Tallin, 13 mai
François Hollande devrait passer par l'Estonie. Il rencontrerait le Président Toomas Hendrik Ilves, un homme qui parle franc, qui lui dirait fermement ce qu'il répète à tous ses visiteurs :
"Les Européens du Nord ne donneront pas un centime aux Grecs ou aux Italiens pour les récompenser de leur gabegie et malversation ; la Turquie en Europe renforcerait notre sécurité contre des voisins inquiétants à commencer par la Russie ; la rigueur budgétaire est la condition impérative de la croissance ; un impôt à taux unique de 21% sur tous les revenus (0% pour les bénéfices réinvestis par les entreprises) est le meilleur des stimulants économiques ; il serait temps que l'Union européenne adopte une politique énergétique commune plutôt que de s'abandonner, en ordre dispersé, aux diktats de Gasprom ; éviter la Schröderisation, c'est-à-dire l'achat des politiciens européens par le Kremlin ; cesser de brailler contre les "populistes" dès l'instant où tous les gouvernements qui achètent les voix des électeurs à coups de subventions et aides sociales sont aussi des populistes".
Bienvenue à Tallinn, Monsieur le Président : vous y découvrirez qu'à la division entre Europe de l'Ouest et Europe de l'Est, naguère imposée par les Soviétiques et pas par les civilisations, s'est substitué un nouveau partage entre Europe du Nord sérieuse et libérale et Europe du Sud que l'on ne qualifiera pas. La France se trouve aujourd'hui écartelée entre les deux : prête à basculer.
Excellent...
Rédigé par : El oso | 14 mai 2012 à 19:25
Banques françaises : la facture du chaos grec.
Dans le cas d'une sortie de la Grèce de la zone euro et d'un retour à la drachme, les banques françaises essuieraient des pertes sur leur exposition à la dette souveraine et sur leurs filiales implantées en Grèce, à la mesure de la dévaluation de la nouvelle monnaie.
"Je ne connais aucun groupe qui serait mis en difficulté par un scénario extrême sur la Grèce", a déclaré Christian Noyer à l'occasion de la présentation du rapport de l'Autorité de contrôle prudentiel lundi 14 mai. Ce qui ne veut pas dire que la facture serait facile à digérer. Dans le cas d'une sortie de l'euro et d'un retour à la drachme, les analystes parient sur une dévaluation de la nouvelle monnaie de 50% minimum. Certains estiment cependant qu'elle pourrait atteindre jusqu'à 75% : "Tout dépendra de l'ampleur du chaos qui provoquerait cette sortie de l'euro", affirme un analyste.
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120514trib000698433/banques-francaises-la-facture-du-chaos-grec.html
Rédigé par : BA | 14 mai 2012 à 22:29
Lundi 14 mai 2012 :
Italie : la Bourse de Milan chute de 2,74 %.
Coup de massue de Moody's sur les banques en Italie.
L'agence de notation Moody's a infligé lundi un coup de massue aux banques italiennes, en abaissant la note de 26 d'entre elles, dont les deux plus grandes du pays, UniCredit et Intesa Sanpaolo.
Elle a invoqué la détérioration de la conjoncture dans l'économie de la péninsule, dans son secteur financier, et un "accès restreint aux financements de marché".
Pour toutes les banques concernées, la perspective est "négative" ce qui signifie que Moody's envisage d'abaisser encore ces notes, si les problèmes de financement s'aggravent, en cas de "récession prolongée" ou encore en cas d'abaissement de la note de l'Etat italien (actuellement à "A2").
"Les notes des banques italiennes font maintenant partie des plus basses chez les pays européens avancés, reflétant la vulnérabilité de ces banques à un contexte économique défavorable en Italie et en Europe", a expliqué Moody's dans un communiqué.
"Nous reconnaissons, toutefois, que les banques italiennes évoluent dans un contexte moins tendu que, par exemple, les banques portugaises", a ajouté l'agence.
http://www.boursorama.com/actualites/coup-de-massue-de-moody-s-sur-les-banques-en-italie-85c69be87e9699f23d8d768d740a8de5
Rédigé par : BA | 15 mai 2012 à 06:11
Où l'on retrouve la division libérale entre l'Europe du sérieux protestant et celle de la frivolité catholique...
:-)
Pour nous la limite était la ligne "Saint-Malo/Genève"...
L'Allemagne actuelle, elle, oppose plutôt la prospère Bavière catholique au socialisme prussien des Ossies...
:-)
Rédigé par : GAUTHIER | 15 mai 2012 à 10:11
Mardi 15 mai 2012 :
La Bourse de Paris repassait dans le rouge mardi après-midi, après l'échec des négociations en Grèce sur la formation d'un gouvernement, qui relance les spéculations sur une éventuelle sortie du pays de la zone euro.
A 15H46, l'indice CAC 40 cédait 0,60% à 3038,17 points dans un volume d'échanges de 2,575 milliards d'euros.
Wall Street, retombé lundi à des niveaux au plus bas depuis fin janvier, a ouvert, de son côté, sans direction.
Aucun accord n'a été trouvé pour former une coalition gouvernementale lors d'une réunion cruciale des chefs de cinq des sept partis grecs entrés au Parlement le 6 mai. La tenue de nouvelles élections législatives paraît donc inévitable.
"Cet échec ne constitue certes pas une surprise, mais assurément un risque de plus vers une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro", estime Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque.
http://www.romandie.com/news/n/BOURSEParis_repart_dans_le_rouge_plombee_par_l_echec_des_negociations_grecques58150520121559.asp
Rédigé par : BA | 15 mai 2012 à 16:12
"un impôt à taux unique de 21% sur tous les revenus".
Belle théorie. M. Sorman, voulez-vous taxer les revenus faibles et moyens à ce taux ? Cela signifierait qu'un smicard, qui paye 0 d'impôt sur le revenu actuellement, paierait 200 euros par mois, qu'un ménage avec un enfant qui gagne 3500 euros par mois et qui paie 200 (par mois) en paierait 700 ?
Il ne suffit pas de défendre la flat tax sans regarder dans le détail. Il faut voir aussi ce que cela signifie dans la vraie vie.
Rédigé par : Emmanuel | 15 mai 2012 à 17:07
@Emmanuel
Ce genre de critique est trop facile; quand on arrive à la conclusion qu'une personne ou qu'un groupe a perdu de son humanité, dans 9 cas sur 10 c'est qu'on a oublié un aspect du problème.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalisme_et_libert%C3%A9
"En complément de la flat tax Friedman défend l'impôt négatif sur le revenu afin d'aider les plus pauvres avec un revenu minimum, de façon potentiellement plus efficace."
Rédigé par : PaulNizan | 15 mai 2012 à 18:47
L'impôt négatif ne concerne pas les classes moyennes qui pourraient être laminées par la flat tax.
Rédigé par : Emmanuel | 15 mai 2012 à 19:23
OK, continuons alors de vivre dans l'illusion que tout va bien, que tout est gratuit) et continuons d'engraisser des armées de parasites qui ne vivent que de la complexité de notre système fiscal. On n'a que ce qu'on mérite après tout.
Rédigé par : PaulNizan | 15 mai 2012 à 20:00
Vous vous plaignez de l'idée d'une flat tax?
Savez-vous que, vivant aux USA, je paie le double d'impôts (en pourcentage) que n'importe quel multi-millionaire bien conseillé ?
Donc aux US, les impôts sont en grande partie régressifs. C'est l'invention du siècle!
Rédigé par : ETF | 15 mai 2012 à 20:03
Le montant des fonds structurels 2007-2013 versés à l'Estonie par l'union européenne pour lui permettre de bâtir des infrastructures de pays développés est de 3,5 milliards d'euros, soit... 3 500 € par habitants!
Utiliser l'argent des autres pour baisser les impôts ça s'appelle un comportement de passager clandestin. Sans les aides de l'UE, l'Estonie s'écroulerait en l'espace de quelques mois et la partie russophone ferait sécession pour se rattacher à la Russie.
Rédigé par : Anon | 15 mai 2012 à 20:05
PaulNizan, il y a une marge entre la spoliation fiscale et la flat tax.
Cette idée est intellectuellement intéressante mais j'attends toujours les réponses concrètes : comment on évite la paupérisation de la majorité de la population avec une TVA à 21% pou tous les produits + un IR au même taux pour tous, sans parler de la taxe d'habitation...
Rédigé par : Emmanuel | 15 mai 2012 à 21:23
Les anglophones ont inventé un nouveau mot : la Grexit.
La Grexit est un mot qui signifie : "sortie de la Grèce de la zone euro", en anglais "Greek Exit".
La Grexit est un mot qui va revenir souvent dans les conversations de l'année 2012.
Grexit and Bank Run Prospects Continue to Weigh on the Euro.
Under the spotlight again, Greece is now at the brink of an exit from the European Monetary Union (EMU). Breakdown in coalition talk further puts pressure on the euro. German Finance Minister Wolfgang Schaeuble is calling the vote a "referendum on whether the country stays in the euro" as noted in Bloomberg.com. If the re-election puts an anti-bailout parilament leader in charge ie. Evangelos Venizelos of the socialist Pasok party, we can expect direction of a Greek Exit (Grexit).
Greek bank run fears are surfacing as well. According to President Karolos Papoulias's website, "Anxious Greeks have withdrawn as much as 700 million euros ($893 million) from the nation's banks since the inconclusive May 6 election". Just the prospect of a Grexit can cause a run on the banks because the exit would shut out funding except from the ELA as noted on ZeroHedge.
The hope of many EU bankers and political leaders is that Greece reforms and stays in the EMU. It will be painful, and unpopular, but necessary for the existential safety of the Eurozone. However, at the markets are losing hope, and this can be seen in the currency markets as the Euro slides across the board.
http://www.ibtimes.com/articles/341400/20120515/grexit-bank-run-prospects-continue-weigh-euro.htm
Rédigé par : BA | 16 mai 2012 à 09:11
Excellent billet, Guy!
NB Pourquoi ne pas rajouter la possibilité d'envoyer vos posts par twitter? Je crois que cela leur donnerait instantanément une forte audience supplémentaire. Ici je voulais spontanément twitter ce billet, et je n'ai pas pu le faire.
Rédigé par : Drieu | 25 mai 2012 à 07:21