New-York,
Avant que Dominique Strauss-Kahn ne transforme la direction du FMI en une tribune publique, ses prédecesseurs agissaient en silence: non par discrétion mais parce que leur statut de haut fonctionnaire leur interdisait de prendre des positions publiques et que, par ailleurs , employés par des gouvernements , ils ne pouvaient pas manifester une véritable indépendance. Il est ainsi notoire que Michel Camdessus ou Jacques de Larosiére désapprouvèrenr des prêts à fonds perdus à la Russie et quelques autres kleptocraties : ils durent tout de même éxécuter. Ce silence obligé ne les empêchait pas de préconiser auprés des Etats membres, la création de bonnes institutions à même de générer la croissance à long terme. C'est ainsi , grâce à cette pédagogie discrète, que la plupart des Etats se sont dotés de Banques centrales indépendantes qui en gérant les monnaies de manière stable et prévisible, ont éliminé l'inflation pernicieuse et enclanché le développement de nombreux pays d'Afrique et d'Amérique latine.
Hélas, Strauss-Kahn depuis son perchoir et par ambition, s'était lancé dans les conseils en politique économique conjoncturelle, le plus aléatoire, le moins scientifique des exercices puisqu'il est dicté par les échéances électorales des Etats membres. Le FMI a ainsi contribué à encourager la "relance" de l'économie par la dépense publique depuis la panique financière de 2008: aucun emploi, aucune croissance n'en a surgi mais seulement une dette mirobolante qui paralyse la croissance et l'emploi.
A ce seuil, Madame Lagarde a repris à son compte le script que Strauss Kahn avait dû oublier sur la table et exhorte à son tour les Etats membres à en faire plus! Il faudrait peut-être , après trois ans de griboullages dits keynésiesn pour faire savant , que ces Etats en fassent moins. C'est en substance ce qu' a déclaré Jean Claude Trichet à la même conférence de Jackson Hole , Wyoming , contredisant point par point Madame Lagarde mais avec tant de délicatesse que nul ne s'en est aperçu. Trichet , se fondant sur la pratique et l'expérience des nations, a fait observer que celles qui s'en sortaient le mieux , l' Allemagne pour ne pas la citer, avaient depuis des années amélioré leurs structures de production et en particulier, rendu plus flexible le marché du travail. Disciple de Joseph Schumpeter et pas de Keynes, Trichet est un adepte de ce que l'économiste autrichien appelait la "destruction créatrice" : c'est quand on peut supprimer des activités obsolètes qu'il est permis d'en créer des innovantes. Tout en aidant à la reconversion des travailleurs en difficulté.
Tout marché dont on ne peut pas sortir est un marché où il est difficile d'entrer: on comprend ainsi que ce qui est public étant immuable, plus le secteur réglementé est vaste, moins la création d'emplois nouveaux est aisée. Plus la dette est importante, moins le capital à risque pour des activités nouvelles est disponible. Sans toujours citer le cas de la France, où rien n'é été fait depuis 2008 pour un marché plus dynamique, arrêtons -nous un instant au Japon: contrairement à l'idée que l'on s'en fait, il est à peu prés impossible au Japon de fermer une entreprise , ni de licencier: l' Etat offre même son soutien aux entreprises en difficulté pour qu'elles restent en activité: on les appelle des entreprises zombies. Pas de chômage mais plus de croissance et un épuisement de l'innovation: tel est devenu le Japon nouveau.
On regrettera donc que Mme Lagarde use de son influence toute fraîche pour entonner de vielles rengaines au lieu d'étudier le monde tel qu'il est et que Trichet connait mieux qu'elle. On regrettera aussi que Madame Lagarde, attirant justement l'attention sur la faiblesse des ressources en capital de certaines banques européennes, ait fait appel à une recapitalisation publique comme si les banques n'étaient pas des entreprises et comme si elles ne pouvaient pas renouveler leur actionnariat: décidément, l'économie n'est pas pour la directrice du FMI une discipline .
Le 9 septembre , lors d'une réunion des Ministres des finances à Cannes, Madame Lagarde déclare que son évaluation des besoins financiers pour la recapitalisation des banques européennes était fausse et qu'un nouveau document plus exact serait prochainement diffusé. Valéry Giscard d' Estaing déplore que l'on ait nommé à la tête du FMI une personne aussi "incompétente" .L' erreur de madame Lagarde aura tout de même provoqué une panique boursiére et suscité quelques milliers de licenciements dans le secteur bancaire. On finit par regretter les frasques de Dominique Strauss Kahn: lui au moins aura démissioné.
New-York,28 août
Samedi 27 août 2011, à Jackson Hole, Christine Lagarde a parlé de la situation économique et financière. Surtout, elle a prononcé une phrase très importante en ce qui concerne l'Europe.
Elle a dit ce qu'elle pensait de la situation financière en Europe : "banks need urgent recapitalization."
"En Europe, les banques ont besoin d'une recapitalisation urgente."
http://www.imf.org/external/np/speeches/2011/082711.htm
En clair : les banques européennes sont sous-capitalisées. Le ralentissement de la croissance dans tous les pays d'Europe va avoir des conséquences dévastatrices sur les banques. Si par malheur il n'y avait pas de recapitalisation, les banques européennes feraient faillite.
Problème : où trouver l'argent pour cette "recapitalisation urgente" des banques européennes ?
Je sens que les contribuables vont encore morfler.
Rédigé par : BA | 28 août 2011 à 23:44
Monsieur Sorman fait comme Fillon et Sarkozy : il n'arrête pas de citer l'Allemagne comme un modèle et de vanter ses résultats. Pourtant, il y a plein de pays qui surpassent l'Allemagne et qui n'appliquent pas la dérèglementation du marché. On peut par exemple citer la Belgique ou même l'Iran qui connaît une croissance de 2,3%. Le fait de citer l'Allemagne, c'est par pur idéologie ?
Rédigé par : Empereur | 29 août 2011 à 01:39
L' Iran est en effet un bon modèle : je n' y avais pas pensé. Mais il faut comparer ce qui est comparable.
J'ajoute , mais je l'ai souvent écrit que les économies relèvent de l'histoire longue: l' Allemagne bénéficie de dizaines d'années de bonne gestion publique ,d'un évitement quasi centenaire de l'inflation et d'une spécialisation multi séculaire de l'industrie. On ne peut donc emprunter à une expérience économique que ce qui est transmissible: la France est depuis trois siècles un modèle pour le luxe , l'armement, les grandes manufactures, l'hyper règlementation et la mauvaise gestion de l' Etat. Nous n'allons pas changer du jour au lendemain mais on peut infléchir et montrer la voie.
Rédigé par : Guy Sorman | 29 août 2011 à 03:40
Parmi les 17 Etats membres de la zone euro, quels sont les Etats les plus endettés ?
Réponse :
1- Grèce : la dette publique est de 328 milliards d'euros, soit 142,8 % du PIB.
2- Italie : la dette publique est de 1843 milliards d'euros, soit 119 % du PIB.
3- Belgique : la dette publique est de 341 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB.
4- Irlande : la dette publique est de 148 milliards d’euros, soit 96,2 % du PIB.
5- Portugal : la dette publique est de 160 milliards d’euros, soit 93 % du PIB.
6- Allemagne : la dette publique est de 2079 milliards d'euros, soit 83,2 % du PIB.
7- France : la dette publique est de 1591 milliards d'euros, soit 81,7 % du PIB.
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-26042011-AP/FR/2-26042011-AP-FR.PDF
Rédigé par : BA | 29 août 2011 à 11:13
"employés par des gouvernements , ils ne pouvainet pas manifester une véritable indépendance"
tout est dit.
Rédigé par : Le Parisien Liberal | 29 août 2011 à 12:19
"L' Iran est en effet un bon modèle : je n' y avais pas pensé."
YES! Je me converti demain matin...
Rédigé par : G.M. | 29 août 2011 à 13:27
T' as rien compris GM. On ne se convertis pas à une religion pour les PIB des pays qui la composent. Je pratique vipassana du Bouddhisme Theravada pratiqué en birmanie que je préfère au Zen Japonais.Personne ne se convertis au Taoisme, Shintoisme , Hindouisme pourtant l' Inde, la Chine et la Japon ont des PIBs significatif.Malgré le haut niveau de vie en Israel, personne devient juif. Mais des millions se convertissent à l' Islam car le Coran est incréé, c' est la parole de dieu, il est inimmitable. C' est pour cela que l' islam doit devenir la religion mondiale. Le Coran est le livre de l' invincibilité.
Rédigé par : Kim JongIlien | 29 août 2011 à 18:23
Connards ? Quelle mouche vous a piqué, monsieur G.M ? Vos neurones ne sont pas capables de faire mieux que d'insulter ?
Selon le dernier rapport du FMI, l'Iran apparaît comme un des meilleurs exemples actuels de gestion économique d’un Etat ! Ce n'est pas de moi, mais ça vient des experts du FMI. La croissance annuelle est de 3,2%, les réserves de changes s'élèvent à 100 milliards d edollars, et cela malgré les tremblements de terre, les sécheresses et l'endiguement des pays occidentaux. Selon les experts du FMI, la croissance est dûe à l’action conjointe d’une forte croissance du secteur agricole et à une rapide extension du crédit en faveur d’un important secteur industriel, bien diversifié. C'est aussi grâce à une politique sociale qui a permis la croissance, ce qui a permis de juguler la spéculation immobilière.
Quant au pétrole, ce n'est pas pillé par les multinationales occidentales. L'argent qui provient de ce secteur est bien distribué à l'ensemble de la population. Voilà un modèle de croissance !
Rédigé par : Empereur | 29 août 2011 à 23:44
"Quant au pétrole, ce n'est pas pillé par les multinationales occidentales. L'argent qui provient de ce secteur est bien distribué à l'ensemble de la population. Voilà un modèle de croissance !
"
Ça doit surement être à cause de ça qu'il y a autant d'émeute dans ce pays. Et en passant, Je connais personnellement des gens qui se sont sauvé de ton petit paradis Islamique et ils m'ont tous dit que le pétrole appartient exclusivement aux mollah et à leur petits amis. Alors, ne me prends pas pour une tarte avec ton histoire de répartition à la population. Je sais que c'est faux...
Rédigé par : G.M. | 30 août 2011 à 00:41
Vous avez raison G.M., il y a des manifestations en Iran. Mais à la différence de chez nous, ce sont des riches des quartiers chic de la capitale, qui manifestent, pas les indignés et les pauvres. Et bien entendu, ces riches gens ne représentent pas tout un pays de plus de 75 millions de personnes. Mais nos médias aiment bien se focaliser que sur ces beaux quartiers. Ces fils à papa aiment bien faire ce que David Cameron faisait quand il était étudiant : vandalisation de boutiques et restaurants comme le fin du fin de la distraction.
Dans l'actualité, il est question des manifestations en Tunisie et en Egypte (pays très proches des Occidentaux). Il est aussi question des indignés en Espagne, en Israël et en Angleterre. Remarquez que Monsieur Cameron, qui est maintenant premier ministre, veut avoir recours à l’armée et censurer les réseaux sociaux pour juguler les manifestations en Angleterre. C’est justement le propre de la mentalité d’un fils à papa de considérer que les autres ne peuvent pas -et ne doivent pas- se permettre ce qu’on lui a permis, à lui, par droit de naissance et d’extraction sociale.
Rédigé par : Empereur | 30 août 2011 à 02:23
"Empereur", vous qui nous parlez des "indignes", une question a leur propos: que pensent ces "indignes" de la situation en Syrie? Je ne les entends pas. Ni Mr Hessel d'ailleurs, alors qu'il est tres vocal sur Israel. Je ne suis probablement pas bien renseigne, c'est sur qu'il doit y avoir des declarations ou des manifs, non? Ce qu'est en train de faire Bachar El Assad est assez enorme tout de meme, n'est-ce pas?
La realite: Pas la moindre manif, pas la moindre "indignation". Une vraie honte. Vos "indignes" sont de bien tristes guignols.
Quand a vos declarations ridicules sur l'Iran, on voit bien que vous ne savez pas de quoi vous parlez...
Rédigé par : Avidadollars | 30 août 2011 à 03:35
mais cette croissance fait maintenant defaut, d'ou le besoin de recapitalisation.
Le problème avec cette soi-disante "recapitalisation", c'est qu'elle ne peut plus se faire par des emprunt d'état. La seul façon de la faire, c'est d'imprimer de l'argent. Ce qui signifit de l'inflation. Beaucoup d'inflation... et la pauvreté et le chômage qui vient avec...
Rédigé par : G.M. | 30 août 2011 à 03:50
GM, la recapitalisation devrait pouvoir se faire par les actionnaires actuels, ou, si besoin, de nouveaux actionnaires (ce qui risque, bien evidemment, de diluer voire eliminer les actionnaires actuels). On voit aux US, des gens comme Buffet qui vient de mettre $5 milliards sur la table pour BofA, et il l'avait fait en 2008 pour Goldman. On peut aussi imaginer que differents creanciers des banques (surtout les subordinated debt) fassent des conversions en actions (debt-to-equity-swaps).
Ce que je veux dire c'est que cette recapitalisation peut tres bien etre faite par le secteur prive, non? Ou en tout cas en partie.
Rédigé par : Avidadollars | 30 août 2011 à 04:20
Il faut bien reconnaitre que les entreprises occidentales sont plus visionnaires que leurs homologues asiatqiues. Acer a acheté Siemens mobile en pure perte, car l' avenir appartient aux smartphones.Même dans les pays pauvres, on compte leur vendre des smartphones low cost. J' ai acheté récemment une tablette Touchpad 129$ sorti il y a 2 mois à -80%. Hp voit juste car 36 ième stratagème la fuite ils ne font pas le poids face à l' Ipad 2, et ils lachent le PC car c' est mort. Les entreprises US sont les seuls à maitriser à la fois le Software et le Hardware. Apple a attaqué Samsung pour ses brevets pour contrer Android et car Samsung est le seul concurrent sérieux pour l' instant. Les japs et les coréens sont encore présents dans l' électronique grands public mais lorsqu' on va fusionner le PC et la TV ,donc du software+hardware ces constructeurs vont être relégués comme fournisseurs de composants pour Apple, MS$ ou autre. Par contre , il ne faut pas croire que cette configuration augure une nouvelle ère occidentale. La Silicon Valley d' où partent toutes ces innovations est une région multiethnique avec énormément d' ingénieurs asiatiques.Pour l' élite blanche ou juive, on aurait du la créer à Boston , New York ou Chicago. Toute la production s' éffectue dans la région de Shenzen donc dans la Chine basanée et non au Liaoning la chine à peau claire , région en déclin industiel comme Détroit. La sous traitance dans le soft est réalisée à Bangalore, cad l' Inde noire Dravidienne et non l' Inde Aryenne.L' Elite blanche indienne aurait pu créer leur silicon Valley à la frontière du Pakistan. Si l' on regarde de plus près , ce sont totes des régions à peau basanée qui tirent la croissance mondiale. Vous vous rendez compte, en France ,on a toujours cru à l' infériorité des basanés.
Rédigé par : Kim JongIlien | 30 août 2011 à 05:13
@ Avidadollars
Que penser de la situation en Syrie ? Les Syriens veulent une transition démocratique, mais ils ne veulent surtout d'ingérence étrangère. Quand notre ambassadeur en Syrie et l’ambassadeur américain sont allés dans la ville de Hama pour soutenir les manifestations contre le "régime", les Syriens ont réagi en venant en masse jeter des cailloux sur l'ambassade de France. Il faut lire le livre de Richard Labévière : “Quand la Syrie s’éveillera…”. Cet ouvrage permet de comprendre les enjeux actuels des luttes ouvertes et souterraines à partir d’un contexte historique sciemment masqué, enfoui, par la propagande de l’Occident. Il permet également de percevoir l’extraordinaire héroïsme du Peuple Syrien face aux entreprises impériales permanentes souhaitant sa mise sous tutelle, son éclatement en une mosaïque d’ethnies en guerre permanente !
Rédigé par : Empereur | 30 août 2011 à 08:08
Mardi 30 août 2011 :
Zone euro : la confiance économique baisse encore, fortement, en août.
L'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs de la zone euro a fortement chuté en août, enregistrant un sixième mois consécutif de repli et alimentant les craintes d'un ralentissement de la croissance.
L'indice de confiance économique, publié mardi 30 août par la Commission européenne, est tombé à 98,3 points, contre 103 points en juillet, soit un repli de 4,7 points.
Dans l'ensemble de l'Union européenne, la confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs a baissé encore plus nettement, de 5 points à 97,3 points, contre 102,3 points en juillet.
Le repli observé en août résulte d'une baisse de confiance dans tous les secteurs, en particulier dans les services et le commerce de détail.
L'indice du moral des entrepreneurs en zone euro, publié séparément par Bruxelles, a également baissé pour le sixième mois de suite, s'établissant à 0,07 point contre 0,44 au mois de juillet.
Rédigé par : BA | 30 août 2011 à 11:24
" Que penser de la situation en Syrie ? Les Syriens veulent une transition démocratique, mais ils ne veulent surtout d'ingérence étrangère."
ce qu'ils voudront surtout pas c'est une mollahcratie à l'iranienne même avec 3,2% de croissance annuelle.
D.J
Rédigé par : D.J | 30 août 2011 à 19:28
@GS
Je suis un peu surpris par votre plaidoyer en faveur des banques centrales alors que d'autres économistes libéraux voient dans le caractère erratique de leur gestion des taux d'intérêt la cause majeure de la crise de 2008.
Si mes souvenirs sont bons, il me semble même que vous aviez vous-même en son temps cité au nombre des causes majeures de la crise leur politique d'argent facile à taux très bas.
Ceci sans aller jusqu'à la position de certains, qui souhaitent leur suppression pure et simple...
Rédigé par : El Oso | 31 août 2011 à 01:13
Taux de croissance de la Belgique au premier semestre 2011, 0,7% , contre 0% en France . Or la Belgique n'a pas de politique économique active , son gouvernement se contentant d'expédier les affaires courantes depuis 15 mois. Ce qui démontre que l'histoire longue de l'économie , les structures industrielles et les coutumes sociales, sont des facteurs de croissance et d'emploi plus déterminants que les interventions publiques ( mais celles-ci peuvent être négatives avec des effets rapides).
Rédigé par : guy sorman | 05 septembre 2011 à 12:12
Et le Royaume Uni, qui applique les remèdes chers à notre taulier, est au board du désastre:
" UK services slowdown 'worst since foot-and-mouth'
• Services PMI slumps to 51.1 for August
• Fall worse than after Lehman collapse
• Pound falls to six-week low on news,
etc...
http://www.guardian.co.uk/business/2011/sep/05/uk-services-foot-and-mouth
Ce qui démontre que, quand on veut être objectif... etc, etc.
Rédigé par : ETF | 05 septembre 2011 à 19:49
Surtout, Lagarde a dit une énorme ânerie en demandant aux banques européennes d'évaluer leurs government bonds en mark to market.
De quoi mettre toutes ces banques par terre.
C'est le comble de l'irresponsabilité, et montre jusqu'à quel point c'était une ânerie de la mettre à ce poste. Lamentable.
Qui la fera taire maintenant? Plus personne, et pour un bon moment, malheureusement...
Ceci étant, soit il y a une meilleure intégration économique de l'Europe avec émission d'euro-bonds, soit ça va exploser, sous la pression de l'électorat allemande, entre autres.
Rédigé par : ETF | 05 septembre 2011 à 20:39
Lundi 5 septembre 2011 :
En zone euro, deux groupes de pays sont en train de s'éloigner l'un de l'autre de plus en plus vite.
1- Premier groupe : les Etats européens en qui les investisseurs ont confiance.
Leurs taux d'intérêt sont en train de s'effondrer.
Allemagne : taux des obligations à 10 ans : 1,8 %.
Pays-Bas : taux des obligations à 10 ans : 2,3 %.
Finlande : taux des obligations à 10 ans : 2,3 %.
Autriche : taux des obligations à 10 ans : 2,6 %.
France : taux des obligations à 10 ans : 2,6 %.
2- Second groupe : les Etats européens en qui les investisseurs n'ont plus confiance.
Leurs taux d'intérêt sont en train de monter.
Espagne : taux des obligations à 10 ans : 5,2 %.
Italie : taux des obligations à 10 ans : 5,5 %.
Irlande : taux des obligations à 10 ans : 8,7 %.
Portugal : taux des obligations à 10 ans : 10,7 %.
Grèce : taux des obligations à 10 ans : 19,3 %.
Ces deux groupes de pays divergent de plus en plus.
Cette divergence est intenable.
La zone euro est un navire dont la proue et la poupe s'éloignent l'une de l'autre : ça va finir par craquer.
Aujourd'hui, lundi 5 septembre 2011, nous sommes en train de vivre la dislocation de la zone euro.
Rédigé par : BA | 06 septembre 2011 à 00:01
Mardi 6 septembre 2011 :
Grèce : taux des obligations à un an : 88,485 %. Record historique battu.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND
Grèce : taux des obligations à 2 ans : 52,314 %. Record historique battu.
Grèce : taux des obligations à 10 ans : 19,815 %. Record historique battu.
Mathieu Bruckmüller : Comment expliquez-vous la déroute des banques en Bourse ?
Sébastien Korchia, gérant actions chez Meeschaert : La semaine dernière, une mission d’évaluation composée du FMI, de l’Union Européenne et de la BCE qui s’était rendue en Grèce pour superviser la mise en place de leur plan d’austérité a claqué la porte. Le marché se dit que le FMI pourrait arrêter de renflouer la Grèce. Pour preuve, le taux d’intérêt des obligations grecques à un an a atteint hier les 80%. A deux ans, il est à 49%. De tels chiffres suggèrent que les investisseurs parient sur un défaut quasi-certain du pays. Si cela se produit, c’est la fin de la partie. La Grèce sera en faillite et les obligations grecques ne vaudront plus rien. En conséquence, les banques européennes qui détiennent en partie de la dette grecque (dont la Société Générale, BNP Paribas et BPCE) subiront des pertes conséquentes. Elles devront donc être recapitalisées jusqu’à 200 milliards d’euros si l’on en croit le FMI. Seul hic: faire une augmentation massive de capital en période de chute des marchés boursiers n’est pas très opportun, surtout si toutes les banques se livrent de concert à cet exercice.
Mathieu Bruckmüller : Quelle est la solution pour enrayer cette spirale à la baisse ?
Sébastien Korchia : La décision est politique. La question qui se pose est : ne faut-il pas laisser sortir la Grèce de l’euro pour qu’elle puisse procéder à une dévaluation massive afin de s’en sortir ? Pour le marché, la solution serait que les sommes consacrées au sauvetage de la Grèce soient désormais dédiées à la recapitalisation des banques européennes. Bref, laisser la Grèce faire faillite et créer un plan de sauvetage pour les institutions financières. C’est la seule solution pour arrêter l’hémorragie. Car au final, une chute en dominos des banques serait beaucoup plus grave que la faillite de la Grèce.
Rédigé par : BA | 06 septembre 2011 à 20:13
Mercredi 7 septembre 2011 :
Crise de la dette : la justice allemande valide les aides à l’euro.
La plus haute instance judiciaire allemande a jugé à cet égard que le gouvernement « avait l’obligation d’obtenir le feu vert préalable » de la commission budgétaire du Bundestag, la chambre basse du parlement, avant de prendre un quelconque engagement.
Pas question par ailleurs pour Berlin de ratifier des accords prévoyant une « communauté de dettes (…), surtout si elle est liée à des conséquences difficilement prévisibles », ont prévenu les juges suprêmes, ce qui peut donner des arguments aux adversaires des obligations européennes communes ou « eurobonds ».
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=7c6991258e29eab8c386806b32d20fa3
En clair :
- L’Union Européenne ne deviendra jamais une union des dettes.
- Et il n’y aura jamais d’eurobonds.
- De toute façon, les Etats européens riches n’arrêtent pas de répéter qu’ils sont contre la création d’eurobonds.
- Bon, maintenant, qu’est-ce qu’on fait des cinq Etats européens en faillite ?
J’aimerais que Nicolas Sarkozy, François Fillon, François Baroin, etc, répondent clairement à cette question :
« Maintenant, qu’est-ce qu’on fait des cinq Etats européens en faillite ? »
Rédigé par : BA | 07 septembre 2011 à 11:42
A propos des Etats européens en faillite, il n'y a pas que la Grèce : le Portugal est lui-aussi en faillite. Le Portugal est un des trois Etats européens placés sous perfusion du FMI et de l'Union Européenne.
Comme pour la Grèce, la situation financière du Portugal est de plus en plus catastrophique.
Quand l'Allemagne lance un emprunt à 3 mois, elle doit payer un taux d'intérêt d'environ 0,540 %.
Quand la France lance un emprunt à 3 mois, elle doit payer un taux d'intérêt d'environ 0,554 %.
Et le Portugal ?
Mercredi 7 septembre 2011, le Portugal a lancé un emprunt à 3 mois : le Portugal a dû payer un taux d'intérêt d'environ ... 4,959 % !
Les taux étaient en hausse par rapport à la précédente émission.
http://www.europe1.fr/Economie/Le-Portugal-emprunte-854-M-d-euros-705933/
Plus les jours passent, plus le Portugal emprunte à des taux de plus en plus exorbitants.
Plus les jours passent, plus le Portugal se rapproche du défaut de paiement.
Rédigé par : BA | 07 septembre 2011 à 22:47