New-York,
Le slogan de Occupy wall street : nous sommes les 99% contre le 1% de (trop ) riches a fait mouche et le tour du monde.
A l'origine, le terme vient du sociologue américain Thorstein Veblen critiquant la classe inutile des super riches, en 1898. Mais Veblen serait plus en phase avec notre temps: les super riches en 1898 édifiaient usines et chemins de fer. Aujourd'hui , l'utilité de Wall street n'est pas nulle- pas de croissance sans finance- mais ses acteurs ne méritent pas tant de priviléges financiers et bonus, que l'économie se porte bien ou mal.
Bref, que le Parti Républicain s'apprête à opposer à Barack Obama un ex banquier d'affaires, Mitt Romney , qui n'ose même pas publier sa feuille d'impôt tant elle va révéler sa fortune, est pour le moins un étrange casting . Nul n'incarne mieux le 1% que Romney, quand bien même il ne fut pas un trader mais un investisseur, redressseur d'entreprises en difficulté : il a beau clamer qu'il a créé 100 000 emplois quand il dirigeait Bain Capital, ce sont les emplois supprimés qui vont lui être opposés. Le principe de la destruction créatrice qu'il incarne est économiquement indépassable et politiquement suicidaire. Et répéter que Obama est un socialiste européen, outre que celà ne fait pas sens, ne mobilisera pas les Américains qui situent mal l'Europe.
Last but not least, Romney et son Parti ne proposent rien de positif: répéter comme des mantras qu'il suffira de baisser les impôts sur les riches et de "déréglementer" pour créer des emplois, celà ne correspond pas à l'histoire économique des Etats-Unis. Le moteur du dynamisme US est l'innovation, la relation étroite entre l'Université et les entrepreneurs ( le modèle Stanford qui a suscité Silicon Valley); Groupon a été créé en 2008, en pleine crise, comme Microsoft le fut en 1974, et recruté 5000 personnes. Sans attendre une baisse des impôts sur les riches ni une déréglementation.
Les Républicains qui se posent en parti d'économistes, semblent ignorer leur propre histoire. Ils pourraient, s'ils savent encore lire, retrouver quelques vraies propositions de Milton Friedman comme l'impôt négatif, les vouchers, l'amendement sur le plafonnement des dépenses publiques. Ronald Reagan dont les candidats Républicains se réclament tous, consultait Friedmann, Stigler, martin Feldstein. Les Républicains du jour, dopés au thé, ne consultent que les sondages. Encore un effort et ils seront aussi bêtes que Marine Le Pen pour qui 2+2 font 5.
" Last but not least, Romney et son Parti ne proposent rien de positif: "
Le problème est aujourd'hui qu' Obama n'a rien fait de positif. Le remettre 4 ans de plus n'est pas pour arranger le choses.
Le problème des républicains et un manque de leader qui sort vraiment du lot. On assiste avec ces primaires une bagarre de chiffonnier.
Même Guy Millière le plus néoconservateur des Français et grand spécialiste de la politique américaine et grand pourfendeur d'Obama s'inquiète de ces calamiteuse primaires républicaines. Faut-il un deuxième mendant d'Obama est un désastre pour réveiller la vraie conscience économique conservatrice des États-Unis?
Espérons de ne pas en arriver là. Mieux vaut un républicain comme Romney plutôt qu'un deuxième mandat sous Obama. Ce serai le moindre mal.
Quand au slogan des Occupy Wall Street nous somme les 99% de la population. Cela voudrait dire que les 99% de la population sont censés rien foutre de la journée à glander autour de tentes de camping à jouer woodstock ( sans les concerts ).
D.J
Rédigé par : D.J | 17 janvier 2012 à 19:40
Marine le Pen ne propose certainement pas de baisser les impôts et de tailler dans le maquis réglementaire, bien au contraire.
En matière économique, elle a un programme stato-gauchiste. Elle dit elle-même qu'elle est à gauche d'Obama, et elle a raison.
La comparaison avec les Républicains ne vaut pas.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 17 janvier 2012 à 19:44
@ Marchenoir,
Peut-être que Sorman compare le GOP avec Marine Lepen seulement sur leur obsession des sondages sans rien proposer de bon économiquement.
Mais la comparaison s'arrête de tout façon là.
D.J
Rédigé par : D.J | 17 janvier 2012 à 19:55
Les candidats républicains sont des clowns, Sarah Palin ayant, depuis longtemps, fracassé le mur de la clownerie et placé la barre de l'acceptable à des niveaux inconnus jusqu'alors.
La base du parti républicain n'aime rien tant qu'un bon clown.
Or, Romney, religion à part, mais qu'il ne porte pas en bandoulière, est probablement l'un des moins clownesques du lot.
C'est pour cela qu'il ne sera pas élu.
Rédigé par : ETF | 17 janvier 2012 à 20:04
Je ne compare pas Romney à Marine Le Pen: je m'étonne seulement du crétinisme économique ambiant. Comme si les électeurs ne pouvaient comprendre que des slogans. Les politiciens occidentaux ne font pas l'histoire : elle s'écrit ailleurs.
Rédigé par : guy sorman | 17 janvier 2012 à 22:50
Cher taulier, vous avez raison et tort.
L'électeur n'est pas, dans cette triste histoire, la victime de vilain politiciens crétinoïdes. Il n'y a d'ailleurs pas "un électeur" type, mais il y a des tendances.
Le politicien veut faire son beurre (qu'il se compte en pouvoir, en argent, ou les deux) et l'électeur veut le beurre, et l'argent du beurre.
On ne peut pas, en démocratie, blâmer uniquement les dirigeants politiques.
Les électeurs sont co-responsables.
Rédigé par : ETF | 18 janvier 2012 à 02:23
"les super riches en 1898 édifiaient usines et chemins de fer."
Les Républicains pourraient faire campagne sur le thème du retour aux fondamentaux.
Plutôt que de s'acharner sur l'Obamacare, ils devraient dénoncer les liens entre les business-men et les politiques.
Car le vrai scandale est là. Qui à profité des réglementations pro-subprimes ? De la folle politique de la FED (taux d'intérêts trop bas, planche à billets ?)
Qui profite des guerres de Bush, vraie aubaine pour le complexe militaro-industriel ? Qui savait qu'en cas de défaillance, l'Etat serait là (to big to fail) ?
On pourrait allonger la liste. Les agriculteurs du middle-west ont toujours été favorisés par des politiques protectionnistes. Les commandes publiques US sont prioritairement affectées à des entreprises US, au mépris de la concurrence.
Guizot disait : enrichissez-vous pas le travail et par l'épargne. Il n'a jamais dit : enrichissez-vous par le copinage politique, le lobbying, les manipulations monétaires et le crédit facile.
Que le GOP défende ces magouilles est une aubaine pour les anticapitalistes de tout poil, qui ont beau jeu de dénoncer les "1 %".
Rédigé par : Emmanuel | 18 janvier 2012 à 10:53
"On ne peut pas, en démocratie, blâmer uniquement les dirigeants politiques."
On ne peut de fait blâmer personne, sinon des abstractions...on blâme le "trader" mais on encense Jérôme Kerviel...la politique, qui conserve un peu de véritable haine, s'en prend encore aux personnes mais plutôt prudemment...selon le principe Shadock : taper toujours sur le même...ceci pour chez nous bien sûr et non sur les USA que je ne connais pas mais dont je soupçonne qu'ils sont en retard sur le continent européen...
Raymond Aron aimait beaucoup Veblen, dont il a préfacé une édition française...je n'ai jamais compris pourquoi, ni, d'ailleurs, pourquoi, dans le fond, Marx l'intéressait plus que Tocqueville...
Rédigé par : GAUTHIER | 18 janvier 2012 à 11:06
Bien sûr que si, on peut, et il faut blâmer les électeurs. Rien d'abstrait là dedans.
Mais j'ai remarqué ça depuis longtemps chez les soi-disant partisans de la responsabilité individuelle.
Tant que c'est pour taper sur les fonctionnaires ou les syndicats, ils s'en donnent à coeur joie.
Mais dès qu'il s'agit de pointer la responsabilité des puissants, et plus particulièrement des acteurs des marchés, alors là, silence de mort! Surtout ne pas remettre en cause, ni les privilèges exorbitants, ni le dogme de la rationalité des acteurs et des marchés!
Et bien entendu, surtout ne pas attaquer l'électeur, puisqu'agir ainsi revient à critiquer la sacro-sainte démocratie.
Voilà comment l'idéologie place des oeillères sur ceux-là mêmes qui s'en croient exempts.
L'idéologue, c'est toujours l'autre...
Quand je critique la connerie et l'ignorance montante de l'américain moyen, ce n'est pas par plaisir (quoi que).
Les statistiques le montrent, ce pays accuse, en matière d'éducation scolaire, un retard croissant sur le reste du monde développé. Je ne parle même pas des sondages de culture générale qui sont plus qu'affligeants.
Bien entendu, on me ressort la fameuse "université américaine". Oui, certes, mais combien d'entre elles sont vraiment d'excellent niveau, et dans celles-ci, combien d'étudiants américains y-a-t-il vraiment ?
S'il n'y avait pas le système des quotas, nul doute que les asiatiques, et notamment les chinois venus de chine trusteraient l'essentiel des places.
Pour en revenir à l'électeur, oui, la collectivité est responsable de l'état du pays, ou tout au moins, une majorité de cette collectivité. Les hommes politiques à un degré supérieur, peut-être, puisqu'ils se sont acharnés, aussi longtemps que possible, à dissimuler la vérité.
On se moque du capitaine de la barque Italienne, mais des irresponsables flambeurs et, oui, lâches, il y en a à la pelle dans le landerneau politique et au sommet de l'état.
Alors quelle est l'alternative? On peut espérer une prise de conscience généralisée, de l'électorat et des politiques, et des politiques appropriées.
Sinon, ce sera, comme en Italie, la technocratie. Et ensuite, s'il y a faillite, allez savoir...
Rédigé par : ETF | 18 janvier 2012 à 15:17
ETF...si vous aviez vu la récente émission 'C'àdire" dédiée à l'affaire SeaFrance et les navrantes contorsions des intervenants face à une évidence gênante, vous auriez constaté que les syndicats font partie des "puissants" que l'on ménage...
Rédigé par : GAUTHIER | 18 janvier 2012 à 15:28
Je ne dis pas le contraire. Les syndicats ont leur part de responsabilité. Il y a des privilèges partout. L'emploi à vie pour les uns, la retraite à 55 ans pour les autres, les niches fiscales ici, la faible imposition sur les revenus du capital par là, les 35 heures-RTT-vacances-congés-maladie ici, et patati, et patata.
Tout ceci est ubuesque, et le pire, c'est que les français semblent en redemander! Pas touche aux privilèges! Chacun veut une bonne table, sur le Titanic! Nos enfants ne trouvent pas de travail et devront payer nos dettes, c'est pas grave! Aboulez le champagne!
Bref, les français sont, dans leur ensemble, responsables de s'accrocher à un modèle dont on sait depuis des lustres qu'il ne peut pas tenir. La situation est maintenant très compliquée, car le "France-Concordia" a déjà heurté le récif.
Rédigé par : ETF | 18 janvier 2012 à 15:47
Les électeurs français valent bien les autres, eux qui ont toujours préféré les démagogues aux rares hommes qui disaient la vérité : Debré, Barre à droite, Mendès et Rocard à gauche n'ont jamais eu leur chance.
En revanche, on a encensé Mitterrand, Chirac, Sarkozy...
Rédigé par : Emmanuel | 18 janvier 2012 à 16:51
Tenez, un exemple.
Obama a décidé de sauver General Motors and Co.
Résultat des courses, l'industrie automobile américaine marche aujourd'hui du tonnerre, alors que sans cette intervention de la puissance publique, elle aurait été décimée, avec des millions de chômeurs supplémentaires (en comptant les sous-traitants), et risqué de faire basculer le pays dans la dépression.
Qui, aujourd'hui, chez nos idéologues libéraux, reconnaîtra à Obama le succès de cette entreprise?
Personne, en tout cas, pas à ma connaissance.
Cela s'appelle le dogmatisme.
Obama a fait un job assez extraordinaire, prenant la barre à un moment critique, et ce malgré un pouvoir limité par la branche législative, et une opposition souvent intransigeante venant aussi bien de sa droite que de sa gauche. Chapeau-bas, Barack.
Mais qui, parmi nos idéologues, le reconnaîtra ?
Rédigé par : ETF | 18 janvier 2012 à 16:52
@ ETF,
Et à quel prix Obama à sauvé Général Motors? Il a triplé en 2 ans la dette publique US en croyant les biens fait du Keynésianisme. Lui aussi devrait relire les bases de l'économie. surtout celles qui n'ont jamais marché. Il a tout simplement accéléré la faillite probable des USA.
Obama est une calamité. Heureusement que la chambre des représentants et retombé en main républicaine. Les USA seraient devenu un enfer fiscal. Et je passerais le chapitre de la politique internationale.
D.J
Rédigé par : D.J | 18 janvier 2012 à 19:30
Il y a beaucoup de PME qui auraient mérité qu'on les sauve aussi. Pourquoi GM et pas les autres ?
Pour le reste, la démocratie implique la démagogie. A moins de rétablir la monarchie, je ne vois comment on peut changer cela.
Rédigé par : Emmanuel | 18 janvier 2012 à 19:55
" mais ses acteurs ne méritent pas tant de priviléges financiers et bonus, que l'économie se porte bien ou mal ".
Personnellement laissons les toucher leur bonus comme ils l'entendent; mais en contre partie taxons-les. On pourraient même augmenter ces taxes quand les bonus augmentent et les résultats baisses. Mais le revers de la médaille sera que ça incitera à beaucoup d'aller voir ailleur ou ces bonus ne sont pas ou peu taxés.
Maintenant reste la fameuse question? Est-il moins justifie le salaire de plusieurs millions d'un manager ou le versement de bonus records des dirigeants d'entreprises que le salaire de plusieurs dizaines de millions pour celui qui tape dans une balle de tennis, de foot ou de golf?
Quand on entend certains sportifs millionnaires tel Rafaël Nadal ou les footballeurs espagnols qui parlent de se mettre en grève pour quelques dizaines de milliers de francs. il y a franchement de quoi se poser des questions?
D.J
Rédigé par : D.J | 19 janvier 2012 à 17:17
Une curiosité sur les agences de notation dont la légitimité est mise en cause: l' agence Fitch appartient à un Français, Marc de Lacharrière , une des plus importants fortunes de notre pays. Et qui vient d'être décoré par Nicolas Sarkozy de la plus haute distinction possible , Grand croix de la Légion d'honneur, un grade rarissime. On ne doute pas de l'indépendance de Fitch mais quel étrange coïncidence. Lors de la dernière promotion de la Légion d'honneur, la presse a attaqué la modeste médaille de chevalier octroyée aux chanteurs Stone et Charden. Mais pas un mot sur Lacharrière!
Rédigé par : guy sorman | 19 janvier 2012 à 22:35
Mais que cous êtes mauvaise langue! Sarko n'est pas du genre à distribuer les légions d'honneur pour des motifs peu honorables...
Rédigé par : ETF | 20 janvier 2012 à 04:16
"Quand au slogan des Occupy Wall Street nous somme les 99% de la population. Cela voudrait dire que les 99% de la population sont censés rien foutre de la journée à glander autour de tentes de camping à jouer woodstock ( sans les concerts )"
Non, DJ... Ils ne glandent pas... ils sont au chômage !... à cause d'une partie des 1% qui les ont ammené à cette situation...
Rédigé par : Jessie_45 | 20 janvier 2012 à 08:59
@ Jessie,
Vous allez me faire croire que ce sont tous des chômeurs? Quand on est au chômage on passe pas son temps a faire du camping sauvage dans des parcs publiques à longueur de journée à jouer du tamtam autour d'un feu de camps avec des look alter-mondialo style hippies. A tapoter leurs Iphones et portables. Des produits qui n'existerait pas sans le finance et le capitalisme; le genre de système économique qu'ils détestent
Les vrais chômeurs passent surtout la plus part de leur temps soit à chercher du travail ou à s'occuper de leur famille ou du ménage.
D.J
Rédigé par : D.J | 20 janvier 2012 à 11:47
"Une curiosité sur les agences de notation dont la légitimité est mise en cause: l' agence Fitch appartient à un Français, Marc de Lacharrière , une des plus importants fortunes de notre pays. Et qui vient d'être décoré par Nicolas Sarkozy de la plus haute distinction possible , Grand croix de la Légion d'honneur, un grade rarissime. On ne doute pas de l'indépendance de Fitch mais quel étrange coïncidence. Lors de la dernière promotion de la Légion d'honneur, la presse a attaqué la modeste médaille de chevalier octroyée aux chanteurs Stone et Charden. Mais pas un mot sur Lacharrière!"
Je trouve un peu facile de taper sur "la presse" alors que vous-même en réduisez la portée en n'en faisant qu'un commentaire parmi d'autre en dessous d'une réflexion -certes intéressante- sur le casting républicain au lieu d'en faire un post que tous pourraient lire en passant sur votre blog: voici pour la forme. Sur le fond, internet nous apprend que le Sieur Lacharrière serait grand-croix de la Légion d'honneur depuis le 31/12/10... Je me souviens avoir lu quelques papiers (sans papier) là-dessus à l'époque mais il me semble effectivement que ce n'était pas dans le Figaro.
Rédigé par : Farid Ziani | 20 janvier 2012 à 21:59
Marc de Lacharriére a été élevé au grade de Grand officier de La Légion d'honneur, le 1er janvier 2012, un an après avoir été élevé au grade de Grand Croix : Quo non ascendam ? Pour la vitesse, Jeanie Longo est écrasée
Rédigé par : guy sorman | 20 janvier 2012 à 23:42
Ouais, fait pas Lacharrier.
Sarkoléon,
Donneur de leçons,
Bradeur de légions...
Rédigé par : ETF | 21 janvier 2012 à 04:31
Grand-Officier après avoir été promu Grand-Croix???
"Décret du 31 décembre 2010 portant élévation
aux dignités de grand'croix et de grand officier:"
"M. Ladreit de Lacharrière (Marc, Eugène, Charles), président de société, membre de l'Académie des beaux-arts, président du conseil d'administration de France Muséums. Grand officier du 8 septembre 2006."
src: http://tiny.cc/939no
Et pour ceux qui ne "voient" pas de quoi il est question (comme moi hier matin...): http://tiny.cc/mv84d
Rédigé par : Farid Ziani | 21 janvier 2012 à 10:25