L'année commence par un coup de théâtre : Rajendra Pachauri, Prix Nobel de la Paix 2007 partagé avec Al Gore pour avoir attiré l'attention du monde sur le réchauffement climatique, annonce que, pour la deuxième année consécutive, la température moyenne du globe a baissé. Il semble que les pronostics de réchauffement furent basés sur des instruments de mesure peu fiables et que les modèles de prévision étaient imparfaits. Pachauri, qui est un savant rigoureux, n'exclut pas cependant une tendance au réchauffement mais à plus long terme : il reconnaît que la relation entre l'émission de gaz industriel de type CO2 et le climat reste à affirmer.
Sans entrer dans les détails de cette discussion complexe, plusieurs gouvernements décident de mettre immédiatement en exploitation leurs réserves de gaz de schiste. Nicolas Sarkozy, tout juste réélu, confie à Total les ressources immenses du Massif Central : la compagnie qui s'y préparait depuis plusieurs années et avait déjà expérimenté la technique du "fracking" en Pennsylvanie, annonce la création de 100 000 emplois. La France deviendra autosuffisante en énergie, excédentaire peut-être et interrompra progressivement ses importations de gaz d'Algérie et de Russie. En Pologne, le Premier ministre Donald Tusk prend une décision comparable, la Pologne et la France étant les deux pays européens où les réserves de gaz de schiste sont les plus considérables. L'Europe va devenir autosuffisante et pourra se passer particulièrement des approvisionnements russes. Aux Etats-Unis, Barack Obama n'attend pas d'être réélu, pour encourager l'exploitation des gaz de schiste au nord de l'Etat de New York : il annonce la création de 500 000 emplois et l'indépendance énergétique totale des Etats-Unis en cinq ans.
Les prix mondiaux du gaz et du pétrole sont, dès l'annonce par ces trois gouvernements, divisés par deux. Les régimes politiques qui ne devaient leur existence qu'au pétrole et au gaz, chancellent. L'Algérie est le premier à s'effondrer : les dictateurs militaires d'Alger fuient le pays vers leurs résidences secondaires de la Côte d'Azur, sans résister un instant au soulèvement de la rue. Le parti Démo-musulman, comme au Maroc, en Tunisie, en Egypte et en Turquie prendra le pouvoir : il sera socialement conservateur et très favorable aux petites entreprises sur lesquelles il compte pour reconstruire l'économie nationale. Les anciens colons, français et italiens, sont appelés à revenir investir au "pays" : certains et leurs enfants y retournent. En Russie, Poutine, tout juste réélu Président, s'avère par suite de la baisse des cours du gaz, incapable de financer les salaires publics et le retraites : il annonce son retrait tandis que les Républiques qui composent la Russie proclament leur indépendance, à commencer par la Tchétchénie et la République orientale de Vladivostok ; celle-ci conclut une alliance économique et militaire avec le Japon et la Corée du Sud, elle aussi riche en gaz de schiste. Le Vénézuela et l'Iran sont durement atteints par la nouvelle donne énergétique : le Président Chavez décède dans son palais et il est remplacé par un régime démocratique. Celui-ci conclura un traité de libre échange avec le Brésil et la Colombie. En Iran, le Grand Ayatollah évince Ahmadinejad du pouvoir : privé de son contingent de pétrole et de gaz, il ne pouvait plus rémunérer sa Garde révolutionnaire. Des élections libres portent au pouvoir le Parti socialiste : celui-ci annonce le démantèment du programme nucléaire.
L'indépendance énergétique, la baisse des prix du pétrole et du gaz, les emplois créés localement par l'exploitation et l'exportation du gaz de schiste modifient totalement le paysage économique de l'Amérique du Nord et de l'Europe. Les prix de revient industriels baissent de 10% en moyenne et de nombreuses innovations techniques surgissent dans le sillage de cette nouvelle donne énergétique. Le sursaut de croissance qui en résulte facilite le remboursement accéléré de dettes publiques, américaine, japonaise et européenne.
Mais l'alerte de 2011 reste dans toutes les mémoires : c'est donc, non pas à chaud, mais dans le plus grand calme que l'Allemagne et la France annoncent la fusion de leur ministère des Finances et de la Défense. À terme, cinq ans, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel annoncent que les deux nations éliront un Parlement commun.
J'aimerais bien acheter cette prévi-fiction, mais il ya un hic : apparemment les températures globales recommencent à monter.
Deuxième hic : nos opinions publiques frileuses n'accepteront jamais l'exploitation du gaz de schiste.
Domage.
Rédigé par : MarcusVinicius | 07 décembre 2011 à 12:11
Marcus a raison. Les bovistes sont prêt à tout pour tuer la poule aux oeufs d'or dans l'oeuf.
D.J
Rédigé par : D.J | 07 décembre 2011 à 15:20
Cher Guy, votre fiction sur 2012 est séduisante mais ne tient pas la route.... sur le plan scientifique ! Vous révez que Pachauri annonce une baisse des températures...
Admettons-le... pour vous faire plaisir et parce vous semblez croire encore au père Noël...
Vous indiquez alors que plusieurs pays démarrent la production et l'exploitation du gaz de schiste.... Admettons encore, que tous les problèmes énormes de pollutions engendrées soient techniquement réglés... actuellement, on en est loin !... mais, Soyons bon prince... après tout...C’est votre fiction !
Il n'en reste pas moins que le gaz de schiste contient des atomes de carbone, qui vont se liés lors de la combustion avec des atomes d'oxygène pour faire du CO2... réaction chimique élémentaire du niveau du bac ! Dans votre scénario, les USA, l'Europe, le Japon vont consommer ce gaz à à très grande échelle... ce qui va donc faire croître la quantité de gaz carbonique déjà importante et, inévitablement la température par effet de serre... On remplace une énergie non renouvelable par une autre énergie non renouvelable... avec les mêmes conséquences à long terme... c'est tout !...
Encore une autre remarque bien hâtive : Dans un autre post, vous aviez critiqué le remplacement des CFC (ChloroFluroCarbonés) gaz de refroidissement de nos réfrigérateurs par des gaz plus coûteux, limitant ainsi leurs accès aux pays pauvres...
Hélas ! Ce que vous oubliez, ces CFC détruisent l'ozone de la stratosphère par un ensemble de réactions chimiques combinées qui s'entretiennent et s'amplifient avec effet "boule de neige"... Cela explique l'étendue si importante des "trous d'ozone" au dessus des pôles... La preuve : Réfléchissons quelques secondes : L'homme exploite le pétrole depuis un siècle à une échelle considérable et les rejets de gaz carbonique commencent seulement à avoir une action sur le climat (ce que vous mettez d'ailleurs en doute)... or, il a fallu quelques dizaines d'années avec une production et exploitation des CFC en quantité considérablement plus faible que le pétrole pour créer des trous gigantesques dans la couche d'ozone au dessus de la planète... Quel est le plus important? Continuer avec les CFC et laisser entrer les rayons ultra violets nuisibles pour toute l'humanité ou changer pour une solution de compromis technique et financier acceptable ?
Rédigé par : Jessie_45 | 09 décembre 2011 à 09:02
Ça existe encore, des réchauffistes carbocentrés ? Je croyais l'espèce disparue ! Ce doit être l'automne exceptionnellement doux qui les fait ressortir :)
@Jessie: je vous suggère vivement d’entamer une sévère cure de désintoxication au GIEC, ce Groupement Intergouvernemental (depuis quand les sciences sont-elles affaire de gouvernements ?) ce gruyére d'éco-lolo-gistes, de journaleux et d'autres ronds-de-cuirs incompétents qui mordent tous ceux qui dénoncent leurs mensonges grotesques, tout en tentant de préserver leurs emplois inutiles surpayés...
http://annawatch.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/12/14/dialogue-avec-monsieur-a-rechauffiste-velleitaire.html
En (très très) court: le CO2 (et, a fortiori le CO2 d'origine humaine) n'entre que pour peu dans la composition des gaz dits "à effet de serre", dont le mode de fonctionnement présenté - pour le moins simplifié (comme tout ce qui vient du GIEC, d'ailleurs) - reste lui-même sujet à caution. Et dont on ne voit pas comment on éliminerait le principal paramètre,la vapeur d'eau...
Quant aux proportions de CO2 dans l’atmosphère, on commence à comprendre aujourd'hui, (grâce aux carottes glaciaires, e.a) que ce gaz (certes salissant, mais non polluant) a été présent en bien plus grandes proportions (jusqu'à -de l'ordre de- dix fois, selon certaines études) à des moments où la nature était luxuriante, et où, quand deux dinosaures s'accouplaient, ça devait s'entendre de loin [1])
De toute façon, cette problématique (ou pseudo-problématique) n'a rien à voir avec celle du trou d'ozone et des CFC. Par ailleurs, cette dernière présente au moins l'avantage, sinon d'être vraiment étayée du point de vue quantitatif, du moins compréhensible du point de vue du processus physico-chimique. Et que l'industrie a, en tout cas dans ce cas-ci, réagit plutôt rapidement, en proposant des alternatives (encore fallait-il qu'il y en ait de disponibles, industriellement réalisables, et à un prix raisonnable).
[1] bon, là c'est moi qui fantasme. N'empêche, on peut penser que...
Rédigé par : Naibed | 09 décembre 2011 à 19:51
Merci Naibed de votre intervention…
La question n’est pas tellement le réchauffement climatique (résultant du taux de CO2 combiné d’ailleurs avec ceux de la vapeur d’eau, du méthane, etc…) mais ses conséquences pour l’Humanité… Que ce taux ait pu atteindre jusqu’à 10 fois celui d’aujourd’hui dans le passé est fort possible, mais sans que la vie végétale et animale n’aient été mises en danger parce que l’évolution sur des millions d’années combinée avec l’ingénierie génétique de la nature avait engendré une végétation et une faune adaptées à ce climat… Le monde de cette époque devait ressembler à une forêt tropicale étendue à toute la surface des continents émergés…
Non le soucis majeur reste la fonte des glaces aux pôles (fait incontestable) donc la montée des eaux qui submergera les zones de bords de mer des continents où vit une majorité de la population mondiale…
Autre épée de Damoclés, les réserves immenses d’hydrates de méthane sous le permafrost dans les régions polaires qui, s’il fondait, dégageraient du méthane en énorme quantité… L’ effet de serre du méthane est nettement supérieur à celui du CO2 (21 fois). Le processus de réchauffement serait alors accéléré avec vraisemblablement une disparition d’une grande partie des êtres vivants inadaptés à ces conditions, dont, bien sûr, les Hommes… à moins de « corriger » la situation rapidement…
C’est évidemment bien fâcheux pour notre espèce mais la terre ne s’arrêtera pas de tourner pour autant… La terre a déjà connu 5 extinctions majeures de la vie… Elle en connaîtrait simplement une 6eme... et le merveilleux ballet de la vie reprendrait pendant des millions d’années avec une nouvelle végétation, de nouveaux animaux, peut-être une nouvelle humanité plus sage ?
Rédigé par : Jessie_45 | 10 décembre 2011 à 21:15
Jessie_45 : vous croyez vraiment ce que vous écrivez ? Alors que ce sont là tous les poncifs millénaristes des chauffagistes-réchauffistes ! Mais attendez, on peut encore ajouter les pluies acides, la vache folle, le refroidissement climatique (si, si, "the big freeze" dans les années 70), les joyeusetés du Club de Rome, l'horrible grippe H1N1, et j'en passe et des meilleures. Quand deviendrez-vous donc adulte et cesserez-vous de croire au grand méchant croque-mitaine ? Ayez foi en l'Homme au lieu de croire tous les jours que celui doit être châtié parce qu'il aurait perturbé la déesse mère.
Rédigé par : Célestin | 12 décembre 2011 à 18:57
Le rêve de GS est vraiment ... rêveur!
Mais j'ai une question et espérant que GS (ou qq. d'autres au Forum) me donne la réponse.
Je viens de voir à la Télé deux reportages : l'un est "Les derniers jours de l'URSS" et l'autre "Le système Poutine".
Dans le premier, on voit que Gorbachev n'a pas pu sauver l'URSS faute d'argent. Dans le second, Poutine utilise le gaz comme une arme pour mettre à genoux l'Europe et le monde. Or le gaz existe déjà à l'époque de Gorby. Pourquoi il n'avait pas su en profiter pour sauver l'URSS?
Gia Tien Nguyen, Suisse.
Rédigé par : Gia Tien Nguyen | 13 décembre 2011 à 10:09
"Le parti Démo-musulman" (Guy Sorman)
Comme en Lybie ? en Tunisie ? ou en Egypte ? Guy Sorman croit encore que la charia peut se marier avec démocratie ...
Etant donné que l'islam est une idéologie qui définit un système politique et législatif, parler de démocratie et d'islam est un doux rêve bien naïf !
Rédigé par : TeddyK | 13 décembre 2011 à 13:05
« Jessie_45 : vous croyez vraiment ce que vous écrivez ? Alors que ce sont là tous les poncifs millénaristes des chauffagistes-réchauffistes ! »
« Quand deviendrez-vous donc adulte et cesserez-vous de croire au grand méchant croque-mitaine ? Ayez foi en l'Homme au lieu de croire tous les jours que celui doit être châtié parce qu'il aurait perturbé la déesse mère. »
Avez-vous vraiment les vraies réponses? Sur quels fondements ? Quels arguments ? Quelles preuves scientifiques indiquant que toutes ces alertes ne sont que des billevesées ? Je vous en prie, vous en supplie même… éclairez-ma lanterne !
Non, contrairement aux songes de GS, je ne crois pas au père Noël… ni au croque mitaine… Je ne suis pas un gogo, j’ai bien les pieds bien sur terre… Je suis pragmatique et concret…
Le débat entre nous porte, en définitive sur l’incertitude quant à l’avenir que, ni vous ni moi ne sommes en mesure de lever … de déterminer les risques futurs avec réalisme… La différence ? le risque ? C’est quand, à la roulette russe, je pose sur ma tempe le pistolet chargé avec une seule cartouche dans le barillet… Je suis sûr d’avoir au moins 5 chances sur 6 de ne pas me bruler la cervelle… L’incertitude ? C’est quand je prends le même pistolet, que je pose sur ma tempe, sans savoir ce que contient le barillet… une cartouche ?, deux ?, trois ?.... les six ? …ou aucune ?
La question angoissante reste : ont-ils tort ou raison ? C’est un peu comme une nouvelle forme insolite et moderne du fameux pari de Pascal sur l’existence de Dieu…
Ils ont tort ?… Alors, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…
Et s’ils ont raison ?
Quand les catastrophes annoncées pourront arriver, que ferez-vous, que direz-vous alors ?
Pour ma part, même en ayant tout fait pour l’éviter, j’essaierai d’y faire face… C’est ma façon d’avoir cette foi en l’Homme que vous revendiquez… Se battre… cela sera un devoir qui nous incombera tous… l’Humanité devra s’organiser pour limiter les dégâts… Mais...
Plutôt que de lutter demain contre le pire, ne serait-il pas plus sage de de le faire aujourd’hui !… quand il en esrt encore temps… c’est tout le message de ceux que vous prenez, pour des « bouffons »… pour utiliser un mot remis à la mode dans les cités…
Rédigé par : Jessie_45 | 13 décembre 2011 à 21:39
@ Jessie_45 : vous avez raison. Votre raisonnement est clair et entraîne mon adhésion. Luttons donc dès aujourd'hui aussi contre les méchants vampires. Battons-nous à coup d'ail et de crucifix avant que nous ne soyons tous submergés par ceux-ci. Si nous nous attaquons maintenant à cette grave menace que sont les vampires, tant qu'il en est encore temps ! alors nous pourrons limiter les dégâts. C'est un devoir qui nous incombe à tous. Certes, c'est un pari angoissant comme vous le dites très bien : les chasseurs de vampires ont-ils tort ou raison ? Mais s'ils ont raison, que ferons-nous avec cette catastrophe annoncée si nous ne réagissons pas ? Il faut donc réagir.
Rédigé par : Célestin | 13 décembre 2011 à 22:17
""Le système Poutine".
Dans le premier, on voit que Gorbachev n'a pas pu sauver l'URSS faute d'argent. Dans le second, Poutine utilise le gaz comme une arme pour mettre à genoux l'Europe et le monde. Or le gaz existe déjà à l'époque de Gorby. Pourquoi il n'avait pas su en profiter pour sauver l'URSS?"
Nguyen
Parce qu'à l'époque de gorbachev, nous étions vers la fin d'une récession profonde. Le gaz et l'énergie ne se vendaient pas. Poutine a eu la chance d'avoir le pouvoir en pleine croissance économique. Mais maintenant que cette croissance est terminée, on va voir si son règne sera aussi rose...
Rédigé par : G.M. | 14 décembre 2011 à 01:15