Genève.
À Genève, un Congrès de philosophie, ce qui est devenu, en notre temps, l'art d'énoncer des banalités dans un langage compliqué. Je découvre, sans vraiment m'étonner, un front uni contre le libéralisme : celui-ci est forcément qualifié d'ultra, alors que mes interlocuteurs altermondialistes, marxistes, écologistes et trotskystes sont évidemment modérés.
Pour eux, le libéralisme est l'idéologie du grand capital et le masque de la spéculation. Est-il bien nécessaire d'expliquer que les libéraux sont avant tout les fondateurs de la démocratie et soutiennent l'économie de marché parce qu'elle arrache les hommes à la pauvreté de masse ? Ce ne sont là que des faits et la réalité ne passionne pas ces philosophes, à Genève surtout, berceau des utopies, celle de Calvin et de Jean-Jacques Rousseau.
L'hostilité contre le libéralisme vient, je crois, de l'idée - un postulat mais empirique - que les libéraux se font de l'Homme : ni bon, ni mauvais et souvent les deux à la fois. Les libéraux se demandent donc, depuis trois siècles, comment une société peut-elle fonctionner civilement, sachant qu'elle est bâtie avec le "bois tordu de l'humanité" (Kant) ? La démocratie et l'économie de marché constituent notre réponse.
En face, les bâtisseurs d'utopies estiment que l'Homme est naturellement bon, qu'il a été corrompu et pourrait renouer avec la Vertu si les conditions, voire la contrainte, l'y conduisaient. Vertu et Homme nouveau, combien de crimes commis au nom de ce Bien-là ? Les libéraux étant plus modestes et plus pessimistes en deviennent impardonnables.
J'observe à Genève aussi, c’est récurrent dans tout colloque et débat en France, combien les antilibéraux n'écoutent jamais les objections, ne s'intéressent pas à une autre vision du monde que la leur. Surtout pas de dialogue : tel est le front commun des utopistes, tandis que les libéraux ont la faiblesse de croire que l'Autre, peut-être, détient aussi une part de vérité. Tout débat est impossible entre les libéraux qui sont des laïcs de la pensée et tous les théologiens de la société parfaite. Grattez les Verts et les antimondialistes, Robespierre et Savonarole sont juste en-dessous : seules les institutions de la démocratie nous en protègent.
Excellent papier ! Oserais-je dire, dans une langue fort peu "sormanienne", que je l'ai "kiffé grave" ?
Rédigé par : jkbjkb1 | 19 septembre 2011 à 11:46
"Pourquoi tant de haine ? Quelqu’un aurait-il une explication ? demande Charles Gave."
"Les uns s'étalent, les autres bâtissent"
Détail : http://lafaillitedeletat.com/2011/09/09/crise-du-capitalisme-et-du-liberalisme-soyons-serieux/#comment-2643
Rédigé par : josick d'esprit agricole | 19 septembre 2011 à 12:18
ce qui se vérifie, hélas, dans le spectre politique en France qui, en dehors du Parti Libéral Démocrate, est anti libéral modéré (UMP, Modem, Nouveau Centre) ou radical (PS, Debout la République, parti de la fille à papa de Saint Cloud, cocos et autres ultra gauchistes).
Rédigé par : Le Parisien Liberal | 19 septembre 2011 à 12:37
Cher Guy; vous vous donnez souvent de la peine pour pas grand chose. Dommage pour eux.
D.J
Rédigé par : D.J | 19 septembre 2011 à 12:47
Il n'y a pas de politique libérale et il ne peut y en avoir. Le libéralisme est l'idéologie de la sortie du politique...à la lettre : un athéisme politique...comme, chez nous, le climat général est à la guerre civile et qu'il faut choisir son ennemi, il ne peut y avoir de profession de foi libérale...cela dit, nous sommes tous libéraux, comme nous sommes tous chrétiens...mauvais libéraux et mauvais chrétiens...cela ne peut hélas être autrement...
:-)
Rédigé par : GAUTHIER | 19 septembre 2011 à 12:59
Il faut dire cela aux Français, qui n'ont pas hésité à leur accorder plus de 10 % des voix lors des dernières élections présidentielles. Sans oublier Michel DRUCKER qui déroule le tapis rouge à BESANCENOT lors de son émission dominicale...
Que BESANCENOT n'ait évidemment rien d'un démocrate (il en est l'ennemi caché, comme tout trotskiste) n'importe pas. Il plaît. N'est-ce pas suffisant? De l'art de jouer avec le feu...
Rédigé par : COLSON | 19 septembre 2011 à 14:33
Schopenhauer est un philosophe pessimiste, la vie est un enfer où l' on oscille entre désir souffrance et ennui.Il retient de l' ancien testament ce que Nietzsche appelle la panique de dieu, le monde était au commencement un paradis puis Eve mangea la pomme de la connaissance du bien et du mal (elle a douté) puis l' homme fut rejeté du paradis. Le bouddhisme va plus loin . Il reconnait l' universalité de la souffrance mais donne les moyens de s' en affranchir. Le sutra du Lotus revèle en tout un chacun la nature de bouddha. Il donne la solution: l' attention mène à nibbana. Pour développer cela, il faut d' abord s' initier au Bouddhisme par par exemple les livres d' Henepola sur le noble octuple sentier, ceux d' ajahn Brahm, ajahn chah, ... puis la pratique de la méditation. Il y a quelques années, j' avais le regard sombre mais après des années de pratique de vipassana, mon visage est devenu serein. Quand une pensée arrive, elle disparait ensuite sans attachement. Lire les quatres fondements de l' attention: http://vipassanasangha.free.fr/audio_meditation.htm Satipatthana sutta; J' ai pris conscience grâce au sutra du lotus de la nature de boddhissatva de ma maman grâce au chpitre sur la nonne sagara.Elle considère tous les autres comme ses enfants ou bébés, un jour quand un black s' est moqué de mes parents parce qu' ils sont vieux, elle a souri, elle répond toujours au mal par le bien. Dans le livre de richard Dawkins pour en finir avec Dieu, il explique qu' on ne peut tuer par athéisme, mais le monotheisme peut rendre des gens paisibles des criminels, on peut tuer pour dieu,Allah, Yahvé ou autre.
Rédigé par : Kim JongIlien | 19 septembre 2011 à 16:35
Bonjour.
"C'est vrais, que sans l'utopie,nous serions encore dans des grottes",me disait un savent malin .
Le dilèmme réside t'il dans la position:
Etre pour le compromis "gocho machin",ou
Etre pour la nature sans fard d'un liberalisme "veritable" (de façade) ?
C'est bien beau a entendre toutes ces options jolies,mais je crois, que c'est tout le temps le meme qui pèrd ,quelque soit le choix inteligent de ceux qui pondent les règles du jeux ,il me semble ?
A mon avis, c'est bien encore chacun pour sa petite peau,il me semble ? :-D
Bye, les gens .
Rédigé par : UN chouka | 19 septembre 2011 à 19:38
Des gens comme vos philosophes de genève n'hésiteraient pas un instant à imposé une terrible dictature tyrannique et a appeler ça une "démocratie". Vous avez parfaitement raison de les comparer à des fous meurtriers comme Robespierre. Et continuez de les dénoncer pour ce qu'ils sont: des fous liberticides...
Rédigé par : G.M. | 19 septembre 2011 à 19:48
"Il y a quelques années, j' avais le regard sombre mais après des années de pratique de vipassana, mon visage est devenu serein"
Kim, je ne sais pas de quoi a l'air ton regard mais tes idées sont noires, noires, noires....
Rédigé par : G.M. | 19 septembre 2011 à 19:50
Je ne me hasarderais pas a fabriquer de la fausse monaie ,en effet.
Cela doit venir de ce que je ne fabrique pas de loi,car je suis trop petit :-(
La souffrance nous avèrti lorsque nous faisons une erreure,je crois ?
Plonger notre conscience dans nos douleurs doit peut etre nous éveiller sur nos pensées inadaptées peut etre ?
Bye.
Rédigé par : UN chouka | 19 septembre 2011 à 19:59
Genève, berceau d'une utopie, Athènes, cercueil d'une autre.
Rédigé par : ETF | 19 septembre 2011 à 21:36
Ah Guy, toujours fidèle à vous-même… Vision idyllique des libéraux : « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil »… hélas la réalité économique actuelle incite à penser que, pour eux, c’est plutôt : «moi, y’en a vouloir des sous » !!! … Titres de films de Jean Yanne dont l’humour corrosif nous manque bien en ces temps sombres… lui qui a réussi, dans le second film à démonter les mécanismes économiques pour les remonter à l’envers…
Ainsi, d’après vous, ils y aurait les « bons » libéraux et les « mauvais » altermondialistes, marxistes et écologistes qui rêvent de fonder une « dictature » basée sur leurs pensées… Hypothèse gratuite…. Vous délirez complètement… Encore la manifestation de vos TOC intellectuels que je dénonçai, au moment du sommet de Copenhague…
J’ai regardé votre (plutôt bonne) prestation à l’émission de France 3 ; « ce soir ou jamais ». . Débat intéressant mais pas inoubliable… J’ai quand même remarqué que, pour vous identifier auprès des téléspectateurs vous y étiez qualifié d’ « essayiste »… pas économiste comme je m’y attendais!...Mon opinion a été confortée quand, quelques jours plus tard, à la même émission, étaient conviés des économistes de renom comme Jorion, qui fut l’un des premiers à prévoir la crise aux Etats Unis en 2007 … Pourquoi les producteurs de l’émission n’ont-ils pas fait plutôt appel à vous pour cette émission ?... Force est de constater que ceux-ci vous considèrent comme un « bon » invité qu’on peut inviter à tout moment pour débattre sur tout et sur rien… mais ils n’ont pas le même jugement sur vos compétences en économie et font plutôt appel à des personnalités spécialistes pour ce grand sujet qui préoccupe notre monde... Bonne leçon d’humilité à méditer cher Guy !...
Rédigé par : William T MacBrown | 21 septembre 2011 à 11:06
Jorion économiste ! Un "anthropologue" qui,de par sa profession, est nécessairement holiste, ce qui n'est pas mal certes mais, dans le fond, n'est pas plus pertinent que les sentences du professeur Shadoko...pas moins non plus...
:-)
Rédigé par : GAUTHIER | 21 septembre 2011 à 13:08
Qui est économiste et qui ne l'est pas ? Puisqu'il faut entrer dans une case, j'ai choisi depuis des décennies celle d'Essayiste, peu commune en France et qui fait référence aux Essais de Montaigne. Tocqueville se définissait comme Publiciste , expert en affaires publiques, terme vétuste. D'autres préfèrent Economiste ou Philosophe alors qu'ils commentent de la philosophie ou de l'économie: commentateur serait plus juste ( pour Luc Ferry, Raphael Enthoven ou Jorion par exemple, qui n'ont pas ajouté de pierre neuve à l'édifice de la science dont ils se réclament). Mais en France , tout passe : des plagiaires condamnés se disent écrivains, etc..
Rédigé par : guy sorman | 21 septembre 2011 à 15:51
Adam Smith, qui a rédigé le premier livre sur l'économie politique, n'était pas économiste mais PHILOSOPHE! Comme de quoi il ne faut pas mettre tout les philosophes dans le même panier. Certains, même rare, sont capable de réel réflexion...
Rédigé par : G.M. | 21 septembre 2011 à 16:08
MacBrown, lisez donc avant de sermonner : les libéraux ne disent pas Tout le monde est beau et gentil mais exactement le contraire...
Rédigé par : guy sorman | 21 septembre 2011 à 16:25
Les gens comme MacBrown, ETF et tant d'autres sont des gauchistes: Ils se foutent de ce que la droite libéral écrit: Ils préfèrent manipuler en déformant nos propos. C'est plus facile à faire que de réfléchir.
Rédigé par : G.M. | 21 septembre 2011 à 16:34
Tout le monde il est moche, tout le monde il est méchant.
Le libéralisme c'est très bien en principe, sauf que c'est devenu la loi du plus fort, du moins scrupuleux et du plus connecté politiquement. Ce qui permet aujourd'hui aux plus riches de s'enrichir sans vergogne et aux autres de ramer. A l'oligarchie financière, notamment, de dominer le monde comme jamais, au nez et à la barbe du bon peuple. Une faillite morale tellement criante qu'elle aboutira un de ces quatre au Marxisme, ou autre populisme.
Le libéralisme, meilleur ami du Marxisme.
Rédigé par : ETF | 21 septembre 2011 à 17:20
@ Mc Brown,
Quelle perspicacité de votre part. Ce jour là tout les économistes de renom qui ne furent pas invités sont des incompétents selon vous?
D.J
Rédigé par : D.J | 21 septembre 2011 à 17:27
"While the earnings of middle-income Americans have barely budged since the mid 1970s, the new data showed that from 2000 to 2010, they actually regressed."
http://money.cnn.com/2011/09/21/news/economy/middle_class_income/index.htm?hpt=hp_c2
Navrant.
Et pendant ce temps, on festoyait à Wall Street.
Quel échec du soi-disant libéralisme...
Rédigé par : ETF | 21 septembre 2011 à 19:13
"Le liberalisme,meilleur ami du Marxisme".
Vous avez sans doute raison @ ETF.
De tout façon, comme c'est pour moi,bonnet blanc et blanc bonnet avec les gens qui disent faire de la "politique ",l'entente aux sommet,ne manquera pas de raketer plus encore la pietaille par la terreure ,il me semble ? :-D
Bye.
Rédigé par : UN chouka | 21 septembre 2011 à 19:15
Adam Smith n'a pas rédigé le premier livre sur l'économie ! Je ne suis pas certain qu'il se proclamait "philosophe"...c'était là une trop continentale attitude...il fut surtout professeur et...douanier...
:-)
Rédigé par : GAUTHIER | 21 septembre 2011 à 19:31
Adam Smith n'a pas rédigé le premier livre sur l'économie !
J'ai écrit économie politique (même s'il a beaucoup copié sur les idées du français Turgot). Les autres avant lui ont écris soit des lettres, des pamphlets ou se sont contentés de décrire les différente production de différents pays (comme Machiavel). Et il était bel et bien philosophe, matière qu'il a enseigner pendant presque toute sa vie adulte.
Rédigé par : G.M. | 21 septembre 2011 à 20:23
A écouter ETF, le libéralisme se résumerait qu'à certains requins de la finance de Wall Street. A raisonner comme lui, ce serait comme de fustiger les bienfaits du sport sur la santé en se référant uniquement aux scandales du dopage dans le cyclisme professionnel.
D.J
Rédigé par : D.J | 21 septembre 2011 à 21:59
Perfect!
Rédigé par : Maria Ester | 22 septembre 2011 à 01:05
"Une évidence devrait nous sauter aux yeux : les gouvernements occidentaux refusent, depuis 2008, d’appliquer à eux-mêmes les recettes dites de bonne gouvernance qui sont prodiguées aux pays pauvres"
Tres bonne analyse
Rédigé par : Le Parisien Liberal | 23 septembre 2011 à 19:42
@G.M
« Les gens comme MacBrown, ETF et tant d'autres sont des gauchistes: Ils se foutent de ce que la droite libéral écrit: Ils préfèrent manipuler en déformant nos propos. C'est plus facile à faire que de réfléchir »
Je vous réponds avec quelque retard, je vous prie de bien vouloir m’en excuser, mais je suis assez occupé et je traite mes activités en fonction de leur importance et priorité…
Vos allusions me font sourire…. Je ne suis pas gauchiste, (il faudrait être masochiste pour participer à un blog libéral…) mais partisan d’un capitalisme qui permet à l’Homme de vivre correctement, quelque soit son origine sociale et géographique. Je crois à l’innovation, le dynamisme, en l’économie de marché dont l’efficacité n’est plus à démontrer… à condition qu’elle respecte la répartition des richesses au mieux de l’intérêt général… En est-il ainsi dans la réalité ? Clairement : non… On assiste à une hypertrophie du financier sur l’économique… ce qui est une conséquence des politiques ultra libérales qui ont abouti aux crises que nous connaissons… La réduction des impôts grève lourdement les budgets publics et conduit au déficit… les travailleurs du monde entier mis en concurrence (délocalisation, chômage,) avec des salaires « contrôlés » obligés pour vivre de s’endetter par appel au crédit … L’ultra libéralisme a aussi conduit les Etats à être les otages des financiers qui investissent là où ils peuvent avoir le meilleur rapport… Le capitalisme a été dévoyé et c’est ce que je dénonce… ce qui vous donne l’illusion que je suis un gauchiste… Nous voyons sous nos yeux un monde qui ne fonctionne pas à l’optimum… un marché de 6 milliards d’individus devrait être une aubaine pour l’offre mais l’inégale répartition des richesses font que la demande ne peut suivre et nécessite pour se maintenir des artifices, comme le crédit… excessif aux USA et en Europe… devant une Chine banquière du monde qui pourrait s’acheter les meilleures entreprises… à laquelle nous avons consciencieusement transféré nos technologies clé… qui est déjà notre concurrent, « sciant la branche » sur laquelle nous étions assis, tout cela au nom du libéralisme… nos atouts ? L’innovation et le dynamisme, surtout aux USA qui représente encore un eldorado pour les innovateurs… jusqu‘à quand ? Cette innovation, clé de l’avenir, et favorisée par une meilleure formation initiale et continue. Le rapport PISA de l’OCDE, qui classe les pays par qualité de leur enseignement met en évidence met en premier les chinois et les coréens… seuls les finlandais font exception… Quand aux conséquences sur l’environnement de cette fuite en avant, je n’en parlerai pas… Comment pouvez-vous encore cautionner un tel gâchis !... Une réflexion menée plus loin suggère que les mécanismes fondamentaux qui génèrent un tel comportement seraient conformes à la théorie de l’évolution. C’est une hypothèse intéressante qui peut s’appliquer aux entreprises… La cause première est la cupidité amorale qui s’est même améliorée en utilisant notamment des outils logiciels qui remplacent les choix humains en matière d’investissement à « haute fréquence » (60% des transactions boursières aux USA sont effectuées par des « robots »,et presque autant en Europe) qui réagissant de manière identique, amplifient les écarts, ce qui expliquerait les instabilités accrues des marchés boursiers qui inquiètent même les traders… En bourse la notion d’avenir à moyen ou à long terme n’existe pas, au détriment de celui de nos enfants et petits enfants … Convaincu ?
Rédigé par : William T MacBrown | 17 octobre 2011 à 12:02