous écharper. Mais qu'on ne vienne pas me dire qu'Hitler était un grand laïc et encore moins un athée.
Pour en revenir à nous moutons, la mosquée de Paris a perdu une occasion de se taire. Et au cas où c'était en réponse à une question, un "No Comment" eut été préférable.
Rédigé par : ETF | 03 mai 2011 à 02:35
"qu'on ne vienne pas me dire qu'Hitler était un grand laïc et encore moins un athée"
Demandez à la soeur de Nietzsche.
Rédigé par : Jeo | 03 mai 2011 à 09:54
La haine de la Bible est quand même ce qui caractérise le mieux le nazisme, non ?
Rédigé par : Jeo | 03 mai 2011 à 09:57
G.Sorman raconte vraiment n'importe quoi. Il faut rappeler que Ben Laden est un citoyen saoudien qui a eu des liens avec la CIA américaine. Ce sont les Etats-Unis qui ont créé Ben Laden. Le fait que Ben Laden s'est retourné contre les Etats-Unis symbolise l'échec de la politique stratégique américaine.
La mort de Ben Laden est une mise en scène. Pourquoi maintenant, alors que les Etats-Unis ont les moyens de le capturer vivant en 2001 ? En réalité, ça arrange bien les Etats-Unis qui utilisent Ben Laden comme allié pour faire la guerre contre l'Afghanistan. Maintenant qu'il y a Khadafi dans le rôle du diable, les Etats-Unis se débarrassent d'un allié encombrant. A tous ceux qui dansent, la mort de Ben Laden n'arrête pas la guerre d'Afghanistan, ne change rien au terrorisme, au contraire les risques d'attentats vont être plus importants... Le tout sécuritaire des USA a donc échoué. Ben Laden est mort, mais d'autres Ben Laden vont naître et le terrorisme va continuer !
Rédigé par : Empereur | 03 mai 2011 à 12:23
"La haine de la Bible est quand même ce qui caractérise le mieux le nazisme, non ?"
Non.
Rédigé par : ETF | 03 mai 2011 à 13:20
" Ce sont les Etats-Unis qui ont créé Ben Laden. Le fait que Ben Laden s'est retourné contre les Etats-Unis symbolise l'échec de la politique stratégique américaine. "
A ce moment là, on peut prétendre aussi que le commandant Massoud fut aussi une création des Etats-unis. Ben Laden fut logistiquement soutenu par les USA comme tout ceux qui ont résisté à l'URSS en Afghanistan.
N'oublions pas que Les USA se sont se sont aussi alliés avec Staline pour anéantir le nazisme. Et qu'après l'URSS est devenue le pire énemmis des USA. vous direz aussi que cette politique stratégique de la deuxième guerre mondial a échouée?
" Le tout sécuritaire des USA a donc échoué. Ben Laden est mort, mais d'autres Ben Laden vont naître et le terrorisme va continuer ! "
Il n'empêche que les citoyens américians ont échappé de puis 10 ans à des attentats terroristes d'Al Qaeda sur le sol américain.
D.J
Rédigé par : D.J | 03 mai 2011 à 14:21
Justice est faite
Oui il faut féliciter les autorités américaines et en premier lieu le Président Obama pour avoir rendu justice aux trois mille victimes de Ben Laden dans les tours du Trade Center.
Ainsi si dix années de traque auront été nécessaires, dix années d’efforts et ces mêmes dix années de souffrances pour les victimes mais enfin au final dix années suffisantes pour abattre un symbole, celui de la terreur absurde et sanguinaire.
Rien ne pouvait se substituer à cette échéance, à ce serment fait au peuple américain et naturellement pas le printemps arabe ; voila une bonne chose de faite !
L’exploit de l’opération Geronimo c’est celui d’avoir enfin pu identifier la cache résidentielle et bourgeoise du bourreau et d’avoir su garder le secret ;
clés du succès de l’opération des forces spéciales américaines.
Le déroulement: cette intervention dans une résidence privée sans autre moyen de défense que des armes légères au milieu d’un environnement « neutre » réputé ami, face à quelques terroristes et une famille – à priori moins d’une dizaine de personnes tous « ennemis » sans otages à sauvegarder –
Cette intervention ne présentait aucune difficulté militaire ; néanmoins les forces spéciales ont perdu un hélicoptère et n’ont pas réussi à ramener Ben Laden vivant pour qu’il soit présenté à la justice - comme Obama a déclaré en avoir donné l’ordre -
En comparaison on mesure la difficulté pour les forces de la Licorne et de l’ONU en Cote d’Ivoire pour avoir réussi à exfiltrer Bagbo – vivant - de son palais bunker entouré de très nombreux soldats et miliciens lourdement armés sans avoir subi la moindre perte.
Alain
Rédigé par : Alain Soler | 03 mai 2011 à 15:54
Opération Géronimo ? Le type qui donne des noms aux opérations de commando devrait changer de métier.
Inhumé en pleine mer, un premier mai : pour les pèlerinages cela va être coton.
Hier, tous les commentateurs français condescendants envers la naïveté des américains qui "croyaient" sincèrement que les musulmans avaient des rites "maritimes" en sus de leurs enterrements rituels.
Qui est naïf ?
Rédigé par : Jeo | 03 mai 2011 à 22:22
"La haine de la Bible est quand même ce qui caractérise le mieux le nazisme, non ?"
Non.
ETF, vous êtes l'esprit qui toujours nie. Ce n'est pas malin.
D'accord avec votre réponse. Il n'y a pas plus énervant que les gens qui vous somment d'être de leur avis.
Rédigé par : Jeo | 04 mai 2011 à 00:05
En Gelbique, le Parti Socialiste est en train d'hypothéquer ce qu'il reste de droit aux francophones, contre des sous et des miettes de pouvoir et de considération.
Le parti socialiste wallon n'a pas de pays ; il a des intérêts. Le fric et le parti, voilà la devise des socialistes wallons.
Ils nous déshonorent constamment ; les wallons (un sur trois)continuent de voter pour ce parti.
Pourquoi ? Les wallons, les francophones n'ont pas de pays ; ils ont le parti socialiste. C'est l'institution à laquelle ils se raccrochent, tout en sachant que le PS wallon nous a amené à la ruine et nous conduit dans le mur.
Rédigé par : Jeo | 04 mai 2011 à 11:56
Obama +11 points dans les sondages
Que peut faire Sarkozy ? Liquider Yvan Colonna ? Vendre les droits de l'épopée Human Bomb à Hollywood ? Plancher sur une sequel ? Décidément, Sarkozy doit tout faire tout seul.
Rédigé par : Jeo | 04 mai 2011 à 17:21
" Obama +11 points dans les sondages
Que peut faire Sarkozy ? Liquider Yvan Colonna ? Vendre les droits de l'épopée Human Bomb à Hollywood ? Plancher sur une sequel ? Décidément, Sarkozy doit tout faire tout seul. "
Il reste à Sarkozy ses Rafales. Une bombe bien placé sur Kadhfi est ce sera:
Sarkozy-Obama 1 à 1
Beaucoup sur la blogosphère voient dans la mort de Ben Laden un coup monté par Obama pour s'assurer les prochaines élections.( Notons qu'il serait con de ne pas en profiter ).
Mais ces élections ce n'est pas dans 3 semaines mais fin 2012.
D'ici là, le soufflé sera retombé. L'inquiétude des américains reste l'économie du pays et le chômage. C'est sur cela qu'Obama et les républicains vont jouer l'élection présidentiel.
D.J
Rédigé par : D.J | 04 mai 2011 à 18:45
Le prochain coup de pub pour Obama sera probablement un retrait plus rapide que prévu des troupes américaines d'Afghanistan, après la grande réconciliation entre pouvoir actuel et talibans, avec la bénédiction du Pakistan...
Mais pour le chômage, ce sera sûrement plus dur...
Rédigé par : El oso | 04 mai 2011 à 19:21
Aujourd'hui dans le métro, un jeune black (13 ans) qui explique, avec beaucoup de sérieux, à trois jeunes blacks, qu'il existe deux types de musulmans : ceux qui sont musulmans par conformisme, pour avoir une religion et ceux qui sont prêt à sacrifier leur vie, qui sont très rares et très précieux.
Cela me fait penser à l'histoire de Samson, qui était mon histoire préférée de la Bible quand j'étais jeune garçon.
A première vue, on pourrait penser qu'il s'agit d'une histoire simpliste, genre Rambo biblique.
Mais à y regarder de plus prêt, il y a dans cette histoire tous les éléments d'un cocktail molotov détonant.
1. La force naturelle, la supériorité insouciante, confiante et généreuse d'elle-même 2. La simplicité trompée et la perfidie 3. l’humiliation irréparable et la trahison 4. le remords 5. la contrition et le martyr rédempteur et kamikaze
Martyr juif, martyr musulman. Et martyr chrétien.
Aucune religion ne doit plus aux martyrs que la religion catholiques.
Mais il y aune différence de taille : les martyrs catholiques sont de pures victimes passives, impuissantes, livrées, abandonnées au déchaînement de violence. Seules.
Ce qui me frappe, c'est que le jeune black avait immédiatement un ascendant sur ses camarades. Pourquoi ?
Parce qu'il évoque la violence, qu'il la met sur la table, qu'il l'impose à ses camarades. Violence, pouvoir et pureté sont liées chez les puritains ; l'Église hait le sang (mais elle sait que Dieu, lui ...)
Rédigé par : Jeo | 05 mai 2011 à 00:44
Et depuis quand l'église hait-elle le sang (ou les cendres)?
Giordano Bruno, voilà un vrai martyr, mort pour la connaissance et la liberté de penser, exécuté par ?
Rédigé par : ETF | 05 mai 2011 à 03:31
Oh, ETF, arrêtez de faire votre Blandine !
"L'Église hait le sang." est une formule consacrée aussi vieille que l'Église.
Rédigé par : Jeo | 05 mai 2011 à 09:42
ut quam clementissime et citra sanguinis effusionem puniretur "
D'ailleurs Giordano Bruno, magicien, prêtre défroqué, puritain iconoclaste et anti-catholique (haine de la trinité, du paradoxe et de la consubstantialité) primaire, secondaire et tertiaire, calviniste, puis excommuniépa les calvinistes et persécuté par les anglicans, est un très bon exemple.
Wiki :
"Le 20 janvier 1600, Clément VIII ordonne au tribunal de l'Inquisition de prononcer son jugement qui le déclare hérétique et qui, « devant son extrême et résolue défense», le condamne à être remis au bras séculier pour être puni, selon la formule habituelle, « avec autant de clémence qu'il se pourrait et sans répandre de sang » (« ut quam clementissime et citra sanguinis effusionem puniretur »).
À la lecture de sa condamnation au bûcher, Bruno commente : « Vous éprouvez sans doute plus de crainte à rendre cette sentence que moi à la recevoir. ». Le 17 février 1600, il est mis nu, la langue entravée par un mors de bois l'empêchant de parler et de crier, sur le Campo Dei Fiori et supplicié sur le bûcher devant la foule des pèlerins venus pour le Jubilé."
"Il lui arrive de concéder un geste de rétractation, mais se reprend toujours : « Je ne recule point devant le trépas et mon cœur ne se soumettra à nul mortel. » Le pape Clément VIII somme une dernière fois Bruno de se soumettre, mais Bruno répond : « Je ne crains rien et je ne rétracte rien, il n'y a rien à rétracter et je ne sais pas ce que j'aurais à rétracter."
Somme toute, l'Église lui a accordé le martyr qu'il réclamait.
27 ans de prêche et 10 ans de procès, zéro rétractation : on peut comparer avec les régimes totalitaires. Personne ne garantit mieux la liberté d'expression que l'Église.
Rédigé par : Jeo | 05 mai 2011 à 09:59
"Somme toute, l'Église lui a accordé le martyr qu'il réclamait."
Hohoho, hahahaha!!!
Voilà donc la deuxième mort de Bruno. Et vive le Saint tribunal de l'Inquisition.
"Personne ne garantit mieux la liberté d'expression que l'Église."
Hahahaha, hihihihi!!!
Rédigé par : ETF | 05 mai 2011 à 14:12
Rajoutons qu'il était violement opposé au culte marial, comme par hasard.
De toute façon, l'Eglise défendait Aristote, père de l'Église : on peut l'accuser de sectarisme scientifique mais pas religieux.
Rédigé par : Jeo | 05 mai 2011 à 15:54
assez d'accord avec vos propos sur BFM ce soir.
Rédigé par : Le Parisien Liberal | 06 mai 2011 à 19:24
Au sortir de la première guerre mondiale, un jeu faisait rage en France : il s'agissait de compter le plus rapidement possible le nombre de barbe dans une assemblée. Paul Morand était, parait-il, très doué.
Pour ceux qui vont en Tunisie aujourd'hui (les retraités européens qui vont y rechercher un bateau, ou qui retrouve leur appartement), ce jeu devient de plus en plus difficile : épidémie de barbe. L'effet Guevara, sans doute.
En Egypte, la révolution s'est trouvé un ennemi à la taille de son courage : la minorité (1/10) copte.
Rédigé par : Jeo | 08 mai 2011 à 10:25
What's wrong with Le Monde ?
La section Japon disparaît mais l'Europe ne revient pas.
On passe d'"International" à "Planète". Nouvelles des carottes ? Opinion des opossums ?
Rédigé par : Jeo | 09 mai 2011 à 13:14
"Le Monde" devrait changer de nom et s'appeler "La France". Ce n'est plus du tout le journal global, parlant des differents evenements et enjeux qui concernent et interessent la planete.
Je ne sais pas si c'est un declin de ce journal en particulier et de la presse en general, ou alors un des resultats de la perte d'influence de la langue francaise.
Probablement les deux. Mais le resultat est vraiment pathetique. Comparer Le Monde aux grands journeaux de langue anglaise, comme le NY Times par exemple fait tres mal.
Ou sont les analyses de fond? Les informations sur les pays et regions eloignees? Les grands reportages? Tout cela a disparu (ou presque) au profit des depeches d'agence de presse et des articles 100% franco-francais sur les elections ou les dernieres declarations de tel ou tel sous secretaire d'etat pou encore les scandales ne concernant que la France (type Worth ou Bettencourt) etc...
Rédigé par : Avidadollars | 09 mai 2011 à 16:11
La presse n'a plus de blé. It's as simple as that. Les lecteurs ne veulent plus d'analyses de fonds. Ils n'ont de toute façon pas la patience de les lire. On veut du live, de l'immédiat, avec des images voire des vidéos, et pas plus d'une page de texte. Les dépêches de l'AP ou de l'AFP, qui sont souvent de véritables petits articles et non plus un simple énoncé factuel, suffisent amplement à nourrir ce nouvel appétit.
Il sera intéressant de voir si le NY Times parvient à convertir ses lecteurs web gratuits en lecteurs payants. Et comme prévu, on lit de plus en plus d'articles dans Le Monde et ailleurs qui sont produits par le NY Times et simplement traduits.
Pourquoi donc y-a-aurait-il besoin de 200 journalistes quand 20 suffisent...
De même que Radio France, la BBC, ou NPR aux US, il y aura sans-doute demain des journaux "publics", financés en partie par le contribuable, avec un contenu de qualité, puisque l'info, la vraie, ça ne paie plus.
Rédigé par : ETF | 09 mai 2011 à 17:46
"La presse n'a plus de ble". Ok. "Les lecteurs ne veulent plus d'analyses de fonds". Pas ok.
Regardez en France le succes de XXI par exemple. C'est ecrit et imprime (pas virtuel donc), y'a pas de pub (a la difference de TOUTE la presse ecrite), et il n'y a QUE des grands reportages type ce qu'on trouve dans le fameux "New Yorker" ou encore dans le Magazine du NY Times du weekend, c'est-a-dire des articles tres long s'etalant sur souvent plus de 10 pages. XXI connait un succes incroyable en France et (j'ai eu un exemplaire entre les mains et je vais probablement m'abonner) la production est de qualite. C'est vrai que ce n'est pas un quotidien. Mais cela prouve que la demande pour ce type d'info est la, contrairement a ce que vous ecriviez.
Mais ce que je disais est different. Je parlais du fait que Le Monde ait perdu son caractere international et global qu'il avait jusqu'a il y a plus de 20/25 ans. Ce journal traitait de facon serieuse des problemes internationaux et etait dans toutes les chancelleries. Aujourd'hui, il ne parle plus que des chiens ecrases a Paris, Lyon ou Marseille, et quand il est plus serieux ce ne sont pratiquement que des sujets ou polemiques strictement franco-francais.
Declin de la presse? Ou de la langue francaise? Probablement les deux. La langue francaise n'est plus un vecteur pour parler des sujets globaux avec des interlocuteurs globaux. Qui a Pekin, Dehli ou Brasilia lit Le Monde? Plus personne parce que plus grand monde ne parle francais.
Rédigé par : Avidadollars | 09 mai 2011 à 18:08
First thing first
Le français ne perdrait pas tant d'influence si on le défendait au lieu de se lamenter ou de se réjouir sur sa perte d'influence.
Il faudrait d'abord que les français se familiarisent avec l'idée que leur zone d'influence dans le monde a changé : l'Afrique et l'Europe, d'abord.
Il faudrait se visser cela dans le crâne.
Si la France et la langue française ont un avenir, celui-ci accompagnera l'évolution de ces deux régions.
Au lieu de pleurer sur le temps jadis, la France ferait bien de réfléchir sur comment défendre sa culture du Congo à Berlin : aucun européen ne peut prétendre être civilisé, ou connaître la culture européenne, sans connaître le français, contrairement à ce que l'on aimerait souvent croire et faire croire dans l'île aux chiens et aux chèvres, ou chez les flamingants, qui eux aussi nous chantent l'air du déclin de la France.
Mitterrand, Chirac, Sarkozy : que de décennies perdues pour la francophonie.
Rédigé par : Jeo | 09 mai 2011 à 18:59
Kill Bin Laden
Oussama Ben Laden n’est plus…
Je voudrais envoyer aux plus proches du défunt un petit billet pour leur exprimer mes doléances plutôt que mes condoléances…
Mais je ne sais pas à qui les adresser.
A l’Amérique qui en a fait un guerrier puis un meurtrier et enfin un fou à lier qui croyait détenir le verbe sacré.
A Israël, qui n’a jamais feint de le craindre, mais qui a néanmoins subtilisé son anathème pour transformer ses élus en électeurs et ses ennemis en états unis.
Ou bien aux services secrets du monde entier qui ont fait semblant de le pourchasser ou fait exprès de l’épargner.
Mais tout compte fait, on ne dira jamais à qui ses crimes ont profité sous peine de se mettre à dos tous les réseaux de la désinformation.
Quant à l’Arabie, elle n’a désormais plus rien à se reprocher, elle peut se rapprocher de Dieu et cesser de lui cacher son jeu : en lui avouant enfin qu’à part l’or noir, tout le reste est blanc…
Ben Laden est mort… mais ses ombres navrantes sont toujours flottantes dans la mémoire de chaque homme, qui sait que la vérité n’est qu’un tis su de contre-vérités.
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/05/kill-bin/
Rédigé par : le journal de personne | 10 mai 2011 à 16:25
Le Pakistan, la Corée du Nord : la démocratie en Chine est une question de sécurité pour le monde développé. La Chine s'appuie systématiquement sur des pays "incontrôlables", qui peuvent adopter ce genre de comportement parce qu'ils sont soutenus par la Chine. Pour les travaux de sape et les menaces, la Chine sous-traite à l'étranger.
Rédigé par : Jeo | 22 mai 2011 à 21:31