La légalisation du mariage homosexuel, la nuit dernière, par le Congrès de l'Etat de New York , confirme un principe non écrit de la démocratie en Amérique: les minorités organisées l'emportent généralement sur la majorité.
Tocqueville craignait que la démocratie américaine, puis universelle, n'étouffe les libertés sous le poids majoritaire d'un conformisme obligatoire. C'est l'inverse qui se produit.
A examiner toutes les grandes causes triomphantes, depuis l'abolition de l'esclavage, l'égalité civique , à l'initiative de quelques Eglises au départ, au dix-neuvème comme au vingtiéme siécle, ( les militants gays se sont identifiés aux noirs lutttant pour leurs droits civils), les majorités élues ou sondées, ont toujours été délogées par des minorités organisées. New York est donc le sixiéme Etat où le mariage homosexuel devient légal, et le plus important symboliquement, ceci en dépit des réticences de la majorité du peuple américain ( Barack Obama est lui-même embarassé et ne s'est livré à aucun commentaire).
Les partisans du mariage gay, pour contourner l'opinion publique conservatrice, ont eu recours aux armes habituelles du militantisme: transformer leur combat en une cause, évoquer les droits individuels qui dans la Constitution et la civilisation américaines l'emportent sur le collectif, s'entourer de bons avocats et last but not least, dominer le discours médiatique avec des moyens financiers considérables ( pages de publicité dans la presse, spots télévisés).
Pour comparer ce qui n'est pas comparable mais l'est tout de même un peu, le sociologue Peter Berger cité précédemment , avait montré comment les partisans de l'interdiction du tabac, étaient parvenus, dans les années 1980, à transformer leur préférence particulière en une cause triomphante: une mystique ( ou quête de l'immortalité), dit Berger, soutenue par de bons avocats en quête de réparations financières par les grandes compagnies de tabac, renverse les montagnes et triomphe toujours contre la majorité. La lutte contre le réchauffement climatique, qui laisse sceptique la majorité des Américains, est organisée sur le même modèle ( mystique+ contentieux+ pseudo science+ des fonds ) que la lutte contre le tabagisme : par pseudo science, j'entends les risques encourus par les fumeurs passifs ( non démontrés) ou la menace que le réchauffement climatique ferait courir à la civilisation ( Gore dixit).
Autre manifestation significative de la tyrannie des minorités: le combat pour ou contre le droit à l'avortement. En ce moment, les Républicains sélectionnent le candidat qui défiera Barack Obama: celui-ci doit obligatoirement se déclarer pro-life , c'est à dire anti droit à l'avortement. Le candidat Démocrate à l'inverse, ne pourra être que pro choice, pour ce droit. La majorité des Américains estiment que l'avortement est un choix personnel, regrettable ou pas, mais ce sont les minorités organisées qui en font un test décisif.
Ceci dit , Meilleurs voeux aux futurs couples homosexuels New Yorkais : savent-ils ce qui les attend? Ceci est une autre histoire.
Le taux de divorce ne veut pas dire grand-chose. On divorce beaucoup plus à Bruxelles qu'en Flandre. Je connais un belge d'origine tunisienne qui a financé son mariage avec ces deux premières unions. Les mariages blancs servent à financer les mariages en blanc.
Rédigé par : Jeo | 06 juillet 2011 à 14:26
Je me trompe entre 2/3 et 3/4 des mariages voués à l'échec.
Rédigé par : Jeo | 06 juillet 2011 à 14:51
c'est donc bien le mariage civil et les avantages fiscaux des mariés qu'il faut supprimer
http://leparisienliberal.blogspot.com/2011/06/se-battre-pour-le-mariage-gay.html
Rédigé par : Le Parisien Liberal | 06 juillet 2011 à 19:18
Gramscisme et homosexualité.
http://naibed.blogspot.com/2008/07/suite-de-larticle-prcdent.html
Rédigé par : Elisabeth An Nai | 07 juillet 2011 à 14:19