Plus on parle d'économie, plus on entend sur le sujet, dans les médias généralistes, des âneries. Deux exemples du jour : la TVA sociale et les PME tenues pour responsables des faibles exportations françaises.
La TVA sociale est un mistigri qui court depuis vingt ans et réapparaît en période électorale : déplacer le financement de la Sécurité sociale de l'employeur au consommateur est un jeu à somme nulle qui ne créera ni richesses, ni emplois. En des temps plus anciens, les politiciens envisageaient de demander plus à l'impôt et moins au contribuable : la TVA sociale, c'est identique, en plus prétentieux.
Attribuer le déficit commercial aux PME qui exportent peu relève d'une ignorance plus répandue, celle du poids de l'histoire en économie. Les exportations allemandes reflètent l'histoire longue de l'Allemagne : décentralisation et expertise technique. Les exportations allemandes sont à l'image de cette histoire, dominées par des grandes PME, spécialisées. De la même manière, les exportations françaises sont dominées par des entreprises et des métiers qui entretiennent une relation ancienne avec l'Etat central : les armes, le luxe, l'énergie, les transports collectifs. Chacun, en somme, exporte son Histoire.
Ce qui fit la gloire de la France explique aujourd'hui sa relative faiblesse : manque de diversification et de spécialisation, aggravé par des coûts du travail élevés, quel qu'en soit le mode de financement. Renouer avec la croissance exigerait donc une réflexion et une stratégie de très long terme, ce que notre régime politique permettrait mais que, bizarrement, aucun Président depuis Pompidou n'a envisagées.
"Renouer avec la croissance exigerait donc une réflexion et une stratégie de très long terme"
C'est, je crois, ce qu'on appelle une vision. Je ne pense plus que l'on puisse trouver auprès du sieur Nicolas, capable de traiter un Français de "pauvre con" devant les caméras la hauteur de vue nécessaire pour ce type d'entreprise... Helas, le sniper dont la France avait besoin se traine un passé de jeune fasco et semble avoir jeté l'éponge devant la route qui le sépare du pouvoir.
http://tiny.cc/4mpl3
Rédigé par : PaulNizan | 03 janvier 2012 à 17:25
Il faut bien avouer que le paysage politique français est à désespérer. Et les gesticulations Sarkozyques catastrophées à J-1 d'élections perdues d'avance n'arrangent rien à l'affaire. Quant à Hollande, il n'inspire rien. Et avec Ségolène au perchoir, les seuls qui vont se faire du beurre, ce sont les humoristes.
Regardez, à côté de nos dinosaures, ces fringants ministres Anglais! Jeunes, beaux, dynamiques... Heureusement qu'on a Mondebourg :(
Chacun ne pense qu'à son intérêt immédiat, les politiciens à leur réélection ou leur parachutage, les électeurs à leurs retraite à 20 ans et leurs RTT-congés payés.
Dans ces conditions, la France sera bientôt AA, voire moins, avec peu de perspectives de s'en sortir.
Même nos Bordeaux sont battus par des vins chinois...
http://news.yahoo.com/chinese-wines-beat-bordeaux-blind-tasting-141251163.html
Les 30 glorieuses, les 30 foireuses, les 30 mendieuses...
Rédigé par : ETF | 03 janvier 2012 à 18:07
Reste que le nom Bordeaux est et restera toujours synonyme de grand vin. Une réputation ancienne ne s'effacera pas facilement devant un jeune vin certe excellent mais dont le nom n'évoque pas quelque chose.
La comparaison serait la même pour un Piano Steinway ou un Stradivarius. On pourrait faire mieux mais ces noms ont une empreinte indélébile.
Une imitation parfaite ou meilleure ne vaut pas l'originale, parce qu'elle est justement une imitation.
Rédigé par : Vincent | 03 janvier 2012 à 21:42
Reste que le nom Bordeaux est et restera toujours synonyme de grand vin...
L'élite, oui, le reste, c'est mois sûr. Enfin, la grande chance, pour l'instant, c'est l'accroissement exponentiel du nombre de bouches qui peuvent se payer du pinard. Mais il ne faut jamais s'endormir sur ses lauriers.
Je note au passage que les chinois imposent une taxe de 48% sur les vins importés.
Grâce à la bien-pensance libérale, on s'interdit de faire ce que la Chine fait sans scrupules, en plus de l'immense avantage compétitif qu'elle a déjà.
Allez, continuons de nous faire plumer, mais surtout, pas touche au libre-échange!
Rédigé par : ETF | 03 janvier 2012 à 22:38
" Même nos Bordeaux sont battus par des vins chinois... "
Ce sont surtout grâce aux viticulteurs français sur place.
Mais les vins suisses ne sont pas en reste. Ces 15 dernières années ils ont gentiment rattrapé les grands crus français. De plus en plus de Merlot, Syrah, pinot et autres qui décrochent des titres mondiaux. Malheureusement leurs exportations reste encore trop marginal.
http://www.prouva.ch/pdf/news/41792845.pdf
D.J
Rédigé par : D.J | 04 janvier 2012 à 16:41
Ça me rappelle le blindtest coca cola / pepsi. L'avantage au goût revient à pepsi cependant il se vend plus de coca cola dans le monde.
C'est extrêment difficile de défaire une réputation à moins de faire comme Perrier ...
La Chine doit créer et innover pour se distinguer, à mon avis ce sera plutôt du côté des technologies et de la recherche que cela se fera.
J'ai un jeune frère qui a vécu trois ans en Chine dans la région de Nankin. Il était professeur de Français dans une université polytechnique, il n'avait qu'un entourage Chinois, il a appris la langue sur place (il parlait déjà le Japonais plus difficile à apprendre et un peu le Thalandais).
Il a observé que ses élèves étaient beaucoup endoctrinés et dépourvus d'esprit vraiment créatif. Il a fait des devoirs leur demandant leur avis personnels sur un sujet, il a eu l'impression d'avoir le même devoir pour chaque élève.
Par ailleurs il a ressenti chez eux un état d'esprit très très compétitif où l'echec est vécu comme une honte (il y a une pression sociale forte en Chine), ils sont assez obsédés par l'argent. Tous les chauffeurs de taxi que mon frère rencontrait posaient la même question, "tu viens d'où, tu gagnes combien ?", tous ces élèves n'arrivaient jamais à comprendre l'intérêt de ne pas choisir un travail mieux payé mais moins motivant. Dans leur esprit, on ne pose pas la question, on choisit le travail mieux payé (l'américain peut être pareil).
C'est le système qui doit induire cette façon de penser.
Je pense que cette façon bride un peu trop l'esprit créatif même s'il en existe en Chine et que les choses évolue peut-être. Malgré le témoignage de mon frère je n'ai qu'une vision extérieure donc je suis prudent sur mon impression.
Rédigé par : Vincent | 04 janvier 2012 à 22:57
Tva sociale, taxe tobin, des "gadgets" balançés pour bien entendu éviter de parler des sujets qui fachent et qui vont ressortir dès le lendemain de la présidentielle :
* abrogation des 35 heures et des lOis auroux avec RETOUR IMMEDIAT A 40 HEURES PUBLIC + PRIVE
* RETRAITE A 65 ANS IMMEDIATEMENT POUR TOUS PUBLIC + PRIVE avec alignement à 67 ans sur la même date que l'Allemagne
* suppression de la 5ème semaine de congés payés
ces 3 mesures à coût zéro euro sont les seules qui permettront un choc de croissance. le cout social sera élevé car il faudra affronter tous les corporatismes syndicaux comme patronaux mais de toute façon le nouveau président aura 6 mois maxi pour tout réformer. va falloir montrer qu'on en a réellement et ne pas amuser la galerie avec des débilités qui ne sont qu'une forme de mépris du pouvoir actuel envers tous les électeurs.
Rédigé par : MONSTERS | 09 janvier 2012 à 18:00
A lire:
WASHINGTON - La Banque mondiale a publié mardi une longue étude indiquant que l'un des principaux problèmes économiques des Européens était qu'ils travaillaient trop peu, ce qui leur pose des problèmes de compétitivité.
http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/le-probleme-des-europeens-selon-la-banque-mondiale-ils-travaillent-trop-peu_1075015.html
Rédigé par : ETF | 24 janvier 2012 à 23:52
La production à technique comparable est évidemment fonction de la quantité de travail et de la productivité: la productivité en France est supérieure à celle des US mais pas assez pour compenser le faible nombre d'heures de travail/ Cf Ed Prescott in L' économie ne ment pas.
Rédigé par : guy sorman | 25 janvier 2012 à 00:28
Donc, il faut réaugmenter le temps de travail à salaire constant. Mais quel homme (ou femme) politique osera même prononcer ces mots?
Pourtant, travailler 40 heures/semaine, ça n'a jamais tué personne. C'est ne pas travailler qui tue.
Rédigé par : ETF | 25 janvier 2012 à 10:30
" la productivité en France est supérieure à celle des US mais pas assez pour compenser le faible nombre d'heures de travail/ Cf "
La France est très productive à l'heure, mais sur l'année elle est assez loin dz classement.
" Pourtant, travailler 40 heures/semaine, ça n'a jamais tué personne. "
J'en suis la preuve; dans ma profession, je travail entre 42 heures et 45 heures par semaine. Mais comme je suis payé à l'heure; plus je fais d'heure...
D.J
Rédigé par : D.J | 25 janvier 2012 à 14:56
Le don de RTT voté à l'assemblée! Le pays est sauvé!
Rédigé par : ETF | 25 janvier 2012 à 18:39